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  • Petite virée à Marsannay, histoire d’y voir Clair…

    Finalement, on n’a pas vu Bruno, mais on a été bien reçus, et on a goûté pas mal de choses!

                                     

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    Comme titre, je pouvais difficilement faire pire, mais il s’agissait d’être à la hauteur de la petite réputation que je me suis taillée dans ce domaine!

    Tout ça pour dire que le GJP s’est payé une petite virée bourguignonne, avec en ligne de mire leDsc02626 domaine Bruno Clair à Marsannay, après un petit crochet à Pernand-Vergelesses, afin que le Seb étanche sa soif de Corton (même si on n‘a rien dégusté!), puis Meursault, histoire de ne pas mourir sot, et avant un final éclair à Morey-Saint-Denis, même s‘il était déjà (Clos de) tard.

    Accueillis à bras ouverts par un compatriote doubien exilé en Bourgogne, nous parlons d’abord un peu du pays avant de descendre à la cave pour y goûter les 2004 au fût. Une bien belle dégustation, ma foi, augurant magnifiquement de l’avenir de ce millésime.

                   

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    Marsannay Les Longeroies

    Derrière un premier nez légèrement grillé, c’est l’explosion du fruit, avec une belle fraîcheur, de l’acidité pour un équilibre des plus probants.

    Marsannay Les Grasses Têtes

    Par rapport au précédent, on se situe plus dans la puissance et la longueur. Un vin un peu plus difficile et moins friand à ce stade.

    Vosne-Romanée Les Champs Perdrix

    Son fruit est en train de se recroqueviller et le vin se présente sous un bloc un peu compact, assez puissant, avec des tanins bien marqués en finale. A attendre.

    Aloxe-Corton
    Sous sa robe rubis clair se cache une corbeille de petits fruits rouges croquants, charnus, avec une bonne acidité mais une petite amertume finale qui mérite de mieux se fondre.

    Morey-Saint-Denis En la rue de Vergy
    Élégant et racé, ce cru postule pour le coup de cœur de la série. Longueur, finesse et séduction rendent ce vin extrêmement prometteur.

    Gevrey-Chambertin 1er cru Fonteny

    Un vin costaud, concentré, charnu, avec une bonne acidité et de la fraîcheur, accentuée par une petite pointe de perlant.

    Gevrey-Chambertin 1er cru Les Cazetiers
    Un vin d’une grande richesse, en phase de repli, peu expressif, avec une longueur exceptionnelle et une jolie rétro qui voit revenir quelques notes fruitées.

    Savigny les Beaune 1er cru La Dominode

    Même pas peur, derrière les Cazetiers, grâce à des vignes d‘une moyenne d‘âge de 100 ans! Des airs de syrah, avec des notes poivrées, épicées et légèrement confiturées pour cette Dominode qui en impose et force le respect.

    Gevrey-Chambertin 1er cru Clos Saint Jacques
    Probablement le plus grand vin de la série, dense, au grain fin, long, élégant, fin et racé. La classe!

    Pernand-Vergelesses blanc
    Histoire de se refaire le palais et de se détartrer les dents, un petit coup de blanc! Très fermentaire, sur les fruits blancs, l’attaque est franche, incisive, avec de la fraîcheur et puis une petite pointe de gras commence à apparaître.

    Morey-Saint-Denis blanc En la rue de Vergy
    Un deuxième blanc pour poursuivre sur la lancée, mais un cran au dessus. Très minéral, un vin droit, acide dans le bon sens du terme, et qui commence à s’enrober légèrement. Très beau.

    Des 2004 qui semblent tenir toutes leurs promesses, avec des équilibres droits et élégants. Mention spéciale au Morey rouge et au Clos Saint Jacques.

    Olif

  • Cartes sur table à Molamboz, chez Jean-Marc Brignot

    Pour clore sa trilogie hivernale et déposer un brelan d’as sur la table, le GJP a abattu son joker et atterri à Molamboz, dans la plaine arboisienne, chez Jean-Marc Brignot, pour une relecture de ses gammes, tout juste neuf mois après la première visite au domaine. Neuf mois! Le temps d’une gestation humaine! La majorité des vins dégustés alors sont maintenant en bouteille et proposés à la vente. Une rencontre avec Jean-Marc est toujours un grand moment! Malgré son air nonchalant, l’exigence est une de ses priorités. Son credo du sans soufre ne l’empêche pas de vouer un véritable amour pour cette terre du Jura et ses cépages, le Ploussard tout particulièrement, et son ambition est d’en proposer sa propre vision, dans un respect total. Respect  de la terre, respect de la vigne, respect du raisin, respect du vin, respect de la nature, respect du consommateur … et respect du vigneron, à la recherche d’une cohérence dans sa gamme. Récolte, pressurage et mise sont les trois moments clés de la vinification du blanc. Le reste du temps, c’est un « boulot de feignant », et ça lui convient bien! Son grand truc, c’est les bulles, mais il n’y en aura pas en 2005, à son grand désespoir! Les rouges, c’est moins évident, mais il y travaille! Et grâce à des parcelles situées sur quelques-uns des plus beaux terroirs d’Arbois (Curon, Curoulet,…), Jean-Marc dispose d’une matière première de grande qualité, ce qui fut vrai pour son premier millésime en 2004, et le sera probablement encore plus en 2005.

    Il faisait déjà presque nuit et grand froid lorsque nous sommes arrivés à Molamboz. Le temps d’uneDsc02685 minute de recueillement et la bénédiction de la vierge du patelin, nous gagnons la cave pour découvrir une magnifique pierre de quelques tonnes, repolie et retravaillée à l ‘ancienne, qui servira de pressoir vertical à l’avenir, et goûter à quelques jus de 2005, dont un superbe Trousseau à la matière riche et concentrée, prometteuse, tout juste un peu frais.

    Retour à l’intérieur, près du poêle, où Wanda, l’impressionnant mais gentil chien de la maison se chauffe le poil, pour goûter encore à deux vins rouges de 2005 prélevés sur cuve avant de passer aux vins en bouteille, dont les noms de baptême font souvent se creuser la tête à Jean-Marc. Compte-rendu d’une dégustation effectuée au coin du feu et au son de Coltrane!

