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RE-VE-VIN 2006: LEROY Richard, Cœur de Lion

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Apothéose des RE-VE-VIN, la dégustation du dimanche matin est traditionnellement consacrée aux vins de Loire liquoreux en présence du vigneron géniteur. Pour cette troisième session, c’est Richard Leroy, de Rablay sur Layon, qui s’y colle. Avec, petite entorse protocolaire, mais qui songerait à s’en plaindre, une approche de ses vins secs avant la verticale de Layon Faye d’Anjou des Noëls de Montbenault.

Deuxième rencontre avec Richard cette année, après le Samedi LCL. Et le même plaisir à l’écouter défendre le vin de qualité et pourfendre les mauvaises pratiques viticoles. Pas une croisade, mais un peu quand même, ce qui pourrait lui valoir un surnom facile à trouver!

Montjoye! Saint-Denis! Noël! Montbenault! Vive Leroy d’Anjou! Et goûtons ses vins derechef, palsambleu!

Cette verticale des Noëls de Montbenault, certainement l’un des grands terroirs d’Anjou, si l’on en croit l’éminent spécialiste pipettien de la blogosphère vinique, on l’attaque par un Clos des Rouliers, histoire de confirmer la règle de l’exception.

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Anjou Clos des Rouliers 2004

Un vin pur, d’une minéralité à faire se pâmer un tailleur de pierres, d’une grande droiture, longiligne, long tout court, avec une finale toujours très minérale. J’aime cette rectitude qui confine à l’épure, car on sent la richesse de la matière derrière, prête à se livrer à qui viendra la chercher.

Anjou Les Noëls de Montbenault 2004

Nez sur le coing, les fleurs blanches, avec une perception boisée encore présente initialement. L’attaque est ample, dans la largeur, s’étirant progressivement, dense et profond. Peut-être un peu moins immédiat que les Rouliers, mais d’une grande plénitude.

Anjou Les Noëls de Montbenault 2003

Nez riche et complexe, marqué par le millésime, sur des notes miellées, grillées, évoquant la crème catalane et la cassonade. L’attaque est ronde, riche, puissante et un peu alcooleuse, mais la longueur évite la sensation de lourdeur. Rien à voir avec l’échantillon dégusté à Savennières ,qui a surtout pâti du voisinage entre lequel il a été servi.

Anjou Les Noëls de Montbenault 2002
60% de fût neuf. Nez ouvert et épanoui, sur les fruits jaunes, riche, complexe et minéral en même temps. Le boisé est là, pour soutenir le vin sans l’envahir. L’équilibre est construit sur une belle acidité longue et directrice, la matière est d’une grande richesse, apte à digérer le bois. Un vin qu’il faut attendre patiemment.

Anjou Les Noëls de Montbenault 2001
Le premier nez évoque de façon originale la salinité océane, puis évolue sur des notes miellées. La bouche, d’abord droite, s’évase progressivement, à la manière d’un entonnoir. Belle longueur.

Anjou Les Noëls de Montbenault 2000
Le premier millésime sec des Noëls, initialement destiné à produire exclusivement du vin liquoreux. Cette grande réussite en a appelé d’autres. Nez épanoui, sur les fruits jaunes, l’abricot, la mirabelle. La bouche possède une toute petite pointe d’austérité en attaque, mais de la densité et une longue finale persistante.

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Layon Faye d’Anjou Les Noëls de Montbenault 2004
Le nez, confit, possède une petite note iodée et saline initiale, avant de révéler sa richesse et ses notes miellées. La bouche possède une belle acidité, aidant à faire passer la liqueur très grasse et riche en glycérol qui apparaît, avant de se fondre dans une minéralité type mine de crayon, mâtinée de salinité finale.

Layon Faye d’Anjou Les Noëls de Montbenault 2003

Ne confit et botrytis frais et intense, minéral. Equilibre acide prépondérant, malgré la grande richesse, matière onctueuse et enveloppante, finale persistante.

Pas de Noëls en 2002, les secs étaient trop beaux pour attendre le botrytis!

Layon Faye d’Anjou Les Noëls de Montbenault 2001

Encore une sublime expression du botrytis, avec de la minéralité. Bouche droite, enrobée, mais conservant sa droiture. Quelle longueur! Retour du terroir en finale, avec une minéralité longuement persistante

Layon Faye d’Anjou Les Noëls de Montbenault 2000

Nez sur le zeste de citron confit. La bouche possède de la droiture, à peine perturbée par une petite note poussiéreuse, mais conserve de la fraîcheur. Le sucre se fond, laissant la place à une petite salinité finale bienvenue. Un vin de vigneron « jusqu’au-boutiste », d’une qualité étonnante pour le millésime.

Layon Faye d’Anjou Les Noëls de Montbenault 1997

La robe est dorée, presque ambrée. Nez sur les abricots confits le zeste d’orange. Une grande douceur harmonieuse envahit la bouche. Fermer les yeux, s’abandonner, poser le crayon…Dont la mine revient en finale, comme pour rappeler le dégustateur-blogueur à ses devoirs. L’extase n’est pas loin!

Layon Faye d’Anjou Les Noëls de Montbenault 1996

Robe dorée. Une minéralité acidulée tapisse le palais, en même temps que des notes d’oranges et d’abricots confits. Bouche élégante et racée, longue, venant semer le trouble. Le 97 n’est-il pas le meilleur? Maintenant je ne sais plus! Avec Richard et Montbenault, c’est Noël tous les ans!

Grâce, Monsieur Leroy! Les papilles de vos sujets n’en peuvent plus de tant de douceurs! Votre croisade contre les excès sucriers, passés et à venir, de certains de vos collègues angevins trouve ici tout son sens. Quelle éclatante démonstration des possibilités de la région!

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Olif

P.S.: on pourra également (re)-lire à profit les émois d’Eric, ex-Evreux, à propose de la même dégustation. Désolé pour la latence, mais j’ai un tas de comptes-rendus en retard!

Commentaires

  • Alléchante galerie. J'aime la note de graphite en finale qui rappelle le dégustateur à ses devoirs. Au fait... rien à voir avec la Loire, mais avez vous, cher Olif, des nouvelles du prodigieux Mr Rijckaert, producteur du Maconnais qui fait aussi de beaux vins Jurassiens. On est sans nouvelles depuis deux ans.

  • Monsieur Rijckaert fait effectivement de beaux vins jurassiens, ... mais dans le Mâconnais! On ne le voit donc guère de ce côté-ci du Revermont! Enfin moi, je ne le vois pas beaucoup! Pour ainsi dire jamais, en fait. Le dernier Arbois En Paradis que j'ai eu l'occasion de goûter était un 99 (lire nonante-neuf, SVP!). Pour la petite histoire, pour s'approvisionner en vins de chez Rijckaert, il vaut mieux aller fouiner du côté de Gland (VD) que d'Arbois (F). A Martigny (VS), on n'en trouve pas beaucoup non plus. Mais on y sirote de jolies choses quand même, sur les traces d'un slurpissime blogueur.

    "Ah! Bon Dieu, Bon Dieu...!"

  • Si on ne trempe pas le panettone dans le café au petit déj', on pourrait peut-être oser l'accorder avc un Noël de Montbenault 2001 de Richard Leroy, en fait. Ou un vin de paille jurassien. Un liquoreux qui possède de l'acidité, dans tous les cas!
    Il a effectivement l'air très appétissant, ce Panettone d'été!

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