La Patrouille du Vignoble à l’assaut du Valais
Le Valais, une impressionnante collection de sommets alpins dépassant 4000 mètres d’altitude, mais pas celui qui est sur la photo! Situés au fond de longues vallées parallèles et transversales à la Vallée du Rhône, ils ont pour nom Grand-Combin (alt. 4'314m), Dent-Blanche (alt. 4'356m), Bishorn (alt. 4'159m), Cervin (alt. 4'478m) ou encore Mont-Rose (alt. 4'634m). Un Mont-Rose largement supérieur au cru de Saint-Estèphe, même lorsque ce dernier prétend atteindre des sommets comme en 2003, soit dit en passant!
Le Valais, une impressionnante collection de cépages, cultivés au fond de la vallée ou à flanc de coteaux. Une haute vallée du Rhône qui jouit d’un ensoleillement exceptionnel et d’un micro-climat qui voit pousser des abricotiers au pied des neiges éternelles!
Lorsque la Patrouille du Vignoble a posé son barda à l’Oenothèque de Leytron, sur les coups de 15 heures en ce samedi 29 avril 2006, elle ne connaissait encore rien du programme de l’après-midi. Elle ne savait pas qu’elle allait avoir à affronter deux verticales censées la conduire vers les sommets. Une double verticale, parsemée de quelques fragments d’horizontales, une manière d’avoir une approche globale des vins de la région, à la manière de l‘ascension d‘un 4000. Non exhaustive, mais abordable sous différents angles. Judicieux! Et pas besoin de s’encorder!
Et on poursuit évidemment par des blancs, pour se refaire la virginité du palais après les superbes Marsannes dégustées chez Marie-Thérèse Chappaz.
Petite Arvine 2004, René Favre & fils
Robe claire, nez salin, avec des notes d’agrumes et l’amertume qui va avec. Un vin minéral, avec une finale iodée sur les amers. Manque d’un peu de séduction à ce stade, même si on ne peut lui reprocher son caractère archétypique.
Petite Arvine 2001, Sélection Excelsus, Jean-Claude Favre
La robe dore franchement! Les années supplémentaires se font sentir au niveau de la couleur! Le nez est mûr, riche, sur les agrumes, beurrant presque un petit peu. Une expression inhabituelle de la petite arvine, riche, presque à tendance oxydative, mais j’ai surtout le sentiment d’une belle maturité de fruits. J’aime plutôt bien.
Petite Arvine 1998, Germanier Bon Père
Une cuvée élevée en barrique, au nez légèrement beurré et aux notes boisées encore présentes. La bouche est lisse et patinée, mais paradoxalement fluette et décharnée, courte, ne donnant le sentiment de tenir que par son ossature bois! La première Petite Arvine que j’ai eu l’occasion de découvrir, à Arvinis en 2001. Séquence nostalgie… Je pense qu’il est plus que grand temps de la boire! Je crains qu’il ne m’en reste une ou deux bouteilles à la cave!
Petite Arvine 2001, barrique, Fabienne Cottagnoud
Nez et bouche séduisantes, sur le tabac à pipe, l’écorce d’orange. De la patine, stimulée par une belle acidité et une longueur satisfaisante. Plutôt plaisant, même si l’on peut toujours s’interroger sur la nécessité de barriquer l’arvine.
Petite Arvine 2000, Jean des Crêtes, Les fils Maye
Le nez n’es pas désagréable, discrètement fruité. En bouche, ça se gâte un peu: sucre résiduel, du gaz, des amers dissociés, un équilibre improbable, caricature de ce qu’il vaudrait mieux ne pas réaliser avec la petite arvine!
Amigne 2004, légèrement douce, Germanier Bon Père
Fréquemment vinifiée « avec un petit sucre », l’amigne le supporte généralement bien. Il faut pour cela que l’équilibre soit aérien pour que ce petit résidu se transforme en volupté! Ici, j’aurais tendance à le trouver un peu lourdaud! Une Amigne pas totalement convaincante!
Amigne 2001, Romain Papilloud
Une version beaucoup plus satisfaisante qui a en outre l’opportunité de démontrer le potentiel de garde de l’amigne. A peine de sucre, de la minéralité, une bouche riche. Une amigne que je ferais volontiers mienne!
Amigne 2001, Fût de chêne, Fabienne Cottagnoud
Le nez est élégant et subtil, anisé. La patine de la bouche gomme superficiellement la présence d’un léger sucre, loin d’être prépondérant. Un vin séduisant qui interpelle également sur la mode du barriquage de l’amigne! Quand c’est bien fait, il serait dur d’aller contre!
Arvine, Amigne, un large pan de l’identité valaisanne! Avec un troisième cépage, rouge celui-là, pas très facile à travailler aux dires des vignerons, mais dont il serait grandement dommageable de se priver! J’ai nommé Messire Cornalin, que nous allons aborder à la verticale, du côté de Sierre, au domaine Denis Mercier. Prenons une grande inspiration avant une petite remontée dans le temps!
A suivre...
Olif
Commentaires
Deux musts, à mon humble gosier, dans cette dégust`: l'arvine des Favre, un monument d'ordinaire (connais pas ce millésime)et celle de Miss Cottagnoud, même si parfois elle pèche par excès de puissance. Moins fan d'amigne en général et de Germanier. Mais bon...
Bravo pour vos papilles monsieur Olif.