La dégustation est un art difficile!
Si si, c'est vrai! La preuve:
Mais c'est vrai, ça! Comment on fait pour y arriver? Persévérante, cette Zazon!
Olif
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Si si, c'est vrai! La preuve:
Mais c'est vrai, ça! Comment on fait pour y arriver? Persévérante, cette Zazon!
Olif
Les VDV, le retour, après une pause estivale propice aux découvertes. En principe, parce que la fraîcheur aoûtienne n'incitait pas à trop à se découvrir. Mais Gildas, du cercle de Maigremont aimerait bien connaître nos bouteilles estivales toutes neuves, celles que l'on n'a pas hésité à goûter pour la première fois, bravant le froid et la pluie. Notre 20 tout 9, en jargon mathématicien. Dur, comme sujet de rentrée, le blogueur consciencieux n'ayant pas hésité à publier au creux de l'été, çà et là, quelques notes au sujet des vins consommés pour se réchauffer. Il va falloir lui trouver de l'inédit, à Gildas! Pas simple! Mais on va chercher! De l'inédit ou presque, dans un premier temps, avec un vin non encore commenté en provenance d'un domaine "découverte de l'année" en ce qui me concerne, tout ça grâce à Saint-Antoine. Peut-être pas mon préféré parmi leur production, mais un vin intéressant!
Mon 20 tout 9 a moi s'appelle donc 9neS. A moins que je ne tienne la bouteille à l'envers. Ah! oui, pas bête! Au temps pour moi! Sau6, va! Il n'en manque que 3! C'est un vin de table du domaine Saurigny et c'est un sauvignon, tout le monde l'aura supputé!
Un nez sur la pomme, une bouche franche et ronde, gourmande, par la présence d’à peine de résiduel, une finale croquante, agaçant un peu les gencives, du fait de la présence d’acidité volatile. Sur le versant oxydatif et pas très oenologiquement correct, ce Sau6, mais cela contribue à son charme. Un sauvignon bien mûr, sans notes variétales, dans un style résolument nature, complètement débridé, dont la gourmandise incite à l’indulgence. A déconseiller aux amateurs de sauvignons classiques et au Fan-club de Michel B..
Sinon, j'ai trouvé 1 autre 20 tout 9 le week-end dernier, près de Chinon, à 8smes, très exactement. Mathématiquement, ce n'est pas très loin et ça devrait pouvoir le faire, surtout que j'ai goûté 1 blanc et 1 rouge.
2 vins de table 2005, produits par 1 couple de vignerons naturels et gouailleurs, Florent et Claire Bejon, des Caves Sauty à Huismes. La Gouaille, c'est le nom du vin, et ils y ont apposé leurs mains. Le blanc, c'est un beau chenin sur le fruit, tonique, à l'acidité mordante en attaque, mais avec une belle maturité de raisin. 1 vin stimulant pour les papilles! Le rouge, c'est 1 beau cabernet franc, présentant une réduction première au nez, mais développant par la suite 1 superbe fruit, charnel et pulpeux, avec une belle acidité fraîche, de la gourmandise et des petits tanins croquants en finale. 2 vins "coup de coeur", recommandés par les Caves Voltaire à Chinon, et je plussoie.
Pour une rentrée, c'est déjà pas mal, mais j'en ai d'autres en stock. Un genre de VDV # 6 permanent à venir, en fait!
Olif
Ah! Mamina et l'Italie! Une véritable histoire d'amour! Volubile avec son clavier lorsqu'il s'agit de raconter les vacances qu'elle y a passées, on l'imagine bien aussi parler avec les mains pendant qu'elle cuisine, puisqu'il ne passe pas beaucoup de recettes qui ne soit égayées d'une touche rouge-blanc-verte dans un coin, aussi petit soit-il. La Squadra azzura lui aurait même proposé en 2005 de prendre le poste de cuisinière en chef de l'équipe, offre qu'elle a du décliner afin de privilégier par solidarité la cantine du FC Bourges, déjà fort mal en point. Les bons petits plats italiens de Mamina n'ont pas réussi à doper suffisamment les joueurs berruyers et éviter au club de déposer le bilan, ce qui n'a absolument rien à voir avec le sujet qui nous préoccupe, c'est juste pour prouver que je me documente un peu avant de raconter des bêtises.
La touche italienne de Mamina, en plus des pâtes, c'est un copeau de parmesan par ci, une pointe de ricotta par là, un ravioli de ce côté, une tranche de mozzarella de l'autre, quand ce n'est pas du mascarpone, hou! la gourmande! A tel point que les membres de l'Amicale des sympathisants berruyo-romains l'ont surnommée la Louve d'Avaricum. Un titre familier et honorifique qu'elle accepte bien volontiers, tout en refoulant courtoisement, mais d'une main ferme, les indélicats qui aimeraient bien se prendre pour Romulus et Rémus.
Du point de vue sommellerie, du coup, je me suis senti un peu dépourvu, ma cave ne regorgeant pas de crus toscans ou piémontais gorgés de chaleur et de soleil qui pourraient s'allier de façon optimale à cette cuisine d'inspiration transalpine.
Et pour ce quatorzième menu hebdomadaire de Mamina, impossible de botter en touche et moucher la botte italienne, tout vient ici de la botte!
En entrée, un RAVIOLI-FLEURS, un régal pour la vue et, je suppose, le palais, initialement destiné au KIKI mais dont tout le monde pourra bénéficier, suivi d'un SPARE RIBS, un travers de porc à l'italienne avec une sauce au miel et plein plein d'herbes, à moins que je n'aie compris de travers, et comme dessert, une PANNACOTTA AU GRANITE DE FRAMBOISES, un régal de fraîcheur inspiré d'une recette de Régal.
Alors, j'ai empoigné mon petit cabas et je me suis rendu corps et âme chez mon caviste à la Biocoop du coin, où j'ai trouvé par le plus grand des hasards, en plus d'un poivron en vue d'une pipérade et pour à peine 10€, un Barbera d'Alba La Bettola 2005, de l'Azienda Vitivinola Erbaluna.
