Les aventures culinaires de Sancho Plancha
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Il avait plus d'un tour dans sa Manche, le fidèle écuyer de Don Quichochote, noble chevalier un peu peureux, qui s'arrangeait toujours pour combattre les moulins à vent lorsque l'anticyclone des Açores roulait des biscotos, réservant les jours de mistral force 4 à la sieste et/ou à la méditation transcendantale, ce qui n'a finalement rien de transcendant. Et si l'histoire a retenu plus volontiers son nom au lieu de celui du p(eu)reux chevalier, c'est que les aspirations de Sancho Plancha étaient très terre à terre, plus portées sur les gargouillis de son estomac que sur le bruissement des éoliennes édéeffiennes.
Un jour, alors que la faim lui taraudait le ventre, il se mit en chasse d'un quelconque gibier à s'empiffrer, tandis que son Maître réfléchissait à la manière de terrasser un rusé et fort récalcitrant ventilateur de salon. Chasseur avisé, Sancho ne mit pas longtemps avant de dénicher un steak Ch...l XL au supermarché du coin. Mais voilà, le steak cru, c'est bon pour les Tartares. Pas pour les Ibères, surtout quand ils sont rudes. Il entreprit donc de couper du bois à la machette et de faire un bon feu.* Seulement voilà aussi, comment faire cuire un morceau de barbaque sur ce feu sans se brûler les mimines? Il avait beau se creuser la cervelle**, notre bon Sancho ne trouvait pas de solution satisfaisante. Allait-il être contraint de cuire son steak à la manière des Huns, en s'asseyant dessus? Ou alors de s'asseoir également dessus, direction le M..Do du coin en désespoir de cause? De dépit et d'une main, il jeta à terre son bouclier en fonte émaillée. De rage et de l'autre main, il envoya balader son Ch...l XL. La vie est parfois bien faite. Le bouclier alla se positionner au dessus du feu et, instinctivement, le steak atterrit sur cette planche de salut. Pendant ce temps, Sancho faisait du boudin dans son coin et ne se rendait compte de rien. Lorsqu'une appétante odeur de viande grillée lui parvint aux narines, il se retourna et réalisa alors qu'il venait, mine de rien, d'inventer la première planche de cuisson en fonte émaillée. Il ferma les yeux et remercia à la fois le ciel et son Maître, homme soucieux de la qualité des équipements de ses employés, parce qu'un bouclier en plexiglas, ça ne l'aurait peut-être pas fait pareil. Une fois sa viande engloutie, il se précipita dans le premier bureau d'enregistrement venu et déposa illico le brevet de l'invention qui allait garder son nom : la Plancha! Par la suite, il vécut heureux et eut beaucoup d'enfants. Pas avec Don Quichochote, par contre, ce dernier ayant livré un ultime combat, fatal celui-là, face à un hélicoptère de la Policia y de la Guardia Civil. Toute une vie qui part en tranches...
Voilà une histoire vraie comme on aimerait en inventer plus souvent! Et, surtout, tout ça pour dire que j'ai investi et que je vais me plonger à fond cet été dans les aventures culinaires de Sancho Plancha. Pas moins de trois heures pour monter le chariot (livré en pièces détachées) et raccorder le gaz à la planche, mais ça valait le coup! Maintenant, ça fonctionne!
Première victime, histoire de tester la machine, un célèbre coin-coin, dont les deux magrets ont été saisis juste comme il faut dans leurs sucs. Un régal! Tout juste à déplorer quelques éclaboussures sur le plancher de la terrasse, je vais essayer de mieux contrôler la fougue de mon feu la prochaine fois. Et pour accompagner Donald, quelques petites patates de Noirmoutier et un Chambertin Clos de Bèze 2000 du domaine Groffier. Un grand vin dense et volumineux, au grain très fin, parfaitement à point. On ne s'embête pas, en compagnie de Sancho. Ben non!
Sacré Sancho, va!
Olif
*On notera au passage que le classique et célèbre proverbe, bûcheron autant qu'indien, se vérifie également ici, une fois de plus.
**Voilà bien une expression inappropriée, parce que plus on creuse dans une cervelle, moins il y en a, de la cervelle! Meunière ou pas.
Commentaires
excellent!
Encore un fin gastronome de la langue que je rajoutes dans mes favorires!
3 heures de montage,ça incite à la réflexion!!!
Il ne nous reste plus qu'à avoir l'avis de l'intéressé, bref ce que Sancho pensa.
Daniel
3 heures, j'exagère à peine, Daniel! En fait, ce n'est pas hyper compliqué, juste fastidieux lorsque l'on n'est pas très bricoleur! Et trouver du gaz en bouteilles, ainsi qu'un tuyau de raccordement (non fourni) le samedi après-midi aux heures de pointe en grande surface, ça prend un peu de temps! A part ça, j'en suis super content, de ma Plancha! Je vais travailler un max sur la cuisson!
Olif, qui a le sang chaud, pencha... vers la fable historico-culinaire. Oui, très cher, à votre âge, il est temps d'apprendre à dompter la fougue de votre feu.
C'est cela oui... c'est cela...
Et.. euh.. dis moi un truc ?
Juste avant d'écrire ça là, juste avant, tu as bu quoi ? ;-O