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  • Melting pot terroiriste sud-ouestiste

    Un concours de circonstances! De passage chez mon primeur habituel, l'excellent Marcel Drezet de Pontarlier, je tombe sur son fils Laurent en train d'accrocher une corde de piments d'Espelette au magasin. Approvisionnement rituel chez eux, à cette période de l'année, de même que l'ail rose de Lautrec, l'oignon doux des Cévennes et le jambon de Bayonne. Si l'on rajoute quelques tomates de Guérande (et de la fleur de sel), voilà de quoi improviser pour le dimanche midi une petite piperade des familles! Une recette simple (c'est moi qui étais aux fourneaux!) et goûtue, pour un petit flash-back sur des vacances familiales passées, quand l'Irouléguy nous colla quelque peu aux basques!

    La recette, c'est celle (à peine personnalisée) de Laurent, l'épicurien belge, qui doit forcémentPiprade_003 arborer de fières basquettes aux pieds. J'y ai juste rajouté l'ail rose, enlevé le sucre et mis les tranches de Bayonne à blondir sur la piperade en fin de cuisson.

    Piprade_002 Et avec tout ça, un Irouléguy Omenaldi 2000 de la Coopérative des Vignerons Basques, à Saint-Etienne de Baïgorry. Une cuvée haut de gamme, dont le boisé se fond bien actuellement. Quelques notes de poivron mûr, une charpente solide, et un accord régional réussi avec cette piperade maison plutôt relevée, je n'ai pas été avare en piments d'Espelette dans la préparation!

    Olif

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette .

  • Vue de ma fenêtre...

    Anne, de Papilles et Pupilles, a envie d'élargir son horizon en souhaitant découvrir celui des autres. Depuis la fenêtre de leur cuisine, de leur salle à manger, de leur salon. Alors, par jeu, vue de la fenêtre de ma bibliothèque par la fenêtre de votre navigateur:

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    Du vert, un verre, du Serre (de Condorcet). C'est quand même pas de chance que cette bouteille soit passée par là juste au moment où je prenais la vue de ma fenêtre en photo!

    Olif

  • La minute nécessaire de Monsieur Cyclo-Reppert

    Le titre est presque authentique, je le précise à l’intention des éventuels acnéiques juvéniles à la recherche de vélos d’occasion qui s’égareraient ici sans l’autorisation de leurs parents. A l’époque, le pot belge existait tout juste, EPO signifiait « Engagez-vous au Parti Ouvrier » et le sieur Desprosges arborait un fier sourire, une grosse fleur rouge à la boutonnière et un  joli nœud papillon, rouge également, au cou, j’ai bien dit au cou, lorsqu‘il apparaissait tous les soirs sur les coups de 20 heures, sur la troisième chaîne et sous les traits de l‘ineffable Monsieur Cyclopède, le trublion pince sans rire qui partageait la France d‘alors en deux: les imbéciles qui aimaient et les cons qui n‘aimaient pas, quelque chose dans le genre! Pouf pouf!

    Pierre Desproges, bouffé par un tourteau dans la fleur de l’âge (le sien, d’âge, pas celui du crabe!), restera à jamais comme le poil à gratter de ce temps-là, le piment scénique, livresque, radiophonique (c'est le printemps!) et télévisuel du début des années 80. J’y étais, moi, j’ai tout vu et tout entendu! Ou presque! Et puis, j’ai tout lu! J’ai même versé une larme le jour où le crabe l’a pincé si fort qu’il s’est définitivement tu, le bougre! Il s’est tu mais son humour tue toujours, faisant encore mouche à tous les coups!

    Sachons lui rendre hommage, en recyclant sa prose acerbe! Epoustouflons donc maints œnologues, et même un certain nombre d’amateurs avertis.

    « Epoustouflons maints oenologues »

    « Afin d’éblouir un maximum d’imbéciles et de séduire un maximum de dindes lors d’un dîner bourgeois, il est très important de savoir reconnaître un grand vin, au premier coup de langue, voire même au premier coup d’œil!
    On cite même le cas d’un éminent œnologue qui savait identifier un grand cru au bruit du vin coulant dans le verre.
    Mais dans un premier temps, restons modeste, et contentons-nous aujourd’hui d’apprendre à reconnaître un simple Châteauneuf du Pape.
    Regardez bien! »

    Je ne vous divulguerai pas la suite, car elle est un poil faiblarde, et surtout très télévisuelle. Sauf si vous insistez, évidemment. Non, non! N’insistez pas!  Bon…

    « La robe du Châteauneuf est rouge et celle du Pape est blanche!

