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  • La plancha du salut pour Daumas-Gassac?

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    Elles étaient deux à traîner encore dans ma cave, suite à un achat compulsif il y a pas loin d'une dizaine d'années. Elle n'est désormais plus qu'une, mais peut-être pour longtemps! Porté par le charisme d'Aimé Guibert et le soutien d'Emile Peynaud, Daumas-Gassac fut l'un des premiers à clamer que l'on pouvait faire de grands vins en Languedoc, il faut lui rendre cet honneur. Vouloir jouer dans la même cour que les Grands Crus Bordelais lorsque l'on ne revendique que la mention Vin de Pays de l'Hérault, c'est courageux. Utiliser les mêmes armes parce que le terroir y présente des similitudes, est-ce pourtant valable? J'ai toujours eu quelques difficultés à succomber aux charmes de ce domaine dont j'ai goûté les vins à maintes reprises. Un grand vin potentiel mais qui manque singulièrement de grâce et de distinction. On m'a sussuré qu'il fallait les laisser vieillir longtemps. Soit! Je sais être patient. Mais je ne suis toujours pas convaincu! Mon sentiment, après l'ouverture de cette bouteille du millésime 1995, est que ce vin possède les défauts des grands Bordeaux sans en avoir les qualités. Evolution stéréotypée sur des notes de poivron, de boîte à cigares et de sous-bois; austérité en bouche, sévérité même, bref ça ne rigole pas beaucoup! Une longueur correcte et une structure sans grand défaut mais on reste dans le médium! Deuxième chance le soir, mais ce n'est guère mieux! On trouve même des notes de mousse et de champignon. Je n'y crois plus, y ai-je vraiment cru d'ailleurs? Le millésime est pourtant réputé au domaine.

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    Pour mieux digérer la pilule, rien de tel qu'une petite plancha du salut, avec brochettes traditionnelles, tranches de saucisses de veau et courgettes émincées. Le truc intéressant, pour les courgettes, c'est la marinade: citron, huile d'argan, marjolaine, estragon et thym. D'après une idée de grand chef, figurant sur le livre de recettes fournis avec la planche. A mieux doser la prochaine fois, car là, à peine trop de citron peut-être. Et l'huile d'argan, cela relève drôlement la sauce! Waow! De quoi atténuer suffisamment le Daumas et gommer ses imperfections. Mais bon, la bouteille n'est toujours pas finie après deux repas et le bât, du coup, blesse un peu plus! La semaine prochaine, retour vers des vins plus spontanés et "nature"!

    Olif

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

  • Le questionnaire de Prout à la sauce jurassienne

    C'est l'été, le temps des vacances (même lorsqu'elle sont finies), celui de la plage (où j'aime regarder les filles marcher, la poitrine gonflée de leur désir de vivre) et celui des devoirs de vacances. Cette année, celui qui y a pourvu, c'est Gildas, avec un genre de questionnaire où il faut répondre à des questions. Et accessoirement apporter des réponses. Dans la joie et la bonne humeur jusqu'au cou. La barbe en sus!

    j'aime bien, en principe...

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    ... mais là, j'aime pas vraiment. Pas du tout, même!

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    Prénom : Olif
    Age : 44 ans le 44/44/4444
    Tes débuts d’alcoolisme avec le vin ? : pas avant une bonne vingtaine d'années, j'espère!

    Termine les phrases suivantes :

    Si tu étais une bonne bouteille, tu serais : un clavelin, évidemment.

    Si tu étais une région : la Bretagne, parce qu'il n'y a pas que le Montrachet, dans la vie! Il faut bien de temps en temps le homard pour l'accompagner!

    Si tu étais une couleur : le jaune, mais pas celui de l'insuffisant hépatique.

    Si tu étais une odeur : celle du pain grillé le matin, avec beurre demi-sel et confiture, ou alors celle d'un Meursault de Jean-François Coche-Dury le soir, avec beurre demi-sel et huîtres Gillardeau.

    Si tu étais une saison (pourquoi ?) : l'hiver, parce que ça sent la neige, le ski de fond, la fondue, la raclette, le vin du Jura, le gibier, les vins rouges charpentés, la cancoillotte chaude, encore le vin du Jura, le fumé du Haut-Doubs et toujours le vin du Jura.

    Si tu étais un souvenir (lié au vin, évidemment) : un Arbois blanc 1988 d'André et Mireille Tissot, savouré avec un morceau de Comté lors d'un pique-nique improvisé au milieu des vignes de Saint-Emilion, en compagnie d'aspirants médecins faisant leur classes (comme moi) à la caserne de Libourne! Il est plus fréquent de boire du Bordeaux dans le Jura que l'inverse! L'Armée a parfois du bon! 