Bio, évidemment, à ma plus grande satisfaction mais sans préméditation aucune (si ce n'est que j'étais chez Robiocoop, quand même!), comme pour me rassurer inconsciemment, car j'avais initialement cru lire La Bettana sur l'étiquette! Le premier nez est fougueux, un peu sauvage, fourrure d'animal, mais se discipline bien à l'aération, libérant des notes de fruits rouges, de fraise écrasée sur un fond de fraîcheur végétale bienvenue. Car c'est un costaud, ce Barbera titrant 14°, mais un coeur tendre, avec de la rondeur et de l'harmonie, et une finale tonique, déjà bien fondue, ne faiblissant pas d'un pouce ni ne procurant aucune sensation alcooleuse. Un vin prêt à affronter une cuisine de Madone, du genre de celle qui parle avec les mains.
Per la più grande felicità di tutti!
Olif
P.S.: l'italien dans le texte, c'est ImTranslator, je me dégage donc de toute responsabilité si finalement c'est du chinois!
La bonne adresse de ce week-end chinonais, si l'on excepte l'Hôtel de France, the Best western I ever see, et son restaurant Au chapeau rouge, que nous n'avons pas eu le plaisir de fréquenter cette fois-ci (mais les souvenirs d' il y a quelques années, lors d'une étape sur la route bretonne, sont remontés à la surface). En consultant l'ardoise, l'envie fut grande de se régaler du menu découverte à 26€, mais nous avions de la route, et le pique-nique était déjà dans la glacière. Pas question donc de faire dans le gastronomique. Mais comme il fallait bien rapporter un souvenir de cette bonne ville de Chinon, qui nous avait honorés la veille... Pas uniquement des rillons, même si c'est trop bon. Un souvenir du genre qui se garde quelques années, mais que l'on peut quand même consommer le moment venu. Et pour cela, il faut s'écarter un tout petit peu de la place centrale, idéalement située, il faut bien le reconnaître, et remonter la rue Voltaire en direction des Caves Painctes.
La Cave Voltaire, sous-titrée "Les papilles font de la résistance", ne figure pas sur le carnet d'adresses de Michel B., désolé pour la redondance, mais j'aime bien le comique de répétition, si tant est que l'on puisse qualifier de comique ce cher Mr B., dont la récente et malheureuse tentative d'humour l'a décrédibilisé aux yeux d'un pan non négligeable de son lectorat. A la cave Voltaire, on boit et on mange, tout à fait dans la tradition rabelaisienne, mais surtout on découvre bon nombre de produits respectueux du sol, de l'environnement et du consommateur. De beaux vins de Chinon, ceux de Béatrice et Pascal Lambert, à Cravant, ceux plus connus de Bernard Baudry, ceux du domaine des Roches, de la famille Lenoir, pas toujours compris à leur juste valeur (petit clin d'oeil amical à Chinbourg), et puis plein de découvertes (dont on reparlera bientôt, VDV 6 oblige, mais chûûûût!) et même les vins de Jean-François Mérieau, "Gueule du Boâ" et "Tu le Boâ", un Sauvignon sous voile qui a fait grimacer dernièrement un blogueur spécialisé dans les vins de Loire. Bref, que du tout bon, le plus naturel possible, et carrément en dehors des sentiers battus.
Finalement, on se laisse facilement tenter par une petite assiette de charcuteries hautement sélectionnées et/ou de fromages dûment affinés, sur la terrasse, avec un petit verre de vin pour la soif et un excellent café. Tant pis pour le pique-nique! Patrice Claire est intarissable, lorsqu'il s'agit de faire la promotion du bon vin, et en plus, c'est la faute à Voltaire!
Une adresse qu'on ne peut manquer, c'est juste à la sortie des Caves Painctes de ce bon Rabelais!
La Cave Voltaire
13, rue Voltaire
37500 CHINON
Tél.: 0247933768
Fax: 0247933487
Olif
Grâce à l'amicale participation de Stéphane Planche, des Jardins de St Vincent, ce rendez-vous de passionnés se déroulera à la Closerie Les Capucines, à Arbois donc, le samedi 24 novembre 2007, à partir de 10h.
Demandez le programme!
10h : Val de Layon et d'Aubance 2004
Cette première séance est entièrement consacrée au millésime 2004, pour des vins issus des appellations Coteaux du Layon, Coteaux de l'Aubance, Bonnezeaux et Quarts de Chaume. Un tour d'horizon, d'au moins, vingt liquoreux, à priori encore disponibles dans la région.
12h : Buffet jurassien, etc...
Pour permettre aux participants de découvrir Arbois, une petite visite de la ville est prévue en début d'après-midi. Histoire de saluer la mémoire de Louis Pasteur et, peut-être, de découvrir sa maison.
16h : Coteaux et merveilles!
Une dégustation "pur plaisir"!... Seront proposées des cuvées qui montreront ce dont l'Anjou, version chenin "Grains nobles" est capable!... Quelques millésimes anciens seront également présents. Une sélection pour laquelle les vignerons angevins ont carte blanche. Il s'agira là de flacons qui sont estimés représentatifs des domaines, par les producteurs eux-mêmes. Attention! Sensations fortes garanties!...
Voici la liste des domaines et vignerons ayant confirmé qu'ils apporteraient leur contribution à cette manifestation : Domaine des Baumard, Château Pierre Bise de Claude Papin, Domaine Ogereau, Domaine Jo Pithon, Château Soucherie, Domaine des Forges de Stéphane Branchereau, Domaine de la Bergerie d'Yves Guégniard, Richard Leroy, Domaine Patrick Baudouin, Mark Angeli, Philippe Delesvaux, Domaine des Sablonnettes de Joël Ménard, Domaine de Juchepie, Domaine de Bablut, Domaine du Roy René, Domaine Les Griottes, La Grange aux Belles, Château de Fesles, Domaine Les Grandes Vignes, Château de Suronde, Domaine des Petits Quarts, Château de Bellerive, Domaine Richou et Domaine de Montgilet. Ils sont tous là!... Un immense merci à eux, pour leur confiance.
Comment participer?
C'est très simple! Pour vous inscrire, vous devez éditer le Bulletin de participation, le compléter et l'envoyer à l'adresse indiquée, accompagné de votre règlement. Prenez garde! Seulement vingt personnes pourront y prendre part. Les inscriptions seront admises jusqu'au 17 novembre 2007, dans la limite des places disponibles.
