A Pupillin, à la table d’Anne et Emmanuel Houillon
Deuxième volet du triptyque jurassien GJPesque, la visite à la maison Overnoy-Houillon s’est inscrite d’autant plus facilement au programme que Manu, en véritable hédoniste, a carrément proposé de nous inviter à manger afin de déguster tranquillement à table, pour prendre le temps et mieux apprécier ses vins! «A une pareille invite, qui refuse, qui de vous?» Et ce d’autant que la maison d’Anne et Manu est très grande, tout comme la table d’ailleurs, à même de recevoir une foule d’invités, et il y en aura quelques-uns en plus de nous!
Résumé de l’épisode précédent: convié à une dégustation d’anthologie à Château Chalon au domaine Macle en compagnie de Laurent Macle, le GJP y retrouve Saint-Vernier, venu en Jumpy depuis Arbois malgré une petite poudrée de neige, une route gelée et des pneus lisses. Très en retard, par la faute d’un programme hyper chargé et d’une dégustation d’une telle qualité que l’on ne pouvait en manquer la moindre miette, nous prenons la route de Pupillin par un raccourci connu de Saint-Vernier seul, hormis tous les véritables jurassiens autochtones, ceux immatriculés 39 et que l’on repère illico dans le 25 parce qu’ils ne conduisent pas comme nous. La montée de la Côte de Feule se passe sans encombres, malgré quelques embardées du Jumpy dans la neige.
Fin du résumé.
Evidemment, et on ne peut guère en vouloir à nos hôtes, lorsque nous arrivons, l’apéritif est déjà commencé et nous devons rattraper notre retard avec l‘entrée. Le temps de saluer avec grand plaisir Pierre Overnoy, qui n’a pas chaussé ses skis comme la dernière fois que je l’avais rencontré, mais qui s’apprête à aller faire le Père Noël à l’arbre de Noël de la municipalité de Pupillin, un vigneron bourguignon de Savigny et le propriétaire de l’Auberge des Ruchottes à Bligny sur Ouche, un endroit qu’il devrait faire bon fréquenter en Bourgogne.
Nous ne sommes pas venus que pour déguster, mais pour travailler également! Le Seb a apporté un appareil et des bandelettes de mesure de glycémie afin de les tester sur les vins de Manu et de vérifier leur fiabilité dans l’évaluation des taux de sucre en cours d'élevage. Petits travaux pratiques, donc, entre la poire, le fromage et les superbes vins de Manu.
- Chardonnay-Savagnin 2004
20% de savagnin pour ce très joli assemblage qui possède une grande fraîcheur et de la gourmandise. Encore très jeune, mais sa jeunesse constitue actuellement une partie de son charme.
- Chardonnay-Savagnin 1999
Là, ça allait un peu vite pour moi, et je n’ai pas pris de notes. Le souvenir d’un vin plus accompli, mais peut-être un peu moins frais que le précédent.
- Savagnin 1996
9 ans de fût ouillé pour une expression aboutie du savagnin, d’une grande richesse, équilibrée par une belle acidité directrice, inhérente au cépage. Sur des notes de froment et de malt, il rappelle un peu le Côtes du Jura du même millésime de Laurent Macle. Une grande réussite parce que d’une grande harmonie.
- Savagnin 1997
Mis en bouteille en 2000, ce Savagnin a été ouillé pendant 3 ans. Seulement, serais-je tenté de dire! Sur les épices et le marc, il possède pour l’instant une petite chaleur alcooleuse finale.
- Chardonnay 1997
Le premier nez, sur l’autolyse, s’épanouit à l’aération. Une profondeur et une richesse exceptionnelles, alliées à la richesse et à la puissance d’un Chardonnay très mûr, ramassé à 15° potentiels. Noté « Bravo mon mari! » par Anne qui l’a beaucoup apprécié et qui n’était pas la seule.
- Chardonnay 2003
Riche et gras, parfaitement sec malgré une sensation de douceur (vérifié au Dextrometer par Le Seb!) et des notes originales d’abricot, sans la moindre once de lourdeur. Encore une belle réussite pour un blanc jurassien 2003, à l’image de celui du domaine Macle.
- Ploussard 2003
Il suit son petit bonhomme de chemin, celui-là! Déjà goûté à plusieurs reprises, dont une fois dans ses langes, il est à chaque fois un peu différent. Cette fois, je lui trouve des airs de Syrah, avec des notes épicées et une chaleur finale un peu sudiste. Un vin hors normes!
Non contents d’avoir bien bu, nous nous sommes régalés d’une petite tarte aux légumes et noix de pétoncles, suivie de saucisses vigneronnes, cuites au vin sur le poêle, dans une casserole tapissée de sarments de vignes, et d‘une galette comtoise maison avec le café! A cet excellent repas, il faut rajouter un extra, un foie gras mi-cuit 100% maison, production et cuisson, en provenance de la Ferme des Ruchottes, à Bligny sur Ouche! Merci Anne et Manu! Même que le Père Noël de Pupillin a été un peu en retard pour la distribution des jouets, cette année!
Quant au GJP, il n’a pas encore terminé son périple! Rendez-vous à Molamboz chez Jean-Marc Brignot , pour tenter un brelan d’As sans prendre trop de risques, quitte à sortir le dernier de la Manche !
Olif