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  • Un vrai temps de biathlète!

    Mardi 28 février 2006! -4,5°C, un blizzard plutôt glacial! Une fine poudreuse, tombée toute la journée sur un grand quart Nord-Est, Haut-Doubs compris, continue de blanchir le paysage! Toute une région à l'unisson!

    De retour d'une virée castelchalonnaise (j'y reviendrai ultérieurement!), dans des conditions de circulation difficiles, je ne suis même pas en retard pour voir débarquer les champions de tout un pays, celui du Haut. Pareille fête ne se manque pas! De la cancoillotte, du Château-Chalon et des Jeux (oui mais Olympiques!), tel est mon crédo!

    L'organisation ne s'est pas laissée déborder par l'improvisation! Les jeunes pousses du CSRP et de l'ESSM ont répondu "Présent!" pour une haie d'honneur aux couleurs de leur club respectif. Les télés et les radios sont là, la presse écrite aussi (et même www.cancoillotte.net!). Les offices de tourisme se frottent les mains, les projecteurs allumés sur les médaillés olympiques équivalent à 10 années de communication sur le terrain!


    Le public n'a pas manqué le rendez-vous, évidemment, plus de deux mille personnes venues acclamer "leurs" champions! Après le défilé aux flambeaux en ville, les discours en mairie, la ola au balcon, direction l'Espace Pourny pour un verre de l'amitié, agrémenté de charcuterie et de Comté. Pas de "Pont", mais de la bière pression, histoire d'évacuer celle des athlètes! Les kids, eux, peuvent se livrer à une foire d'empoigne lors de la séance de dédicace, qui tournera un peu court pour cause de timing serré! A 21 heures, il faut partir pour une nouvelle réception protocolaire, dans le Saugeais cette fois, à Lièvremont, patrie de la Flo. Dans cette épreuve musclée, chou blanc pour Olif Jr, une seule signature pour sa soeur, et même pas celle d'un médaillé!  Alexandre Rousselet, quand même! Monde cruel pour les enfants, qui ont tout juste pris le temps de se ravitailler au buffet, dans l'espoir souvent déçu d'un autographe!


    Mais ce n'est pas fini, car demain, les jeunes pousses du CSRP accompagneront une nouvelle fois les champions dans leurs parcours du combattant diplomatique, au Conseil Général du Doubs, cette fois. Un véritable apprentissage des à-côté de la future vie de champion olympique!


    Olif, biathlète à ses heures!

  • Retour sur le Mont d'Or...

    Une nuit sur le Mont Chauve d'Or, au sommet également dégarni. Une expérience inoubliable, qui n'a rien de musicale, ni de tennistique, si l'on excepte le scrouitch scrouitch des raquettes dans la neige!

    Partir à la nuit tombante et à la lampe frontale arpenter la neige du Mont d'Or, voir apparaître les étoiles au fur et à mesure de l'ascension, monter jusqu'au sommet et sortir enfin la tête de la grisaille qui stagne même sur les hauts plateaux ces jours-ci, jeter un oeil sur la chape de brouillard qui plombe la plaine helvétique, sans s'approcher trop du bord de la falaise, puis redescendre jusqu'à la Grangette, altitude 1270 mètres, pour une halte restauratrice à ne pas manquer!

    La_grangette_011

    La Grangette, une auberge perdue dans la montagne, accessible uniquement en raquettes l'hiver. UnLa_grangette_014 lieu de chaleur et de vie dans la froidure hivernale, où l'on se reconstitue grâce à de copieux Roëstis-jambon-Morteau-salade. Un endroit où il fait bon aller, pour des sensations inhabituelles, exotiques serais-je tenté de dire, avant de regagner sa voiture, garée sur le Parking des Super Longevilles, à 4 kilomètres de là!
    Des Roëstis amplement mérités, tout comme l'excellente tarte aux myrtilles!

    Olif

  • Curoulet, un grand terroir arboisien!

    Divers_et_varis2

    On pourra constater sur cette carte IGN 3325 que le lieu-dit Curoulet est contigu à la désormais célèbre Mailloche, mais légèrement plus au Nord. Un terroir géologique vraisemblablement plutôt marneux puisque le Savagnin s'y plaît et s'y développe.
    Divers_et_varis2_010
    Jean-Marc Brignot y possède une parcelle, qui appartenait auparavant à Robert Aviet. Son Savagnin 2004 est un vin séduisant, véritablement gourmand, d'une grande originalité. Pensez-donc! Un Savagnin de cuve sous voile! Embouteillé très tôt, ce qui a permis de conserver une fraîcheur fruitée inédite sur des notes oxydatives très fines de morille et de curry. Une légère ascescence finale apporte une sensation croquante  et un petit goût de reviens-y plutôt plaisant et séducteur. Là encore, ce qui pourrait être qualifié de défaut devient une grande qualité de buvabilité et de digestibilité, deux néologismes à la mode pour signifier que le vin est bon et que l'on a envie d'en boire, avec modération certes, mais un peu plus que de raison quand même tellement il passe bien.

    Olif

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  • C'est (pas) du bronze, alors, qu'est-ce que c'est?

    Allez! Encore une petite, mais elle est en bronze, celle-là, contrairement à la chanson de Jacques Dutronc ! Et elle n'est franc-comtoise qu'aux 3/4, mais comme on a le sens du partage, ici ("Qui que tu sois, là où flotte le drapeau comtois, tu es chez toi!"), on va dédier la bouteille de ce soir aux 25% restant et aller chercher à la cave un...
    Poir







    ...Poiré 2002 du Domaine Saint-Nicolas . Un quart de spatule comme ça valait bien un tel hommage!

    Olif

  • Médaille d'or...!

    L'or pleut, au moins autant que la pluie ou la neige en ce moment, sur les habitants du Haut-Doubs ! Turin apporte son lot de récompenses aux franc-comtois. Flo Baverel-Robert, Vincent Defrasne..., ça s'arrose!

    Divers_et_varis_003 Crémant du Jura Extra brut 1996 de Stéphane Tissot! Un Crémant expérimental de derrière les fagots dont je me demande s'il a été commercialisé un jour! Cadeau de Stéphane, qui commence à s'amuser comme un petit fou avec ses bulles! Et là, franchement, je suis troué! En plein dans la cible! Un nez épanoui et expressif, riche, légèrement brioché, empyreumatique mais toujours bien fruité, une bulleDivers_et_varis_021 fine et vive apportant de la nervosité à un équilibre aérien. Non dosé, millésimé, it tastes like Champagne!

