Vertiges de prestige aux Jardins!
A la Sainte Odile, on met dans le mille! Et on sort les décorations de Noël aux Jardins de Saint-Vincent, pour la der de l'année. Une soirée en comité restreint volontaire, ce qui a nécessité une répetition générale quelques jours avant pour satisfaire le maximum de monde. Du beau monde, en compagnie du GJP* au grand complet, pour une soirée "No spit", c'eût été dommage!
Et c'est parti pour le grand frisson, à l'aveugle, comme de bien entendu!
Bollinger Grande Année 1997
A première vue, ça bulle! FInement et brièvement. Le nez est intense, riche, vineux, brioché, légèrement grillé, d'une grande élégance. Bouche pleine et chaleureuse, comportant paradoxalement beaucoup de fraîcheur et juste ce qu'il faut de peps et de vivacité. Finale minérale, saline (?) et légèrement acidulée. Equilibre superbe entre finesse, richesse et fraîcheur. Un beau et grand Champagne, c'est évident!
Bienvenue Batard Montrachet 1999, Domaine Ramonet
Nez empyreumatique et grillé, frais, discrètement mentholé, celui d'un noble Chardonnay
bourguignon de quelques années de bouteille. Fin et élégant, il développe un joli gras en attaque qui enveloppe et arrondit une minéralité affirmée. Longueur et raffinement qui perdurent dans une finale légèrement réglissée. Il ne manque qu'un homard!
Arbois Chardonnay 1976, Camille Loye
Le premier nez ne trompe personne! ça embaume le coin! Un vin d'ici, quoi! Bouche ronde et complexe, où l'on retrouve, pêle-mêle, du cacao, de la praline, des épices, des fruits secs, des raisins macérés au marc. Une grande douceur, sans véritable sucrosité, puisque le vin est évidemment sec, une longueur phénoménale, un équilibre en bouche somptueux. Chapeau bas, Monsieur Camille!
Volnay Taillepieds 1969, Domaine de Montille
Nez évolué mais encore tonique, animal, kirsché, sous-bois. Marqué par une attaque acide et
mordante, il s'assagit, s'arrondit, se cacaotise, se domestique à l'aération. Quel tonus et quelle fougue! Si de prime l'acidité dérange et agresse un peu, elle s'harmonise et se fond dans un baroud d'honneur final. Un 69 qui mérite d'être avalé respectueusement, d'autant qu'il semble arrivé au sommet de la côte.
Gewurtztraminer VT 1989, Victor Hertz
Aromatique très florale, pétale de rose, mêlée d'un fruité exotique type litchi. Gew? Bingo! Bouche légèrement sucrée en attaque, qui vire rapidement sèche pour terminer sur des notes d'amande amère, de benzène. Finale un peu pâteuse. Pas tout à fait sur la même longueur d'onde que Mr Hertz, finalement! Mais le vin ne démérite pas complètement pour ses 17 ans!
Inniskillin Vidal Icewine 2003
De la mangue comme si on venait d'en éplucher une! Et des fruits de la passion, très acidulés. Bouche à l'acidité superlative. C'est du vin fait avec du raisin, ça? Je pencherais presque pour un vin de fruits (pomme ou autre) dont le Seb a le secret. Très fruité, équilibre demi-sec balayé par une grande acidité, il s'agit bien là d'un vin spectaculaire qui force le respect malgré son instabilité.
Banyuls 1970, Domaine du Mas Blanc
Robe tuilée, orangée. Nez sur le café, l'orange confite, attaque arrondie par l'alcool puis le vin finit
très long et très sec, avec un peu d'amertume façon zan, profonde, méditative. Ils sont où les Corona?
Merci, Monsieur Saint-Vernier, de nous avoir ainsi exhibé quelques-unes de vos reliques et d'avoir voulu rendre hommage, à travers certaines d'entre elles, à feu Monsieur André Jeunet. On reviendra quand vous voulez!
Olif
P.S.: Je ne voudrais dénoncer personne, mais pendant ce temps, certains se sont tapés la Reine, cet excellent Côtes du Jura 2004 d'Alain Labet, qui a servi à enviner les verres et les carafes, voire plus si affinités. La bouteille fut vidée avant la fin de l'office!
* GJP: Grand Jury Pontissalien, secte d’adorateurs de Bacchus, basée sur les hauts plateaux du Doubs et qui n'a de jury que le nom!
Commentaires
le thème "no spit" et la tradition jurassienne "bouteille non ouillée" ont été respectés pour "la Reine"!
Une impression de "jeunesse " pour le Camille Loye.
Une excellente soirée en tout cas .
Oui, Estèbe! Un 69 "global orgasmique", en avance d'une semaine, mais qui a néanmoins été à l'origine d'1 mn de paix totale dans le monde, les membres d'Al-Quaïda ayant tous choisi ce moment-là pour se rendre aux toilettes simultanément!
Je dois dire que le 69 d'Hubert titille l'imagination.