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  • Blind-test de rentrée aux Jardins, histoire de tout remettre en place!

    Date: le 26/09/2005 à 22:57

    Piaffant d’impatience, le cartable en bandoulière, le GJP a ciré ses nouvelles chaussures, sorti son petit calepin, taillé ses crayons, oublié son appareil photo, fait le plein de son tout nouveau camion BMW (un investissement en prévision des futures sorties hivernales ou languedociennes hors des sentiers battus), cherché ses chaussettes, non parce qu’il faisait déjà froid, mais pour masquer quelque bouteille mystère, tout ça pour jouer aux jardiniers et gagner la douceur arboisienne, histoire de ne pas manquer la rentrée 2005 aux Jardins de Saint-Vincent et la reprise des séances de dégustation concoctées par Stéphane Planche.

    Quelques redoublants sont déjà attablés, mais bon nombre d’élèves, pourtant assidus habituellement, se sont fait porter pâle, période de vendange oblige.

    On attaque sans plus tarder, une soirée à 100%!

    Maria Bonita 2004, Les Foulards Rouges
    100% Pet Nat. La robe est encore trouble (c’est voulu!), le nez, toujours primaire, se met en place par rapport à la précédente dégustation de ce vin, courant août, avec moins de réduction. Les sucres sont tous mangés, la bulle est vive et festive. Sec et nature, 50% Macabeu, 50% Muscat. Une vraie curiosité apéritive!

    Cours Toujours 2004, Domaine du Possible
    100% Macabeu. La robe est claire, presque limpide, à peine troublée par un léger trouble. Le nez évoque un peu l’autolyse des levures, plus que la réduction, même si la différence est subtile et pas toujours palpable, Valérie, en fine cuisinière, y trouve du bouillon de pot-au-feu. La bouche est ample, lisse et large, fraîche, dégageant un sentiment de pureté. Pas un vin facile d’approche, mais j’adore! Bravo à Loïc Roure, vigneron par amour des vins nature!

    Sauvignon 2001, Château de Suronde, Vin de Table
    100% Sauvignon, c'est dit dans l'intitulé! La robe est dorée, tranchant avec celle du vin précédent. Visiblement, la maturité est là! Le nez est confit, miellé, riche, avec des notes d’orange amère. La structure en bouche est d’une grande rectitude enrobée, avec du gras et de la puissance. Une droite ligne inaltérable, pour un vin absolument magnifique. Je mets quiconque au défi d’évoquer le sauvignon à l’aveugle! Une osmose entre un vigneron et son terroir pour un vin forcément atypique, qui ne passe jamais le stade de l’agrément, et à la limite, c’est tant mieux!

    Coume Aco 2004, Domaine du Possible, Côtes du Roussillon
    100% Syrah. La robe est colorée, le nez empyreumatique, avec des notes toastées, brûlées, chocolatées. Un peu de volatile, probablement, voire de réduction, qui préserve la bouche, puissante, ronde, avec retour des notes empyreumatiques dans la finale, à la jolie mâche accrocheuse. Certains lui reprochent un manque de fondu et d’harmonie, un côté dissocié. Laissons-lui un peu de temps pour mieux se mettre en place!

    La Rozetta 2004, Maxime Magnon
    100% Carignan. La robe est burlat, colorée, un peu plus que la précédente. Le premier nez est franchement réduit, animal, mais libère son fruit à l’aération. L’attaque est franche, portée par une acidité salivante, qui s’atténue, mais continue de porter le vin dans la longueur. Le fruit revient bien en finale. Un potentiel certain, pour un vin qui demande du temps, une expression plutôt sauvage du Carignan!

    L‘Anglore 2004, Cuvée des Traverses, Vin de Table
    100% assemblage, mais je ne connais pas les proportions! Eric Pfifferling ayant quasiment renoncé à toute demande d’agrément, hormis pour son Tavel, toutes ses cuvées sont actuellement répertoriées en Vin de Table. Cette cuvée des Traverses, au nez chocolaté, animal et balsamique fait craindre un excès de volatile. A l’aération, cela se dompte plutôt bien, surtout que la bouche est extrêmement friande, ronde et séduisante, avec une finale craquante et croustillante. J’ai évoqué Jadis de Barral, il y a une parenté certaine, le souci d’une grande digestibilité et d’une bonne buvabilité. Une bouteille que l’on siffle par mégarde, sans s’en rendre compte!