    Médaille d'Or!



    Olif

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  • Hervé Bizeul "goûte" Jean-Marc Quarin goûtant Walden...

    Du rôle du critique, de son pouvoir, de celui qu'il aimerait avoir sur le vigneron...

    De la volonté du vigneron, de son pouvoir, de celui qu'il a sur le critique...

    C'est ici que ça se passe!

    En ce qui me concerne, et pour l'instant, jusqu'à preuve du contraire, je préfère les vins de vigneron aux vins de critique!

    Olif, dans une forme qu'il espère aussi olympique, boosté par les médailles de ses compatriotes haut-doubiens aux JO de Turin!

  • Jéromine, 13 ans, ça valait bien un Volnay-Champans!

    Annif_jro_13_ans_00313 ans, il fallait bien marquer le coup! Comme tous les ans, d'ailleurs, en fait!Le but du jeu, c'est de sortir quasiment chaque année une bouteille du même millésime, juste histoire de voir qui, de la jeune fille ou de la bouteille, se bonifie le plus!
    1993, pas un millésime d'anthologie, et qui commence à montrer certaines limites, à Bordeaux, notamment, où les vins sont en général marqués par des tanins austères qui peinent à avoir envie de se dérider! En Provence, Pibarnon et Pradeaux s'en sortent plutôt pas mal, et il m'en reste quelques exemplaires pour les anniversaires ultérieurs. Cette année, c'était Bourgogne aAnnif_jro_13_ans_002u menu! Une bouteille qui m'a généreusement été offerte par  Richard Leroy lors de mon séjour enAnnif_jro_13_ans_005 Anjou. Et pas n'importe quelle bouteille! Un Volnay-Champans 1993 des Comtes Lafon, s'il vous plaît! Allez! On lui souffle ses bougies! Il le mérite bien, ce Volnay à la robe rubis brillante, qui possède encore beaucoup de nerf et de tonus, fringant comme un pré-ado, charnu et très en forme. Une très jolie bouteille, qui méritait bien une aussi belle occasion. Merci Richard!



    Olif

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  • Et un Mont d'Or bien crémeux, un!

    Mont_dor_010

    La protubérance blanche qui dépasse, en plein milieu de la photo, c'est le sommet du Mont d'Or! Crémeux à souhait en ce moment, mais je doute qu'il parvienne à tenir en entier dans la célèbre boîte d'épicéa!

    Un petit tour à skis sur le toit du Doubs, en guise d'apéritif, et il est l'heure de se mettre à table, àMont_dor_014 l'Auberge de la Boissaude , qui affiche complet à midi, en cette saison hivernale, heureusement que l'on peut se restaurer quasiment à toute heure! Il était 14 heures en ce dimanche 12 février 2006.

    Une adresse incontournable pour le randonneur de passage ou pour l'habitué doubien! Pas de la grande cuisine, mais des spécialités, comme on dit ici, le fromage comtois décliné dans toutes ses versions, de la fondue au Comté jusqu'au Mont d'Or, en passant par la cancoillotte chaude. Le jambon et la saucisse de Morteau sont grillés sur le feu, dans une des salles du restaurant, et servis accompagnés de pommes de terre en robe des champs cuites sous la cendre.

    Mont_dor_016 Mont_dor_017

    Après cette petite balade en ski de fond en compagnie de mes seuls enfants, Madame Olif, toujours gourmande lorsqu'il s'agit d'avaler des kilomètres, ayant préféré participer à sa troisième Transjurassienne consécutive, la grande, les 76 km réservés en principe à la gent masculine, il nous fut agréable de nous installer à proximité de la cheminée pour nous restaurer, Jéromine, François et moi! Quelque douzaine d'escargots pour commencer, accompagnés d'un bien décevant Poulsard Mont_dor_0192003 de Frédéric Lornet, plat, presque insipide (est-ce dû au fait qu'il s'agissaitMont_dor_020 d'une demie bouteille?), puis un jambon grillé, sauce échalote (qui aurait mérité d'être plus relevée à mon goût), et enfin une part de tarte aux myrtilles, voilà de quoi réconforter le skieur et/ou raquetteur et/ou randonneur du dimanche et/ou de la semaine et/ou des deux, ce qui est un peu mon cas, lorsque je ne vais pas passer le week-end en Anjou!

    La Boissaude, une adresse à ne pas manquer pour qui s'égarerait sur le Mont d'or, été comme hiver!

    Olif

  • La Petite Sibérie, du Roussillon au Jura!

    Elle se goûtait plutôt bien, le week-end dernier, la Petite Sibérie! Sous une légère enveloppe satinée, son assise bien ferme permettait une glisse de premier choix. Solaire et paradisiaque, malgré sa réputation non usurpée de terroir froid, d'une longueur plus que convenable, elle possède un indéniable goût de reviens-y, en boucle, surtout dans de telles conditions atmosphériques!

    La Petite Sibérie, plateau des Granges-Narboz, dans le massif du Laveron, bien sûr, à ne pas confondre avec la Petite Sibérie, plateau de Vingrau, dans le Roussillon!

    Mont_dor_009

    Huit kilomètres de caudalies, c'est plutôt pas mal, non?

    Mais il est vrai qu'en matière de terroir froid, dans le Haut-Doubs, on en connaît un rayon! Ce n'est pas du côté de Mouthe, une autre Petite Sibérie locale, que l'on dira le contraire!

    Olif

  • Trois bouteilles de Jura à emporter sur une île ...

    En réponse à une question de Damien, égarée sur une île :

    Bonjour...petite question qui n'a, certes, rien à voir avec les whiskies :
    Vous voulez faire découvrir les vins du Jura à un ami, quelles sont les trois bouteilles que vous lui offrez (vins rouges-blancs confondus et prix "accessibles")...?



    Trois bouteilles seulement? Rouges-blancs confondus? Dur, comme question!
    A prix accessible, ça va, le Jura  est quand même raisonnable, d'une manière générale!



    Un blanc, d'abord, pour faire ses premiers pas dans l'oxydation ménagée:Macle une cuvée incontournable, Chardonnay majoritaire complété par un soupçon de savagnin, le Côtes du Jura du domaine Macle, un modèle de finesse à l'opposé de l'image caricaturale que l'on peut avoir de la "typicité" jurassienne. Le 2003, actuellement à la vente, est un superbe vin débordant de fraîcheur, une grande réussite qui a su éviter les écueils du millésime. 2002 est à la hauteur de la réputation du millésime, c'est à dire excellent, et 2001 a su également transcender un millésime difficile. 7,5€ prix départ domaine.

