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  • Elle est là...!

    Le point commun entre le crétin jurassien en villégiature océanique estivale et le même, en résidence montagnarde à l'approche de l'hiver, c'est l'attente. Et la patience. Et l'enthousiasme. Lorsqu'il se plante, contemplatif, sur un rocher et, soucieux, scrute l'horizon, immobile, tel un guetteur Sioux, et que, soudain, son oeil s'allume, ses cordes vocales s'ébranlent et qu'il se met à crier: "Elle est là...!", tout l'entourage s'écrie :"Qui ça?". "Ben la marée, tiens!". Haute. Et il faut le voir se ruer sur la plage, se jeter dans les vagues, se rouler dans le sable et se coiffer la tête de feuilles de salade poussées par les flots. Joie simple pour esprit simple, heureux de vivre quotidiennement un événement naturel anodin mais pourtant important!

    Chez lui, à la (petite) montagne, à l'approche de décembre, soucieux, il scrute le ciel, puis le thermomètre,  tous les soirs avant de s'endormir. Mais le matin, lorsqu'il ouvre ses volets, qu'il se frotte les yeux, ébroue ses cordes vocales et se met à crier: "Elle est là...!", tout l'entourage s'écrie: "Qui ça?". "Ben, la neige, tiens!". Il faut le voir se ruer dans le jardin, ses pantoufles encore aux pieds, se rouler dans la neige, en lancer de grandes brassées en l'air, qui blanchissent ses cheveux en retombant. Joie simple pour esprit simple, heureux de vivre annuellement un événement naturel anodin mais pourtant important.

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    Bon, tout ça pour dire qu'elle est là, la neige...! Une poudrée à 800 mètres, jusqu'à 20 cm sur les sommets, aléatoire, parce que tombée sur un sol même pas gelé. Difficilement pratiquable lattes aux pieds (quoique..., j'en connais qui ont essayé!). Je crois bien que je vais ouvrir une bouteille de blanc du Jura pour fêter l'événement ce soir!


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  • La Tournelle, bar à vins, bistrot, cave, domaine...

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    Après le succès de son Bistrot d'été, en bordure de Cuisance, Pascal Clairet n'a pas hésité bien longtemps avant d'ouvrir la version Hiver, dans son caveau de dégustation du Domaine de la Tournelle. Quelques coups de marteau et de tournevis à donner, et tout sera prêt pour recevoir les premiers clients. Même formule, avec des vins au verre, ceux du domaine mais pas seulement, et quelques bricoles à grignoter.

    Pour découvrir une grande partie des vins du domaine, nous descendrons quelques marches pour déguster à la cave, au milieu des fûts, dans la fraîcheur d'un endroit pourtant chaleureux.

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    L'Uva Arbosiana 2005
    Ploussard en macération carbonique pour la soif! Nez fruité, craquant, bouche tonique, sans que le gaz ne marque trop. Un vin de comptoir que l'on peut garder quand même quelques années.

    Arbois Trousseau des Corvées 2004
    Vendangé fin octobre, ce Trousseau a été cuvé peu de temps pour préserver le fruit et la fraîcheur. Simple et droit, minéral, respectant bien le fruit, on peut tout juste lui reprocher un manque de longueur.

    Arbois Trousseau des Corvées 2005
    Belle couleur, soutenue et brillante. Si le premier est un peu réduit, cela s'estompe vite, et la bouche possède un fruité incomparable, avec de la rondeur et des tanins très fins. La finesse, credo de Pascal, avec des rendements très faibles.

    Chardonnay Les Corvées sous Curon 2006
    En cours de fermentation, il délivre un fruité primaire intense, une quintessence de poire William qui promet beaucoup.

    Chardonnay Terre de gryphées 2002
    Nez très ouvert, intense, encaustique, agrumes bien mûrs, associé à une grande minéralité argileuse. Bouche large et longue, finale salivante et acidulée. Superbe!

    Chardonnay Corvées sous Curon 2003
    Nez mûr et riche, sur la peau d'orange. Droit dans ses bottes en bouche, son acidité naturelle est bien présente, manquant peut-être un peu de fondu à l'heure actuelle. Petite amertume finale qui rappelle l'écorce d'orange du premier nez.

