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  • Off de ouf aux Grands Jours (2): balade tourangelle

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    Off de Ouf, la suite! Que du beau monde sur place et j'ai eu le temps de (presque) tout goûter. Après la Champagne et la Bourgogne, cap à l'Ouest pour un petit tour en Touraine, d'abord chez  Olivier LEMASSON (les Vins Contés). Plusieurs cuvées bien sympathiques en blanc: un Menu Pineau très frais, un Sauvignon 2007 ("Sois Mignon") particulièrement fruité et gouleyant et un Cour Cheverny "Les Rosiers" 2006 à la belle matière minérale. Les rouges sont loin d'être inintéressants également, mais goûtés bien trop vite dans l'après-midi, alors que l'attention faiblissait un peu. La présence un petit peu plus loin d'Hervé VILLEMADE, du Domaine du Moulin, avec qui Olivier a travaillé auparavant, a permis de rester dans l'inspiration romorantine. Deux pétillants naturels, un Menu Pineau vif et acidulé, très fruité primaire, et un Pineau d'Aunis vineux et frais, pour débuter, puis un beau Cheverny 2006(70% Sauvignon, 30% Chardonnay) et un superbe Cour-Cheverny 2006 Les Acacias, droit et tendu. Le Romorantin me convient bien, décidément. En rouge, mention pour le Cheverny 2006, constitué à 80% de Pinot Noir, à la belle matière croquante. Deuxième rencontre avec les vins de ce domaine en peu de temps (la première fois au Salon de l'AVN à Troyes) et belle confirmation en ce qui me concerne.

    Et puis dernière rencontre tourangelle, et pas la moindre, avec Elise BRIGNOT. De l'avis quasi-général parmi ceux qui ont goûté ce jour-là, "elle sort des belles quilles, Elise!" Ce doit être de famille, j'avais déjà entendu la même expression au sujet de son frère Jean-Marc dans le Jura. Et on sent effectivement une grande patte dans ces cuvées légèrement border-line, à la marge, mais au caractère bien affirmé. Que du Vin de Table et un véritable don pour le choix du nom de baptême de tous ses vins (tout le monde a encore en mémoire son "Beaumont de Vénus" du temps où elle se trouvait dans le Chinonais).

    - Zébulon: pétillant naturel élaboré à base d'1/3 de Cabernet franc, 1/3 de Gamay et 1/3 de Chardonnay. Pas banal, et on se trouve bien là dans le "bizarre". Robe légèrement orangée, à peine de sucre, un équilibre que je trouve un peu bancal à ce stade, mais néanmoins intéressant. A revoir.

    - ça va pas être possible 2006: moitié Gamay, moitié Chenin! Assemblage improbable, limite "pas possible", et pourtant, ça l'est! La couleur tire sur l'orange, le vin possède de la fraicheur et de la droiture.

    - Mon Loulou 2005: un pur Chenin, évidemment, même s'il m'a fallu un peu de temps pour décoder le nom! De la tension, de la minéralité, de la vivacité, de la droiture. Un beau Loulou qui ne roule pas des mécaniques et que l'on a envie de cajoler.

    - Touchemitaine 2005: pur Sauvignon au nez frais, malgré quelques notes légèrement caramélisées, poire tatin.

    - Oui mais non 2005: du Chenin, en partie botrytisé mais vinifié en sec. Riche et large, puissant, un équilibre tout à fait cohérent.

    - Touchemitaine 2006: la version 2006 100% Sauvignon, malheureusement épuisée. Vinifié en petnat, c'est du fruit frais qui vous explose au nez, la sensation de croquer dans une poire William, et puis la finesse de la bulle qui possède un côté vif et aérien. On en boirait!

    Bravo Mademoiselle Brignot. SI j'étais compositeur, je vous écrirais volontiers une lettre!

    A suivre...

    Olif

  • Comptine gaillacoise...

    "A Gaillac
    Y 'a pas de yak
    Ni de yacht
    Encore moins de bijouillac
    Ni de caillouillac
    Pas l'ombre d'un hibouillac
    A l'ombre d'un chouillac
    Point de pouillac
    Pour faire joujouillac
    A genouillac
    "

    Cette ravissante comptine enfantine, totalement tombée dans l'oubli et que l'on se transmettait de mère en fille dans la campagne gaillacoise et dans des temps extrêmement reculés, risque de bientôt faire un retour en force au hit-parade vinicole du Sud-Ouest. La rime est riche, travaillée et possède de la niac. Enfin, je trouve. Personnellement. Euh!..., un petit peu quand même, non?