    Dsc02508Un deuxième blanc ensuite, pour découvrir une facette originale du Jura et sa grande spécificité, un vin de Savagnin, ouillé, c'est à dire préservé du contact de l'air par remplissage systématique des fûts, pour ne pas laisser se développer un voile sur le vin. L'anti vin jaune! Novelin, Côtes du Jura de la Maison de Rose, à Saint-Lothain, magnifique en 2002, et déjà commenté sur ce blog. 8,5€ prix départ domaine.





    Photoblog
    Et un rouge, pour terminer, un Trousseau plus qu'un Ploussard, pour ne pas déstabiliser le novice en vins du Jura, et pourquoi pas alors le 2003 de Stéphane Tissot, une véritable gourmandise qui pourra s'apprécier dès maintenant ou se bonifier encore quelques années. Au niveau prix, on monte un tout petit peu (12€ départ domaine, de mémoire), mais du moment que c'est bon!


    Voilà, je suis resté dans les limites de l'exercice imposé, mais on pourrait trouver un certain nombre de remplaçants à ces vins s'ils ne devaient pas ou plus être disponibles.

    Olif
  • Le Jura est une île...

    Le Jura est une île…

     

    Le Jura est une île,

    Un écrin de verdure

    Au milieu de l’océan

    Balayé par les embruns.

     

    Le Jura est une île

    Célèbre pour ses montagnes,

    Ses cerfs, ses conifères

    Et la boisson qu’on y produit.

     

    Le Jura est une île,

    I love Jura,

    Isle of Jura,

    A Single malt Whisky from Scotland.

     

     

    180pxwfm_jura_landsat

    (Photo” empruntée” à Wikipédia)

     

    Cg39

     (Photo” empruntée”  au Conseil Général du Jura)

    Cette introduction poétique pour souligner les quelques similitudes morphologiques entre le département du Jura, en France, et l’île de Jura, dans les Hébrides écossaises.

    La forme, d’abord, grossièrement superposable, les montagnes ensuite, les célèbres Paps of Jura dans l’île, qu’on pourrait presque prendre pour la ligne de crêtes du Chasseron (avec beaucoup d’imagination, certes, mais quand même, en se forçant un peu ? Non ? Vous êtes sûrs ? Même pas un chouïa ?),...

     

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    (Photo « empruntée » à Wikipédia)

    Sitdriver

    (Photo Copyright Olif)

     

    ...la végétation, ensuite, des ifs que l’on pourrait prendre pour des sapins s’il n’y avait ces petites boules rouges pour remplacer les pives ! Et enfin cette boisson très « typée », en principe un peu tourbée (qui n’est pas sans rappeler la saucisse de Morteau fumée dans le tuyé du Papy Gaby), à aussi forte personnalité que le vin jaune.

     

    Voilà, maintenant, on peut rentrer dans le vif du sujet, à savoir une dégustation de Single malts de l’île du Jura, organisée à L’Alchimie de Pierre-Ivan Boos par L.A.C.A.V.E., le club de Whisky pontissalien.

     

    Isle of Jura 10 ans

    Un malt à la robe ambrée et au nez …malté ! Pas trop marqué par la tourbe, donc, plutôt consensuel, bien enrobé, avec une petite sensation doucereuse en milieu de bouche qui libère progressivement l’alcool jusque dans la finale. Plutôt rond, bien équilibré, un beau Single d’apéritif à un prix intéressant (environ 30 €)

     

    Isle of Jura Very Cloudy 1997

    V13270 Une version de Signatory Vintage, dans l’Unchillfiltered collection, non filtrée, donc, provenant d’un fût unique ayant contenu du Bourbon. La robe est très claire, légèrement trouble, brut de fût ! Nez très malté, sur le grain d’orge prononcé, un peu farineux, le foin coupé. L’attaque est chaude d’emblée, un peu agressive, la bouche possède une bonne longueur, l’alcool revient dans la finale. La première gorgée ne m’a pas trop plu, en fait, mais la deuxième est plus accessible, donnant une sensation de rondeur.

     

    Isle of Jura Vintage 1987

    V8706 Unchillfiltered collection by Signatory, toujours! 17 ans de fût, embouteillé en novembre 2005, bottle 63 of 278, un collector!

    46° d’alcool, mais harmonieux, fondu, il monte progressivement en puissance en bouche pour ne libérer le feu de l’alcool que dans la finale, mais un feu doux, sans agressivité ni brûlure.

     


    Isle of Jura Superstition

    V8710 Le mariage de la tourbe et du vieux malt, la fusion entre deux tendances de la maison, l’ancienne et la nouvelle, Docteur Highland et Mister Islay ! La tourbe l’emporte sur l’aromatique, avec des notes salées, iodées, camphrées, mais le vieux malt apporte sa rondeur, son équilibre, sa finale soyeuse, miellée, et sa douceur, le tout le plus harmonieusement du monde. Un Malt vraiment fusionnel, pour le meilleur essentiellement, le pire n’ayant pas été autorisé à venir.

     

    Fin de la première partie, on passe à table, et là, je suis confus ! Je pensais faire saliver tout le monde avec le menu concocté par notre alchimiste favori, et voilà que je l’ai oublié sur la table ! Je me souviens juste des textures de volaille au vin jaune et du parfait à la cacahuète, sans plus de précision ! Je tâcherai de ne pas commettre la même erreur la prochaine fois, je suis impardonnable !   

     

    En guise de digestif, on remet ça avec les deux produits restants, et d’abord une petite incursion dans le Jura voisin, celui du continent, en guise de clin d’oeil !

     

     

    Spirale Sweet Wine Finish,Highland Park 1996


    Spirale_1 Un Highland Park 96 avec une finition dans des fûts de Spirale 2003 pendant 6 mois, dont j’ai déjà eu l’occasion de parler ici. J’aime toujours beaucoup cette alliance de la douceur de Spirale, présente en attaque, sur des notes de miel, de fruits secs, une rondeur très «paille», avant que n’apparaissent des notes plus salines et iodées en finale, que la rondeur s’estompe, laissant la place à l’alcool.

     



    Isle of Jura 21 ans

    V8703 La quintessence de la maison, un Single à la robe ambrée, aux notes de vanille bourbon, avec de la rondeur, une rondeur chaleureuse et harmonieuse qui se tient du début à la fin pour donner un ensemble complexe, élégant et long.

