En mai, fais ce qu'il te plaît ... aux Jardins !
Soirée éclectique, le jeudi 13 mai aux Jardins de Saint-Vincent, pour une sélection de boissons diverses et variées, avec ou sans bulles. Comme à l'habitude, dégustation à l'aveugle complet (il ne manque que les verres noirs !) pour un petit tour de France, voire du monde.
Pour commencer et pour fêter dignement un heureux événement tout récent,
Champagne Drappier, millésime d'exception 1999
65% pinot noir, 30% chardonnay, 5% pinot meunier. Carafé au préalable, la bulle est néanmoins encore profuse. Nez élégant et délicat, sur les agrumes, avec des notes de brioche et de viennoiserie. Très effervescent en attaque, nerveux, il possède fraîcheur et distinction. La bulle s'assagit un peu en bouche du fait du carafage. Un beau Champagne tonique.
Jurançon sec 2001, cuvée Marie, Charles Hours
La robe est brillante. Le nez, très mature, développe des nuances d'agrumes, de fruits exotiques, avec un côté lactique qui ressort dans la goutte du fond du verre. L'attaque est franche, tonique, acidulée en finale. Un beau vin riche, mais sachant rester frais. 90% gros manseng, 10% courbu.
Muscat Fronholz 2000, André Ostertag
Robe très claire. Le nez, très typé rose fanée, litchi, nous emmène d'emblée en Alsace, plutôt sur un gewurtz. Le côté raisin muscaté ne se retrouve qu'après avoir dévoilé la bouteille ! Après ce nez très mûr, la bouche, très sèche, est à l'origine d'une fêlure, voire d'une rupture. Un peu de lourdeur dans la finale ne parvient même pas à rompre avec l'austérité de l'ensemble. Il ne donne pas envie de s'en servir un deuxième verre.
Riverina NSW 2002, shiraz-cabernet, De Bartoli
Robe brillante. Nez de fruits rouges du jardin, plutôt croquants, avec des notes légèrement animales de réduction. Equilibre ténu entre fraîcheur et lourdeur. La première gorgée est flatteuse mais la lassitude s'installe vite en raison d'une sucrosité un peu écoeurante (crème de cassis). Loin d'être déshonorant, il n'est pas pour autant convaincant.
Côtes du Marmandais « Le vin est une fête » 2002, Elian Da Ros
Et de fait, c'en est une, de fête ! Robe pourpre, nez un peu réduit, fruits mûrs, limite blets, à peine de végétal, tout le monde par sur un cabernet franc de Loire ! Une imposante structure acide avec de la mâche en finale qui fait claper la langue et qui donne envie d'y revenir. Un vin de copains, convivial, simple et franc, qu'on mange littéralement.
Gamay de Fully VV 2002, Ch. Abbet
Ma bouteille-mystère ! Je suis heureux, car elle a tenu le choc ! Et a égaré même les meilleurs ! Qui sont partis jusqu'en Roussillon malgré une première impression fugace de gamay ! Bravo Christophe ! En principe, c'est Angélique qui doit en faire le compte-rendu descriptif. Je lui laisse donc la parole !
Minervois 2001, Le Bois des Merveilles, Jean-Baptiste Sénat
Robe sombre, nez réduit, fruits noirs, griottes, réglisse, zan. Une force brute, alliant puissance tannique, rondeur et soyeux. Un peu d'amertume en finale. Encore un peu dissocié, il développe une tellement belle matière qu'il impressionne. A attendre un peu, quand même, pour une expression plus harmonieuse !
Poiré authentique 2002, Eric Bordelet
Un pétillant festif avec des arômes de poire, bien sûr, mais aussi des fruits blancs et jaunes (mirabelle, pêche). Pas du vin, ça ! Du poiré, évidemment ! (Je rappelle que la dégustation s'effectue à l'aveugle !) Enfin une boisson pour les dames qui se régalent et se reposent le palais après trois vins rouges plutôt virils !
Château de Cotnari 2000, Cotnari graça, Moldavie
Une douceur sucrée aérienne, à la belle fraîcheur, très élégante et racée. Une curiosité à propos de laquelle Le Seb nous en dira peut-être un peu plus.
Olif