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  • REVEVIN 2007 : Le Cèdre, etc.

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    Un intitulé gainsbourien, pour cette première dégustation officielle des quatrièmes REncontres VEndéennes autour du VIN, qui place d’emblée la barre très haut, les organisateurs n’ayant reculé devant aucun sacrifice. Beaucoup de Cèdre, encore plus de Cahors, et deux intrus, du très grand Sud-Ouest, une vaste région mondiale qui s’étend de Marmande à Buenos-Aires. Largement de quoi se colorer les dents et les gencives aux tanins du Côt et l’occasion pour certains d’imiter la poule en montrant du doigt les bouteilles et la bouche de leurs congénères : « Côt ? Cot cot cot cot cot ! ». Désolé !
    Le Côt ou Malbec, cépage-roi de l’appellation cadurcienne, méritait bien une approche vendéenne. L’air marin sied bien aux vins et au teint, d’une manière générale. La terrasse du Chai Carlina, véritable arène de ces REVEVIN, vibre encore de la puissance de ces vins d’homme, que les dames n’ont pas hésité à recracher, tout comme les autres participants! Le spectacle peut commencer. Les costumes sont de Philippe « Donald Cardwell » Rapiteau et les décors de Philippe « Roger Hart » Gallard. Les vins sont dégustés à l’aveugle selon un ordre pré-établi, sur les conseils de Pascal Verhaeghe, vigneron au Cèdre. La notation en * n’a pour seul but que de hiérarchiser les vins d’après le ressenti de cette dégustation, histoire de s’y retrouver un peu plus facilement. C’est du relatif ajusté, histoire aussi d’introduire à la fois le doute chez le lecteur et une petite pointe d’absolu. On pourra se rendre compte que si l’absolu n’a absolument rien d’absolu (comment pourrait-il en être autrement ?), le relatif est relativement relatif. Dont acte !

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    Vuelo del Condor 2004, Argentine***
    Robe grenat soutenu, nez frais végétal et herbacé. Bouche de demi-corps, aux tanins souples, avec du croquant et un soupçon d’amertume finale. Un vin plutôt plaisant, qui convenait parfaitement pour la mise en bouche.

    Château du Cèdre 2004 Prestige, Cahors**(*)
    Robe grenat soutenu, boisé marqué au nez, vanillé, presque caricatural. Tanins raides et corsés, un vin dur et austère à la finale asséchante. Il lui faut forcément du temps !

    Le Cèdre 2003, Cahors***(*)
    Le grenat s’assombrit. Au nez, le bois se fait discret, même s’il est présent, mais ne masque pas les arômes de fruits noirs, façon gelée. Les tanins sont veloutés et le vin finalement plutôt flatteur. Mais il y a de l’acidité, de la densité. La finale est à peine dure, sur les tanins, avec de la mâche.

    Le Cèdre 2004, Cahors***
    Nez discret, réservé, à peine boisé. De demi-corps, avec des tanins fondus, son acidité apporte de la fraîcheur et de la longueur, mais mérite de s’étoffer avec le temps.

    Le Cèdre 2002, Cahors****
    Robe presque noire. Nez élégant, fin, avec de la fraîcheur, malgré la maturité. La bouche reste fraîche, avec une belle acidité, des tanins fins, droits et élégants.

    Le Cèdre 2001, Cahors****(*)
    Robe presque noire. Nez ouvert, assez agréable, épicé et fumé. La bouche est tendue, minérale, fraîche et mature, alliant puissance et finesse.

    Le Cèdre 2000, Cahors*****
    La robe est noire. Le nez révèle tout son fruit. La bouche est ronde, aux tanins agréables, avec de la longueur et un bel équilibre de vin à parfaite maturité. Excellent !

    Le Cèdre 1999, Cahors***(*)
    Nez torréfié, sur le moka, mais évoque irrésistiblement pour certains le maquereau au vin blanc fraîchement sorti de sa boîte. Grosse matière, que je trouve encore relativement peu expressive, malgré l’arrondissement des tanins.

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    Le Cèdre 1998, Cahors*****
    Un nez à point, que je trouve très typé Cahors, légèrement floral (mais qui évoque le géranium pour certains !). La bouche est bien structurée, harmonieuse, arrondie, avec une finale légèrement métallique. J’aime !

    GC 2000, Cahors***(*)
    Le nez est un peu alcooleux. L’attaque est ronde (l’alcool ?), la matière est impressionnante, presque too much, longue finale sur des tanins un peu asséchants. Un gros calibre, trop riche pour moi.

    GC 2003, Cahors*****
    Très beau nez de fruits noirs et de gelée de mûre. Matière superlative, avec des tanins veloutés, suaves et soyeux. La finale est un peu chaude, du fait de la grande concentration, mais cet équilibre dans la puissance ne manque pas de longueur et de séduction.