     





    Le Jura, décidément, une référence dans le monde entier et dans tous les domaines, sans chauvinisme aucun !

     

     

    Olif

    (NB: les photos de bouteilles de Whisky proviennent du site de la Maison du Whisky, où l'on peut se procurer tous ces flacons!)

    (NBB: je n'y ai aucune action ni quelque intérêt que ce soit!)

  • Règlement de comptes à QDC corral?

    "... Issus d’une vendange très riche, ils manquaient cruellement (du moins pour ma sensibilité) de pureté, de fraîcheur et surtout d’expression précise du millésime et du terroir.J’ai du mal à comprendre les commentaires dithyrambiques de certains experts à leur sujet, sauf à admettre que nous ne sommes pas d’accord sur ce que nous appelons pourriture noble ! La viticulture et la vinification risquent d’être plus rigoureuses et soignées à l’avenir !..."

    Petite entorse à ma volonté de ne pas vouloir polémiquer sur mon Blog, mais il est des petites phrases assassines et un peu pourries qui manquent singulièrement de noblesse également!

    De quoi-t'est-ce qu'il retourne exactement? De l'appréciation que Michel Bettane porte sur le Château de Suronde, dans les Quarts-de-Chaume, et plus particulièrement sur les années Poirel, qui se sont achevées fin 2005 avec la vente du domaine. Francis Poirel, "vigneron idéaliste et idéalisé " par ses fans, soignait pourtant plutôt bien sa viticulture, certainement mieux que d'autres domaines de l'appellation au top du palmarès bettanien. Et en matière d'expression précise du terroir et du millésime, Francis se posait plutôt là, ne cherchant pas à corriger technologiquement les déficiences de la nature! Comment un dégustateur aussi chevronné que Michel Bettane peut-il passer autant au travers de la qualité des vins d'un tel domaine et d'un tel vigneron, voilà un mystère qui n'est pas prêt d'être éclairci! En tout cas, je ne goûte décidément pas ces vins-là comme lui, c'est normal, vous me direz, je ne suis qu'un modeste amateur idolâtre!

    Ce qu'en pense M. Bettane:
    2003 : 10/20 ("oxydation, boisé intempestif et vulgaire...")
    2002 : 11/10 ("notes plus jurassiennes que ligériennes, boisé pas complètement net...")
    1999 : 10/20 ("nez de pomme pas très net, noyé sous le boisé, acidulé, impur...")
    1998 : 16/20 (ouf !)
    1997 : 10/20 ("bouquet de pomme amère, absence de finesse et de pureté...")

    (P.S.:merci à Luc Javaux à qui j'ai emprunté sans le lui dire sa petite synthèse des notes de M.B.. Tu ne m'en veux pas, hein, Luc? grinning smiley)
    (P.S.2: je viens seulement de relever les notes jurassiennes qui ne valent que 11/20!)

    Et ce que j'en ai pensé, lors de l'intégrale réalisée lors des Rencontres Vendéennes en 2004:

    Quarts-de-Chaume 1995:*****

    Année très sèche à l'origine d'un passerillage des raisins. La robe est dorée, brillante. Le nez est intense, terpénique débutant et confit, abricot sec, pâte de coing. La bouche est vive, portée par une belle acidité, longue. Minéralité et fruits secs s'expriment en rétro-olfaction. Très longue persistance! La barre est placée très haut pour une entrée en matière!

    Quarts-de-Chaume 1996:*****

    Année à botrytis. Si la robe est similaire, le nez est moins aromatique, plus minéral (graphite). S'y ajoutent des notes de coing. La bouche est un peu plus molle mais plus intense, plus profonde et plus grasse. La richesse se révèle dans le temps et dans la finale. Difficile de trancher entre 95 et 96! Lequel préférer? Sans aucun doute les deux, qui reflètent magnifiquement les différences entre millésimes.

    Quarts-de-Chaume 1997:******

    Ce millésime est en fait la somme des deux, puisque la chaleur de l'été a fait passeriller les raisins qui se sont gorgés à nouveau d'eau avec les pluies de septembre et le botrytis s'est finalement installé par la suite. Le nez d'abord un peu réservé, se livre par petites touches, hésitant entre la minéralité, le confit et le botrytis. Ce qui ne fait que le rendre plus complexe, en fait. La bouche est onctueuse mais fraîche, s'amplifie progressivement, la liqueur s'étale pour se fondre dans une finale en queue de paon. J'en suis bouche bée! Un vin grandissime qui ne souffre certainement pas d'un excès de manque de soufre!

    Quarts-de-Chaume 1998:***

    Année pluvieuse dans laquelle produire un vin liquoreux s'est révélé être un tour de force! Le nez est très original, pour ne pas dire surprenant, sur des notes de cake au rhum et aux raisins. Une vraie gourmandise qui évolue par la suite sur de la quinquina et de l'orange amère. La bouche est légèrement déséquilibrée avec une perception du sucre trop importante, mais dans le contexte, c'est un vin plus qu'honorable.

    Quarts-de-Chaume 1999:****

    Nez frais, légèrement mentholé, sur la cire et le miel. Une grande richesse en glycérol, donc, mais une fraîcheur bien présente grâce au menthol et à l'acidité.

    Quarts-de-Chaume 2000:**

    Encore un nouveau nez, pas le plus réussi, mais le millésime fut assez calamiteux. Des notes iodées, pharmaceutiques s'imposent à moi et ne me quittent plus. La bouche est épicée, un peu alcooleuse avec une finale dissociée et une rétro iodée.

    Quarts-de-Chaume 2001:*****

    Très acidulé, limite citronné, on décèle déjà de la minéralité (mine de crayon) et des notes confites d'abricot. La bouche est encore un peu dissociée mais la liqueur est belle. A attendre et ça devrait être très beau!

    Quarts-de-Chaume 2002:****(*)

    Echantillon tiré du fût. La robe est à peine trouble et le nez s'ouvre sur des notes fermentaires de pomme de bois. La liqueur est rafraîchissante et la finale très acidulée.

    Quarts-de-Chaume 2003:****(*)

    Tiré du fût également, la robe est trouble, le nez également fermentaire, sur la pomme, le cidre. A l'oreille, on entend la mer! Le vin pétille joyeusement. La bouche est grasse, riche et onctueuse, très concentrée avec une belle acidité et une finale fraîche. Un vin impressionnant qui devrait faire un malheur dans quelque temps!

