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Sucre ou sec, cépage ou terroir, que se passe t’il en Alsace…et aux Jardins?

Date: le 13/05/2005 à 23:09

Petite thématique Alsace organisée par Stéphane Planche aux Jardins de Saint-Vernier-Vincent, la résultante d’une petite virée intensive d’à peine deux jours et pas moins de 7 domaines visités. Avec dans ses bagages, quelques trésors!

 

 

Une assemblée un peu moins dense que d’habitude! Serait-ce à dire que les Jurassiens ne plébiscitent pas l’Alsace? Que nenni! Malgré quelques défections, le public resserré n’a pas boudé son plaisir! Les vins sont dégustés à l’aveugle, comme il se doit!

On attaque par une petite mise en bouche sympathique!

Senteurs des Vignes 2004, Albert Mann
La robe est jaune pâle, limpide, à reflets verts. Le nez très variétal, primaire, n’en est pas moins très agréable: citronnelle, châtaigne, fruits blancs, mâtinés d’exotisme. Plutôt amylique, mai croquant, avec de la rondeur, juste ce qu’il faut de sucrosité résiduelle pour ne pas gommer la vivacité.
Un vin de plaisir à petit prix, pour l’apéritif estival!

Klevener d‘Heiligenstein 2000, Cuvée particulière, Jean Heywang
On ne tarde pas à changer de registre et à passer à plus sérieux! Nez très mûr, intense, soupe d’agrumes, avec un petit côté miellé, ciré.La bouche est puissante, grasse, mais avec de la vivacité, et des amers finaux sur une petite touche citronnée et une note d’amande. Atypique, beaucoup, oxydatif, probablement un peu, j’adore, évidemment! C’est bon comme un vin du Jura, dis! Une certaine parenté, puisqu’il s’agit en fait de Savagnin rose!

Riesling Rot-Murlé 2002, P. Frick
Une petite déclinaison en deux versions, à décapsuler comme une Kro!

La première, sans soufre, possède un nez miellé et lacté, une attaque incisive, puis de la rondeur, du gras, à peine de résiduel, et un peu de gaz, aussi, très peu, ce qui lui donne un petit air de cidre de pomme. Un Alsace extra-terrestre, mais passionnant, même s’il déconcerte les puristes!

Le deuxième, servi juste derrière, offre un nez un peu moins riche, dans un registre un peu lacté également, mais beaucoup plus minéral. La bouche est droite, rectiligne, moins enrobée et plus stricte, mais non dépourvue de longueur.

Il s’agit pourtant bien du même vin, le deuxième ayant dû recevoir un peu de soufre à la mise pour cause d’accident technique de dernière minute, alors que ce n’était pas prévu initialement. Une expérience passionnante en forme d’interrogation: lequel est mieux que l’autre? La séduisante atypie du premier ou bien la droiture du second? Il y a de la place pour les deux, cela est certain!

Le Verre est dans le Fruit 2000, Domaine Schueller
Ma bouteille semi-mystérieuse! Un nez très minéral de prime, puis verveine, tilleul, très légèrement acidulé. En bouche, la droiture minérale très aiguisée s’impose, de manière très pure, où l’on ne retrouve que de très légères notes terpéniques. Un Rieling qui rieslingue à peine, on croit rêver! La raison de son non-agrément en Grand Cru Pfersigberg? Une très belle bouteille, en tout cas!

Langhe Bianco, Riesling  2001, G. D. Vaira
Une bouteille doublement mystérieuse, apportée par l’un des participants comme vin pirate. Un Riesling du Piémont, de vignes sur greffées avec des plants de Jean-Michel Deiss. Un Riesling d’école, très terpénique, légèrement acidulé, avec un peu de résiduel. Si l’attaque est incisive, il s’ensuit de la rondeur, suivie d’un petit creux en milieu de bouche, avant une rétro satisfaisante, même si la perception résiduelle refait surface! Un vin très au Sud de l’Alsace, non dépourvu d’intérêt!

L‘insolite 2000, P. Frick
Il s’agit d’un Pinot noir vinifié en blanc, que, sauf erreur de ma part, nous avons goûté dernièrement aux LPViades. La robe est ambrée, et le nez se présente comme celui d’un surmaturé sec, sur les fruits secs, l’écorce d’orange amère confite. Un petit côté Tokaji, avec de l’acidité et une présence alcoolisée en finale, faisant un peu Cognac! Détonnant! Pour un lièvre à la Royale?

Pinot Gris A 360P 2000, André Ostertag
Nez sur le botrytis, l’ananas, les agrumes. Olfactivement une VT! Et pourtant, en bouche, l’acidité et la vivacité s’imposent dans un sentiment de puissance contenue. Grande longueur sur une finale poivrée et épicée. Un magnifique Pinot Gris à l’immense potentiel!

Gewurtztraminer SGN 1994 Cuvée Anne-Marie, Rolly Gassmann
La robe est jaune citronnée. Le nez, très aromatiquement fruité, exhale d’abord l’ananas, les fruits exotiques, avant de s’orienter sur la pétale de rose et un léger litchi. Un Gewurtz, à n’en pas douter, qui semble encore très jeune malgré les ans. Il vient tout juste d’être commercialisé, d’ailleurs! La bouche est élégante, vive et onctueuse. Seule la finale donne une légère impression pâteuse, avec un peu d’amertume. A n’en pas douter, une belle bouteille potentielle, peut-être encore un peu jeune!

Mais oui, que se passe t’il donc en Alsace? Bien des choses, visiblement! Un élément de réponse aux Jardins de Saint-Vincent, avec cette belle diversité qui nécessite néanmoins un apprentissage préalable.

Olif


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