Tous les renseignements sur le Blog de la Pipette!
Olif
Samedi 22 septembre 2007. Aujourd'hui, je ne m'en fouterai plus, n'en déplaise à Georges!
Les Caves Painctes se remplissent peu à peu, et la fraîcheur humide laisse la place à une grande chaleur humaine.
Le chapître des vendanges peut commencer, les Bons entonneurs rabelaisiens ont revêtu leur habit et les impétrants sont au grand complet! Accueil excellent, ambiance bon enfant et pas du tout guindée, jazzy et dansante en fin de soirée, festin bien arrosé, dodo bien mérité!
Le deuxième blogueur récompensé a fait ce qu'il a pu avec Chinon rosé, et il s'en est plutôt très bien tiré! Bravo Nicolas!
Après avoir sacrifié de bonne grâce au folklore local, ce qui m'a valu une belle médaille et un beau diplôme, en plus d'une très agréable soirée et d'un léger mal de crâne le lendemain matin, il fallait reprendre la route, non sans avoir visité au préalable le Château de Chinon et son chantier du siècle. Pique-nique léger, accompagné d'une eau à la bulle tonique, c'était le menu prévisionnel ultérieur, mais, finalement, place à l'improvisation. Et départ légèrement retardé, la faute à Voltaire! Cela vaudra bien un billet dans les jours à venir, catégorie Bonnes adresses!
En attendant, merci non pas Simca, mais merci Chinon rosé!
A vôtre santé!
Olif
Me voici donc Chevalier dans l'ordre des Bons entonneurs rabelaisiens. Echec du mo-blogging hier soir, malgré la présence du Directeur de France Telecom, qui assurait la présidence du chapitre des vendanges: pas de réseau dans les caves painctes, situées sous le château de Chinon !
Cette intronisation, je la dois évidemment au concours Chinon rosé, qui a coulé à flots dans la blogosphère tout l'été.
Pas le temps de m'arreter à Bourges, ce sera pour une autre fois, Mamina!
C'est parti pour une soirée sous le haut patronage de ce bon Rabelais!
Dernière petite révision avant l'intronisation, qui ne devrait plus tarder à l'heure où vous lirez ces lignes.
Pas le temps de relire l'intégrale des oeuvres de François Rabelais, un petit verre de Chinon, rouge et pas rosé, suffira pour retrouver une Âme d'antan! Gouleyant, aimable, harmonieux et fondu, il est parfaitement à point aujourd'hui, ce vin de Cravant les Coteaux vinifié par Patrick Lambert.
Dites-moi où, n'en quel pays, sont donc partis Mr et Mme Olif, pour un week-end qui s'annonce haut en couleurs?
Olif
... mais sans soufre!
Cornas 2001,Thierry Allemand
Un vin culte! Envoûtant et sulfureux, évidemment, quoique sans soufre. Chaque été qui passe voit poindre chez moi la crainte qu'il ne souffre en cave (le comble pour un vin sans soufre?), même si les chaleurs de 2007 n'ont certainement pas été à la hauteur. Après trois années de stress, je me suis enfin décider à abréger ses souffrances. Et les miennes aussi, par la même occasion. L'occasion, celle qui fait le larron, aussi, sans doute, et fait dégainer le tire-bouchon! Trois heures de carafe lui ont fait le plus grand bien. Le premier nez évoque la pastille Vichy. Frais et mentholé, avant d'évoluer sur des notes d'olive noire et de tapenade puis de suie et de fumée. Une belle syrah, quoi! Ce qui épate, surtout, c'est sa structure en bouche, bien dimensionnée, c'est à dire pas trop, dense et serrée, au grain très fin, que l'on sent prêt à se donner, mais qui se retient. Patiente encore un petit peu! Une gorgée veloutée et longue, que l'on garde en bouche avant de déglutir avec volupté. Allez! maintenant, viens!
C'est certain, on pouvait l'attendre, mais la bouteille n'a pas survécu à la soirée, donc on pouvait aussi la boire!
En face, un Châteauneuf du Pape 2001 du domaine Font de Michelle, bien ouvert, dans un registre très différent, plus "grenache", a procuré bien du plaisir également. Plus fondu, plus facile, plus harmonieux. Mais peut-être moins sulfureux?
Olif
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Voilà l'automne qui pointe tout juste le bout de son nez sur le calendrier et Mamina nous fait déjà ranger la cartouchière et le fusil pour ressortir masque et tuba. Direction Messine. Pêcher la sardine, évidemment, et pas le maquereau ni le hareng, je le précise à l'intention des jeunes novices lectrices du blog de Mamina. Mamina, que l'on surnomme volontiers la Maman des poissons, dans les quartiers bourgeois de Bourges (non, ce n'est pas un pléonasme!) et les milieux piscicoles berrichons branchés.
Et je ne sais pas pourquoi, ce menu de Mamina me donne envie de chanter. Pas une paillarde, tant pis pour ceux et celles qui en rêvaient, mais une ode à la Maman des poissons, écrite par ce cher Boby, et réarrangée légèrement à ma sauce, pour la plus grande gloire de Mamina. Musique, Maëstro!
"Si l'on ne voit pas pleurer les poissons
Qui sont dans l'micro-onde
C'est que jamais quand ils manquent de cuisson
Mamina ne les gronde
Quand ils sont pris en sandwich entre jambon
Et piment d'Espelette
Et qu'ils voient rouge à cause des poivrons
Elle reste muette
La maman des poissons elle est bien gentille !
Elle ne leur fait jamais la vie
Même entre deux tartines
Ils sont mangés quand on en a envie
Et quand ça a dîné ça r'dîne!
La maman des poissons elle a l'oeil tout rond
On ne la voit jamais froncer les sourcils
Tout le monde l'aime bien, elle est bien gentille
Finalement, et si c'était bon.
La maman des poissons elle est bien gentille !"
Eh oui!, elle est bien gentille, Mamina, mais pour le Menu n°13, elle est allée piquer une recette de millefeuilles chez Cess in the City, ce qui pourrait lui valoir une amende et un lancer de tomates si les aubergines n'étaient pas aussi conciliantes et appétissantes. Avant de faire amende honorable en proposant un "SANDWICH" DE SARDINES AU JAMBON CRU, OIGNONS ET POIVRONS ROUGES, issu de sa propre production, puis de revisiter la Belle Hélène et les recettes de Philippe Guignard, le célèbre pâtissier d'Orbe, dans le Jura vaudois, connu jusque dans les moindres recoins berrichons.
