GJP au GJP!
Grenouille Jurassic Party au Grand Jury Pontissalien*!
C'est la saison, elle est courte, il faut en profiter et sauter dessus, quoi!
Et si le menu reste sensiblement le même, on peut varier les plaisirs côté flacons et faire prendre l'air à quelques beaux spécimens triés sur le volet.
Pour cette Grenouille Party, le GJP a investi l'Auberge des Montagnards, à Chaon (25), sur le pourtour du lac Saint-Point. Nul n'est besoin de gravir le Mont d'Or pour faire partie de ces montagnards-là! Ambiance conviviale, décontractée, dans la bonne humeur et la simplicité, au côté de nos amis les sangliers. Parce que, quand il ne pêche pas les grenouilles, Walter Poulain chasse toutes sortes d'autres gibiers, qu'il a dressés à tenir compagnie à ses clients.
Et si le GJP a sorti la grosse artillerie question picrate, les grenouilles de Walter le valent bien. Cuisson impeccable et, must ultime, petit déglaçage de la poêle avec une rasade de vin jaune avant de servir. Un petit plus slurpissime, comme dirait Estèbe!
Malgré ça, on n'a pas fait dans le local!
On commence avec un Chablis Grand Cru Vaudésir 2002 du domaine Billaut-Simon: une minéralité bien polie, toute en rondeur et en longueur. Citronné et acidulé, il enveloppe les grenouilles d'un halo de fraîcheur, tonique et bienvenue, décuplant le plaisir de sucer les os.
On poursuit avec un Bourgogne blanc 2001. Quoi? Un simple Bourgogne? Avec de si succulents batraciens? On ne pourra pas taxer le GJP de "buvage d'étiquettes"! Encore que, à y regarder de plus près, pour qui sait lire entre les lignes, ce roturier possède de bien nobles origines! Domaine Comte Georges de Voguë! De jeunes vignes de Musigny blanc qui attendent leur majorité pour reprendre leur titre! Rien que ça, s'il vous plaît! Ce jeunot a pourtant déjà des atouts à faire valoir: une puissance hors du commun et une longueur phénoménale, qui écrasent peut-être un peu les bestioles. Mais voilà une bouteille qui en impose, en tout cas!
Et puis on enchaîne avec une Coulée de Serrant 1990! Question protocole, histoire de ne pas
couler, double carafage avec passage dans Ovarius, la carafe dynamisante pour tous les vins, même ceux qui sont déjà biodynamiques! Pas sûr du double effet Kiss-cool, mais l'arrosoir est bien pratique pour effectuer la manoeuvre. Même si cela a laissé Miss Kitty de marbre!
Pour en revenir à la Coulée proprement dite, c'est un vin qui a de l'allure, patiné par les ans, empyreumatique (moka, grillé), comme un vieux Chardonnay bourguignon, presque terpénique par moment, à la manière d'un vieux Riesling alsacien, mais finalement long et bon, comme un vieux Chenin angevin. Pas le meilleur accord avec les grenouilles, mais on ne va pas faire la fine bouche!
De gauche à droite, les protagonistes de la soirée, une cuicuisse de grenouille, sentant sa fin proche, se dirigeant vers le cimetière des cuicuisses de grenouilles, et mon ami le sanglier, fidèle, toujours présent, mais pas très bavard!
Coâ, coâ,
Olif
* GJP: Grand Jury Pontissalien, secte d’adorateurs de Bacchus, basée sur les hauts plateaux du Doubs et qui n'a de jury que le nom!
Commentaires
Bu ya pas longtemps une Coulée 92, année pas glop en Loire, qui pétaradait et éblouissait... une fois oxygénée. C'était joly joly. Mais il a fallu de la patience. Et de la carafe.
Au fait, jolie hure que la vôtre, cher Olif. Un coup de rasoir, peut-être?
Heureusement que je me suis fait tailler les bouclettes peu de temps auparavant chez le coiffeur, contrairement à votre ami le porc laineux!
Et pas un mot sur le concours "chien de pied" à Cuvier !!
Si, Doc! J'ai pas gagné! :-)