    - PP 2005 (nom provisoire)
    ¾ Ploussard, ¼ Pinot Noir. Dans une phase fruitée absolue, un vin gourmand et charnu.

    - Curon 2005
    2/3 Trousseau, 1/3 Ploussard. Le cépage majoritaire, dans un millésime solaire, apporte sa robe, très colorée, d’un rouge burlat soutenu. La matière est concentrée, harmonieuse, déjà bien équilibrée, et fait plaisir à voir et à boire!

    Dsc02689_1- Les Mouches ont pied
    Une intrigante cuvée de VDT, de couleur blanche, au nom bien trouvé, possédant beaucoup de fraîcheur et de gourmandise, laissant parler de jolies notes de fruits blancs. Curieusement, une structure tannique s’impose en milieu et fin de bouche. Il s’agit d’un Ploussard initialement destiné à être rosé, ayant subi deux jours de cuvaison mais qui n’a pas eu le temps de prendre de la couleur et est resté désespérément blanc! D’où la sensation tannique, malgré la légèreté et ses arômes fruités. A tester dans un verre noir!

     

    - Arbois, Ploussard en Retard 2004
    Un potentiel primeur 2004 présenté au moment des primeurs 2005! Si peu en retard, en fait! Un premier nez, sur l’autolyse, s’estompe rapidement, pour faire parler son fruit tout en restant légèrement animal, de légères notes cacaotées faisant le liant. Un vin digeste, à boire pour le plaisir, où à garder un petit peu, pour le plaisir également.

    - Arbois Préface 2004
    Du Ploussard dans les temps, en vendange égrappée, sur le fruit (cassis) avec des notes végétales (dans le bon sens du terme). La bouche est ronde et charnue, possédant une belle structure déjà bien en place, et un brin de rusticité campagnarde pour la personnalité. Une cuvée taillée pour affronter quelques années de cave et s’harmoniser.

    - Arbois Marc 2004
    90% Ploussard, 10% Trousseau, sur Curoulet, en l’honneur de Marc, le premier fils de Jean-Marc. Animal au sens noble, il respire l’autolyse et en constitue une belle définition. La structure est cossue, déjà bien en place, mais le vin mérite d’attendre un peu pour s’exprimer au mieux.

    - Arbois Savagnin Bleu Marine 2004
    Bleu comme la mer, marine comme l’océan, une cuvée destinée aux gens de la Côte normande et élaborée pour accompagner les produits de la mer. Le cépage développe une jolie aromatique fruitée et possède beaucoup de nerf. Une acidité mordante, même, à croquer, qui procure une grande sensation de fraîcheur, apte à relever nombre de défis culinaires maritimes.

    - Arbois Frimaire 2004
    25% de pourriture noble sur du Savagnin vendangé en novembre 2004. Si le premier nez est discret, légèrement confit et botrytisé , une petite pointe de gaz le tonifie, le sucre résiduel se fondant digestement dans l’acidité. Un vin léger et aérien, destiné aux foies gras des Fêtes.

    - Arbois Savagnin Grand Curoulet 2004
    Une prise de voile express et brève, sur une cuve, pendant un mois, et cela apporte déjà des notes oxydatives subtiles et épicées! Bien équilibré, c’est un beau vin dans un registre très fin.

    - Arbois Soliste 2004
    Voilà qu’une des deux cuves de Frimaire a trouvé le moyen de la jouer solo et de prendre le voile! On aura tout vu! De petites notes épicées se surajoutent au botrytis, dans un registre toujours aussi délicat, mais la bouteille que nous dégustons est ouverte depuis quelques jours et manque d’un peu de relief.

    Une gamme déjà assez complète, même si nous ne goûterons pas aux Chardonnays, en cours d’assemblage. Faudra t’il que nous revenions encore? Ce sera avec un plaisir non dissimulé, en tout cas!

    Olif

  • A Pupillin, à la table d’Anne et Emmanuel Houillon

                                       

    Deuxième volet du triptyque jurassien GJPesque, la visite à la maison Overnoy-Houillon s’est inscrite d’autant plus facilement au programme que Manu, en véritable hédoniste, a carrément proposé de nous inviter à manger afin de déguster tranquillement à table, pour prendre le temps et mieux apprécier ses vins! «A une pareille invite, qui refuse, qui de vous?» Et ce d’autant que la maison d’Anne et Manu est très grande, tout comme la table d’ailleurs, à même de recevoir une foule d’invités, et il y en aura quelques-uns en plus de nous!

    Résumé de l’épisode précédent: convié à une dégustation d’anthologie à Château Chalon au domaine Macle en compagnie de Laurent Macle, le GJP y retrouve Saint-Vernier, venu en Jumpy depuis Arbois malgré une petite poudrée de neige, une route gelée et des pneus lisses. Très en retard, par la faute d’un programme hyper chargé et d’une dégustation d’une telle qualité que l’on ne pouvait en manquer la moindre miette, nous prenons la route de Pupillin par un raccourci connu de Saint-Vernier seul, hormis tous les véritables jurassiens autochtones, ceux immatriculés 39 et que l’on repère illico dans le 25 parce qu’ils ne conduisent pas comme nous. La montée de la Côte de Feule se passe sans encombres, malgré quelques embardées du Jumpy dans la neige.

                     

     

    Fin du résumé.

    Evidemment, et on ne peut guère en vouloir à nos hôtes, lorsque nous arrivons, l’apéritif est déjà commencé et nous devons rattraper notre retard avec l‘entrée. Le temps de saluer avec grand plaisir Pierre Overnoy, qui n’a pas chaussé ses skis comme la dernière fois que je l’avais rencontré, mais qui s’apprête à aller faire le Père Noël à l’arbre de Noël de la municipalité de Pupillin, un vigneron bourguignon de Savigny et le propriétaire de l’Auberge des Ruchottes à Bligny sur Ouche, un endroit qu’il devrait faire bon fréquenter en Bourgogne.