    Une introduction un peu tordue (Pas trop? ... Si? ... Un petit peu? ... Quand même?...) pour glisser subrepticement un petit billet sur le Domaine Genouillac, à Gaillac. Une création signée Alban et Marthe de Genouillac, qui a vu le jour en 2005. 6 cuvées et beaucoup de travail à la vigne, de quoi finir le soir sur les rotuillacs. 3 vins d'assemblage, en appellation Gaillac, et 3 vins de cépages, originaux, produits en Vins de Pays.

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    D'abord une cuvée Chasan 2005, assemblage croisement de Chardonnay et de Listan. Vous m'en listerez tant! A boire jeune et frais, c'est stipulé sur l'étiquette. J'ai respecté la prescription, je suis encore jeune et j'ai gardé une fraicheur d'esprit que beaucoup m'envient! Publicité non mensongère, donc, et ce vin franc, léger et gouleyant ravira les amateurs de vins francs, légers et gouleyants. Je ne l'ai pas testé sur des grenouillacs, mais je sais que certains l'ont fait. Gentiment fruité, suffisamment nerveux, il a délicieusement accompagné quelques huitres papillons suivies d'une fondue suisse de la Migros. Pas banal, pour un vin du Sud-Ouest!

    Et puis, un rouge 100% Fer Servadou, à la délicieuse rusticité civilisée, avec son petit caractère, bien trempé, mais des tanins frais.

    Une découverte pareille en VDP du Comté Tolosan, on ne peut pas en compter tous les ans!

    Et enfin Burgale 2005, en appellation Gaillac, majoritairement Duras (pas Marguerite, c'est évident et un peu téléphoné), aux tanins souples et élégants, malgré un boisé fin mais encore présent. Le dire, c'est bien, mais le Fer Servadou, c'est encore mieux! Il apporte toute sa robustesse pour équilibrer le vin.

    On trouve tout ça en échange d'une poignée d'€ au Bon Echanson de Pontarlier, mais aussi ailleurs.

    Olif


    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

  • Quand Mamina déclenche le plan blanc berrichon...

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    ... il faut se réchauffer de l'intérieur!

    - "Pensez, ma bonne dame, tout juste s'il n'a pas fallu mettre les chaînes pour monter à la cathédrale! Et ce chasse-neige qui ne passe pas! Aurai-je le temps de faire mon marché avant midi?"

    Bon, il est vrai que depuis mon Haut-Doubs quasi-natal, on relativise un peu plus! -8°C et 60 cm de neige le week-end de Pâques, à peine le temps de se prendre un rayon de soleil la semaine d'après et voilà qu'on est reparti pour une neige hivernale avec un petit 0°C comme température journalière maximale. Contraint et quasiment forcé de rechausser les skis pour cause de besoin de grand air! A défaut d'une petite fondue en rentrant, je vais opter pour le 31ème menu maminesque. Un avant-goût de Printemps de Bourges, qui effacera les turpitudes d'un mois d'avril hivernal. Qui, si ma mémoire est bonne, succède à un mois d'avril 2007 estival. Promis! L'année prochaine, avril sera printanier et on essaiera de ne pas se découvrir d'un fil pour de bon.

    On se fait la bouche avec une petite entrée de saison, un FEUILLETE CROQUANT D'ASPERGES AUX LANGOUSTINES ROTIES avant de s'attaquer à un plat principal reconstituant, une bonne petite viande cuite juste à point, un BŒUF PRESQUE CRU PARFUME, en l'hommage duquel, respectueusement, on évitera de s'asperger de parfum, aussi cher soit-il. Et pour clôturer ce repas de fête, un dernier coup de chapeau au temps qu'il fait, un mix d'hiver et de printemps, un BLANC-MANGER AUX FRAISES.

    Avec les asperges, on ne va pas refaire le coup du Muscat, parce que bon, même si c'est sympa, il n'y en a pas des tonnes à la cave. Il va falloir improviser, avec l'aide de feu Tonton Henri!

    Dans sa cave il cherchait une bouteille
    Pour accompagner l'entrée
    Une typesse nommé Mamina
    Poursuivait le pauvre Olif
    Elle le coinça près d'la buanderie
    Et très méchamment lui dit :
    "Si tu m'trouves pas un vin pour les asperges
    Je vais t'couper la ve..."
    ...euh, non, pas ça?
    - Et alors ?
    Ben, elle le ficela
    - Et alors ?
    Elle le mit sous la scie
    - Et alors ? Et alors ?

    Eh, eh, Oro est arrivé
    Sans s'presser
    Le grand Oro, le beau Oro
    Avec sa robe dorée et son étiquette rose

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    Oro 1996, de Marlène Soria, domaine de Peyre Rose, un vin qui s'est déjà fait attendre, qui pourra encore patienter en cave, mais qui ravit déjà le palais. Sa puissance et son caractère très légèrement oxydatif devraient passer sans problème l'obstacle des asperges ou alors, comme dans la chanson, je me coupe la v..., euh! non, pas ça finalement!