    Chardonnay Terre de gryphées 2003
    Premier nez anisé, fenouil, bouche soyeuse et onctueuse, avec du gras et de l'acidité, plutôt bien fondue dans la masse. La mise est récente, le vin mérite encore un peu de temps pour bien se mettre en place.

    Fleur de Savagnin 2004
    Premier nez suicidaire qui sent l'autolyse à mort! Une fois les dessous de bras bien aérés, on retrouve une belle expression de savagnin ouillé, mûr, récolté à 12,5° potentiels, ce qui est plutôt très bien dans le millésime 2004. Belle structure et équilibre en bouche très plaisant. A carafer ou à attendre, pour découvrir un pied de reine sous des sabots tout crottés!

    Fleur de Savagnin 2003
    Nez riche et puissant, caramélisé. La bouche possède une acidité naturelle presque tranchante, pure et droite. Voilà un savagnin qui n'a pas souffert de la canicule, possédant une belle fraîcheur malgré sa richesse de constitution.

    Arbois Solstice 2004
    Une vendange tardive de savagnin, parfaitement sèche, magnifique de pureté, apte à amadouer bien des grands loups helvètes. A boire en bonne compagnie, à toute heure du jour et de la nuit, sur les recommandations du petit chaperon rouge.

    Arbois Solstice 2003
    16,6°! Celui-ci a un peu cuit pendant la canicule! Premier nez légèrement oxydatif, sur l'écale de noix, malgré l'ouillage. Embouteillé avant le 2004, puis débouteillé en raison d'une reprise de fermentation et des bouchons qui sautaient tout seuls (il n'avait pas réussi à finir tous ses sucres!), il est dans une phase curieuse où il n'arrive pas véritablement à choisir son camp. Note miellée et sucrée en finale, comme on peut retrouver sur les savagnins de voile.

    Savagnin de voile 2002
    Nez oxydatif très fin sur les épices douces. De la rondeur, à peine chaleureuse en milieu de bouche, qui s'estompe et se perd dans une longue et jolie finale.

    Vin jaune 1999
    Nez un peu fermé, mais déjà très élégant, dans la finesse, sur des notes maltées. Bouche dense et profonde, méditative, longue finale acidulée. Très beau, un jaune comme je les aime!

    Vin de Paille 2002
    Robe cuivrée. Superbe nez sur les fruits secs et les raisins de Corinthe. Bouche riche et onctueuse sans perception trop marquée du sucre, arrondie par l'alcool, à l'équilibre subtil et aérien. Très beau!

    Vin de Paille 2005
    Prélevé à la bonbonne, il possède déjà une robe ambrée. Encore très peu alcoolisé, il est gourmand et fruité, avec une acidité et un équilibre déjà remarquables.

    Envie d'un verre de vin? De plusieurs? Suivant vos disponibilités et votre soif de découverte, le Bistrot ou le caveau de Pascal Clairet sont grand ouvert, sur la Petite Place d'Arbois!

    Olif

  • Port-Titi, Foulque Macroule et Fleur de savagnin 2001

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    Chronique estivo-hivernale 2006

    Mardi 5 décembre 2006. Le soleil hivernal rasant réchauffe encore les vieux montagnons haut-doubiens arthritiques. Les lilas bourgeonnent pour la deuxième fois de l'année. 15,5° Celsius au thermomètre, même pas rectal. L'été n'en finit plus de ne pas finir, l'hiver n'arrive pas à arriver. Quant à l'automne, il a jeté l'éponge depuis plusieurs années, renonçant à assurer le moindre entracte.