    Nous ne sommes pas venus que pour déguster, mais pour travailler également! Le Seb a apporté un appareil et des bandelettes de mesure de glycémie afin de les tester sur les vins de Manu et de vérifier leur fiabilité dans l’évaluation des taux de sucre en cours d'élevage. Petits travaux pratiques, donc, entre la poire, le fromage et les superbes vins de Manu.

    - Chardonnay-Savagnin 2004
    20% de savagnin pour ce très joli assemblage qui possède une grande fraîcheur et de la gourmandise. Encore très jeune, mais sa jeunesse constitue actuellement une partie de son charme.

    - Chardonnay-Savagnin 1999
    Là, ça allait un peu vite pour moi, et je n’ai pas pris de notes. Le souvenir d’un vin plus accompli, mais peut-être un peu moins frais que le précédent.

    - Savagnin 1996
    9 ans de fût ouillé pour une expression aboutie du savagnin, d’une grande richesse, équilibrée par une belle acidité directrice, inhérente au cépage. Sur des notes de froment et de malt, il rappelle un peu le Côtes du Jura du même millésime  de Laurent Macle. Une grande réussite parce que d’une grande harmonie.

    - Savagnin 1997
    Mis en bouteille en 2000, ce Savagnin a été ouillé pendant 3 ans. Seulement, serais-je tenté de dire! Sur les épices et le marc, il possède pour l’instant une petite chaleur alcooleuse finale.

    - Chardonnay  1997
    Le premier nez, sur l’autolyse, s’épanouit à l’aération. Une profondeur et une richesse exceptionnelles, alliées à la richesse et à la puissance d’un Chardonnay très mûr, ramassé à 15° potentiels. Noté « Bravo mon mari! » par Anne qui l’a beaucoup apprécié et qui n’était pas la seule.

    - Chardonnay  2003
    Riche et gras, parfaitement sec malgré une sensation de douceur (vérifié au Dextrometer par Le Seb!) et des notes originales d’abricot, sans la moindre once de lourdeur. Encore une belle réussite pour un blanc jurassien 2003, à l’image de celui du domaine Macle.

    - Ploussard 2003
    Il suit son petit bonhomme de chemin, celui-là! Déjà goûté à plusieurs reprises, dont une fois dans ses langes, il est à chaque fois un peu différent. Cette fois, je lui trouve des airs de Syrah, avec des notes épicées et une chaleur finale un peu sudiste. Un vin hors normes!

    Non contents d’avoir bien bu, nous nous sommes régalés d’une petite tarte aux légumes et noix de pétoncles, suivie de saucisses vigneronnes, cuites au vin sur le poêle, dans une casserole tapissée de sarments de vignes, et d‘une galette comtoise maison avec le café! A cet excellent repas, il faut rajouter un extra, un foie gras mi-cuit 100% maison, production et cuisson, en provenance de la Ferme des Ruchottes, à Bligny sur Ouche! Merci Anne et Manu! Même que le Père Noël de Pupillin a été un peu en retard pour la distribution des jouets, cette année!

    Quant au GJP, il n’a pas encore terminé son périple! Rendez-vous à Molamboz chez Jean-Marc Brignot , pour tenter un brelan d’As sans prendre trop de risques, quitte à  sortir le dernier de la Manche !

    Olif

  • Nostalgie, quand tu nous prends aux tripes...

    Il y a maintenant bien longtemps de cela, lorsque feu ma grand-mère était encore de ce monde et qu'elle nous accueillait à l'occasion des fêtes de Noël, le menu du réveillon était traditionnellement et invariablement composé d'une terrine de lapin à sa façon, inimitable, une recette disparue à jamais avec elle dans sa tombe, et de tripes à la mode d'on ne sait où, ni même quand!

    Ces tripes, je me suis amusé à essayer de les refaire, à plusieurs reprises, pas tout à fait comme ma grand-mère, mais j'ai quand même réussi à percer son secret! Une cuisson lente et longue, pendant 48 à 72 heures, à feu très doux, et ça hume bon les tripes dans toute la maison plusieurs jours avant Noël! Enfin, pas avec les nouvelles hottes ultra-performantes, car ça ne sent plus rien à l'intérieur, toutes les odeurs, même les meilleures, partent dehors! Mais les tripes sont moelleuses à souhait, goûteuses, voire goûtues même. Encore meilleures quand on peut les cuire en compagnie d'un pied de veau, ce que malheureusement je n'ai pas réussi à faire cette fois-ci!

    Dsc02695Et tandis que, abandonné pour un jour par ma femme et mes enfants, je savoure mes tripes, pensant à ma mère-grand et perdu dans mes pensées, je sirote tranquillement celles du Mas de L'Ecriture, millésime 1999. Elles sont à point, épicées et suffisamment animales pour tenir la dragée haute aux tripes. Une alternative intéressante au traditionnel vin blanc d'Alsace servi par ma grand-mère!




    Olif

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette .

  • Château Chalon, en blanc et Jaune au Domaine Macle!


    Premier volet d’un triptyque jurassien, un véritable brelan d’as, dont le troisième sera sorti de la Manche, ce périple hivernal du GJP débute par une visite au Domaine Jean Macle et sera l’occasion d’une dégustation d’anthologie en compagnie de Laurent et Béatrice Macle, après des retrouvailles avec Saint-Vernier, le célèbre jardinier de Saint-Vincent, aucun des deux n'étant le Saint de l'exactitude horaire, comprenne qui pourra.

    Mardi 20 décembre 2005, l’hiver a pris ses quartiers sur le Jura. Dans le Haut Doubs, le froid polaire anticyclonique s’est installé sur une bonne couche de neige, augurant bien du début de la saison nordique et alpine. Le soleil encore rasant ne parvient pas à réchauffer quoi que ce soit, mais il a au moins le mérite d’être présent. Au fur et à mesure que l’on quitte les hauts plateaux, la brouillasse se fait plus dense. La neige se raréfie tout en ne disparaissant pas complètement, le froid se fait moins vif mais devient plus humide. Le soleil ne se lèvera pas de la journée à flanc de coteau. La formidable luminosité du haut se fait grisaille, ne permettant pas la réalisation des photos espérées. L’abbatiale de Château Chalon prend des allures fantomatiques dans la brume et c’est tout le village, perché sur son piton rocheux, qui donne l’impression d’être revenu plusieurs siècles en arrière. On pourrait presque entendre les gens de Philibert de Chalon sonner le tocsin! Les loups pourraient être aux portes du village. Cessez de rire, charmante Elvire...!
    Une fine pellicule de neige recouvre les champs, les vignes et les toits des maisons. Château Chalon en blanc et Jaune!

