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A Gladiator in the kitchen

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« Ave Cesar! Morituri te salutant! »

La cuisine transformée en arène de cirque, voilà qui devient habituel en cette saison de transhumance des crustacés et coquillages.

Après avoir joué les Scissors (gladiateur qui tranche et qui taille!) avec une doublette de homards le week-end précédent, Olifus avait pour mission d’affronter une horde de Pecten maximus lourdement harnachées en provenance des lointaines contrées armoricaines. Ne reculant pas devant le nombre, le gladiateur devait faire preuve de dextérité pour en venir à bout, d’autant plus qu’elles jouissaient des faveurs d’une foule partisane en délire, la fourchette à la main,  scandant à tue-tête, comme dans un film américain: « Maximus! Maximus! Maximus! »

Délaissant son trident de rétiaire et son bouclier de mirmillon, armé d’un seul glaive parfaitement aiguisé, Olifus foula le carrelage de l’arène en sandales et d’un coup d’œil circulaire, prit conscience de l’importance de l’enjeu. Les premières coquilles avaient colonisé la table et l’encerclaient totalement! L’une d’entre elles, réprimant tant bien que mal un bâillement, déclencha sans le vouloir les hostilités. Prompt comme l’éclair, le glaive s’insinua dans son interstice et lui trancha la gorge, l‘ébarbant d‘un coup d‘un seul. Au lieu de réagir intelligemment, sept autres ne purent que l’imiter, comme le veut l’adage, et empruntèrent le même chemin.

« Rhhhaaaa! »

Pas un râle de blessé, mais un cri de guerre redoutable qui fit reculer d‘un pas les adversaires. Le goût du sang avait envahit le gladiateur qui porta son glaive à sa bouche, essuyant d’un revers de langue une lamelle nacrée arrachée à l’ennemi, s’appropriant ainsi sa force et prenant définitivement l’ascendant psychologique. Public sensible s’abstenir, ce qui explique par ailleurs l’absence de visuel pour cette scène particulièrement pénible.

Tchac! Zac! Flotch! Et re-Tchac! Des coups comme s’il en pleuvait et les Pecten s’entassaient au fur et à mesure  dans la fosse commune. Saint-Jacques, priez pour elles! Une fois toutes les coquilles terrassées, Olifus se redressa, transpirant, la pointe du glaive dirigée vers le sol, le regard tourné vers le ciel. La foule en délire scandait son nom, le pouce dressé en l’air!

« Olifus! Olifus! »

Chasseron_001 Le reste ne fut que routine culinaire. Juste poêlées dans un peu de beurre,Chasseron_006 en veillant à obtenir de la couleur, comme chez les meilleurs cuisiniers, et servies avec une roquette savoureuse. En accompagnement, un Sancerre 1997 de François Cotat. Une Grande Côte, qu’il a fallu monter de la cave, mais qui fut aisée à descendre. Un bonheur de vin, minéral, complexe et profond, long, révélant le meilleur du terroir de Sancerre, lorsque le cépage finit par passer au second plan.

Olifus, gladiateur des temps modernes

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Commentaires

  • Dites donc, Olifus, n'auriez-vous pas regardé la première saison de "Rome" après avoir fumé le rayon Ducros tout entier?
    Heureux de savoir que vous êtes aussi à l'aise au glaive qu'au tire-bouchon.

  • Qu'est-ce qui a bien pu te mettre dans un état pareil ?
    Entre-nous, ils ne cultiveraient pas un peu de coca dans les inter-rangs du côté de Sancerre ?

    Cordialement,
    Hamitan

  • Olifus , j'avais vu une interview de César après la bataille d'Alésia dans le Jura , reconnaissant le courage du gladiateur ce qui entrainera sa liberté avec une parcelle de vignes pour sa survie.
    Dès que je retrouverai la gravure du gladiateur en action je ferai parvenir une copie.

  • Diable, la Grande Cote sur les CSJ cuites selon les préceptes des meilleurs cuisiniers (c'est malin! ;-)), c'est forcément énorme. Je n'en ai plus en cave, mais il me reste du Clos de Beaujeu, de l'excellent Boulay dont je confonds toujours le prénom avec celui d'un autre Boulay qui fait le crottin à côté... ils s'appellent tous pareil dans ce coin...

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