    GC 2004, Cahors****
    Au nez, cette fois, on part sur le cassis. La bouche est concentrée, garde de la fraîcheur, malgré la fermeté métallique des tanins en finale.

    Château du Cèdre 2004 Prestige, Cahors***
    The big piège ! Derrière le GC et Le Cèdre, ce Prestige 2004, servi une deuxième fois à l’aveugle, se goûte sur le végétal frais et le fruit croquant. La bouche, moyennement corsée, est droite et agréable. Personne ne l’a reconnu, évidemment ! Exit le boisé caricatural, les papilles ayant été saturées à grands coups de Cèdre et de GC ! La dégustation est un art bien difficile, et très relatif. Ou alors nous sommes vraiment de mauvais dégustateurs, je ne vous le fais pas dire !

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    Château Lacapelle Cabanac XL 2004, Cahors**(*)
    Nez de fruits mûrs, avec un côté végétal racinaire, des notes de fumée et de brûlé. Bouche corsée, aux tanins serrés et à l’amertume tannique finale.

    Clos Baquey 2002, Elian Da Ros, Cotes du Marmandais****
    Nez expressif, sur un fruité balsamique plutôt frais. Bouche friande, charnue, chocolatée, avec du croquant en finale.

    Domaine Cosse-Maisonneuve, Le Sid 2001, Cahors**
    Nez paradoxalement artificiel, sur la banane séchée, plutôt végétal. Tanins souples et fondus, acidulés, finale légèrement asséchante. Pour tout dire, je le voyais comme un autre piège, extra cadurcien. Une déception, parce que c’est un domaine que j’aime bien et une cuvée que j’ai en cave. Même si, encore une fois, tout est relatif, et que, l’ayant regoûté par la suite, je ne serai pas aussi sévère que je viens de l’être, loin de là ! Un vin à revoir, dans un autre contexte.

    Château Lamartine, Expression 2000, Cahors****
    Fruité et floral au nez, harmonieux, rond et équilibré en bouche, même si la finale est un poil alcooleuse, rafraîchie par une petite note balsamique. Une jolie réussite.

    Clos Triguedina, Prince Probus 1998, Cahors**
    Nez très torréfié, bouche végétale sur l’artichaut. Acidulé, avec une finale asséchante, je ne l’ai pas bien goûté, contrairement à une dégustation récente. A revoir également, d’autant que j’en ai encore plusieurs exemplaires en cave.

    Le Cèdre blanc 2005, Vin de Pays du Lot
    100% viognier. Robe jaune clair, nez fruité primaire, fermentaire, bouche simple et croquante, pour le plaisir de se rafraîchir un peu l’haleine et se nettoyer l'émail après tous ces tanins.

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    Au final, une dégustation passionnante mais éprouvante pour les papilles. Les vins les mieux goûtés ce jour-là: Le Cèdre 2000, Le Cèdre 1998 et GC 2003, juste devant Le Cèdre 2001 qui devrait faire une bouteille superbe d'ici quelques années. Deux déceptions: le Sid 2001 et Prince Probus 1998, mais deux vins à revoir absolument dans un autre contexte car déjà beaucoup mieux goûtés que cela. Du Cahors en perspective sur la table un jour prochain...

    Olif

  • Les Vendredis du Vin # 4: Oxydatif? Et alors?

    VendredisduvinQuatrième mouture de ces Vendredis du Vin de la blogosphère oenophile, et voila que m'échoit la présidence, tout juste un mois après l'avénement de Sarko 1er, dit Le Sobre. Presque un coup d'état, mais ce n'est que justice. "Olif Président! Olif Président!" se sont exclamés en choeur Lisa Roskam, de Vinorati, et mes prédécesseurs Laurent Baraou, Mathieu Turbide et Emmanuel Delmas. Enfin, je ne les ai pas entendus, mais je me suis plu à les imaginer! Me voici donc dans l'Elysée de la blogosphère. Mon programme sera simple: du vin, du vin, encore du vin. Et pas que le vendredi, tous les jours de la semaine. Un peu à manger, aussi, si vous le souhaitez, car il faudra bien éponger. Mais par contre, on ne publie que le dernier vendredi du mois, à savoir le 29 juin!

    Pour ne pas prendre mon électorat en traître et tenir mes promesses, j'invite donc tous mes sujets du mois à plancher sur mon thème fétiche: l'oxydation ménagée. "Oxydatif? Et alors?" Derrière cet intitulé, qui pourrait paraitre rébarbatif, voire incompréhensible, devraient être débouchés des vins passionnants, d'horizons divers et variés. J'espère, bien sûr, que l'on se régalera de quelque clavelin de jaune jurassien de derrière les fagots, mais le Jura ne sera pas seul en course. Qu'ils soient élevés sous voile ou non, on devrait trouver des vins merveilleux en provenance de toute la France, mais aussi d'Espagne et peut-être d'ailleurs, mais là, je connais moins. Selon Patrick Meyer, l'excellent vigneron du domaine Julien Meyer, à Nothalten, Alsace, l'élevage oxydatif aboutit à un véritable affinage de l'alcool, qui permet de boire, dans une version parfaitement sèche, un vin à la matière particulièrement riche qui serait difficilement buvable autrement. Un élément clé pour la compréhension de ce type d'élevage amenant à l'élaboration de petits chefs d'oeuvre, des monuments de vin le plus souvent destinés à la gastronomie et/ou à la méditation.