     

     

    « Je suis le seigneur du Château! »

    Telle pourrait être la devise du domaine Macle, tant les vins qui y sont produits ont de la race, en blanc comme en jaune. C’est ce que nous apprendra cette dégustation, mais pas seulement! Château Chalon, plus qu’un type de vin, le Jaune, c’est un terroir, un Cru, pour lequel on voit Grand, même si pour l’instant, rien n’est officiellement concrétisé dans la hiérarchisation. Un vin de Château Chalon, plus qu’un vin jaune, est avant tout un vin de Château Chalon. Un brin de chauvinisme de bon aloi tant il est défendu avec ardeur, mérite et conviction!

    Petite mise en bouche avec un Crémant rosé 2002, 100% Poulsard. La robe est magnifique, rosée soutenu, tirant sur la brique orangée. Le nez est typiquement Poulsard et surprend sur un crémant. Ça renarde légèrement avant de laisser parler le fruit. Vineux et puissant, à la bulle vive mais légèrement rustique, il est légèrement dosé et le sucre vient arrondir la finale. Un Crémant qui a de la personnalité, même s’il peut dérouter. Sympathique!

    Direction la cave! « Dévisse la guillette et le bon vin cherra! » La guillette! Ce petit robinet situé à mi-fût, que les Arboisiens appellent le « dzi » remplace ici la pipette. Du moment que le verre se remplit!

     


    Le prélèvement du vin à la guillette, un geste
    qui demande précision … et équilibre!

     

    Chardonnay 2004 ouillé
    Une grande première au domaine, passé maître dans l’art de l’oxydation ménagée, un test qui démangeait Laurent, s’essayer à l’ouillage! Un nez qui divise un peu, que Le Seb sent déjà pétroler, mais que je trouve plutôt légèrement marqué par le bois (fût de deux vins en provenance de Meursault). Riche, non dénué de minéralité, il possède de l’acidité et de la droiture. Un vin à suivre avec intérêt!

    Chardonnay 2004 semi-ouillé
    Ouillé pendant 6 mois, dans un fût plus ancien du domaine, ce vin a été rattrapé par son passé! Deux centimètres d’air en trop, et voilà qu’un voile s’est formé, coupant court à l’expérience! Sur la pomme, le calva, le marc et le macvin, un vin riche et large, sans caractère oxydatif véritablement marqué, mais légèrement alcooleux. Le nez du fond de verre est intéressant, finement épicé. Comme il ne fait pas bon contrarier la nature, ce fût poursuit son petit bonhomme de chemin au gré de ses envies.

    Chardonnay 2004 (sous voile)

    Le chardonnay traditionnel du domaine, au nez plus franchement oxydatif mais d’une grande finesse et d’une complexité déjà marquée: pomme, épices, petite pointe de réglisse, massepain, pâte d‘amandes. Bouche droite, presque tranchante, rectiligne, s’élargissant en finale sur une superbe trame acide. Jolie rétro sur le massepain.

    Chardonnay 2003
    Prélevé sur un premier fût, il présente des notes légèrement oxydées, moins fines qu’habituellement, moins ménagées. Un vin riche, ample et puissant, que nous goûterons sur un deuxième fût, quasiment madérisé. Le nez est alors plutôt « rentre-dedans », démonstratif, et rapidement le vin fatigue, manquant de longueur.

    Côtes du Jura 2003

    85% du chardonnay précédent (mais pas en provenance de ces fûts-là!) associés à 15% de savagnin, qui apportent une acidité et une nervosité bienvenues dans un millésime comme 2003. Ouvert et épanoui, peut-être un peu trop riche en attaque, l’équilibre est globalement satisfaisant, ce qu’on peut presque espérer de mieux cette année-là!

    Côtes du Jura 2000
    Goûté sur deux exemplaires différents, explications à suivre.
    - Le premier verre arbore une robe jaune, légèrement voilée. Le nez est déroutant, moka, céleri, légèrement pétrolant. La bouche pourrait être qualifiée de légèrement déstructurée, avec une finale abrupte, et un petit déficit de longueur. Il s’agit d’une cuvée non filtrée stérile, sans couverture de SO2 à la mise, qui a eu un problème de levures. Le lot a été en grande partie retiré de la vente et les bouteilles commercialisées sont pour la plupart revenues à la propriété.

    - Le deuxième verre offre une robe jaune brillante, éclatante, cristalline, à reflets or. Le nez est d’abord pharmaceutique, bétadiné, reniflant la pommade antibiotique, avant de devenir acidulé et épicé. La bouche est remarquablement constituée, longue, équilibrée, avec une jolie rétro sur les brisures de noix. Il s’agit de la nouvelle version du vin précédent, filtré stérile et ré embouteillé sous couvert de SO2. Plus conforme aux attentes, dira t’on, même si personnellement je préfère le nez moins discipliné du précédent. La bouche est quant à elle irréprochable!

    Côtes du Jura 1996
    Un des vins favoris de Laurent Macle et qu’il n’avait pas regoûté depuis quelque temps, dans un millésime passablement critiqué ces derniers temps, d'une manière générale. Le nez rappelle celui du Château Chalon du même millésime, malté, sur le froment, l’orge. La bouche est bien en place, impeccable, racée, élégante, louchant également du côté du grand frère. Un bien beau vin!

    Pause casse-croûte, copieuse et arrosée de Trousseau et Poulsard produits en infime quantité pour la consommation personnelle de la famille Macle. Eh! bien, tant pis pour ceux qui n’auront jamais la chance d’y goûter! Car si le secteur de Château Chalon n’est pas réputé être une terre à rouge, le Trousseau réussit bien à Laurent! Et Laurent réussit plutôt bien son Trousseau!