Alors, avec l'entrée et le plat, forcément, il faut ouvrir un blanc, à la limite un rosé. L'accord terre-mer oriente vers la minéralité et la salinité. La pierre et le sel! On ne bouge pas, je crois bien que j'ai ce qu'il faut!
Les Terres Salées 2005, de Christophe Barbier, un Vin de Pays des Côtes de Pérignan cultivé sur un ancien marais salant, dans le secteur de la Clape, du côté de Narbonne, fera parfaitement l'affaire. Un pur Bourboulenc, ce qui en soit n'est déjà pas si banal, avec une belle fraîcheur, de la droiture et de la tension, plutôt bienvenue dans un vin sudiste, un premier nez légèrement grillé, très élégant, et une finale qui révèle la salinité du terroir. Impeccable pour les sardines de Mamina! Et un vin réellement étonnant! 11€ le 2004 chez le caviste étonnant, justement! Et le 2005 approximativement au même prix chez Pinpin, aux Vignes de Merlin à Saint-Pol-de-Léon, là où je me suis procuré ce flacon.
Cette fois-ci encore, pour le dessert, je vais être obligé de tricher, car avec la Belle Hélène, on n'a pas envie de salé, mais de sucré. Alors, peut-être que l'on pourrait faire preuve d'Audace, en débouchant une bouteille de cette cuvée de Poulsard passerillé made in Jura français by Stéphane Tissot? Un vin fait pour le chocolat, a fortiori s'il est d'inspiration vaudoise!
Olif
Grâce à la réactivité de Pierre-Ivan Boos*, qui est allé superviser les vendanges dans la Combe de Rotalier ce mercredi, j'ai eu l'opportunité de goûter en primeur à du chardonnay bourru cueilli sur la parcelle des Chalasses exploitée par Jean-François Ganevat, plus connu dans la sphère des amateurs de bons vins sous le diminutif de Fanfan. Ce jus de raisin commence à perler à peine et possède surtout une phénoménale tension acide et une minéralité impressionnante, moins de 24 heures après le coup de sécateur. Du coup, j'en reste sans voix, comme après un coup de sécateur mal placé! Le terroir parle à ma place! Vivement qu'on les goûte en bouteilles, ces 2007!
Olif
*célèbre alchimiste pontissalien, découvreur de la cuisine philosophale, celle qui change les aliments en or
…c’est un peu fort de cacao ! Anticipation et prémices de senteurs d’automne, pour le dernier menu en date de Mamina, puisqu’il va falloir chausser ses bottes, sortir son Laguiole ou son Opinel, enfiler sa cartouchière et empoigner son fusil de chasse pour faire ses courses en prévision du menu de ce jeudi. Pas de problème, la chasse est officiellement ouverte depuis ce week-end, les températures sont de saison, voire moins, car on a essuyé notre première gelée matinale dans le Haut-Doubs la semaine dernière. De quoi tempérer un peu les ardeurs! La saison des cèpes bat néanmoins son plein et celle des pigeons dure toute l’année, la crédulité des gens n’ayant pas de limites.
Cette fois-ci, Mamina nous a donc dégainé de sa gibecière une TATIN AUX CEPES en entrée ("tatatin", comme dirait le chanteur énervé et repenti, Renaud, adulé pendant sa jeunesse et la mienne, embourgeoisé et empâté par la suite, enfin surtout lui, de mon point de vue forcément subjectif) et un PIGEON CACAOTE ET SES POIVRONS en plat principal. Pour un tel menu, j’ai hésité ! Flagorner Monsieur Mamina, qui n’en perd pas une pour ouvrir ses grands Bourgognes rouges ou bien faire mienne la devise du TGJP, une «secte» d’adorateurs de Châteauneuf du Pape, pour qui « il n’y a de grand vin que de grenache ». Finalement, j’ai opté pour un formule personnelle intermédiaire, un assemblage de syrah-grenache, à un prix qui reste tout à fait abordable, même s’il est préférable que le vin choisi ait quelques années de cave, pour développer des notes cacaotées aptes à sublimer l’accord avec le pigeon. Je vous propose donc pour cette fois un Côtes du Rhône Gaïa 2003 du domaine de la Roche Buissière, dans le Vaucluse. Un domaine en bio certifié, sis à Faucon, ce qui n’était absolument pas prémédité, mais un faux bio-con et un vrai bon vin, riche et concentré, qui laisse la part belle à la syrah au nez et en attaque, avec des notes fruitées et florales, évoquant la tapenade et l'olive noire à l'aération, juste soulignées par une petite touche fumée. La finale se fait sur des tanins croquants, dans un registre balsamique, très légèrement cacaoté.
Pile-poil ce que je cherchais pour accompagner le menu de Mamina, l'exterminator de la place Saint-Marc! De quoi faire bien des heureux, pour seulement 12€35 sur le site des bouchons bios. Pour preuve, le commentaire avisé de Madame Olif, rentrant fort tard de sa soirée de travail, après que j'aie moi-même mangé et fait manger les enfants: "Il n'y en a plus du vin de ce midi? Il était bon!" Ben non, il n'y en avait plus, j'avions tout bu!
Avec le dessert, un CANNOLI A MA FACON (enfin, pas la mienne, celle de Mamina!), d’inspiration sicilienne, on pourra toujours s’essayer à un Passito de Pantalleria qui ne manquerait pas de Bouquet, si l’on en a envie et/ou les moyens. Juste pour rester dans l'ambiance italienne...
Olif
"Les vins "nature". Ces vins étranges venus d'une autre planète. Leur
destination: la Terre. Leur but: régaler les consommateurs. Saint-Vincent
les a vus. Pour lui, tout a commencé par un jour clair, le long de la grande rue d'une petite ville de campagne, alors qu'il cherchait un local pour s'installer. Cela a commencé par une cave, et par un
homme que la soif de découverte a incité à partager ses connaissances. Cela a commencé par l'arrivage de vins venus d'une
autre galaxie. Maintenant, Saint-Vincent sait que les Envahisseurs son
là, qu'ils ont pris forme de bouteille, et qu'il lui faut convaincre un
monde incrédule que le bonheur a déjà commencé. Ici, dans ses Jardins!"
