REVEVIN 2007 : Off gourmand
Grande première pour ces Rencontres vendéennes, un apéritif dînatoire, préliminaire à la dégustation soupatoire.
Autour d’une petite horloge de pâtes persillées, les organisateurs ont sélectionné un certain nombre de cuvées moelleuses ou liquoreuses, qu’il fallait goûter et tester avec les différents fromages. Exercice quasi impossible à réaliser de façon exhaustive, surtout si l’on souhaitait ne pas se prendre trop la tête et prendre le temps de discuter avec son voisin de tablée. Pour pimenter la chose, deux cuvées sèches et oxydatives se sont retrouvées mêlées au casting de manière improbable, dans l’espoir de quelque pâte sèche pressurée, mais en vain.
Tout cela bien entendu à l’aveugle, sauf les fromages.
En préambule, la petite horloge fromagère préparée pas Pascal Beillevert était composée, à midi d’un Gorgonzola, à 2 heures d’une Fourme d’Ambert, à 4 heures d’un Stilton, à 6 heures d’un Bleu de Gex, à 8 heures d’un Bleu du Bocage et à 10 heures d’un Roquefort.
Le Roc des Anges, Macabeu passerillé 2005, Marjorie Gallet***
Robe jaune claire, nez fin, salin . En bouche, sensation sucrée-salée, sur un équilibre demi-sec porté par une belle acidité. Belle longueur pour un vin agréable, tout en finesse.
Coteaux de l’Aubance 2002 Les 3 demoiselles, domaine Richoud***
Nez d’abord iodé, évoluant sur le coing, avec une pointe saline. Bouche grasse, onctueuse et riche, laissant poindre la minéralité. Pas mal !
Bonnezeaux 2002, Domaine des Grandes Vignes****
Le nez fait très « chenin », alliance du fruit et du minéral. Belle et longue acidité en bouche pour un vin empreint d’une certaine pureté et de beaucoup d’élégance.
Coteaux du Layon 2001, Château de Fesles**(*)
La robe dore légèrement. Le nez révèle une pointe iodée. La liqueur est riche, avec un certain degré d’onctuosité mais de l’amertume en finale. Un peu dissocié à ce stade, manquant d’harmonie.
Coteaux du Layon 2001, Les Noëls de Montbenault, Richard Leroy****
Robe jaune dorée, nez citronné et confit avec une touche minérale. Riche, sans être pâteux, du fait d’une grande acidité. Une liqueur imposante. Un très beau vin.
Johannisberg flétri 2000, Gérald Besse, Valais*****
Robe dorée. Nez sur l’olive verte, l’écorce de citron confit, le cédrat. Bouche riche et grasse, soutenue par une acidité remarquable. Un superbe équilibre qui m’évoque irrésistiblement le Valais. Bingo ! Je pensais à une marsanne, c’est un johannis ! Mais c’est en tout cas un excellent vin !
L’Alternative 1998, Domaine Julien Meyer, Alsace****
Robe ambrée. Nez caramélisé, sur un versant nettement oxydatif. Bouche possédant un équilibre affirmé, goûtant très sec, sans aucune sucrosité. Déroutant au milieu de ces liquoreux, mais il ne s’en laisse néanmoins pas conter ! Un assemblage de Sylvaner et de pinot gris élevé sans ouillage, à la manière d’un vin jaune, à des années lumière des canons de l’Alsace traditionnelle.
Anjou 1997, Domaine de Juchepie, La Quintessence*****
Robe dorée foncée, brunissant même légèrement. Le nez est frais, sur des notes mentholées. La bouche n’est pas trop riche, droite et nette, bien définie, bâtie sur un équilibre frais et aérien. J’aime beaucoup.
Coteaux du Layon SGN 1997, Philippe Delesvaux*****
Un vin riche et onctueux, gras, confit et minéral, parfaitement équilibré. Une très grande bouteille, l’une des plus belle de cette dégustation.
Soleil de Chine, Thierry Michon, Fiefs vendéens
Un vin non notable et non appréciable en ce qui me concerne. Problème de bouteille ?
Arbois vin jaune 1999, Michel Gahier*****
Goûter un Jaune aux Rencontres vendéennes devient un événement rituel . Le faire derrière des liquoreux est un peu moins classique. Eh! bien, ça passe ! Fin, puissant et parfaitement équilibré, un grand vin jaune dans un millésime qui devrait devenir historique.
Passito de Pantalleria 1990, Mueggen,Tenuta di Castiglione*****
Je n’avais relevé ni l’origine exacte, ni le nom du producteur, mais on me l'a soufflé fort opportunément. Un petit bijou qui traînait dans une cave vendéenne et qui vient tout juste de refaire surface. Le temps de s’imprégner d’arômes de pruneau, de café, de zeste d’orange, tout en gardant une fraîcheur incomparable en bouche. Une oasis sicilienne au cœur de l’avenue de la forêt montoise ! Superbe !
Banuls 1982, Vial-Magnères, Al Tragou****
Une robe acajou pour un vin qui développe un sublime rancio en bouche. Une appréciation plutôt succincte pour un vin qui aurait mérité plus d’attention, mais l’assemblée commençait à se dissiper.
Château Suduiraut 1982, Sauternes***
Un Sauternes pour terminer, parce qu’il en fallait bien un ! Evolué, à la robe dorée, il développe joliment son botrytis et son côté rôti caractéristique en s’appuyant sur des notes légèrement mentholées. A point, il ne manque pas de fraîcheur, sans toutefois parvenir à éclipser les petites merveilles dégustées au préalable. De la faute à un certain académisme, dirons-nous, pour ne pas sombrer dans l’anti-bordelisme primaire ! Il y manque peut-être juste une étincelle euphorisante !
Et c’est peu dire que tout cela nous a mis en appétit. Place aux produits de la mer et du marais !
Olif
Commentaires
Hou la la, l'Olif a repeint sa cave en bleu. C'est gai,
Pantelleria, c'est une île misnuscule entre la sicile et la tunisie, qui produit quelques-uns des plus grands liquoreux du monde libre. Voilà, voilà
Estèbe, de quel monde libre parles-tu ? Celui des nains de balcons, de balustrades, de jardins ou de caves ?
La dégustation des vins de Delesvaux, il y a trois ans au même endroit a été un moment fort des Rencontres, avec les trois cuvée du millésime 1997 impressionnantes.
A Tragou 1982, dont je possède encore un exemplaire en cave, est un Banyuls remarquable ( j'ose l'écrire ).
Daniel
J'avais noté Mueggen & tenuta di castiglione pour le Passito...
Sinon ce n'est pas très fair play la mise en avant de tes nains de l'est...
Si il les croise Loïc en fera des allumettes ...
;-))
Sacrée assiette de fromages !
Sinon je me suis demandée au tout début ce qu'il s'était passé chez toi.. sympa ce changement, j'aime bien.