    Bourgogne 2003, B. Dugat-Py
    100% Pinot Noir. La robe est rubis soutenu. Le nez, un peu grillé, pinote en diable, même en ce millésime atypique. Fruité gourmand, fluidité et simplicité en bouche, de la rondeur, soulignée par la discrète ligne boisée. Un vin évident, qui tranche d’avec les précédents, et du coup ne fait pas l’unanimité, mais un style affirmé.

    Zéro de Conduite, Les Foulards Rouges, Vin de Table
    100% Muscat. Un vin piège, du Muscat botrytisé, au nez oriental de litchi et de pétale de rose qui évoque dans un premier temps le Gewurtztraminer. La bouche est plutôt bien équilibrée pour le fort taux de résiduel (170 g), acidulée et riche en même temps. Détonnant!

    C’est la récré, et l’heure du goûter! Maître Jean-Claude a préparé un petit mâchon, comme à son habitude, que l’on appréciera en découvrant deux cuvées supplémentaires du domaine du Peyra, du vin de table des Côtes d’Auvergne, 100% nature, parfaitement à l’aise sur la charcuterie. Ayant troqué, à cette heure déjà tardive, mon stylo contre une rondelle de saucisson, je ne serai pas en mesure de faire part de notes plus précises, mais à charge de revanche!

    Olif

  • L’enquête corse du GJP

    Date: le 18/09/2005 à 18:55

    Suivant les traces de Jack Palmer, le détective lymphatique au chapeau mou imaginé par Pétillon, le GJP a décidé d’enquêter sur le vignoble corse, deux de ses principaux agents ayant sillonné l’île en long et en large pendant une petite semaine pour glaner des informations et récupérer quelques pièces à conviction.

    Vendredi 20 heures. QG du GJP. Toujours en tenue de camouflage (pantacourt et claquettes), François m’ouvre la porte après que j’aie prononcé le mot de passe modifié pour l‘occasion (Forza Corsica, évidemment!).
    Pas besoin de charge de plastic pour faire sauter les bouchons, un bon Screwpull à levier suffira! Pour tenir le coup, quelques amuse-bouche, corses évidemment, mais pas tous.

    Vin de Muscat, Domaine Orsini
    On débute par un petit tour du côté de Calvi, pour un vin frais et muscaté, élégant, un apéritif plutôt sympathique.

    Ajaccio Comte Péraldi, Clos du Cardinal 2003
    Du Sciaccarellu pur jus! La robe rubis, plutôt soutenue, brillante, évoque plus celle d’un beau Pinot noir que celle d’un vin du Sud. Le premier nez est plutôt boisé, vanille et macaron à la noix de coco, mais sans connotation caricaturale, car élégamment intégrées au fruit. La texture du vin est plutôt soyeuse, pour un vin que l’on pourrait qualifier de demi-corps malgré la concentration du millésime et une attaque un peu chaude. Les notes boisées se fondent progressivement, même si elles viennent encore souligner la finale. 36 heures après, l’ensemble est bien harmonieux.

    Patrimonio 2001, Domaine Gentile
    La robe est burlat. Le nez, riche et complexe, décline des notes fauves de fourrure, légèrement chocolatées, épicées et évoquant la garrigue, ou plutôt le maquis. Une petite sensation chaleureuse en attaque, témoignant de la puissance du vin, s’estompe rapidement pour laisser la place à des tanins suaves et polissés, de fort belle constitution. Des airs indéniables de Syrah, mais surtout de Sangiovese, je suppose, un cépage auquel le Niellucciu, gloire de l’appellation, est apparenté. Une très grande bouteille!