Ce remake des Envahisseurs avec Stéphane-"Saint Vernier"-Planche dans le rôle de David Saint-Vincent, il ne fera certainement jamais partie de la vidéothèque de Mr B.. Mais l'amateur avisé, lui, il sait que si jamais un jour ses pas le guident du côté d'Arbois, la célèbre petite cité jurassienne, il lui faudra s'arrêter aux Jardins, le petit doigt de préférence replié, et déguster quelques merveilles hautement digestes et buvables, en provenance du Jura mais pas seulement. Beaucoup de vins "nature" mais pas que, dans la sélection de Stéphane, parce que c'est sain, parce qu'il aime ça, parce que c'est bon. Et surtout beaucoup de noms qui font envie: Barral, Chaussard, Pfifferling, Overnoy, Macle, Gahier, Labet, Gramenon, Allemand, Richaud, Selosse, Tollot-Beaut, Leflaive ...
Désormais, l'amateur avisé saura aussi que toute la sélection des Jardins est accessible depuis son salon, en tapotant Les Jardins de Saint-Vincent.com sur son PC, le petit doigt en l'air ! Elle n'est pas belle, la vie? Et ce n'est pas de la science-fiction!
"Nous ne sommes pas les héritiers de la terre de nos ancêtres mais les locataires de celle de nos enfants ", nous dit en substance Stéphane. C'est ben vrai, ça!
Olif
...but true!
Voilà que pour la première fois de ma vie, on m'a reconnu dans la rue! Enfin, ce n'est pas tout à fait la première fois que ça se produit, il n'est pas rare que quelque voisin ou un ami de longue date, voire une vague relation, m'adressent un salut de la main lorsque l'on se croise après Vêpres ou au sortir de chez un marchand de quelque chose, de liquide ou à manger de préférence.
Cette reconnaissance publique, je dois également confesser que ce n'était ni à l'église ni dans la rue, et il n'est pas impossible que j'essuie un regard réprobateur de la part de Saint-Antoine lorsque j'avouerai que c'était devant le rayon vins d'une grande surface, tellement grande qu'elle en est géante, pour ne par la nommer et risquer de lui faire de la publicité! A ma décharge, j'étais là pour la foire aux eaux pétillantes et faire le plein de la citerne. Les roues du caddie étaient-elles télécommandées à distance, pour que je me sois retrouvé au coeur du "Salon des vins" (terme plus approprié ici et qui sonne quand même beaucoup mieux à l'oreille que Foire)? Un Salon que l'on se gardera bien, du coup, de qualifier de foireux. Pas vraiment cosy ni feutré, comme ambiance, plutôt anti bio-con, mais sans volonté de nuire, par ignorance sans doute, et légèrement convivial. Et c'est là que soudainement, un inconnu m'offre non pas des fleurs, j'avais omis de me parfumer impulsivement, mais me tourne autour et me dévisage:
- "Excusez-moi, mais vous êtes ... Olif?"
Moi, bêtement, je tourne la tête et regarde derrière moi, pensant qu'il s'adressait à quelqu'un d'autre!
- "Euh!... oui, c'est moi."
- " Je suis un lecteur régulier de votre blog, vous ressemblez bien à la photo! Je pourrais avoir un autographe? "
Bon, pour le coup de l'autographe, j'exagère à peine, mais mon inconnu était un vrai inconnu pour moi, un Dijonnais en déplacement professionnel, et pour lui, moi je n'étais pas inconnu! J'en suis encore tout chose! Mais j'ai trouvé ça plutôt sympa et rigolo!
Après avoir effectué une sélection drastique suite à mon passage au "Salon" (une bouteille d'Arbois Rusard 2003 des Caves de la Reine Jeanne, que je n'avais pas encore goûté, et deux bouteilles de Chablis Grand Cru Le Clos 2003 de William Fèvre, en provenance d'un carton ayant atterri là par accident, j'ai l'impression, et vendues à vil prix, même si c'est du 2003) puis à la foire aux eaux (Perrier, Salvetat, San Pellegrino), j'ai regagné mon véhicule en relevant le col de mon blouson et en réajustant mes lunettes noires, des fois qu'un Paparazzi traîne dans le coin et cherche à me pipoliser.
Alors, ce soir, spéciale dédicace pour ce secret admirateur, un petit verre de Côtes du Jura 2004 du domaine Macle, un vin déjà épanoui, très finement oxydatif, d'une belle profondeur, jouant sur les épices et le malt. Une bien jolie réussite, un vin qui fait plaisir à boire mais que l'on peut attendre le temps que l'on veut ou presque!
Olif
Pour rester dans l'ambiance valaisanne, vite fait, une petite note de dégustation sur un Grain d'Or 2005 de Marie-Thérèse Chappaz, que je viens tout juste de récupérer, avant une petite halte sur l'Abbet Road de Martigny.
Une bouteille tout à fait dans la lignée des millésimes précédents, qui goûte en ce moment sur le fruit. Les arômes de truffe blanche et d'eau de vie de framboise ne sont pas encore apparus, le vin est plutôt construit sur la richesse du millésime, mais ne manque pas de fraîcheur, il va falloir oublier les autres exemplaires quelque temps à la cave.
A signaler que depuis quelques années, Marie-Thérèse élabore un Grain Doux, assemblage de cépages blancs sur un équilibre demi-sec, qui ferait merveille à l'apéritif ou sur un foie gras. Ou alors, à siroter tranquillement sur la terrasse de la Liaudisaz, en compagnie de Valérie, qui venait de me remettre ma commande.