    Quarts-de-Chaume 2003, cuvée Victor et Joseph:******

    Le coeur des Quarts, 29° potentiel! Liquoreux de l'extrême, 360 g de SR, 6° d'alcool, il possède une richesse énorme et la bouche reste fraîche malgré tout ce sucre! Un véritable PMG dans les Quarts!

    Et lors d'une dégustation récente du millésime 2002:

    Quarts de Chaume 2002, Château de Suronde

    Dsc02476La robe est joliment dorée, comme une botte de paille en plein été. Le nez est d’une grande pureté, confit, botrytisé, et en même temps d’une grande minéralité. La bouche est droite, pure, sur le zeste de fruits confits, citron et orange, à la manière d’un florentin, mais sans le chocolat. Un équilibre éblouissant, d’une fraîcheur intense. Si j’avais été seigneur moyen-âgeux en Anjou, je me serais battu pour en avoir, de ce « quart de la récolte pendante sur le revers du coteau exposé au midi», et particulièrement dans ce millésime 2002,Dsc02478 l’antepénultième de Francis Poirel au Château de Suronde. Souhaitons-lui bonne chance pour la suite, et également bonne chance à son successeur qui devrait travailler dans le même esprit.

     




    Je me demande si je ne vais pas ouvrir un 2003 bientôt, moi!

    Olif

  • Jour blanc, Franc blanc…

     Dehors, une chape de brouillard s’est abattue sur la cime des montagnes, apportant avec elle une millimétrique couche de poudreuse pour adoucir les pistes. Impossible de manquer une après-midi de ski, même si l’humidité ambiante glace les os et réveille les rhumatismes des arthritiques (je ne parle pas de moi, là!). La glisse était tout simplement excellente, mais c’était … jour blanc !

    Dedans, la pénombre s’installe à vitesse grand V. Blotti au chaud près du radiateur et du PC, je tape ces quelques lignes, un verre dans une main, la souris dans l’autre et le clavier au milieu. Impossible de ne pas déguster un petit vin à l’apéritif, surtout après une après-midi aussi physique. La glisse est tout simplement excellente, c’est du …Franc Blanc !

    Franc Blanc, un des surnoms local du Ch’nin, tout comme Pera ou encore Pointu de Savennières ! ( source La Planète-Vins)

    Annif_jro_13_ans_018 C’est aussi le nom de la toute dernière cuvée de Thierry Michon du domaine Saint Nicolas de Brem sur Mer, millésime 2004 : un nez assez agréable, de la fraîcheur et de la minéralité sur une matière qui semble pourtant riche et mûre, une finale encore un peu appuyée avec des amers qui ne demandent qu’à se fondre.

    Marre du blanc, ce soir, je pars à l’océan ! Un verre de Franc blanc et quelques huîtres. Des Gillardeau, bien sûr !

    Olif

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  • Le ¼ d’heure jurassien du GJP

     

    Retour aux sources pour le GJP*, une petite soirée impromptue et improvisée ! Classique invitation téléphonique dans l‘après-midi, la télépathie n’étant encore pas tout à fait au point dans ce domaine! Quoique…

     

    Pas de thème particulier, Valérie, qui nous reçoit, n’ayant pas encore décidé du menu.

    Le temps de choisir une bouteille dans la cave en rentrant du boulot (j’avais une petite idée derrière la tête!), de la carafer pour l’aérer et l’anonymiser, et hop, c’est parti, direction chez François et Valérie!

    Une fois passé l’obstacle de l’entrée, extrêmement filtrée, et décliné le mot de passe ultra top secret dans le vidéo interphone (« GJP… toujours prêt ! », surtout ne le répétez à personne !), on gagne le droit de se vautrer dans le canapé un verre à la main.

     Vin n°1

    Etiquettes_001 A première vue, il s’agit d’un vin blanc, à la robe soutenue mais à peine trouble. Le nez révèle d’abord des notes de pomme, façon cidre brut, mais sans les bulles. La bouche est large, il y a du gras, mais je trouve que ça manque un peu de relief et de profondeur. Intrinsèquement pas mauvais, mais une fois dévoilé, on en attendrait presque plus !

     

                      

    Côtes du Jura « En Rougemont » 1999, domaine Voorhuis-Henquet

     

     

    Vin n°2

    Etiquettes_004 La robe est plus claire et le tout premier nez n’est pas net du tout, légèrement liégeux. Branle-bas de combat ! Tout le monde y va de son petit coup de naseau. Ouf ! Cela s’estompe à l’aération et la bouche n’est pas en faveur d’un vin bouchonné. Des effluves de brisures de noix sèche finissent par s’imposer sur un fond d’épices. Nous sommes dans le monde de l’oxydatifEtiquettes_005 pur et dur avec une bouche sèche, très sèche, même, qui n’est pas sans rappeler certains vins de Jerez. Mais bon ! On ne nous la fait pas, au GJP ! C’est bien un vin de chez nous, ça ! Plutôt bon, dans son style très particulier.

     

    Arbois Cuvée Sacha 1999, Jacques Puffeney

    (Sa pour Savagnin, Cha pour Chardonnay, évidemment !)

     

     

    Vin n°3

    Etiquettes_007 Un vin qui n’hésite pas à afficher la couleur d’emblée ! Et à revendiquer son âge sans vergogne. Une robe franchement dorée, mais qui conserve une belle brillance, et un nez très empyreumatique, moka, céleri, pétrole, qui possède beaucoup de tenue. La bouche, par contre, semble à l’épreuve du temps, tant elle conserve du nerf du tonus, de la longueur et de la vivacité. Un très beau vin indémodable, devenu un véritable must à la table du GJP !

     

    Arbois Le Luron 1982, Camille Loye

     

    Encore une fois, chapeau bas, Monsieur Camille, vous êtes décidément un grand Monsieur d’Arbois !

     

    Visiblement, on est parti pour une petite thématique Jura, dans le but d'accompagner une « boîte chaude », un repas festif hivernal de choix, incontournable dans le Haut Doubs, et peut-être même ailleurs. C’est le moment de sortir mon joker ! Et dire que l’on ne s’était pas concerté au préalable ! Si ce n’est pas de la transmission de pensée, ça !

     

    Vin n°4

    Etiquettes_008 La robe est beaucoup plus claire que celle du précédent. Le nez est d’une finesse et d’une élégance rares : amande amère, massepain, épices douces. La bouche est tout en dentelle, dans un registre très fin, avec une longueur et une précision incroyables. La classe ! Rien de surprenant quand on en connaît l’origine , en fait !