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    Direction Port-Titi, sur le Lac Saint-Point. C'est au début du XXème siècle que fut créé ce petit hameau au bord de l'eau constitué de cabanes de pêcheurs montées sur pilotis, permettant de tendre une gaule les pieds au sec tout en sirotant une petite absinthe de Pontarlier, pas encore prohibée. Le surnommé Titi fut le premier à en avoir l'idée, on baptisa le petit port de pêche de son nom. Ouf de soulagement! Grosminet n'avait pas encore été recruté par la Warner et personne n'avait osé appeler le sus-nommé Toto! On l'a échappé belle! Lieu de villégiature dominicale, Port-Titi fut le théâtre de joutes nautiques, de concours de pêche, d'illuminations, de feux d'artifice qui connurent un grand succès dans les années folles. Il ne reste que la beauté encore sauvage et intemporelle de l'endroit, malgré quelques querelles d'ordre administratif opposant les Port-Titiens et les Tiercelets, habitants du village des Grangettes, dont dépend le hameau.

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    Le lac se couvre de reflets argentés. La quiétude qui règne ici est à peine troublée par le klaxon de l'improbable rejeton d'Anaik et Brad qui fait trempette dans l'eau tout juste à peine froide. Foulque est son prénom, Macroule est son nom, et lorsqu'on le confit, c'est pas gras! Pensez, une pauvre petite poule d'eau!

    Mercredi 6 décembre 2006. Il neige à gros flocons! Plus 15°C en moins! On se les gèlerait presque! Il n'y a plus que le Savagnin qui reste en fleur!

    Savagnin_003Côtes du Jura Fleur de Savagnin 2001, Domaine Labet

    La robe est dorée comme au plus fort de l'été. Le nez est tout bonnement magnifique, complexe, à tendance discrètement oxydative par la puissance de ses arômes, ce qui est en faveur d'une grande maturité deSavagnin_001 raisin. Agrumes, miel, fruits confits, cire, encaustique, mais pas du tout noix ou pomme verte. C'est bien d'une fleur de savagnin dont il s'agit ici, c'est-à-dire d'une cuvée ouillée. Une vraie jeune fille en fleur, ce vin, tout comme la ch'tite miss qui a fait le service.

    Puissant, mais la grande acidité l'emporte, l'emmène très loin, et dompte sans aucun problème le Curry de veau à la mauricienne bien relevé, servi avec rougaille corsée. Un Curry de Foulque Macroule aurait pu également faire l'affaire.

    Vous souhaitez de l'exotisme? Jura, évidemment!

    Olif


    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette .

  • L'Ami Jean, un très bon copain dans le VIIème!

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    Nom: Jego, prénom: Stéphane. Plus connu dans le VIIème sous le nom de L'Ami Jean. Situé 27 rue Malar, à deux pas de l'affriolante cuisine du voisin Thierry Vérola (L'affriolé, au 17), L'Ami Jean est un excellent copain, même s'il s'appelle désormais Stéphane, comme on l'a vu plus haut. Issu de l'écurie Camdeborde, l'ancien chef de la célèbre Régalade, Stéphane Jego cuisine tendance bistro pour mieux flirter avec le gastro, ce qui donne, évidemment, un ... "Bistronomique"! A l'inspiration basco-béarno-bretonnante. Bretagne, pour les origines lorientaises du chef, Sud-Ouest pour celles du bistrot, ancien repaire à troisième mi-temps que fréquentait Roger Couderc, et où les jambons de Bayonne pendus au plafond cotoient les cordes de piment d'Espelette. Irouléguy et Jurançon sont bien représentés sur la carte des vins, mais si l'on en a l'occasion, on se tapera un petit galichet: le Bourgueil 2004 Les Galichets de Catherine & Pierre Breton est une petite merveille de fruits soyeux et concentrés, parfaitement mûrs. Parfait en accompagnement d'un peu de moelle grillée sur effilochée de gibier à poil et à plumes et d'une langue de veau façon grand-mère, mais façon aussi Ami Jean, avec plein de bons légumes qu'on n'a pas oublié de mettre dedans.

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    L'Ami Jean fut, avec L'Epi Dupin, qui aura droit aussi à un petit billet, je pense, la révélation "bistronomique" de ce séjour parisien. Tout comme Les Galichets du domaine Breton fut le Top du Bourgueil 2004. Même s'ils n'ont pas démérité, La Coudraye 2004 de Yannick Amirault et le Bourgueil de Pontonnier-Caslot, n'ont pas suscité le même engouement.

    Bistronomiquement vôtre,

    Olif