Olif
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Abérode, suivant la manière dont on l'orthographie, est un nom qui interpelle aussi bien le beatlemaniaque, aimant venir ensemble sous le soleil vouloir quelque chose dans un jardin de pieuvre parce que le ciel est bleu et que sa majesté est une jolie belle fille, que l'ambremaniaque, aimant goûter l'air du temps l'un dans l'autre à propos d'ailes. Abbey Road, la rue qui passe devant le célèbre studio londonien, est virtuellement fermée depuis pas mal de temps, pour cause d'enterrements, Abbet Road*, la rue principale du vieux bourg de Martigny (VS), qui conduit au nirvana chez Christophe Abbet, est fermée pour travaux, en cette fin d'après-midi pluvio-orageuse d'août 2007. Les passages piétons ont disparu comme par enchantement, les piétons aussi, qui courent s'abriter entre deux éclaircies, et aucune Coccinelle n'est garée sur le trottoir, puisqu'ils sont en réfection. Le caveau de Christophe, situé au coeur de cette rue également mythique, est peut-être moins réputé que la fondation Giannada, qui accueille Chagall jusqu'au mois de novembre, mais on y trouve néanmoins de l'art vinique à tous les étages.
Venir déguster ici en compagnie de Christophe est un plaisir toujours renouvelé, tant sa conception du vin, que l'on pourrait qualifier de marginale en Valais, trouve sa justification à son contact. Intuitif, attentif à ce que les vins ont envie de lui dire en cours d'élevage, il est capable de fulgurations à l'origine de vins hors normes, qui restent parmi les plus belles "claques" que je me suis prises en matière de découverte! Et cette nouvelle rencontre n'allait pas être en reste! On the Abbet Road again...
Arvine 2005
Au nez, salinité marquée, avec une petite note terpénique, type riesling, et des agrumes confits, écorce d'orange amère. La bouche est bien ciselée, ronde en attaque, onctueuse, puis droite, avec une fort belle acidité. Une petite pointe de résiduel parfaitement intégrée, du fait de quelques raisins botrytisés, témoins de la richesse du millésime.
L'air du temps 2001
Un OVNI produit par Christophe, dont le 1999 reste encore gravé dans ma mémoire. Derrière une petite note lactique, le nez embaume le cake sortant du four. Un cake anglais, avec des raisins macérés, du fait d'une petite odeur de rhum. Un assemblage d'Ermitage (marsanne), de Chardonnay et de Pinot blanc élevé longuement sur un mode oxydatif. On y trouve à la fois de la finesse, de la longueur et de la puissance. Un vin hors normes, méditatif, à boire pour lui même. L'accord avec un mets ne semble pas évident à trouver!
Décembre 1998, mis en bouteilles le 10/02/2007
De l'arvine et de l'ermitage, restées dans un fût de 60 litres pendant 9 ans. 30 litres à la mise, soit 67 bouteilles de 50 cl, une expérience unique, irrationnelle, inoubliable. Nez de malt, un peu sherry. Attaque sèche, qui s'enrobe progressivement, laissant s'exprimer l'alcool, pour donner la sensation d'un vin muté, ce qu'il n'est pas. Longueur exponentielle pour un vin digestif! On n'avait pas fini de méditer sur le vin précédent qu'on est reparti pour un tour, encore plus long!
Gamay de Fully Vieilles Vignes 2005
Très poivré et épicé, il emplit la bouche, laissant une sensation rafraîchissante malgré la jolie concentration. Intéressant de le comparer avec le Gamay 2005 de la Combe des Avasiers, plus fruité, moins épicé, possédant une belle vivacité. Une vigne nouvellement exploitée, pas si vieille que la précedente, mais pas toute jeune non plus.
L'un dans l'autre 2005
Assemblage Syrah-Gamay, faits pour aller l'un dans l'autre et dans cette cuvée assez riche en 2005, légèrement marquée par l'alcool.
Cornalin 2006
Un joli fruit porté par une pointe d'acidité volatile. Du coup, les tanins sont adorablement croquants et une belle fraîcheur vient souligner la jolie matière de cette nouveauté abbetienne.
A propos d'ailes 2005
Un échantillon prélevé sur fût, ce qui donne un premier nez légèrement boisé. Concentré et charnu, avec de la fraîcheur, c'est un Gamay particulièrement charpenté, mais dans lequel je ne retrouve pas l'originalité et la structure "vintage" du 2003, que lui procurait son caractère surmaturé.
Syrah 2005, tirée du fût
Nez réglissé, frais, avec beaucoup de fruit. Bouche volumineuse, riche et concentrée.
Humagne 2005
Un "beau voyage" , comme dit Christophe, que cette humagne en dentelles, souple, fluide, fruitée, délicate et élégante. Un joli fond de verre chocolaté vient compléter une aromatique de petits fruits rouges, d'humus et d'écorce d'arbre.
Ambre 2001
Ambre! Un nom qui fait désormais rêver l'amateur de vins liquoreux valaisans, l'amateur de vins liquoreux tout court, l'amateur de vins encore plus tout court! Cette dernière version est légèrement différente, plus classique que les précédentes, peut-être, car moins oxydative. Toujours aussi riche et onctueuse, sur les fruits jaunes et les agrumes, les fruits de la passion, elle possède une structure opulente et grasse, soulignée par une acidité exemplaire. Séductrice en diable, sa gourmandise n'incite pas à la raison!
"On the Abbet Road again, again..."
Olif
* Merci à Valais_006 à qui j'ai emprunté à son insu l'excellent jeu de mots sur Abbey road (il peut venir le récupérer quand bon lui semble), à Marcel Gotlib, pour son Hamster Jovial, dont le ton et l'anglais approximatif ont légèrement inspiré ce billet, et aux SImpsons, qui ont bien voulu poser sur le célèbre passage piétons, et dont l'image, apparemment libre de droits, a été trouvée sur internet.
Depuis que Mamina a pris du galon et eu les honneurs du journal de 20 heures de France 2, j'ai le sentiment que toute la France 2 profonde va regarder dans les yeux de mon verre, ce jeudi. Par ricochet, certes, mais peut-être récupèrerai-je quelques miettes de cet auditoire national, clientèle affamée potentielle du repas hebdomadaire désormais rituel proposé par Mamina. Grosse pression sur mes épaules de sommelier amateur! Je crois bien que je vais m'en jeter un petit derrière la cravate pour tenir le coup. Surtout que mon job, c'est de la sommellerie virtuelle! Ben oui, les plats de Mamina, je ne les cuisine pas avant de tester un vin. Je les imagine! Et je remonte de la cave avec la bouteille que j'aurais envie d'ouvrir dessus. Comme quand Madame Olif cuisine, en fait. Sauf que dans ce cas-là, j'ai le droit à l'erreur et la possibilité de redescendre quelques marches, après avoir goûté le vin et la popote. J'en appelle donc à votre indulgence en cas de grosse "mistake"!