     

    Château Chalon 1999, Domaine Macle

     

    Un petit clin d'oeil à la Percée du vin jaune, qui vient tout juste de se terminer, et décidément une bouteille à encaver pour les générations futures, loin d’être déjà inaccessible, même s’il ne donne pas encore toute sa dimension, c’est évident !

     

    En guise de vins de dessert, pas de sucre, mais de la couleur ! Et des invités étrangers, histoire de varier les plaisirs !

     

    Vin n°5

    Etiquettes_010 Curieux, ce nez fumé prononcé ! Mais pas déplaisant ! Du thé à la griotte, qui évoque irrésistiblement le Gamay. Mais pas de chez nous. La robe burlat brillante, soutenue, et sa structure imposante impressionnent. Un vin solide !

     


    L’un dans l’Autre 2004, Christophe Abbet, Valais

     

    Quand on connaît le personnage et ses vins, finalement, ce n’est pas une surprise !


     

    Vin n°6

    La robe est plus évoluée, tout comme le nez, imprégné de notes tertiaires, fruitées et animales, fourrure et cacao. La structure est bâtie sur une grande et belle acidité qui me rappelle ostensiblement Château Musar. La tenue à l’air n’est pas particulièrement exemplaire, le vin ayant tendance à se dessécher rapidement. A sa décharge, il s’agit d’uneEtiquettes_009 demie bouteille de…


     

    Château Musar 1990 !

     

    Après un tel coup d’éclat, il n’y avait plus qu’à aller se coucher !  Non sans avoir pris un petit digestif au préalable, juste un doigt de Spirale Sweet wine finish!

     

    Olif


    * GJP: Grand Jury Pontissalien, secte d’adorateurs de Bacchus, basée sur les hauts plateaux du Doubs

     

     

     

     

     

     

     

  • Un samedi LCL: la dégustation des vins d'Anjou 2003

    Loire-Chenin-Layon

    Savennières

    Domaine du Closel

     

    Savennieres_2006_029_1


    Pendant que nous dégustions les vins de Savennières et que nous prenions une petite collation restauratrice, il est tombé une bonne dizaine de centimètres d'une belle neige sur Savennières. Le temps d'admirer les somptueuses tentures peintes du presbytère, commentées avec passion par Mme Roberti, de se défouler à coup de boules de neige, et c'est reparti, pour une nouvelle série de 20 vins, appellation Anjou, cette fois! Avec les mêmes règles, à savoir à l'aveugle, par série de 4.

    Dégustation du 28 janvier 2006 - Anjou 2003

     

    ****** Vin hors classe

    ***** Excellent vin

    **** Très bon vin

    *** Bon vin

    ** Vin correct, sans plus

    * Vin insuffisant ou présentant un défaut

     

    La possibilité d'ajouter une (*) peut signifier que le vin est entre les deux catégories, mais aussi qu'on le sent potentiellement dans la catégorie supérieure, même si on l'a un peu moins bien goûté ce jour-là.

     

    Jo Pithon, Les Pépinières 2004 ***

    Un peu boisé, mais laissant s’exprimer les fruits blancs, des notes fermentaires toniques et friandes, sur fond de droiture. Une jolie entrée en matière.

     

    Cyrille Le Moing, Les Gains de Maligné 2004 ***

    Un vin puissant, ample et long, au nez un peu miellé, à tendance légèrement oxydative, sur les fruits blancs et l’encaustique.

     

    Jean-Christophe Garnier, 2004 ***

    Le premier nez révèle, en plus de notes de poire, une légère acescence. Vif et mordant en bouche, il possède une belle longueur sur un équilibre plutôt longiligne.

     

    Patrick Baudoin, Les Saulaies 2004 **

    Le premier nez évoque de la réduction pas franchement engageante. Un vin puissant et riche, massif, présentant une acidité finale dissociée. Dans une phase ingrate et austère, alors qu’il se goûtait merveilleusement il y a peu, à ce qu’il paraît !

     

    Château de La Franchaie, Clos Bachelot 2003 **

    Nez de fruits blancs, un peu chaud. Assez typique du millésime, sa grande richesse en glycérol le fait terminer un peu abrupt, sur des amers marqués.

     

    Domaine des Forges 2003 **

    Très caramel au nez, sa structure chaude manque de relief et accumule de la mollesse.

     

    Domaine du Roy René, Les Pierres 2003 ***

    Un nez mûr à très mûr, plutôt plaisant. Même s’il manque de nerf, c’est de loin le vin le plus plaisant et harmonieux de cette mini série « difficile » pour mes papilles.

     

    Domaine de Bablut 2003 **

    Un vin fermé qui s’exprime peu, mais à l’attaque franche, un peu linéaire, terminant sur une dissociation acide finale.

     

     

    René Mosse, Le Rouchefer 2003 ****

    Un premier nez légèrement camphré, mais bien mûr, pour un vin large d’épaules, riche, puissant mais équilibré, terminant sur une petite note très légèrement sucrée. J’aime beaucoup !

     

    Mark Angéli, Vignes françaises 2003 ***(*)

     La robe est franchement dorée et le nez est bien mûr, presque trop, même s’il est loin d’être écoeurant. Dans un style opulent et puissant, le même que le vin précédent, il est riche et chaleureux, peut-être un peu moins bien équilibré, avec une sucrosité finale un peu plus marquée.

     

    Stéphane Bernaudeau, Les Nourrissons 2003 *****

    On ne change pas de style et on reste dans l’opulence ! Mais on gagne en équilibre et on voit même poindre la minéralité. Le nez est d’une grande élégance avec ses notes grillées, légèrement torréfiées, sur le moka, et qui évoluent dans un registre terpénique, à la manière de L’Enclos dégusté le matin. Cette grande richesse olfactive ne pénalise pas la bouche, loin s’en faut, car celle-ci est tonique, nerveuse et vive, longue et minérale. Véritablement pour moi, le vin le plus accompli de la série et de la dégustation entière, même ! Les vignes centenaires des Nourrissons n’ont pas fini de faire parler d’elles, à mon avis.

     

    Richard Leroy, Les Noëls de Montbenault 2003 **

    Dur pour les Noëls de passer derrière ces Nourrissons ! Le premier nez n’est pas désagréable, avec ses notes fugaces de tabac blond, évoluant par la suite dans un registre lactique de caramel breton. Si la bouche possède une certaine ampleur, je la trouve fuyante, avec une finale un peu asséchante et dissociée, ponctuée par une note métallique.