    Etonnant, non? »*

    Photo Une célèbre ponctuation qui est aussi le cri de guerre d’Eric Reppert, le caviste étonnant,  époustoufleur de maints œnologues itou, qui propose une sélection exclusive de vins à l’écart des sentiers battus et rebattus par les buveurs d‘étiquettes, des vins élaborés avec conviction et amour par des vignerons marginaux et sincères. Comme Claude Courtois, en Sologne, éternel rebelle dont il a suivi les vendanges dernièrement. Et Cyril Alonso, le négociant pur raisin de L’Ancestra. Et Nils de la Cour, un ingénieur chimiste danois qui ne joue pas à l'apprenti sorcier lorsqu’il pense que l’on peut faire des grands vins blancs dans l’arrière-pays drômois. Il a bien raison, et c’est même pitié que ça ne se sache pas davantage! Le Serre de Condorcet, un domaine avec lequel il faudrait pouvoir compter, injustement méconnu! Heureusement qu’Eric est là pour nous faire découvrir de tels bijoux! La preuve en quelques coups de clapet puis de clavier:

    Marsanne 1996, Domaine Le Serre de Condorcet, Vin de pays de la Drôme
    Premier nez très marqué sur l’eau de vie de framboise, joliment aromatique, puis apparaissent Poetaraisse_029quelques notes de muscade et de miel, légèrement caramélisées. La bouche est d’une grande netteté, à l’équilibre serein, élégant. Du gras, de la tension, des arômes soutenus, un alcool bien présent mais juste ce qu’il faut, bien fondu dans l’ensemble. C’est bon comme un Grain d’Or de Marie-Thérèse Chappaz, la Valaisanne. Un sacré compliment, en fait!

    Roussanne 1998 ,Domaine Le Serre de Condorcet, Vin de pays de la Drôme
    La robe est franchement dorée, évoquant une grande maturité de fruit. Le nez est fin et élégant,Condorcet_002 sur les fruits jaunes (mirabelle, abricot), associé à des notes de frangipane et à une franche minéralité type silex. Pas une once de lourdeur dans ce vin tendu et riche à la fois, soutenu par une belle minéralité, frais en bouche comme au nez, d’une grande précision dans la définition. Une bouteille d’exception!

    Langouette_001 Mâcon 2005, L’Ancestra
    La robe est soutenue, grenat sombre. Le nez est franc, sur les petits fruits rouges. Très concentrée, charnue, la bouche est complètement craquante et se laisse emplir avec bonheur par une fraîcheur et une acidité gourmandes. Le type même du vin que l’on a envie de boire à grandes lampées et à partager avec les copains.

    Régnié 2002, Unique Barrique, L’Ancestra
    Le premier nez exprime un côté sauvage, fougueux, réduit, qui s’atténue à l’aération. La boucheCondorcet_003 est charnue, croquante, avec une pointe d’acidité volatile qui rend le vin très digeste. 200 bouteilles de ce vin ont été produites à partir de cette unique barrique. Il y en a désormais une de moins!

    Etonnant, non?

    Olif

    * Extrait de La Minute nécessaire de Monsieur Cyclopède, par Pierre Desproges, Editions du Seuil

  • En long, en large et en Val de Travers

    Amis Poètes, amies Poëta-Raisse, bonsoir!

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    Délaissant pour un temps les cascades extatiques jurassiennes, j'ai profité de cette fin d'été pour519146 pivoter à l'Est (au son de Celyane, un excellent groupe de pop rock couleur locale, à faire découvrir et ne pas écouter en suisse), et filer tout droit dans le Val de Travers. Et comme je suis quelqu'un d'entier, je n'ai pas fait les choses à mo'tié, même si j'ai presque un peu honte sur ce coup-là! L'accent simili suisse n'excuse pas tout!

    Bienvenue à Môtiers, donc, Val de Travers, Schtroumpfédération Helvétique. Le Pays des petites fées vertes, de la retraite de Jean-Jacques Rousseau, de l'Absinthe, des gorges de l'Areuse et de celles de Poëta-Raisse.

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    Suivons donc la Fée verte pour une balade pittoresque le long du sentier, incluant un fort dénivelé. Une petite bonne femme que je ne réussirai pas à apercevoir, pas plus que ses cousins les Schtroumpfs, qui semblent disposer dans les gorges de fort jolies résidences secondaires et de villages de vacances cossus. Pas vu la queue d'un, ni le chapeau de l'autre, d'ailleurs! Il faut dire que l'heure de la rentrée a déjà sonné depuis quelques jours!

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    Les HLM de lutins bleus n'étant pas vraiment comestibles, pas grand chose à se mettre sous la dent du côté des amygdales, si ce n'est quelque reliquat de pieds de Schtroumpfs, Lépista nuda pour les intimes. Mais je n'étais pas venu spécialement pour la cueillette des champignons non plus! Alors...!

    Raclons vite le fond de la gorge, non pas au pas de course, la roche étant par endroits glissante, mais laissons nous griser par la magie de ce lieu, le bruissement de ses chutes... et le grondement du tonnerre dans le lointain.

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    Et comme dans ce blog, tout finit par des canons, faisons donc sauter au retour, sans faire lePoetaraisse_002 mariole, le bouchon de cette Mariole, un fort sympathique vin de Pays d'Oc du domaine du Grand Lauze, millésime 2004. Dominante carignan, complété par syrah, grenache et marselan, ça glisse tout seul au fond de la gorge. Pas une grande complexité, mais un vin-plaisir d'une agréable souplesse. Au catalogue des vins étonnants, même si cette cuvée ne recèle aucune véritable surprise.