Elle a beau s'y être prise à l'avance, Mamina, quand elle m'a communiqué son menu, cette fois-ci, je suis descendu à la cave l'estomac noué et la sueur aux tempes, en ruminant intérieurement: "Qu'est-ce qu'on va bien pouvoir boire avec ça?". D'habitude, j'arrive à la jouer plutôt décontracté, mais là, j'ai eu comme l'impression d'avoir le regard de David Pujadas planté dans le dos! A la limite, ça fait peur! Alors du coup, j'arrive timidement, mon petit panier à bouteilles à la main. Le moindre faux-pas et je suis cuit! Il en va de ma réputation! Déjà que je me suis mis le Fan-Club de Michel Bettane sur le dos en jouant au Bio-con! Manquerait plus que la France de 20 heures me prenne en grippe, je n'aurais plus qu'à fermer boutique!
(Message personnel en aparté: tu ne pouvais pas te contenter de France 3 Bourges, Mamina? Comme le commun des blogueurs ayant fait une télé!)
Heureusement, Mamina a quand même été gentille avec moi! Cette fois-ci, elle m'a tendu une perche vers mon jardin jurassien, minimisant ainsi mon risque d'erreur! Enfin, j'espère!
Au menu cette semaine donc, plein d'épices ... et d'amour, aussi (Love en anglais)! Après des GROSSES CREVETTES AUX 4 EPICES, honneur à Jeannot et Rachid pour un plat cosmopolite, des FILETS DE LAPIN A LA MOUTARDE PANES AUX ARACHIDES. Encore de la place pour une douceur ? La PETITE CREME AUX EPICES DOUCES vous tend les bras! Avec ça, un seul vin possible, pour tout le menu, c'est une évidence! Un Savagnin, forcément, qui se jouera des épices, des fruits secs, des crevettes et du lapin. Et même de la crème, il y a fort à parier. Alors j'ai choisi un Arbois Savagnin 2003 Le Clos, Château de Chavanes. Ah ! ce nez! Que dis-je, ce nez! C’est un cap, c'est une péninsule! Un nez cyranesque! Elles sont toutes là, les épices de Mamina ! Enfin, je les imagine ! Opulence et richesse, une caractéristique de 2003, avec un boisé élégant qui vient souligner des notes de fruits jaunes épicés et de crème catalane. La tension acide du Savagnin, c’est le corps et l’âme du vin, son panache, ce qu’on ne pourra jamais lui retirer. Tout pareil que Cyrano! Il fallait bien une telle bouteille pour donner la réplique au menu concocté par Mamina, la Roxane de la Blogomiam.
A noter qu'il s'agit d'un Savagnin ouillé, élevé sur lies. Le caractère oxydatif, qui aurait pu également s'accorder avec le menu, n'est pas présent ici, mais il est compensé par la richesse et l'opulence! Le 2005 de cette même cuvée est vendu 10€ au domaine. En ce qui me concerne, il s'agissait d'une bouteille cadeau. Un fort joli cadeau, ma foi!
Château de Chavanes . Quartier Saint-Laurent . 39600 Montigny-les-Arsures
Tél : +33 (0)3 84 37 47 95
Fax : +33
(0)3 84 37 47 65
Contact email : contact@chateau-de-chavanes.com
Olif
Travers, canton de Neuchâtel, Confédération Helvétique, est une petite bourgade d’un millier d’habitants, qui a donné son nom à un riant vallon où coulent l’Areuse et l’Absinthe, chacune dans une gorge différente. La Fée verte, un parfum d’interdit né ici il y a une paire de siècles, longtemps prohibée par la suite, a quitté la clandestinité au début du XXIème siècle, au grand dam de toute une population fière de sa production illégale sur laquelle une administration bienveillante fermait volontairement les yeux, à la condition qu’elle reste purement artisanale, malgré quelques punitions « obligatoires », pour le principe, parce qu’une « condamnation pour fabrication illégale de l‘absinthe dans le Val de Travers, ce n’était pas une honte, mais une carte de visite », si l’on en croit le juge Bernhard Schneider, officiant à l’époque au tribunal du vallon*.
En droite ligne avec ce culte de l’interdit, Travers dispose à présent d’un nouveau breuvage non autorisé, le vin de Travers, produit hors zone viticole, issu de 400 pieds de vignes, le quota maximum cultivé à titre de consommation personnelle, et produit à partir de 3 cépages rouges (Gamaret, Garanoir, Pinot noir), dont l’assemblage complémentaire est supposé tirer le meilleur parti de ce terroir si particulier. Travers Saints est son nom, en hommage aux habitants du lieu, les Traversins, et aussi parce qu’il est cultivé en terrasses sur un talus exposé plein sud, au pied de l’église de Travers. Une sainte exposition, à défaut d’être bénie, optimale pour espérer pouvoir faire mûrir du raisin à une altitude aussi élevée (750 mètres). Encore faut-il que Dyonisos soit de la partie et que la météo soit un peu clémente, c’est-à-dire qu’il ne gèle ni au mois de juin, ni au mois de septembre! Cette expérience viticole parfaitement sérieuse, malgré son côté folklorique et hors du commun, on la doit à Christophe Landry, un œnologue autochtone passionné, qui a fait ses classes à l’école de viticulture de Changins et travaillé pour plusieurs domaines neuchâtelois. Un souci de santé personnel lui a fait appréhender différemment la vie et l’a encouragé à aller au bout de ses convictions. Faire du vin à Travers, c’est un pari un peu fou, du fait de l’altitude et des conditions hivernales parfois précoces, mais c’est la concrétisation d’un rêve : suivre le rythme des saisons, voir la vigne grandir et se transformer dans son propre jardin, la travailler, cueillir le raisin, le vendanger, le pressurer, l’élever, le bichonner. Avec une grande ambition, celle d’être en phase avec lui-même. Ses maîtres à penser et ses modèles, il faut les chercher de l’autre côté de la frontière helvétique, au-delà des montagnes du Jura, en Bourgogne voisine : Aubert de Vilaine, Méo-Camuzet et Sauzet, chez qui il va régulièrement faire provision de fûts d'occasion. Et puis, également à l’Est, en Valais, Didier Joris, qui a forgé le caractère de toute une génération de vignerons valaisans. Ce vin de Travers Saints, c’est sa carte de visite pour un autre projet, un peu moins fou mais tout aussi ambitieux : celui de devenir négociant suisse « haute couture », à la Tardieu-Laurent ! Et produire des cuvées sélectionnées, par achat de raisins, sur Vaud, Neuchâtel, et, pourquoi pas, jusqu’en Valais !