     

    Domaine Les Grandes Vignes , Varenne de Combre 2003 ***

    On démarre une nouvelle série avec cette bouteille loin de démériter, mais bien ancrée dans son millésime. Des notes de réglisse au nez, un peu végétales, style bâton à mâchouiller, et de l’alcool en bouche, qui apporte beaucoup de rondeur, sans véritable déséquilibre, mais sans génie non plus !

     

    Domaine du Regain 2003 **

    Un peu superposable au précédent, avec les mêmes notes de réglisse, mais un équilibre moins convaincant, de par une finale moins bien intégrée, asséchante et acide.

     

    Eddy Oosterlinck , Le Sec de Juchepie 2003 **(*)

    Le nez me plaît bien, empyreumatique, pain grillé et moka (pour Richard Leroy, ces notes grillées sont assez caractéristiques d’un millésime chaud), tout comme l’attaque, bien mordante, mais le vin manque d’harmonie et tout n’est pas bien en place, avec une acidité finale marquée.

     

    Richard Leroy Clos des Rouliers 2003 ****

    Nez mûr et riche, tout comme la bouche, qui possède beaucoup de gras et de rondeur. Tout est bien lissé, c’est long, c’est bon, la finale pourrait juste être à peine mieux intégrée. Néanmoins un très beau vin, l’un des meilleurs de la dégustation.

     

    Jo Pithon, Les Bergères 2003 ***

    Un vin classique, non dépourvu d’élégance, bien équilibré, avec de la rondeur et du gras.

     

    Château de Suronde 2003 ****

    Le premier nez est réduit (certains à côté de moi iront jusqu’à s’imaginer dans un poulailler !), à peine végétal (fenouil), manquant d’un peu de netteté. Une fois cet obstacle franchi (cela s’améliore grandement à l’aération), on peut découvrir un vin d’une grande droiture, harmonieux et fondu, très agréable au palais.

     

    Domaine des Sablonnettes, Les Genêts 2003 *(*)

    La robe est dorée mais le vin se présente plutôt dans une phase de réduction. La bouche manque singulièrement de relief malgré sa relative puissance, et pour tout dire, n’est guère plaisante.

     

    Domaine de La Charmeresse, Clos des Oussigouins 2003 *****

    L’apothéose finale ! Le petit bonheur de fin de dégustation, histoire de rester sur une bonne note ! Son ordre de passage, ce vin le doit très certainement à son équilibre frôlant le demi-sec avec son nez très légèrement confit. La suite n’est que douceur et droiture, malgré la richesse de la matière.

     

    Une dégustation que l’on pourrait qualifier de plus hétérogène que la précédente, celle des Savennières, en raison peut-être de la plus grande hétérogénéité de l’appellation Anjou,le millésime marquant plus le style des vins. Une grande richesse en alcool, donc, d’une manière générale, ce qui n’empêche pas certains vins d’avoir un équilibre très convaincant. Certainement ceux qui ont vendangé pile au bon moment !

     

    Mon Top 4 : Les Nourrissons, Les Oussigouins, Le Clos des Rouliers, Le Rouchefer et Suronde. Mince, il y en a 5 !

     

    Olif

     

  • Un Samedi LCL: la dégustation des vins de Savennières 2003

    Loire-Chenin-Layon

    Savennières

    Domaine du Closel


    Savennieres_2006_022

     

    Dégustation du 28 janvier 2006-Savennières 2003


     

    Le voilà enfin, ce compte-rendu de dégustation du samedi LCL concocté par PhR, de La Pipette, tout du moins la première partie, la dégustation des vins de Savennières qui s'est déroulée au Château du Closel à partir de 10 heures 30. Un Château du Closel sous la neige, il faut dire que le mois du blanc n'était pas encore tout à fait terminé, et il neigera même encore toute la journée, tandis que nous resterons en grand partie au chaud, si l'on excepte la petite promenade digestive au presbytère de Savennières, suivie d'un petit début de bataille de boules de neige, grands enfants que nous sommes restés.

    Savennieres_2006_025

    Il neige à Savennières, les bouteilles n'ont pas hésité à sortir leurs chaussettes montantes, en provenance des Etablissements Genête, de biens belles chaussettes, fort heureusement trouées au gros orteil, permettant ainsi le passage du goulot, ça tombe bien!  Comment, c'est fait exprès?


    Savennieres_2006_028
     

    Tous les participants étant arrivés presque à l'heure, la séance peut commencer, agrémentée de quelques informations didactiques fournies par les vigneron(ne)s présents dans l'assemblée, à savoir Evelyne de Pontbriand, Richard Leroy, Eric Morgat et René Mosse. Savennières, son terroir, ses vins, son millésime 2003!

    Dans un souci de clarté, de meilleure lisibilité et de hiérarchisation instantanée, celle de mon plaisir immédiat, totalement révisable à tout moment, j'utiliserai une échelle de notation sur 5, la 6ème étoile, facultative, ne sera pas attribuée ce jour-là!

    ****** Vin hors classe

    ***** Excellent vin

    **** Très bon vin

    *** Bon vin

    ** Vin correct, sans plus

    * Vin insuffisant ou présentant un défaut

     

    La possibilité d'ajouter une (*) peut signifier que le vin est entre les deux catégories, mais aussi qu'on le sent potentiellement dans la catégorie supérieure, même si on l'a un peu moins bien goûté ce jour-là.

     

    Gué d’Orger 2004 (Loïc Mahé) **

    La robe est jaune pâle à reflets verts. Le nez d’abord très discret s’ouvre progressivement mais reste sur la réserve. La bouche est stricte, acide, de longueur moyenne. Un vin un peu timide pour l’instant.

     

    Le Vieux Clos 2004 (Nicolas Joly)***(*)

    La robe est plutôt dorée. Le nez est très mûr, sur les agrumes, le coing, avec une tendance légèrement oxydative et des notes miellées. En bouche, on a affaire à un vin puissant et large, riche et opulent, qui mérite très certainement un peu de temps pour s’affiner mais qui me plaît déjà beaucoup.