    La deuxième partie de la séance fut effectuée à un rythme plus soutenu, car nous étions attendus à Pupillin. Impossible de la bâcler, pourtant, tant elle fut passionnante, un moment rare et unique qui nous a été offert là! Une verticale de savagnin sur onze millésimes! Inutile de dire que nous sommes arrivés très en retard à notre deuxième rendez-vous!

    Il s’agit d’échantillons de savagnin destinés à élaborer la cuvée de Château Chalon, les sept premiers ayant été tirés du fût à la guillette, car évidemment non embouteillés.

    Savagnin 2005
    La robe trouble encore, et c’est bien normal. Un véritable jus de pamplemousse pressé, avec l’amertume qu’il faut et encore du sucre. Une matière de grande qualité!

    Savagnin 2004
    La robe s’éclaircit, brille, le voile se dévoile et de fines notes oxydatives apparaissent, un rien maltées. L’acidité est bien mordante. Le taux d’éthanal est à 262 mg/l.

    Savagnin 2003
    Large, ample, riche et puissant, il termine un peu alcooleux, reflétant les caractéristiques de son millésime. 300 mg/l d’éthanal.

    Savagnin 2002
    Bien fruité, sur les agrumes, le pamplemousse, les fruits exotiques, il possède une bouche acide mais équilibrée. Le vin se met en place, l’aromatique du savagnin sur la fraîcheur est bel et bien là. 423 mg/l d’éthanal.

    Savagnin 2001
    Un millésime qui ne sera évidemment pas revendiqué en appellation Château Chalon, puisque déclassé. Et pourtant! Très typé jaune, sur la noix, avec de l’alcool et un côté acétone que l’on retrouve plus fréquemment du côté d’Arbois. Ça « claque », c’est puissant! Un « Jaune » presque déjà fait, au bout de 4 ans, et qui sera assemblé à du Chardonnay. « Jaune, mais pas Château » , pour Béatrice Macle, qui n’en démord pas! Elle a un peu raison, même si Saint-Vernier voudrait lui démontrer que dans la terminologie, elle a tort! 600 mg/l d’éthanal.

    Savagnin 2000

    Plus d’éthanal que le précédent*, mais (paradoxalement?) plus de finesse. Très minéral, construit autour d’une grande acidité directrice, il est néanmoins déjà complaisant, s’arrondit en finale et donne le sentiment d’être déjà presque trop facile à boire. 685 mg/l d’éthanal.

    Savagnin 1999
    Un vin bientôt embouteillé (et commercialisé, à partir de la Percée 2006), qui pourra peut-être revendiquer le titre de « Seigneur du Château »! Muscade, poivre, amande, une définition déjà bien précise de ce que donnera un futur grand CC! De la majesté, de la droiture, de la prestance, de la persistance! 580 mg/l d’éthanal.

    Château Chalon 1998
    L’archétype d’un grand CC, cela se confirme au fil des dégustations. Toujours autant de finesse, et quelle longueur! 400 mg/l d’éthanal.

    Château Chalon 1997

    Une plutôt belle réussite  dans ce millésime. Epicé et poivré, noix également, il développe des notes très matures et possède beaucoup de puissance. 450 mg/l d’éthanal.

    Château Chalon 1986
    Des retrouvailles, et toujours avec le même plaisir. Moka, pétrole, orange confite. De la douceur, de la finesse, de l’harmonie…Fondu enchaîné…

    Château Chalon 1978
    La robe dore de belle façon. Nez complexe et fin, envoûtant sur la fève de Tonka, la praline. L’acidité naturelle du savagnin magistralement domptée par les ans, apporte au vin sa structure mais se fait discrète dans son expression, totalement fondue.

    L’exceptionnelle longueur des vins dégustés nous permettra de patienter, des arômes plein les papilles, jusqu’à la prochaine étape de notre périple jurassien, direction Pupillin, chez Emmanuel Houillon.

    La journée ne fait que commencer…

    Olif

    *Le taux d’éthanal augmente tout au long de l’élevage, mais ne varie plus une fois le vin en bouteille.

     

  • L’homme est-il bon?

    A cette question hautement philosophique, plusieurs réponses sont possibles suivant que l’on est (biffer les mentions inutiles) : misanthrope convaincu, anthropophage pratiquant, hédoniste pur et dur, terroiriste patenté ou vigneron exalté!

    Petite parenthèse, ce titre, je l’ai emprunté au grand dessinateur Moebius. C’est celui d’une historiette de science-fiction où un humain de l’espace se fait attaquer, capturer, déshabiller et croquer une oreille par une bande d’affreux extra-terrestres, mutants, cannibales et légèrement affamés. Oreille finalement recrachée avec dégoût, ce qui sauvera la vie à notre cosmonaute mais ne rassurera pas sur la véritable qualité de la nature humaine.

    Ces quelques réflexions suite à « l’état d’âme » d’Hervé Bizeul sur son passionnant blog. L’homme, le terroir, l’œuf, la poule, autant d’interrogations existentielles qui trouvent difficilement des réponses et qui font s’agiter beaucoup de langues, de plumes, de touches de clavier. Et ramènent ostensiblement à deux approches du vin que l’on veut toujours affronter, mais qui ne sont pourtant pas antinomiques, au contraire, car le plus souvent complémentaires. Un grand terroir ne suffit pas à produire un grand vin, ça, c’est une certitude, l’homme pouvant allègrement le massacrer! Comme un très grand vigneron ne produira tout au plus qu’un vin correct sur un terroir minable avec un cépage inadéquat. Vous me rétorquerez qu'un grand vigneron ne s'aventurera qu'exceptionnellement sur une terre à vaches pour y faire du vin, je suis d'accord! Mais ce qui compte, finalement, c’est de trouver un équilibre entre ces trois composants indispensables à l’élaboration du vin.
    Alors quand Hervé écrit que « la Bourgogne est pour (lui) le plus grave et le plus terrible exemple de l’échec de l’Appellation d’Origine Contrôlée », je ne suis pas d’accord, car si la responsabilité de cette déroute (qui reste par ailleurs à démontrer) est en premier lieu humaine, l‘homme passe et le terroir reste, défiant les siècles. La hiérarchisation des terroirs effectuée par les moines (parce que oui, il faut bien en revenir à eux, c‘est la force de l‘Histoire, même si ça en fera inéluctablement sourire certains!) était, et reste toujours, juste. Si actuellement on ne peut pas se fier au nom écrit en gros sur l’étiquette d’un vin de Bourgogne, c’est bien parce qu’il y a des gougnafiers qui cherche à gagner de l’argent à moindre mal, vivant sur des acquits qu’ils ne méritent nullement. Tout comme Pauillac ne suffit pas à garantir la qualité des vins en Bordelais, mais il est vrai que c'est écrit en plus petit que le nom du Château! Pas assez d’Histoire, trop d’Histoire, on devrait pouvoir trouver un juste équilibre sans se renvoyer systématiquement la balle et se mettre dos à dos!

