Ascension vers les blancs sommets bourguignons!
Il n'y a pas que les sommets du Jura qui soient blancs, certains blancs bourguignons sont des sommets! Et comme au GJP, on aime la Bourgogne, on n'allait pas se priver de faire une petite soirée autour d'une sélection de quelques-uns des plus réputés chardonnays du voisin !
Réunion donc dans la cave du Bon Echanson pour une séance plénière élargie en compagnie des amis de l'Echanson. Pas de mise en bouche, ça commence très fort avec le haut du panier ! Vins servis par paires, non à l'aveugle !
- Vougeot 1er cru blanc 2000, Domaine de la Vougeraie
Appellation méconnue à l'ombre du Clos du même nom, les vins de Vougeot étaient initialement destinés à servir de vin de messe aux moines de l'abbaye de Citeaux (« l'alléluia des moines de Citeaux »). Ils savaient vivre, nos amis les moines, car ce vin était idéal pour remplir leurs burettes !
Les vins du domaine de la Vougeraie, regroupant toutes les propriétés du groupe Boisset, sont élaborés par Pascal Marchand, ancien régisseur du domaine du Comte Armand, qui a carte blanche pour faire de la Vougeraie une référence en Bourgogne.
La robe de ce Vougeot est d'un beau jaune brillant. Nez sur les agrumes, un peu exotique, légèrement mentholé. Gras, ample et puissant, à la texture onctueuse, il reste frais par son côté mentholé. C'est très bon, mais c'est too much ! Trop travaillé ! Un vin de vinificateur qu'on pourrait croire en provenance du Nouveau-Monde ! Pas concurrentiel, de surcroît, quand on connaît son prix (75€) ! Pourtant, il emballe par son côté flatteur, même s'il divise !
- Meursault Perrières 2000, Domaine Matrot
Servi en parallèle avec le précédent, il n'y a pas photo, en tout cas pour moi ! Très minéral, avec une pointe de grillé, sur le beurre frais et les herbes coupées et séchées, il me plaît énormément par son côté pur et droit. Sa belle acidité légèrement citronnée assure la longueur ! De biens beaux cailloux, ma foi !
- Puligny-Montrachet 1er cru Le Cailleret 1999, Domaine de Montille
Plutôt réputé pour ses rouges de Pommard et Volnay, le domaine de Montille réussit plutôt bien avec ce Puligny voisin du grand Montrachet ! Miel, foin, amande, beurre + une pointe de fraîcheur mentholée ! L'équilibre semble atteint et le vin s'exprime à merveille ! La finesse et l'élégance à son optimum. On doit pouvoir l'attendre encore un peu.
- Beaune Clos des Mouches blanc 1999, Domaine Drouhin
Le pendant du Vougeot, en plus suave et moins extrême ! Beurré et miellé en attaque, il possède un joli mordant qui s'exprime plutôt en finale, réhaussant son côté onctueux. Bel équilibre.
Et voilà qu'arrive en fait le véritable point faible de la Bourgogne ! Point de liquoreux pour accompagner les mignardises ! Contraints de s'éloigner vers le Sud-Ouest, nous ne tardons pas à revenir sur nos terres pour nous abreuver de quelques douceurs !
- Pacherenc du Vic Bilh Brumaire 94, Alain Brumont
Un Pacherenc de 10 ans à la vivacité étonnante, frais et acidulé. Il ne fait pas son âge !
- Côtes du Jura Vin de Paille 2000, domaine Morel-Thibault
Du coing et de la fumée ! On se croirait dans le tuyé du Papy Gaby, grand fumeur de salaisons du Haut-Doubs ! De la suie, presque ! Des notes inhabituelles sur un Paille que nous ne nous expliquons pas bien !
- Côtes du Jura Vin de Paille 1999, domaine Morel-Thibault
Il fallait en avoir le coeur net ! Cette deuxième bouteille, d'un millésime antérieur, retrouve des notes de coing, associées à de la mine de crayon, mais pas de notes de fumée ! La liqueur est belle et l'équilibre satisfaisant ! Cela rassure un peu !
Il est temps pour nous de redescendre des sommets ! Retour sur terre, dans la nuit, le vent et la froidure ! Dur ! Heureusement qu'à l'horizon se profile déjà une autre soirée-dégustation, de Bourgogne rouge cette fois ! Rien n'arrête le GJP !
Olif