    Si tu étais un mets, un plat : une andouille de Guéméné, juste pour voir l'effet que ça fait.

    Si tu voulais recracher par terre, tu serais : mal élevé, sauf si je garde le petit doigt en l'air.

    Si tu étais une musique pour savourer ton verre :  un air de guitare, bien rock, pas trop métal, soutenu par une voix chaleureuse qui colle le frisson. La voix et la guitare de Romain Humeau, du groupe Eiffel, par exemple. "Inferno telegraph to the hype..."

    Si tu comparais ton vin préféré avec une femme, qui serait-elle ? Marilyn Monroe: charnel, sensuel, pulpeux, poupoupidou!

    Et une vilaine piquette ? : Mireille Mathieu: maquillé, pommadé, dépassé.

    Si tu comparais ton vin préféré avec un homme, qui serait-il ? Pierre Desproges: gouleyant, débridé, jouissif.

    Et un mauvais gorgeon ? Michael Jackson: trafiqué, perverti, insipide.

    Si tu étais riche (ou encore plus riche), quelle folie t’offrirais-tu ? : une petite parcelle et une maison vigneronne à Château Chalon. 

    Avec qui aurais-tu le plus envie de partager ton vin préféré ? : avec tous ceux qui seraient susceptibles de l'aimer. Surtout ne pas donner de la confiture aux cochons!

    Et l’eau, tu aimes ? !!! : oui, pour la bulle et pour la (vraie) soif! Perrier après l'effort, La Salvetat pour tous les jours, San Pellegrino pour la bonne table, Chateldon pour les moments d'exception, Quézac pour changer, Badoit quand il n'y a rien d'autre.

    Olif

  • Les Vendredis du Vin # 5: votre rosé unique au monde

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    C'est notre bébé du vin, la ravissante Marsha, qui a accédé à la présidence de ces 5èmes Vendredis du vin. Elle nous a proposé un thème estival fédérateur qui devrait gouleyer tout seul, à plein gosier! Tout seul est bien le terme exact, puisqu'il s'agit de faire dans l'unicité, cet été. "Votre rosé unique au monde", voilà qui va rendre la tâche ardue, lorsque l'on a pour habitude de boire rarement le même vin à table. Ce qui, finalement, n'est pas tout à fait exact en matière de Rosé, puisque, si j'avoue un faible pour ce type de vin en accompagnement de certains mets estivaux, j'ai tendance à être plutôt extrêmement sélectif, ne supportant guère la médiocrité dans cette couleur intermédiaire. Aussi ai-je tendance à me cantonner à très peu de références, des vins que je peux me procurer aisément et qui ont su séduire mon palais. Je devrai donc me limiter à seulement 3 ou 4 bouteilles cet été pour faire mon choix. Et n'en choisir définitivement qu'une seule, faute de quoi je serai à l'amende. "Peu importe l'amende, pourvu qu'on ait l'ivresse", disait approximativement le poète, surtout si c'est Marsha qui verbalise!

    Mais je serai fair-play et respecterai la règle du jeu. Pas question, donc, que je vous parle du rosé du Mas Imgp3376 Jullien 2006, en Coteaux du Languedoc, dont la robe groseille témoigne de la vinosité et de la richesse, même si cela reste un vrai vin rafraîchissant d'été. Aucune chanceBouteilles_011 non plus pour que j'évoque la cuvée Solstice VI du domaine Viret, un vin de table cosmoculturisé, plus culte que risée, à la fois frais, riche et épicé, un vrai vin rosé, un vrai vin tout court. Pas l'once d'une probabilité que je goûte au Château Romanin rosé 2005, un vin des Baux vraiment beau, à la robeBouteilles_008 saumonée et à la vivacité toute élégante, qui s'enrobe en milieu de bouche pour donner une sensation de plénitude. Il m'aurait fait énormément plaisir de pouvoir jeter un Bouteilles_001 P'tit Saur à tout le monde, ce vin rosé pétillant naturel à base de grolleau élaboré au domaine Saurigny, du jus de raisin frais et gourmand qui lâche les gaz sous la langue et désaltère jusqu'à plus soif. Mais voilà! La règle du jeu édictée par Marsha est très stricte: votre vin rosé unique au monde! S'il n'en reste qu'un, ce sera donc celui-là.