    Sont donc concernés par ces VDV n°4:

    - les vins du Jura, évidemment, jaunes ou blancs, élevés sous voile,

    - les oxydatifs insolites existant dans toute région; ce sont principalement des vins blancs à base de Chenin ou Chardonnay ou Roussane ou Marsanne ou Mauzac, voire Riesling -j'en connais- Pinot gris ou autre, que l'on peut trouver en Loire ou dans le Sud de la France, mais aussi ailleurs (Alsace, Bordeaux, Bourgogne, Sud-Ouest,...). Il en existe même des versions moelleuses ou liquoreuses. A titre d'exemple, on pourra se documenter ici.

    - les vins rouges mutés du Sud de la France, Banyuls, Rivesaltes, Maury, qui développent des notes sublimes de Rancio du fait de leur élevage oxydatif (sont donc exclues les versions dites Rimage ou Vintage, non oxydatives),

    - les vins mutés espagnols type Jerez, certains Montilla-Moriles (vins liquoreux à base de Pedro Ximenez), et les Porto Colheita, ce qui devrait permettre une large participation de nos amis ibères (n'est-ce pas, Joan?),

    - et tous les autres, du monde entier, d'Italie, des USA, du Canada et même de Suisse, pourquoi pas! Seule condition, que l'on puisse m'assurer qu'ils ont été élevés selon ce concept d'élevage très long, plus ou moins en vidange.

    - Sont exclus les vins blancs bourguignons oxydés prématurément en bouteille, on parle bien ici d'élevage oxydatif et pas d'accident de bouteille. Je prie nos amis les vignerons bourguignons de bien vouloir m'excuser pour cette petite pique amicale.

    Bonne chasse et bonne dégustation!

    Comptes-rendus à déposer le vendredi 29 juin à partir de 0 heure (heure de Paris), sur un blog personnel (en m'informant du lien), sous forme de commentaire faisant suite à ce billet, ou par mail à l'adresse obtenue en cliquant sur "Ecrivez-moi".

    Objectif: faire au moins aussi bien, voire pas mieux, si ce n'est plus, que mes prédécesseurs.

    I want you, for Olif's Oxydative Army!

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    Olif 1er, dit Le Grand (c'est pas moi qui le dis, c'est Estèbe!)

  • Gelée d'Absinthe!

    Après un week-end de Pentecôte calamiteux question météo, avec pluie, vent et neige sur les sommets, au dessus de 1200 mètres, retour à un temps plus stable avec ciel étoilé dans la nuit de mardi à mercredi. Stable, mais frais. Petite fricasse sur les plants d'absinthe, qui devraient s'en remettre, et sur ma terrasse, qui devrait également survivre, heureusement que la vigne n'arrive pas jusqu'ici!

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    Pour se réchauffer, rien de tel que de plonger dans le Saumur, non pas en goûtant une Terre Chaude, mais simplement la cuvée domaine 2005 de Thierry Germain, aux Roches Neuves. Une cuvée qui s'affirme dans son style, d'année en année, gagnant en maturité de fruit mais également en fraîcheur et en spontanéité. Un très joli cabernet franc non variétal, gorgé de fruit et de soleil. C'est bon et ça tient chaud!

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    Olif

  • Initiales L de L

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    Loin des yeux, loin du coeur. Un dicton qui ne s'applique pas à Gaillac, fière cité millénaire du Tarn, où le Len de L'el est généralement vénéré. Len de L'el, près du coeur, c'est en tout cas ce que semble dire cette bouteille du domaine Rotier, au joli design, au contenant pas mal non plus et qui porte le doux nom d'Initiales. 50% Len de L'el, 50% Sauvignon pour un assemblage 2006 plutôt réussi. Un vin frais, simple et droit, une réelle gourmandise à tout petit prix, le vin idéal pour l'été.

    A noter que, de manière quasiment fortuite (pas tout à fait, en fait)!, un Gaillac doux Renaissance 2002 du domaine Rotier s'est retrouvé dans mon verre ce week-end. Une heureuse rencontre, et un vin magnifique, 100% loin de l'oeil, 100% près du coeur, à la grande liqueur contrebalancée par une superbe acidité, plutôt inhabituelle dans l'appellation et liée aux conditions particulières du millésime. L'ananas se mêle au coing pour un équilibre superbe et grandiose.

    Gaillac, le plus injustement méconnu des grands vignobles, m'a t-on dit à une certaine époque! Ce n'est pas impossible...

    Olif

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.