VdV #19 - Sulfite free, ohne schwefel, sans soufre... ajouté
Un petit thème polémique et d'actualité pour cette 19ème session des Vendredis du vin qui a vu ma réélection haut la main, devant Monsieur B., qui a préféré garder l'anonymat et qui nous aurait proposé une dégustation de vins levurés au Pepsi Cola et le petit N., carrément favorable à une orgie de Pepsi Cola. Avec Olif, pas d'artifice au programme ni de chichi: le vin dans sa natureté, complètement à poil et pas bling-bling pour un sou. Il parait que les bobos parisiens en raffolent (sans véritablement savoir que c'est bon!) et que la contagion gagne les petites villes de province, et même la Bloglouglou un peu également. Prise en grippe par les dépositaires exclusifs du savoir-bien-boire-le-petit-doigt-en-l'air, l'absence de soufre ajouté fait pourtant cruellement défaut au monde des vins aseptisés et bombardés de produits chimiques. Et si on essayait de s'en passer un maximum, pour bien comprendre que son utilisation peut être parcimonieuse et réfléchie, sans nuire au produit final? Hein, si on essayait? Rien que pour voir!
Alors, le vin "nature" ou "naturel", utopie ou véritable raison d'être? Masque-t-il réellement son terroir derrière des arômes bestiaux ou au contraire révèle-t-il toute la pureté de son terroir et la natureté de son raisin? Les vignerons naturels sont-ils tous des je-m'en-foutistes ou savent-ils réellement apprivoiser le vin pour éviter de l'empoisonner? Y-a-t-il une viticulture propre, à la vigne comme à la cave? Faut-il vraiment lyncher Pierre Overnoy? Autant de questions qui devraient rester sans réponse mais, en principe, permettre à l'amateur du vendredi de se faire plaisir, tout en ne se ravageant pas les papilles à grands coups de sulfites, de pesticides ou autres produits chimiques peu ragoûtants et difficilement buvables, même à l'aveugle.
Votre mission, donc, si vous l'acceptez, est loin d'être impossible: dégoter un vin sans soufre ajouté, ou alors vraiment très peu (ne pas se fier à la mention "contains sulfites" sur l'étiquette, les "natural sulfites", produits lors de la fermentation alcoolique sont naturellement autorisés), et démontrer (je l'espère) par a+b-c que la nature fait parfois bien les choses, sous le contrôle d'un vigneron bienveillant et peu interventionniste à la cave.
En résumé, vous devrez donc:
- Choisir un vin qui correspond aux critères décrits et le déguster d’ici le 31 octobre 2008.
- Publier vos impressions avec les détails pertinents du vin sur votre blog entre 0h et 24h le vendredi 31 octobre 2008, ou sous la forme d’un simple commentaire sur ce blog ou sur celui des VDV. Les retardataires seront acceptés bien volontiers, puisque je serai absent jusqu'au 4 novembre inclus, vacances de Toussaint obligent.
- M'envoyer votre nom, le nom de votre blog et un permalien vers votre article avant minuit le vendredi en question (vous pouvez le faire en laissant simplement un commentaire sur le site des Vendredis du vin).
- Vous pouvez aussi ajouter vos notes de dégustation sur Vinorati, en les partagant avec le groupe Vendredis du Vin., ou encore sur Vinismo.
Commentaires
Souffrez que je ramasse ce gant. le 31, à l'aube
ça va soufrer/souffrir en ce mois de novembre
Bien déçu par un Morgon de Lapierre 2000 le we dernier, paradoxalement précaire ... (j'ai adoré le 2006 sans soufre).
Où se situe le Frick en Alsace ? Merci !
Si c'est de Jean-Pierre Frick dont tu veux parler, Phil, le domaine est en biodynamie et n'utilise le soufre qu'avec parcimonie, juste un peu à la mise. Si le vin le permet, il sera même embouteillé sans soufre. J'ai déjà goûté comparativement les deux versions du Riesling Rot-Murlé, la différence est éloquente!
http://www.leblogdolif.com/archive/2005/06/14/sucre-ou-sec-c%C3%A9page-ou-terroir-que-se-passe-t-il-en-alsace-e.html
je jouerai bien volontiers le jeu... et il me semble qu'il y en a un à coté de moi qui piaffe aussi... le 31 donc, deux dégustations
heu... les bulles, on peut?