    Sartène, Domaine Saparale, Casteddu 2003
    Une cuvée parcellaire de haut de gamme du domaine Saparale, élaborée depuis deux ans seulement. Un boisage marqué au premier nez ne laisse parler le fruit que secondairement, avec une petite note végétale herbacée, voire mentholée, pour la fraîcheur. Les tanins sont encore un peu raides, marqués par le bois, mais la fraîcheur finit par l’emporter, pour laisser une impression d’autant plus favorable que, 36 heures après, l’ensemble s’est lissé. Un vin à carafer longuement, mais de préférence à attendre un peu. Pour la petite histoire, il a été passé dans Ovarius et testé comparativement, avec un effet bénéfique net sur les notes boisées, moins marquées après carafage .

    Tout le monde peut alors retirer sa cagoule et se congratuler mutuellement! La mission est un total succès! Un tour de Corse en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire! Avec une mention particulière pour ce Patrimonio 2001 du domaine Gentile.


    Olif et le GJP

  • Domaine Martin Faudot, 120 ans de tradition, une petite heure de dégustation!

    Domaine Martin Faudot, 120 ans de tradition, une petite heure de dégustation!
    Date: le 11/09/2004 à 22:08

    Le seul domaine jurassien présent à la Haute Foire Gastronomique de Pontarlier, on croit rêver! Mais on aurait pu tomber plus mal!

    L'occasion d'une rencontre avec Jean-Mary GROS, responsable d'une grosse part de l'activité commerciale du domaine, que je connais déjà pour fréquenter régulièrement les séances de dégustation des Jardins de Saint-Vincent, tout cela en compagnie de Rémi Jobard, un vigneron murisaltien, en week-end dans sa famille pontissalienne, avec qui nous allons éplucher les vins du domaine!




    Crémant du Jura brut blanc
    Juste histoire de se refaire le palais après avoir éclusé pas mal de Banyuls! Un Crémant pur chardonnay. La bouteille est ouverte depuis 3 jours, et la bulle est pourtant encore vivace, fine et élégante. Rafraîchissant!

    Arbois Poulsard 2002
    Un vin au joli fruité avec une belle base acide, gouleyante et bien équilibrée, visiblement déroutante pour un Bourguignon!

    Arbois Pinot Noir 2002
    Le Bourguignon retrouve ses marques, ce qui est plutôt un compliment pour ce vin déjà  auréolé d'une médaille d'or au Concours agricole de Paris. La robe est légèrement violine, soutenue, et le nez est intense, marqué cassis de façon un peu surprenante. Les tanins sont bien présents et nécessitent une petite garde pour s'améliorer. Un vin convaincant!

    Arbois Trousseau 2003
    Un fruité éclatant, normal pour un 2003, avec déjà  une certaine rondeur, mais des tanins encore un peu fougueux et pas totalement domptés. Prometteur et à  attendre!

    Arbois Chardonnay 2001
    Un beau Chardonnay ouillé, fruité, frais et floral, plutôt sympathique et désaltérant, que ne renieraient pas les Bourguignons.

    Arbois Savagnin 2000
    Sur un mode oxydatif, ce très beau savagnin joue dans un registre très mûr d'agrumes, avec des notes de noix verte et une séduisante rétro sur la noix de coco. Très long, fin et élégant, une probable future bouteille de la semaine!

    Arbois Vin Jaune 1996
    Là  encore, finesse et élégance sont au rendez-vous. La noix s'exprime bien, mais sans côté alcooleux étheré, en association avec un peu de pomme verte et d'épices douces. Grande longueur, toujours dans la finesse. Un vin en dentelle qui évoque les beaux vins de Château Chalon de chez Macle, laissant supposer un faible taux d'éthanal et un élevage en cave plutôt fraîche.

    Arbois Vin de Paille 2000
    Très classique, sur des notes de pâte de coing et de mine de crayon, il est proposé dans le nouveau flacon de Paille, qui n'est pas sans poser quelques problèmes techniques à  l'embouteillage. Peu importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse! Et on doit l'avoir facilement, avec ses 15° pourtant bien supportés du fait d'une grande acidité et qui glissent tout seuls!

    Arbois 2000, Cuvée de la Sainte-Cécile
    Un Savagnin surmaturé au superbe équilibre demi-sec et à  l'élégance rare! Je suis sous le charme de cette bouteille originale qui confirme ma première bonne impression d'il y a une année. Une rareté qui impose une certaine prise de risque dans la récolte. A noter que pour le millésime 2003, la Sainte Cécile a dû être avancée à  début octobre pour ramasser les raisins déjà  largement flétris!

