Saumur-Champigny, via Les Fourgs!
Janvier 2007. Les Fourgs, toit du Doubs, 1100 mètres d'altitude. Un petit air de Savennières en janvier 2006! C'est-à-dire de la neige, un peu, même si on en espèrerait beaucoup plus en cette saison à cet endroit! La douceur angevine gagne du terrain, prématurément. Chenin Nobles Grains, ce n'est pourtant qu'à la fin du mois en Arbois!
Première sortie lattes aux pieds hier, du côté des Prises, juste avant que des trombes d'eau ne s'abattent sur tout le massif dans la nuit! Le Layon Cap à l'Est, d'accord, mais point trop n'en faut!
On peut toujours se consoler en débouchant quelques flacons, et comme c'est tendance actuellement, rester en Loire, un genre de thérapie par le vin. Pas d'Anjou, pour alimenter la chronique, mais du Saumur! Et du Champigny.
Saumur blanc 2000, L'Insolite, Thierry Germain, Domaine des Roches Neuves
La robe commence à dorer comme les blés en plein mois d'août, une autre raison de ne pas se sentir en hiver! Le nez, c'est celui d'un beau Chenin bien mûr, à la minéralité exquise. La bouche ..., ah! la bouche! Elle est riche et fort bien constituée. Puissance et élégance pour un vin poli, bien élevé, élevage que d'aucuns jugeaient trop appuyé dans sa jeunesse, et qui se fond admirablement.
Saumur-Champigny 2002, Château de Villeneuve Vieilles Vignes
La robe est grenat opaque mais d'un bel éclat à la lumière. Le nez, c'est celui d'un beau Cabernet franc bien mûr et bien élevé, au fruité prédominant, cassis et myrtille, souligné par une très fine et élégante touche boisée. La bouche..., ah! la bouche! De la rondeur en attaque, une rondeur que bien des Bretons envieraient pour leur chapeau, suivie d'une corpulence solide, sans qu'il ne se départisse de sa fraîcheur, car il est doté d'une acidité soutenue. Longue finale encore à peine tannique, mais plus pour très longtemps. Vais-je oser ouvrir un Grand Clos et le soumettre à mes papilles?
Saumur-Champigny 2001, Les Rogelins, René-Noël Legrand
La robe est bien colorée, grenat. Le nez, c'est encore celui d'un Cabernet bien mûr, déclinant une
palette aromatique allant du poivron rouge (léger) au tabac en passant par l'humus. Dans un registre peut-être un peu plus évolué que le précédent. La bouche..., ah! la bouche! C'est du costaud, bien charpenté, peut-être un brin austère, à l'acidité bienvenue pour égayer les papilles.
Saumur blanc 2000, Brézé, Clos Rougeard
La robe est d'un jaune plutôt pâle. Le nez, c'est celui d'un Chenin minéral, non dénué de maturité, dans un style très épuré. La bouche..., ah! la bouche! Une tension minérale et une droiture comme je les aime, porteuses de beaucoup de promesses mais déjà accessibles et aimables. Une grande finesse dans l'expression! Je le réserverais volontiers pour des coquilles Saint-Jacques braisées.
Saumur 2002, Le Grand Clos, Château de Villeneuve
Finalement, j'ai osé! La robe est presque opaque, ne dévoilant quelques reflets qu'en pleine lumière. Le nez, c'est celui d'un Cabernet Franc très bien élévé! Beaucoup élevé, même, car le boisé domine à l'ouverture de la bouteille. Un boisé élégant, loin de la caricature, mais quand même du bois! Derrière, la matière finit par épater. De la gelée de petits fruits noirs d'une grande élégance même si elle est pour l'instant bridée. La bouche..., ah! la bouche! Droite et concentrée, encore tannique, non agressive, longue. Un vin à attendre impérativement et qu'il sera intéressant de comparer dans quelque temps avec la Marginale 2002 de Thierry Germain.
Olif