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    Il s'appelle Rosé 2006. C'est tout, et c'est déjà bien. Un vin unique, une bouteille unique, de la production personnelle de Mr Monné père, du Clot de l'Oum, vinifiée artisanalement et à l'ancienne, hors commerce, à usage strictement privé et absolument introuvable en dehors de Bélesta (66). C'est un vin tout simple, franc et généreux, à l'image de son donateur. Une bouteille qui valait bien un Vendredi du Vin!

    Olif

     

  • Incendie musical au Paleofestival

    Pendant que certains se débattent dans les vraies flammes et que l'on croise les doigts pour eux, d'autres mettaient, au sens figuré, le feu à l'arcade du Paléo festival de Nyon.

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    Petite pause musicale sur le Blog d'Olif, une bière Cardinal bien fraîche à la main, de quoi éteindre facilement ce type d'incendie:

  • Qu'est-ce que la sagesse en 2006?

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    La sagesse, c’est de boire du vin
    La sagesse, c’est de boire bon
    La sagesse, c’est de boire peu
    La sagesse, c’est de boire des Côtes du Rhône
    La sagesse, c’est de refuser les artifices
    La sagesse, c’est de produire des vins bio
    La sagesse, c'est de récolter des beaux raisins
    La sagesse c'est d'être un vin mûr
    La sagesse c'est d'être un vin droit
    La sagesse c'est d'être un vin frais
    La sagesse c'est d'être un vin gourmand
    La Sagesse, c’est une cuvée du domaine Gramenon
    La Sagesse, c’est drôlement bon
    La sagesse, c’est de ne pas verser le reste du vin dans une daube
    La sagesse, cela aurait été de finir la bouteille la veille au soir.

    Olif

    P.S. : elle était particulièrement goûtue, cette daube de bœuf à la Sagesse, mais elle m’est quand même restée un peu en travers de la gorge !

  • Vin de blogueur (4) : embarquement immédiat dans la Nef des Fous

    Montlouis La Nef des fous sec 2005, Les Loges de la Folie

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    Domaine de création récente, découvert en 2006 et en présence des vignerons, Valérye Mordelet et Jean-Daniel Kloecklé, lors des 3èmes Rencontres Vendéennes autour du Vin, les Loges de la Folie sont dignes d’éloges. N’y manquait, comme son nom pouvait l’indiquer, qu’un petit brin de folie! Après le galop d’essai néanmoins rempli de promesses de 2004, 2005 allume l’étincelle. Des vins goûtés dans l’euphorie du Salon d’Angers et qui se déclinent dans différentes versions plus ou moins riches en sucre, du fait de la générosité du millésime. Il fallait pouvoir les apprécier au calme, à la maison, en accompagnement d’un repas, merci Saint-Antoine! Quand je dis à la maison, ce n’est pas tout à fait exact, puisque cette Nef a été embarquée dans un break, direction la Côte du Léon (et du Francis, le pote qui pourvoyait au gîte). Si, dans la publicité, Léon rime avec pâtes, dans la famille Olif, Léon rime avec poisson, parce que, justement, on n’a pas les mêmes à la maison ! La Nef fut donc servie en accompagnement d’une barbue juste poêlée, avec huile d’olive et citron. A poêle la barbue et à poil Loulou, que l’on sache enfin si c’est une femme ou un homme, à barbe ou non. A ce propos, n’oubliez pas d’aller voter ici pour faire éclater la vérité au grand jour !

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    Revenons à nos fous et à cette nef au nez très fin, élégant, mûr mais délicat, minéral et anisé (fenouil), fruits jaunes (mirabelle). La bouche est droite et tranchante, avec une superbe acidité directrice, de la longueur et une grande et belle finale qui fait saliver, pendant que, dans le même temps, les yeux du dégustateur brillent et que son regard s’allume. La barbue se laisse raser, dévoilant sa chair délicate. Les fous reviennent à la raison et offrent en pâture leur belle structure, déjà bien en place, celle d’un très beau chenin qui devrait acquérir de la complexité au vieillissement.

    La barbue est contente et votre serviteur également, qui, par solidarité avec le poisson et Miss Loulou, s'est laissé pousser la barbe pendant ses vacances bretonnes.

    Olif

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  • Alternative alsacienne (2)

    Résumé de l'épisode précédent: après avoir dégusté quelques-uns des plus beaux Pinot noirs alsaciens du monde, chez deux vignerons pratiquant beau, bio et bion bon, on s'attaque aux blancs, dans des versions parfois "underground" et/ou oxydatives. Une Alsace véritablement alternative qui revendique pourtant ses origines et la mise en valeur de ses terroirs. A découvrir absolument!

