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Grands blancs!

Date: le 24/12/2004 à 19:08

Prat-Ar-Lier ou Pont-Ar-Coum? Même si la liaison Ouest-Est n'est pas des plus rapides, le Jurassien pas encore totalement crétin ne crache pas sur une bouffée d'iode en provenance de l'Atlantique. C'est même une tradition au GJP  (Grand Jury Pontissalien), que d'organiser des soirées huîtres. Souvenez-vous:
la guerre de sécession autour d'une poignée d'huîtres, ou encore, bien avant, la transhumance des huîtres, un quasi-pêché de jeunesse écrit sur LPV!

La principale originalité de cette soirée, outre son comité plus restreint, venait de la provenance des huîtres et de la façon de les accommoder. Infidélité à Gillardeau pour commémorer les non moins excellentes huîtres d'Yvon Madec, de Prat-Ar-Coum, en souvenir des dernières vacances estivales en Finistère Nord.

Des huîtres en trois services, cela faisait un moment que j'en rêvais!

Au naturel, d'abord, panaché de plates n°3, à la saveur iodée et saline, riche et puissante, et de Spéciales creuses n°3, charnues, aux jolis arômes de noisette. Et puis des huîtres en gelée, une recette inédite glanée sur le web, une gelée élaborée avec un fumet de Saint-Jacques et du vinaigre échaloté, une grande première réussie à merveille. Et, enfin, des huîtres gratinées au Champagne, un grand classique toujours aussi réjouissant. Pour ceux qui goûtaient moyennement les huîtres, mais aussi les autres, une assiette de Saint-Jacques servies sur un lit de salade mélangée clôturait le repas. Fromage, dessert, et puis au lit! Ce qui nous a quand même menés fort tard dans la soirée!

Et avec tout ça, pour rester en phase avec la fine pellicule de neige qui recouvrait alors les sommets montagneux, des blancs. Des grands, des tranquilles, d'autres moins, mais que des blancs! A part deux rouges. Et un Porto ! Rouge aussi! Que des grands blancs, surtout, piochés dans les régions septentrionales limitrophes, de façon totalement délibérée et volontaire. Champagne, Bourgogne et Alsace. Un grand quart nord-est qui a quand même trouvé le moyen de faire l'impasse sur le Jura ! Pourtant l'autre région des grands blancs, si mes souvenirs sont exacts !

Les vins ne sont pas servis à l'aveugle et les commentaires sont un peu laconiques, je n'avais pas beaucoup envie de bosser ce soir-là !

Les Vignes de Vrigny, Egly-Ouriet
Pour se faire le palais en ouvrant les huîtres, une petite gorgée de cet excellent Champagne 10% Pinot Meunier qui allait avoir le privilège d'entrer dans la sauce.

Cuvée William Deutz 1996
Un Champagne de race, à la bulle d'une finesse qui n'a d'égale que son élégance. Beaucoup de vivacité, une acidité par encore parfaitement fondue, mais beaucoup de tenue, voilà un vin qui mérite quelques années de cave pour s'assagir et s'exprimer pleinement.

Crystal 1990, Roederer
Le nez est intense, riche, brioché, vineux, développant par la suite des notes de mirabelle et d'amande finement grillée. Gras et mordant à la fois, il est superbement équilibré par sa bulle. Très grande bouteille, achetée il y a maintenant plusieurs années, et à qui j'ai laissé le temps de s'épanouir dans ma cave.

Les Oliviers 2001, J.L. Denois
Assemblage de Marsanne-Roussanne en Vin de Pays d'Oc. Un joker du Seb! Très beau toucher de bouche, soyeux, partant légèrement sur l'oxydation.

Meursault-Blagny 2001, domaine Martelet de Cherisey
Un deuxième échantillon en provenance de ce domaine repris en 1999, et dont les vignes étaient auparavant exploitées en fermage par Louis Latour. Minéral et tendu, un Meursault comme je les aime!

Meursault-Charmes 1999, domaine René Monnier
L'antithèse du précédent, gras et boisé, un peu outrancier. Son gras est néanmoins plaisant.

Bienvenue-Batard-Montrachet 1999, domaine Leflaive
Curieusement (?), le premier nez pétrole légèrement, style fond de cuve, mais pas celle du grand-père du Seb. Arômes terpéniques, donc, qui évoluent rapidement vers un joli grillé. En bouche, c'est confondant de pureté, bouleversant pour le Seb, bouleversifiant pour François. Alors Bienvenue, Bâtard, au Panthéon des grands vins!

Riesling Altenberg de Bergheim 1999, M. Deiss
Les notes terpéniques de ce riesling font relativiser celles du vin précédent! C'est surtout très mûr, opulent, riche, mais d'une grande longueur et d'un très bel équilibre qui permet toutes les audaces culinaires, en l'occurrence avec les Saint-Jacques ce soir-là , sans que le résiduel ne vienne gêner à aucun moment.

Zeroo Default, Domaine Schueller
Parce que François avait encore une petite soif, il a fallu redescendre à la cave chercher une autre bouteille joker! Et derrière l'Altenberg, ce Zero Defaut n'en avait toujours pas, de défaut, si ce n'est qu'il est plus sec, plus minéral, plus tendu, mais avec du fruit derrière (de la pomme séchée).

Vosne-Romanée La Colombière 1999, Fabrice Vigot
Un beau vin, légèrement fumé, jouant plus sur l'élégance et la finesse que la concentration. Une découverte!

Gevrey-Chambertin VV 2002, S. Esmonin
A l'aveugle, celui-là ! La robe est éclatante, le nez révèle un boisé finement grillé qui prend pour l'instant le dessus sur une matière très concentrée qui possède beaucoup de race. Personnellement, j'aime beaucoup!

Fonseca Vintage Port 2000
Un des nombreux trésors qui garnissent la cave du Seb. D'une richesse époustouflante, il sublime le vieux Stilton déniché pour l'accompagner, puis se la joue sur du velours avec le gâteau au chocolat et aux épices. C'est riche, gras, intense, sans jamais être lourd ni alcooleux. Une très grande bouteille, assurément, même si en l'occurrence elle était petite (50 cl).

Une vraie soirée de Noël avant l'heure, histoire de clôturer une année particulièrement faste avec le GJP. Et de faire passer celle qui s'annonce. Ce soir, 24 décembre, cela risque d'être moins pointu, je vais dans la belle famille!

Olif et le GJP, from Pontarlier (25)

http://www.lapassionduvin.com

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