    Arbois Macvin
    Une douceur pour clore cette superbe dégustation et finir d'impressionner les Bourguignons de passage. Pur Chardonnay, ce Macvin possède une robe très claire et de jolis arômes de Marc, sur un beau support acide, long et frais.


    Une très belle gamme, plutôt homogène, et un domaine à  ne pas négliger. Des vins avec une vraie personnalité, comme se plaît à  le souligner Guy Martin, Chef de Cuisine au Grand Véfour! C'est marqué sur la carte de présentation du domaine, et il s'avère que c'est bien vrai!

    Domaine Martin Faudot, 120 ans de tradition, une petite heure de dégustation, un an plus tard!
    Date: le 10/09/2005 à 20:50

    Retrouvailles avec les vins du domaine Martin Faudot, présent comme chaque année à la Haute Foire de Pontarlier. Sortie de boîte, puisque dorénavant, cette manifestation commerciale coïncide avec la mise sur le marché des premiers Mont d'Or de la saison. Les vrais amateurs seront patients, et attendront que l'affinage se prolonge de quelques semaines pour goûter à la quintessence de ce merveilleux fromage.

    Pour accompagner un bon Mont d'Or, rien ne vaut un bon vin du Jura, en fait. Et pourquoi pas ceux du domaine Martin Faudot?

    Crémant du Jura brut blanc 2003
    Un crémant apéritif à la bulle fine et beaucoup de vivacité! Etonnant pour un 2003? Pas tout à fait, quand on sait que ce Crémant a été élaboré avec un petit pourcentage de savagnin, pour le réhausser. Une belle réussite!

    Arbois Poulsard 2003
    Un fort joli poulsard, pas trop confituré, gardant une belle fraîcheur pour le millésime.

    Arbois Pinot Noir 2003
    Surprenant également, ce Pinot noir tout en dentelle, absolument pas cuit, parfaitement équilibré, ne donnant pas l'impression d'être issu d'un millésime caniculaire. Très beau vin!

    Arbois Trousseau 2004
    Retour à plus de classicisme, pour un Trousseau de fort jolie facture, déjà gouleyant, qui va nécessiter un peu de temps pour acquérir de la profondeur.

    Arbois Chardonnay 2003
    Encore une belle réussite, pour un blanc 2003! Un équilibre tonique pour un vin qui, s'il est un peu enrobé, ne manque ni de punch ni de fraîcheur!

    Arbois Savagnin 2002
    Fraîchement mis en bouteilles, on le sent à peine sorti du berceau! De jolies notes de pomme bien mûre (son côté fermentaire) et une touche finement oxydative, sur les épices. A attendre! Les mises ultérieures devraient être encore plus accomplies, mais celui-ci constituera à coup sûr un joli vin.

    Arbois Vin Jaune 1998
    1998, grand millésime en Jaune? Très probablement! Celui-ci s'inscrit dans la lignée de ceux que j'ai déjà goûtés. Un équilibre de toute beauté, déjà harmonieux, avec une grande acidité mieux enrobée que 1997, et beaucoup de finesse.

    Arbois 2002, Cuvée de la Sainte-Cécile
    Une petite douceur pour terminer, avec ce Savagnin surmaturé d'une grande élégance (pas plus de 30 g de SR, il me semble!), qui n'en finit pas, porté haut la main par la belle acidité du cépage. Probablement supérieur au 2000, que j'avais pourtant déjà bien apprécié.

    Un domaine que je recommande vivement, abonné à l'excellence (beaucoup de cuvées sélectionnées dans les différents concours et les différents guides, ce qui ne veut pas toujours dire quelque chose, mais en l'occurence, oui, puisqu'il est aussi sélectionné sur LPV!), et un accueil toujours aussi sympathique de Jean-Mary Gros. Amis bretons et d'ailleurs, jurassophiles, profitez-en, le domaine va bientôt mettre le cap chez vous, à l'occasion des salons et autres foires automnales de votre région (Vannes, Quimper, Rennes?, Seclin...).

    Olif