A partir du moment où elles sont vinifiées sans soufre, les bulles sont les bienvenues, Sandrine!
ok... on va faire ça alors...
Salut Olif,
si je ne participe pas à celle-là, je crois que ne participerai à aucune;-)
Bon je vais essayer de comprendre le principe, j'ai jusque fin octobre...
Toujours aussi bien c'blog!
Produire du vin sans souffre
En produire oui mais pourquoi?
Au départ il n'y a que des vins sans souffre qui sont produits principalement en région parisienne, plus grand vignoble du monde à la fin du 18eme siècle !
Ainsi , du producteur au consommateur ,il n'y a pas besoin de conservation ni de prendre soin des conditions de transport .
Or au début du 19eme siecle l'apparition du chemin de fer permet le développement des vignobles du sud ainsi que plus tard de ceux d'Algérie (1850) .
Alors avec les longues distances et des conditions oenologiques particulières (acidité beaucoup plus faible due au climat de ces contrées) on s'aperçut rapidement que les vins avaient tendance à mal se conserver , d'où l'usage du souffre non plus pour mécher (désinfecter) les barriques de transport , mais surtout par incorporation dans le vin lui-même .
Enfin les vignerons africains trouvèrent une évolution supplémentaire au souffre par son adjonction dès la récolte ce qui évitait des déviations dues à la chaleur des périodes de vendange ...
Ce progrès indéniable dans la conservation de ces vins permit ainsi le déferlement des vins du sud et la fin du vignoble parisien .
Malheureusement , le souffre transformé en dérivé appelé métabisulfite de sodium (So2 ) , n'avait pas que des avantages ; il était en effet utilisé sans discernement , provocant des maux de tête et , avec le temps , des allergies de plus en plus fortes .
C'est donc aujourd'hui le principal grief fait à ce conservateur .
Mais il en est d'autres que l'on peux mettre en évidence pour peu que l'on s'en donne la peine .
D'ailleurs la seule possibilité de s'en rendre compte , est d'avoir la chance d'en goûter .
Hé oui le plus dur c'est qu'à ce jour peu de vignerons sont assez fous ou courageux pour essayer d'en produire encore . On peux citer ainsi des amis comme Marcel Lapière ,Claude Courtois , Phillipe Pacalet , ou Henri Roch . Sans oublier pour le jura mr ? ou Jean-François Gannevat , ainsi que votre serviteur et , quelques autres qui dans leur coin sans bruit particulier ont sauté le pas il y a plus ou moins longtemps .
En fait c'est là qu'est l'intérêt du sans-soufre , dans la structure gustative du vin .
Goûter ce nectar quelques soient ses origines,c'est ouvrir un univers complètement oublié de nos jours . C'est progresser dans la matière même du vin ; ou pourrait dire qu'un tel vin parle directement au corps et non plus à la raison .
Imaginez ainsi , qu'en prenant ce breuvage en bouche , il va directement titiller votre corps ,sans passer par votre cerveau ,imprégnant d'une douce sensation votre bouche , sans aspérités , sans problèmes , ni de tannins ni d'alcools ni de sentiments de retenue ou d'analyse . Ce vin est pris pour un amis par votre corps .
Analyser cette sensation est impossible autrement que pour en dire une seule chose : C EST BON ! J EN VEUX !
Aussi simple mais aussi difficile à réaliser . En effet un tel vin doit absolument être issu d'une vendange biologique , non pas pour des raisons idéologiques , mais bien pour une question de structure moléculaire , qui ne peux fonctionner que si le vin est lui-même apte à s'auto-protéger par ses propres qualités intrinsèques .
De plus il doit être dans notre cas sudiste , protégé de la chaleur et ne jamais dépasser les 14° pour sa conservation ( même si la température sera augmentée pour le service évidemment ) .