     

    Château Pierre-Bise, Clos de Coulaine 2004 (Claude Papin)****(*)

    La robe est d’un jaune soutenu, dorant légèrement. Le nez est encore un peu fermé, dévoilant tout juste un zeste d’agrumes. La bouche possède une attaque vive, puis le vin s’enrobe légèrement, sans se départir de sa grande minéralité. Equilibré et long, il est taillé pour une belle garde.

     

    Domaine des Forges 2003***

    La robe est jaune pâle et le nez caramélise légèrement. Tout en largeur, riche, il ne manque pas de longueur mais son côté lactique est un peu trop marqué pour l’instant.


    Domaine des Baumards, Clos Saint-Yves 2003***

    Robe jaune très pâle, presque limpide. Le premier nez est curieux, sylvestre, m’évoquant les champignons des bois, puis salin, légèrement iodé (réduction ?), avant de laisser s’exprimer des notes de fruits blancs, pêche et poire. La bouche est fruitée, fraîche, acide, un peu évasive en finale. Bâti sur la fraîcheur, c’est un vin de plaisir auquel il manque un peu de profondeur.

     

    Château Plaisance, Le Clos 2003***(*)

    La robe dore légèrement, témoignant d’une belle maturité. Le nez est plutôt lactique, caramel au lait façon bonbon Werther, puis fruits blancs. La bouche est agréable, patinée, élégante, tonique car rehaussée par une petite pointe d’acidité finale plutôt bien intégrée. Plutôt plaisant, Plaisance !

     

    Château d’Epiré, Cuvée Spéciale 2003***

    La robe est dorée. Le nez, très mûr, possède une toute petite note saline. La bouche est plutôt bien constituée, riche, avec un équilibre satisfaisant et une certaine harmonie.

     

    Château Soucherie, Anaïs 2003****

    La robe est d’un jaune soutenu, intermédiaire entre le pâle et le doré. Beaucoup de fruits et d’agrumes dans l’aromatique, une structure vive et nerveuse en bouche, avec une fraîcheur revigorante, font de ce vin une jolie réussite.

     

    Château de Bellevue,La Croix Picot  2003*(*)

    Une robe claire, avec une pointe de verdeur, que l’on retrouve également au nez, en plus de notes levuriennes et iodées. La bouche confirme ce caractère très fermentaire, aromatisé à la poire. Moyennement convaincant !

    Domaine de la Bergerie, La Croix Picot 2003**(*)
    La robe dore légèrement. Le nez, d’abord réservé, s’ouvre sur des notes d’agrumes et de miel. Marqué par l’alcool, c’est un vin riche et massif, pas complètement équilibré.

    Domaine Jo Pithon, La Croix Picot 2003****

    Robe dorée, nez très mûr, lactique, sur des notes de caramel au lait plutôt agréables. Beaucoup de richesse en bouche, mais un équilibre harmonieux entre gras, acidité et légère sucrosité finale. Grande longueur.

    Château de la Francherie 2003***

    La robe est plutôt  pâle mais le nez est très mûr, distillant une saveur, inédite dans cette série, de réglisse. L’attaque est sphérique, sur les fruits blancs à l’alcool, qui apporte la rondeur, mais sans grande complexité. Petite sensation de sucrosité finale.

    Domaine du Closel, La Caillardière 2003**(*)
    Robe jaune pâle. Premier nez iodé, avec une pointe de verdeur, sur la réduction. L’aération lui fait du bien, d’autant que la bouche n’est pas déplaisante, un peu flatteuse, du fait d’une petite sucrosité finale, mais possédant une certaine droiture en son milieu.

    Château de Chamboureau, cuvée d’Avant 2003***

    Robe jaune pâle, nez un peu lactique, mais avec beaucoup d’agrumes. Richement constitué, il possède nervosité et vigueur, mais la finale est un peu asséchante, avec, je trouve, une petite pointe métallique.

     

    Domaine aux Moines 2003*(*)

    Robe jaune pâle, nez peu épanoui, dur, végétal. Bouche plate, sans relief, faisant ressortir de l’acidité et de l’amertume en finale. Tout me semble dissocié, je ne le goûte vraiment pas bien! A revoir.

     

    Domaine Ogereau, Clos du Grand Beaupréau 2003**(*)

    La robe dore légèrement et le nez est riche, mûr, sur les agrumes et le miel. Franc et vif en attaque, l’élevage se fait par la suite trop présent, avec une dissociation finale.

     

    Damien Laureau, Les Genêts 2003****

    Le robe est plutôt pâle. Le nez est distingué, malgré une certaine retenue. De facture classique, c’est un vin très élégant qui a de la tenue, avec une belle acidité et du mordant en finale, un havre de fraîcheur dans un millésime comme 2003.

     

    Eric Morgat, L’enclos 2003****

    La robe est jaune pâle. Le nez est d’une originalité et d’une classe détonantes. Grillé, torréfié, sur des notes de moka, il évolue ensuite vers des arômes terpéniques limite hydrocarbure, me rappelant les vieux Château Chalon du domaine Macle plus que les grands Rieslings alsaciens. D’une grande profondeur, sa structure est lisse, large, dense, profonde, manquant peut-être d’un poil de longueur. J’aime beaucoup!

     

    Domaine du Closel, Clos du Papillon 2003*

    Une cuvée demi sèche un peu déroutante et qui ne se présente pas au mieux: simple et peu expressive, avec une pointe d’amertume finale, accentuant la perception sucrée linéaire et dénuée de tout complexité aromatique.

     

    Le Vieux Clos 2003 (Nicolas Joly)****

    Non dégusté à l’aveugle, c’est pour moi un vin franchement convaincant, plutôt fruité, avec une belle acidité, presque tendu, une prouesse pour 2003.

     

    Une dégustation enrichissante, et pas uniquement du fait de la grande richesse de ces vins dans un millésime comme 2003. Il est clair que la minéralité ne s’impose pas comme une caractéristique du millésime. Cependant, les équilibres sont globalement satisfaisants, n’affichant pas de mollesse malgré le taux d’alcool plutôt élevé en moyenne. Des vins à réserver pour la table !

     

     Mon top 5: Le Clos de Coulaine (mais c’est un 2004), Les Genêts de D. Laureau, L’Enclos d’Eric Morgat, Anaïs du Château Soucherie, La Croix Picot de Jo Pithon et Le vieux Clos 2003 de N. Joly (non dégusté à l’aveugle). Perdu ! Encore 6 !

    D'autres appréciations sur cette dégustation et ces vins sont consultables ici, ou encore .


    A suivre, avec le compte-rendu de la dégustation des vins d'Anjou.


    Olif