    Cela me rappelle une anecdote vécue récemment en compagnie d’un collègue et néanmoins ami, Belge de surcroît (personne n’est parfait!), hédoniste et fervent humaniste, c’est à dire qu’il croit beaucoup en l’homme surtout quand il est bon vigneron. Anecdote croustillante que je m’en vais vous narrer derechef:

    Fraîchement attablés devant un verre, nous discutions à bâtons rompus de l’homme, le terroir, tout ça, quoi!, ce qui fait tourner le monde du vin, en fait!

    - « Allons, mon bon ami, me dit-il (dans un style pas aussi littéraire que cela, c’est juste pour rendre le récit plus cocasse), tout amateur de vin qui se respecte viendra s’enquérir chez son caviste de la disponibilité des Gouges ou des Roumier, dans le millésime 2003, et en aucun cas de vins de Nuits-Saint-Georges ou du Clos Vougeot! Que nenni, palsambleu! »

    Sur ces entrefaites, deux personnes bien faites, propres sur elles, poussent la porte du caveau où nous effectuions une dégustation et s’enquièrent auprès du caviste (en vrai, de façon moins littéraire et même pas moyenâgeuse, toujours pour les mêmes besoins du récit):

    - « Hola!, Tavernier, auriez-vous une bonne pinte de Clos Vougeot à nous proposer céans? »

    Fin de l’anecdote croustillante, qui, allez comprendre pourquoi, me met systématiquement en joie quand j‘y pense!

    Alors, me direz-vous, rien ne dit que ces deux types étaient des amateurs dignes de ce nom. Effectivement, on est en droit de se le demander, mais point de jugement hâtif sur des gens que l’on ne connaît pas! Cela prouve quand même bien la force de l’impact d’une appellation comme Clos Vougeot, qui ne devrait pas, je suis d’accord, avoir autant de disparité sur 50 petits hectares, surtout si on les compare à la taille d’un seul château bordelais (Lagrange, 110 ha, à titre d’exemple). Valoriser son patrimoine en Bourgogne passe nécessairement et logiquement par la mise en avant de ses terroirs et de son Histoire, dont on ne peut faire table rase, ce serait misère! En Languedoc-Roussillon, par contre, (presque) tout est à faire! Quel beau challenge! La Petite Sibérie est en passe de devenir aussi célèbre que n’importe lequel des grands crus bourguignons! Grâce à Hervé, c’est sûr, rendons-lui justice, même s’il n’est pas cistercien, et même pas moine non plus, mais aussi parce que c’est certainement un terroir magnifique, au sens large, avec ses caractéristiques propres qui permettent l’expression de la quintessence du grenache.

    L’homme passe, le terroir reste. Alors, pour une plus grande reconnaissance, culturellement parlant, des vins, du travail des hommes, des appellations, peut-être y aurait-il intérêt à bien les mettre en valeur, ces terres à vignes, non?

    Et comme à titre personnel, je suis plutôt polyvalent, je me régale aussi bien de Languedoc tombé du ciel que de Pommard et Volnay aériens!

    Olif

  • La Bourgogne vue du ciel...

    ...au travers de deux spécimens de sa production, deux vins aériens et aristocratiques.

    Pommard 1er cru Clos des Epeneaux 2000 du Comte Armand et Volnay 1er cru Les Mitans 2000 de De Montille, finesse et grandeur de deux terroirs, habilement mis en valeur par les hommes.

    Les deux sont des vins issus du nord... de leur appellation. Le Clos des Epeneaux louche du côté de Beaune, lui empruntant sa finesse et son élégance, tandis que Les Mitans regardent plutôt vers Pommard, d'où ils puisent leur relative puissance.

    Un millésime 2000 déjà épanoui, même pour ces deux vins réputés longs à se faire, et dont la délicatesse du registre, minéral et floral, se fait séducteur. Un petit supplément d'âme pour le Pommard, à la trame très fine et aux délicieuses notes légèrement chocolatées.

    Deux vins tout en finesse qui se haussent du col pour accompagner un dos de biche d'une tendresse exquise.

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    Olif

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  • Les vins de fêtes … aux Jardins!

                                                 "Pour vous souhaiter une bonne fin d’année!"
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    Soirée costard-cravate aux Jardins de Saint-Vincent, en ce jeudi 15 décembre 2005, pour clore en apothéose une année bien remplie. Le Jardinier en chef, sur son 31, a troqué son tablier pour un chouette costume, mais continue d’arroser ses convives avec une sélection de vins festifs pour tous les goûts, de tous les styles, de toutes les couleurs, dégustés à l‘aveugle, évidemment.

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    - Champagne brut Blancs de blancs, Jacques Selosse
    Nez élégant et racé, légèrement miellé, sur les fruits blancs, un peu brioché, vineux et exotique, évoquant une grande maturité des raisins. La bulle est fine, serrée, tonique. 100% chardonnay, élevage en fût, le tout pour une grande distinction et un Brut sans année sortant des sentiers battus.

    - Côtes du Jura 2000 Les Varrons, Alain Labet
    Premier nez caramel au lait, pas désagréable, puis fruits blancs, d’une grande maturité. En bouche, la structure est ample, large, mais lisse, presque fluide, pour finir sur de l’amertume. Un côté solaire un peu déroutant car il m’a évoqué un grenache gris du Sud! Problème de bouteille (bien que le vin ne soit intrinsèquement pas mauvais!)? Car au domaine, on estimait qu’il se goûtait plutôt très bien en ce moment! Et l'impression de ce soir-là est plutôt mitigée!