Enfin , pénétrer un univers de vin sans soufre c'est perdre ses repères précédents concernant la dégustation . Ainsi même au cas ou vous ne l'auriez pas apprécié la première fois ,essayez de goûter une nouvelle fois un vin dit classique et vous vous apercevrez rapidement de la différence intrinsèque que le So2 lui aura donné .
En effet et pour finir , j'ai toujours pensé que le So2 "scotches" les tannins de fruits , qu'il les brûle en quelques sorte et qu'il stoppe toute possibilité d'évolution qualitative du vin , de cette évolution qui est la racine au fond de ce que l'on appelait l'élevage , voir l'apogée d'un vin dans les années 1920 .
Pour conclure , rien ne vaut un vin sans soufre pourvus qu'il soit transporté , entreposé et conservé dans de bonnes conditions , mais attention c'est un être fragile , infiniment supérieur à son frère chargé même très faiblement en souffre .
St rémy le 23 octobre 2008
Merci pour cette belle diatribe, Henri! ça donne vraiment envie de boire du vin sans soufre! Je n'aurai pas reçu mes Ultime 2004 pour ce vendredi du vin, mais il est encore trop tôt pour y gouter, à ce qu'il parait!
A un jour prochain, j'espère, une virée dans les Baux étant toujours d'actualité.
Je profite du blog d'Olif pour laisser un commentaire sur les Clapas "En avant doute 2007" découvert grâce à Estèbe, reconnu lors de la diffusion de l'émission ABE de la Tsr (télé suisse romande) sur les vins bios (nous avons partagés les bancs de l'école du vin de changins pendant une petite semaine - il ne le sait probablement pas, mon rayonnement médiatique étant bien plus faible que le sien), bref : la 1ère impression au nez est sur la fraîcheur du fruit, un rien végétal, d'ailleurs un végétal qui me rebute normalement sur les vins souffrés et qui là, passe très bien (c'est grave docteur?). On est sur la groseille, la framboise, un fruit acidulé. La bouche ensuite : c'est frais là aussi, soyeux, ça coule le long du gosier comme rarement, les tanins sont légèrement croquants mais quelle légèreté, quelle digestibilité! Ce vin se boit avec une telle facilité que c'en est presque indécent. Un régal. Merci Estèbe et merci le passeur de vin et merci Olif! (je me suis permis de mettre ce commentaire ici par mesure de simplification)
Claude
On n'est pas encore le dernier vendredi du mois, Claude, mais ce commentaire sur En avant Doute sera sans aucun doute comptabilisé dans les VDV!
On vas essayé de trouver ça un vin sans souffre. Mais au dire de certains, c'est impossible et ça n'existe pas. De plus, ici au Québec, j'ai entendu (mé)dire que la SAQ, notre monopoloe d'État qui commercialise le vin, exige des vins AVEC sulffites afin que les produits résistent aux affres des traversées transatlantiques. Il y a bien des sections BIO et des vins dits avec un minimum de sulffites. Mais je crois qu'il faudra que je me rende au fond de la bouteille pour le savoir...
Un vinifié sans soufre mais protégé lors de la mise en bouteille par une couverture minimum de soufre, dans l'optique d'un long voyage, notamment, ne serait pas disqualifiant, Vincent.
Pour Vincent: Si tu es à Montréal, vois voire au Bouchonné - ils ont des vins de Lisson - un millésime avec - mais tellement peu, qu'il passera probablement devant l'œil critique du Sieur Olif:-)
(C'est la journée de lutte pour la liberté du vin sur Internet - J'ose donc une petite pub...)
J'ai sévi, daisais-je
http://jeromeestebe.blog.tdg.ch/archive/2008/10/31/l-adorable-legerete-des-vins-naturels.html
sandrine m'en a parlé, voilà j'arrive:
http://leptitblogdelacave.skynetblogs.be/post/6396588/degu-de-vin-sans-soufre
http://leptitblogdelacave.skynetblogs.be/post/6396588/degu-de-vin-sans-soufre
voilà
et voilà:
http://vinsetgourmandises.skynetblogs.be/post/6396760/des-poules-qui-nagent