Après avoir fait le tour du vignoble, direction la "capite** des vignes", pour prendre place autour de la table et entamer la dégustation. Une grande première pour Christophe, que de soumettre ses vins à l’appréciation d’une personne « étrangère » et une grande première pour moi aussi, dont on a sollicité « le diagnostic et l’expertise ». Pour briser la glace, on se fait la bouche avec un joli Chasselas 2005 du Domaine des Coccinelles, un domaine neuchâtelois en bio, avec lequel Christophe a longtemps collaboré, et qui est largement diffusé dans toutes les Coop du canton. Un vin net et frais, fruité, avec du perlant, évidemment, mais également de la rondeur.
Et puis, on passe aux choses sérieuses :
- Pinot gris La Clavenière 2006, Neuchâtel AOC : un vin vinifié pour le compte d’un ami et élevé sur lies avec bâtonnage, dans des barriques de 2 ou 3 vins de chez Sauzet. Le nez est intense, développant un beau fruité. L’attaque est ronde, le vin s’installe en bouche, possède de la longueur et une jolie acidité finale. Riche et frais, de ce fait, une belle bouteille !
- Pinot noir de Concise 2006, Vaud AOC : une cuvée produite en achat de raisins, et dont la mise en bouteilles est récente. Elevage en fût d’occasion de chez Méo-Camuzet et légère filtration à la mise. Joli nez qui pinote bien, très fin, avec une petite touche grillée et boisée, plutôt discrète et élégante. La bouche est fraîche et tonique, à la texture suave et agréable. Belle structure, très élégante, un Pinot noir en dentelles qui pourrait bien faire des jaloux de part et d’autre de la frontière.
- Travers-Saints 2006 : millésime difficile et de petite maturité en Val de Travers ! Assemblage de 30% de Gamaret, 50% de Garanoir et 20% de Pinot noir. Le nez développe un petit fruité discret. Les tanins sont présents, avec un petit côté végétal et rustique, assez marqué en finale. La rondeur de l’alcool le rend néanmoins affable, atténuant la sensation d’amertume tannique finale.
- Travers-Saints 2005 : nez concentré, riche, avec une pointe de volatile. L’attaque est ronde et fruitée, avec une petite note de caoutchouc brûlé en finale, qui pourrait bien être la signature du Garanoir. Les tanins sont rustiques, mais bien enveloppés, donnant la sensation d’un vin bien charnu.
- Travers-Saints 2004 : la robe présente quelques traces d’évolution. Après une petite touche de volatile, apparaissent des notes de fleurs séchées. Les tanins sont lissés, arrondis par l’alcool. Légère sècheresse tannique finale, mais l’évolution est globalement favorable, pour un vin qui s’est domestiqué et a trouvé son équilibre.
- Pinot gris 2005 passerillé sur claies, La Clavenière, AOC Neuchâtel : le premier nez est boisé, torréfié, avec de l’ascescence, pas tout à fait en place. La bouche est par contre superbe, sur des notes de crème brûlée, harmonieuse et fondue, dirigée par une acidité magistrale, très longue. Petite note de mine de crayon en finale. Très prometteur, mais il faut lui laisser le temps de se fondre.
- Pinot gris 2004 passerillé sur claies, La Clavenière, AOC Neuchâtel : cette fois, le nez est bien net, posé. La bouche est riche, opulente et grasse, sans lourdeur, avec de la rondeur et de l’onctuosité, un peu à la manière des beaux liquoreux valaisans. Un vin qui possède du fond et de la séduction. Bravo!
Puisque l’on attend mon « expertise », il me faut bien la donner et je dois dire, en toute sincérité, que j’ai été franchement emballé par cette dégustation.
Si le Travers-Saints est un vin à vocation anecdotique et folklorique, on ne peut qu’être séduit par sa franchise, malgré sa relative rusticité. Une véritable prouesse pour un vin qu’on n’imaginerait pas pouvoir être produit en un tel endroit. Les Traversins peuvent être fiers de leur nouvel ambassadeur officieux, même s’il ne risque évidemment pas de détrôner l’absinthe dans leur cœur. Il s'agit d'un vin non commercialisé, mais qui n'a pas de prix, et seuls quelques privilégiés pourront un jour y goûter.
Les autres vins vinifiés par Christophe Landry possèdent de réelles qualités, que ce soient les Pinots gris de La Clavenière (sec ou liquoreux) ou le Pinot noir de Concise. Son modèle pour le cépage: le Noirien de Didier Joris, le type de Pinot noir qu’il rêve de produire un jour ! Un vin que nous avons goûté à titre comparatif, d'une finesse remarquable, pourtant déjà approchée de près par ce 2006 de Concise.
A Travers, 2007 ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices. Pas mal de mildiou, et des conditions météo qui peinent à véritablement s’arranger. Les vendanges sont prévues début octobre, avec trois semaines d’avance sur le calendrier habituel, comme partout ailleurs, mais il faudrait pouvoir compter sur une belle arrière-saison. Souhaitons surtout que ce millésime soit l’occasion de l’éclosion d’un nouveau talent dans le petit monde du vin suisse. Et que dorénavant, à chaque gorgée de vin avalée de travers, l’amateur puisse avoir une pensée pour cette micro cuvée de Travers Saints.
Olif
* Citation extraite de "Une si longue absence" , de Didier Gendraud et Jack Varlet, Editions Tigibus
**Petite cabane en pierres qui sert en principe de remise pour ranger les outils, l'équivalent des "cabottes" bourguignonnes. Ici, elle a été aménagée en caveau de dégustation.