    - Riesling Grand Cru Muenchberg 2001, André Ostertag
    Un nez très mûr, confit, acidulé, contrebalancé par des notes minérales confinant au terpénique et apportant de la droiture. Si l’attaque est plutôt acidulée, la finale termine en douceur (une saupoudrée de SR). Entre les deux, une grande ligne droite, à quatre voies, qui commence à légèrement s’enrober. Un très beau vin!

    Chorey les Beaune 2003, domaine Tollot-Beaut
    La robe est rubis soutenu, groseille à maquereau bien mûre. Le nez est très fruité, presque compoté, légèrement boisé, mais très fin, empyreumatique, toasté, grillé. La bouche est ronde et gourmande, charnue, très plaisante. Un 2003 non dépourvu de fraîcheur, ayant gardé son côté Pinot.

    - Château Musar 1972, Vin du Liban
    Passé en carafe, Musar nous dévoile une robe de toute beauté, brique, mais soutenue, avec desDsc02649 reflets pruneau.

    Le nez est un festival de notes tertiaires épanouies, dans un registre truffe, sous-bois, cacao. Totalement fondu, mais loin d’être décharné, il rappelle un vieux Pinot ou un vieux Trousseau solaire. Tout en finesse et en dentelles, pour ne pas dire en costard-cravate, comme son conscrit de ce soir-là!

    - Carignan mousseux 2000, Méthode traditionnelle, Jean-Luc Denois
    Couleur rose groseille, nez carbonique, à l’aromatique un peu perturbée (le vin n’a pas été carafé). L’aération lui fait du bien. La bouche est puissante et vineuse, la bulle manquant d’un peu de finesse. Le sucre résiduel n’est pas trop perçu, finalement. Une curiosité.

    - Cerdon 2005, Alain Renardat-Fache
    Un vin en cours d’élaboration, prélevé au domaine par Manu Houillon, non dégorgé, en pleine prise de mousse. Très peu alcoolisé (6°), il a la couleur du diabolo-grenadine, et le goût aussi un peu. Très fermentaire, sur la fraise et la framboise, ses arômes apparaissent derrière un flot d’écume mousseuse. 80% Ploussard, 20% Gamay.

    - Gewwurtztraminer GC 2000 Vendanges tardives, Rolly-Gassmann
    Une aromatique de gewurtz caractéristique, mais tout en retenue: litchi, pétale de rose. Confit et minéral en même temps, son équilibre demi-sec digère facilement les 50 g de SR, qui ne ressortent pour ainsi dire que dans la finale. A des lieues de la caricature, presque une épure!

    Fin de la séance de travail et de la dégustation officielle. Maître Jean-Claude sort de sa manche quelques cartons de victuailles, avec une petite surprise dans le dernier, de petits toasts de foie gras au vin jaune. Pour accompagner tout cela, quelques vins du Domaine des Griottes, à Saint-Lambert de Lattay: Moussaillon, un Pet Nat 100% Chenin sans sucre, à la fraîcheur mordante et vivifiante, un moins convaincant mais néanmoins intéressant Bonnet d’ânes, du chenin cumulant tous les défauts (oxydation, volatile, et j’en passe), de quoi faire hérisser le poil des partisans de l'œnologiquement correct, et une P’tite gâterie, un Gamay costaud et rustique, mais friand et sympathique.

    Point de confettis ni de cotillons pour cette fin d’année aux Jardins, mais quelques rencontres programmées, dans le vignoble et dans un futur proche, permettent de rendre moins cruelle la clôture de la saison. The Show must go on! On ne se privera pas d’ouvrir moult flacons d’ici la reprise, prévue en février. Toujours le grand esprit de sacrifice du GJP…!

    Olif

  • ...toute une confiture à fromages! (De quoi en faire ...)

    Petite aventure sur les terres de Manu, pas de quoi en faire tout un fromage, j'espère!

    Fromage et confiture sur la même tartine, et pas au petit déjeuner, une idée qui fait petit à petit son chemin! L'Ossau Iraty et la cerise noire d'Itxassou avaient ouvert la voie, maintenant, à chaque fromage (ou presque!) sa confiture!

    Pas si bête que cela, en fait, à partir du moment où le vin y conserve sa place. Parce que du fromage sans vin..., vous voyez ce que je veux dire!

    Alors j'ai testé pour vous:

    - Confiture de coing et pomme aux trois épices avec un vieux Stilton et un Banyuls Rimage 2002 du Cellier des Templiers,

    - Confiture de figues, laurier et raisins secs avec un Mothais, fromage de chèvre sur feuille en provenance de la Sèvre Niortaise, et Tombé du Ciel 2003, grenache noir surmaturé du Mas Mortiès,

    - la même avec des petits chèvres secs  Chevrigny format apéritif et L'inattendu 2004 du Clos du Gravillas en Minervois.

    Eh! bien, c'est bon! La gamme des confitures se décline encore avec d'autres parfums que je n'ai pas mémorisés, destinés à accompagner d'autres fromages (camembert, tommes diverses, ...).

    Les Folies Fromages sont des confitures produites dans les Pyrénées par Guillaume et Lesgards, à Lies (65200). Disponibles chez tous les bons épiciers fins, en tout cas, c'est là que moi j'en ai trouvé!

    Olif

  • Tombé du ciel...

                                                 Dsc02642

                                                           

    ...à travers les nuages*
    quel heureux présage*
    Pour un amateur de grenache
    Dans la fleur de l'âge!*

    Tombé d'en haut
    Sans la moindre goutte d'eau
    Pendant l'année 2003
    Quand il ne faisait pas froid!

    C'est dingue ce qu'on peut trouver comme arômes
    Dans ce vin hors norme
    Chocolat, cerise, épices, fruits à noyau,
    Et cette douce chaleur de l'alcool qui rappelle le Porto!
    On voit tomber devant nos yeux et nos narines
    Toutes les senteurs de la garrigue
    Et un flot de réglisse!