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    Retour chez Patrick Meyer, et là, on passe aux blancs, en attaquant la gamme avec le Sylvaner. Un cépage injustement méprisé, car capable de produire des vins exceptionnels, y compris sur les grands terroirs, d’où l’on a voulu le déloger car il ne donnait pas droit à la reconnaissance en Grand cru. Le monde de l’INAO est parfois cruel ! Entre deux petites phrases bien senties, assénées tranquillement et de façon anodine. « La palette aromatique d’un vin, c’est sa carte d’identité, mais c’est superficiel. Ce qui importe, c’est de savoir ce qu’il a dans les tripes, comment il va rayonner. » La preuve avec les deux versions du Sylvaner maison, fruit et terroir.

    Nature 2005
    Grande majorité sylvaner, avec un rien de riesling, vraisemblablement amené à se faire de plus en plus petit dans les années à venir, pour privilégier l’expression du sylvaner. Sur des notes de fruits jaunes (mirabelle), un vin gourmand, simple, rond et agréable, qui se boit tout seul.

    Sylvaner 2004 Zellberg
    Premier nez un peu réduit, mais un vin qui possède une belle ossature, droite et pure.

    Pinot blanc Les Pierres Chaudes 2005
    Note iodée et saline au nez, légèrement lactique.

    Riesling 2004
    Minéral, fruité, un peu monolithique, mais désaltérant!

    Riesling Zellberg 2005
    Nez fin et complexe, avec une trame tendue, dense en bouche. Belle longueur. Le terroir parle et s’affirme.

    Riesling Grittermatte 2005
    Minéral et droit, avec une belle structure acide. Grande maturité, grande longueur, «très Grittermatte», finalement, nous dit Patrick. On veut bien le croire ! Et c’est bon !

    Riesling Muenchberg 2004
    Dans sa phase de fruité primaire, avec de très légères notes hydrocarbures. Un vin taillé dans la grande longueur, avec une belle finale acidulée.

    Sylvaner 2001 sous voile
    Un vin ouillé pendant 1 an, puis élevé sous voile 2 années supplémentaires. La robe est dorée. Le nez , puissant et mûr, évoque la cire d’abeille et le miel. La bouche possède une superbe tension acide et une grande longueur, mais s’inscrit véritablement dans une typicité alsacienne, l’élevage oxydatif ayant comme objectif d’aboutir à un véritable affinage de l’alcool, afin de rendre ce vin sec et buvable, malgré la richesse de la matière initiale.

    L’Alternative 1998
    Assemblage à la vendange de Sylvaner et Pinot gris et élevage sous voile pendant 3 ans. La robe est ambrée, le nez riche et caramélisé. La bouche, très large, possède une grande acidité qui se fond parfaitement dans une matière particulièrement riche.

    Riesling Muenchberg barrique 1998
    Bouche large en attaque, devenant très sèche, possédant une dimension supplémentaire. Classe et distinction des grands terroirs. Finalement légèrement saline, pour un vin majestueux et authentique.

    Retour chez Bruno Schueller, pour un parcours finalement assez superposable, sans concertation aucune:

    Pinot blanc 2005
    Gourmand et fruité.

    Riesling 2005
    Poire William au nez. Bouche droite, tendue, minérale, cristalline.

    Riesling Pfersigberg 2005
    Fruité primaire au nez, bouche tendue, vive, acide, droite. Magnifique structure!

    Riesling 2004, fût d’acacia

    Elevé 2 ans en vidange, sans ouillage. Robe dorée, nez ouvert, fumé, fromager. Bouche riche, sèche, droite.

    Pinot noir botrytisé 2005
    Robe légèrement brunie, trouble. Nez évoquant l’hydne imbriqué, surnommé écailleux dans les montagnes. Bel équilibre, comportant un peu de résiduel. Original, pour le moins…

    Gewurtztraminer 2004 cuvée particulière
    Aromatique fraîche assez typique. Bouche simple et droite, assez plaisante.

    Pinot gris de table 2004
    Premier nez sur la réduction, un pinot gris très sec, pas trop chaleureux.

    Pinot Gris réserve 2002

    Grande richesse au nez mais bouche très sèche, presque tranchante, acidulée.

    Gewurtztraminer Bildstoecklé 2004

    Bien sec, typé Gewurtz, concentré et riche.

    Pinot gris 2003
    Cuvée en macération, en fût non ouillé. Robe ambrée, vieux Cognac. Puissance et chaleur de l’alcool pour un vin qui goûte au final parfaitement sec, avec un équilibre cohérent. Les vertus de l’élevage oxydatif !

    Une Alsace alternative, parfois oxydative, jamais lascive. Comme je l’aime !

    Olif