    Olif

  • La première Symphonie du GJP, orchestrée par Jean-Paul Jeunet

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    Le GJP* chez JPJ, pour un repas de gala, minutieusement préparé avec la complicité de Saint-Vernier, patron des vignerons arboisiens mais également éminent sommelier de la maison. On est venu voir Jean-Paul, mais on n'était pas là pour jeûner! Allez zou! Le grand jeu! Menu dégustation et carte blanche au sommelier. A l'aveugle pour les vins, tous carafés au préalable. L'eau m'en revient à la bouche! Je ne vais pas la faire à la Patrick Chazallet, mais voilà le menu, en images, légèrement commenté.

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    Le GJP chez JPJ
    Vidéo envoyée par olif

    Tout a commencé au petit salon, pour une petite mise en bouche apéritive.

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    Dans la petite assiette, il manque un cromesqui à l'escargot, une petite boule dure à l'extérieur, liquide à l'intérieur, à engloutir en une bouchée, sous peine de tâcher la chemise. Pas eu le temps de prendre la photo avant qu'il ne passe derrière la cravate! La Cuvée William Deutz rosé 1985 avait une robe dorée et une bulle d'une finesse exceptionnelle. On est tous partis sur un grand Champagne dans un millésime déjà ancien, mais pas un Rosé, ni une aussi vieille bouteille.

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    Le travail sur les textures et les saveurs du pressé de rouget est assez exceptionnel, et l'accord avec le Condrieu 2004 d'André Perret pas mal du tout! Un vin que l'on a situé en Rhône sans difficulté, mais on n'a pas reconnu le viognier! Beaucoup de minéralité et de fraîcheur, sans l'aromatique caractéristique.

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    Le Carpaccio de homard est tout simplement sublime et admirablement bien présenté. Le Morey Saint- Denis 1997 du domaine Ponsot possède beaucoup d'acidité et de la droiture qui soutient bien le plat.

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    et Gjp_chez_jpj_018 .

    Hésitant sur l'accord avec la truffe, Saint-Vernier nous a proposé un blanc et un rouge. Des fonds de cave, sans étiquette pour l'une d'entre elles, mais des vins pour privilégiés! Une fois de plus, le plat est magistral. Les arômes de truffe sont magnifiés par l'Arbois-Pupillin Ploussard 1995 de Pierre Overnoy, un vin qui demande un peu d'aération pour se révéler pleinement. L'accord avec le Vaquer 1985, un vin du Roussillon, 100% Macabeu, est également plaisant, mais plus controversé. Parce que certains sont déroutés par la richesse et l'opulence de ce vin original. J'aime plutôt bien!

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    Avec le homaard, on n'a pas eu le Bataard, avec la sole, si! 1969, de chez Auguste Morey! Un nez fantastique de crême aux oeufs qui nous a fait penser à un vieil Arbois de Camille Loye! Joli compliment, ma foi! Certains lui reprochent un léger manque de longueur, eu égard à son rang! Mais ça fonctionne super bien avec la sole et le beurre crémeux aux morilles. Un must!

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    Trou franc-comtois! Rafraîchissant! Le sorbet au vin jaune glisse tout seul. J'avoue ne pas avoir trop perçu les épices!

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    THE grand classique de la maison, la poulette au vin jaune, façon Jean-Paul Jeunet! A tomber! Surtout avec un Jaune de Jacques Puffeney 1986, cuvée de l'éclipse (mise en bouteilles le jour de l'éclipse totale de soleil en 1999). 13 ans de voile pour une densité et une profondeur hors du commun!

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    Craignant l'overdose de blancs, Stéphane nous a glissé un rouge avec l'excellent plateau de fromages: Patrimonio 2003, Grotte di Sole, Antoine Arena. Un peu tannique et asséchant. Un léger ton en dessous du reste, en fait! Mais bon! Pas non plus facile de passer derrière un Jaune du Puf!

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    Un autre must de la maison, les fameuses Variations autour de la  morille. Un dessert audacieux! De l'audace, toujours de l'Audace! Le Poulsard 2004 passerillé sur paille de Stéphane Tissot joue sur du velours! Un final en apothéose!

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    Pour ceux qui avaient encore une petite place, quelques mignardises avec le café!

    Après tout ça, l'estomac était bien calé!

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    Une petite promenade digestive nocturne nous a conduit jusqu'aux Jardins de Saint-Vincent pour un after en compagnie d'un bluffant Don PX 1972 de Toro Albala (qui serait "ante 1972", je ne suis pas bien sûr d'avoir compris les explications du Seb!) et d'un Havane Hoyo de Monterrey petit module, histoire de s'achever gentiment. Avant un bon gros dodo. Sur place!

    Le GJP* est venu, a vu, a mangeu, a bu et a vaincu! Avé!

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    Olif


    * GJP: Grand Jury Pontissalien, secte d’adorateurs de Bacchus, basée sur les hauts plateaux du Doubs et qui n'a de jury que le nom!