    Tombé sur toi
    Tombé en pâmoison
    Avalé la cigüe
    Et même pas mort, yes!

    Tombé du ciel,
    Du Mas Mortiès,
    Un vin à tomber par terre
    Surtout si on en boit plusieurs verres!




    Higeolif


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    *(pour la rime, à prononcer avec l'accent alsacien : nuaches, présache, âche!)

  • La saison du blanc!

    C’est l’hiver! Un vrai bel hiver d’antan (dans le Haut-Doubs en tout cas!), et la couleur de ce mois de décembre, c’est le blanc!

    Janvier sera également le mois du blanc, comme à l’accoutumée, et sera l’occasion de  relinger sa maison à prix soldé. Et question vin, c’est également la saison du blanc! Pour accompagner coquillages, crustacés, foie gras, escargots,…, c’est la couleur qui convient le mieux!

    Pêle-mêle, quelques vins de visages pâles consommés dernièrement:

    - Le Briseau 2004, Chenin, Christian Chaussard
    100% nature et naturel, joue dans un registre débridé et dans les grandes largeurs, mais possède une belle minéralité qu’il faut savoir révéler à l’oxygénation. Mais point trop n’en faut, car moins de 6 heures de frigo suffisent à l’oxyder complètement!

    - Coudoulet de Beaucastel 2002, Côtes du Rhône
    Une prouesse, presque un petit miracle dans ce millésime inondé en Rhône Sud! Frais, triche et bien constitué, il se goûte bien en ce moment.

    - Grand vin des Verdots 2001, Bergerac sec
    J’avoue que je suis un peu circonspect face  à ce vin que j’avais plutôt apprécié, voire encensé dans sa jeunesse, à moins que ce ne soit dans la mienne! Très technique, trop travaillé à mon goût, il manque singulièrement de sincérité et de naturel malgré une grande richesse de constitution et une matière prometteuse. A attendre (pour que les stigmates de l’élevage finissent enfin par s’estomper?) ou alors à revendre (parce qu’il ne correspond plus tout à fait à ce que j’attends d’un vin d’une manière générale?)! En aucun cas, je ne remets en cause la volonté de bien faire du vigneron, mais peut-être faudrait-il que la démonstration soit un peu moins appuyée?

    - L’Etincelle 2004, Mas Cal Demoura, Vin de Pays de l’Hérault
    De la minéralité, en voilà! Comme quoi le grand Sud n’en est pas dépourvu, quand il a la volonté de l’exprimer! L’ancien domaine du père d’Olivier Jullien, repris par un jeune vigneron qui a la volonté de bien faire et un vin qui bénéficie d’une bonne partie des vignes exploitées auparavant en fermage par le Mas Jullien, qui, du coup, verra sa production de blanc réduite au minimum!
    J’aime la tension de ce vin, sa vigueur, sa fraîcheur et ses notes délicatement fruitées. Comme une étincelle?

    - Meursault En Luraule 2000, Rémi Jobard
    Un vin qui a besoin d’aération pour se révéler pleinement et dont la droiture d’expression confine à l’épure. Incisif, cristallin, presque un modèle pour un climat pourtant très peu revendiqué.

    - Meursault Charmes 1998, Rémi Jobard
    Un millésime qu’il ne faudra peut-être pas attendre trop longtemps en cave sous peine de mauvaises surprises! Celui-ci se goûte en tout cas fort bien: carré, large d’épaules, il s’étire, s’étend, s’étale en bouche. A point!

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    Olif

  • A la claire Fontaine de Mars...

                                                                                                       

                                             Dsc02570

    Mars en décembre! Un endroit que j'aime visiter à cette période de l'année. Pas une planète, ni même un abreuvoir où viennent se réhydrater les petits hommes verts daltoniens, mais une fontaine à proximité du Champ du même nom! Ici, les nappes sont à petits carreaux roses, dans la tradition des vraisDsc02569 bistrots parisiens. Cuisine traditionnelle, revisitée goût du jour pour l'apport d'une petite touche de fraîcheur, avec une légère accentuation sud-ouest. Présentation irréprochable dans l'assiette et carte des vins courte mais judicieuse: Lagrezette des Dames d'honneur au Pigeonnier, Prince Probus, Cauhapé, Brumont pour le Sud-Ouest, Foillard en Beaujolais, Richaud, Gérin, Colombo, Barral, Sénat pour le grand Sud, on a déjà vu pire!

    Une adresse d'une grande régularité, où j'aime prendre mes quartiers, profitant d'un Congrès se tenant rituellement dans celui des Invalides.

    La Fontaine de Mars
    129, rue Saint-Dominique
    Paris 7ème
    01 47 05 46 44

  • Le caviste qui prend soin de vos papilles

                                            

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    Amateurs de chimique, s'abstenir! Ici, tout est naturel! A commencer par les vieux murs, qui abritent une cave depuis plus de 50 ans! Reprises en 2001, les anciennes caves Saint-Vincent privilégient les papilles en proposant une sélection quasi-exhaustive de vins naturels parmi lesquels figurent tous les grands spécialistes en la matière: Didier Barral, Bruno Schueller, Thierry Allemand, Pierre Overnoy-Manu Houillon,... ainsi qu'une large sélection de jeunes pousses montantes, notamment en Loire.

    L'endroit est éminemment sympathique, à l'image du caviste (au look soigné, casquette, gants de cycliste et pattes finement taillées sur les joues). On y boit volontiers un petit verre de la dernière découverte en date, à la bonne franquette, de façon très naturelle!

    C'est à deux pas du cimetière du Montparnasse, dans le quatorzième arrondissement, que cela se trouve,Dsc02584 rue Daguerre, une agréable rue-marché dans sa partie piétonnière, où les différents métiers de bouche rivalisent d'inventivité pour attirer le chaland vers leurs étals. Pain, viandes, poissons, fromages...et vins, bien sûr, un endroit où il doit faire bon vivre avant d'aller se reposer juste à côté, "à quatre pas de sa maison"!

    La Cave des papilles, un endroit 100% nature!

    La Cave des papilles,
    35, rue Daguerre
    PARIS XIVème
    01 43 20 05 74



                                                        Dsc02587 

    Olif