    41€ chez Lolo Baraou. Ce n'est pas donné, mais c'est le tarif pour du Peyre Rose. Et puis, près de 10 ans d'élevage en fût, ce n'est pas rien non plus!

    Avec la petite viande, délicatement parfumée, quasiment rafraîchissante, banco pour un vin au diapason.  Laaaaaaa..., euh! non, Piiiiiiiii...!

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    π Note 2006 du domaine de l'Ocre Rouge, dans le Gard, un Pinot noir taillé dans la fraicheur, sur des notes de menthol et d'eucalyptus. Sans verdeur. Juste cette sensation d'équilibre tendu et de droiture caractérisant plutôt les vins septentrionaux. Le boeuf s'est vite trouvé au parfum, qui l'eût presque cru?

    8 € à la Cave des Papilles, rue Daguerre, dans le XIVème. C'est cadeau!

    Et puis, pas de blanc-boire pour le blanc-manger. Point final.

    Olif

  • Off de ouf aux Grands Jours (1)

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    Un Off aux Grands Jours, ceux de Bourgogne, à ma connaissance la seule manifestation de ce type à l'occasion de la grand messe dédiée aux Chardonnays et Pinots noirs de "grands terroirs". Une véritable bouffée d'air frais dans ce microcosme bourguignon un peu guindé, il faut bien le reconnaitre. De tous ces grands jours, je n'ai participé qu'à une seule session officielle, la Trinquée de Meursault. De cette après-midi de dégustation, effectuée au pas de course et sans prise de notes, je retiendrai la confirmation de la qualité des vins de Rémi Jobard (c'est un copain, mais cela est dit en toute objectivité). Confirmation également auprès de Romaric Chavy, du domaine Chavy-Chouet, dont les vins se goûtaient plutôt bien. Découverte du domaine Darnat, conduit en bio depuis 1993, mais qui n'a pas encore osé franchir le pas de la certification. De biens beaux vins, dans un style très pur et droit, qui mériteront probablement d'être redégustés plus longuement, en prenant le temps. Accueil toujours très sympathique chez François Mikulski, même si je n'ai pas très bien goûté ses vins ce jour-là, à l'exception d'une très belle Goutte d'Or. Fin de la parenthèse murisaltienne.

    Retour sur ce Off de ouf, donc, qui se déroulait au domaine Prieuré-Roch, avec une brochette de vigneron(ne)s hauts en couleurs. Ce jour-là, j'ai pris le temps. Arrivé dès l'ouverture, pour ne pas manquer l'ami Francis Boulard, qui m'avait fixé rendez-vous aux aurores ou presque, j'en suis reparti quasiment à la fermeture.

    Une petite coupe de Champagne pour débuter une dégustation, je ne connais rien de meilleur! Surtout s'il s'agit des vins de Francis.

    - Brut réserve: 75% Pinot Meunier, 25% Pinot Noir. Un Champagne fruité et vineux, avec de la matière. Belle entrée en matière.

    - Chardonnay non dosé: dans un style différent, vif, minéral, frais et tendu. Pour l'apéritif.

    - Mailly Grand Cru brut: très peu dosé, 90% Pinot Noir, 10% Chardonnnay. La bulle est fine, la bouche développe un peu de gras. Un Champagne élégant.

    - Les Rachais 2002: nez élégant, superbe et raffiné, alliance du fruit et de la minéralité. En bouche, il s'agit d'un vin droit et long, porté par une magnifique acidité sous-jacente. "Il faut prendre le temps de le déguster", m'a dit Francis en me glissant un échantillon dans mon petit cabas. Ce que j'ai fait en compagnie d'un membre du GJP* féru de Champagne et l'ami Rémi Jobard, à Meursault. Un vin qui en impose par sa stature et sa droiture.

    Paetrea 1997-2004: 60% PN, 20% PM, 20% C, en solera. Nez sur les fruits jaunes, la mirabelle. Bulle fine, bouche large et complexe, un vrai beau Champagne d'un excellent rapport Q/P.

    - MMI 2001: un essai portant sur 500 bouteilles de Rachais 2001 élevées en fût neuf.  Le nez est puissant, grillé, fumé, un peu boisé mais présentant également une légère réduction. La bulle reste légèrement en retrait, peu marquée. Un vin immensément large, avec une très grande longueur. A attendre et/ou à carafer longuement.

    Après ce festival de bulles, la bouche est prête à affronter les blancs du domaine Derain, sans crainte de la chute. De reins. La chute de reins. Désolé! Allez, goûtons! Et nous commençons par un vin mystérieux, sans appellation, qui développe un fruité frais sur une belle tension minérale et acidulée, avec une pointe de gras  témoignant de sa belle richesse de constitution. Allez Goûtons est son nom. Un aligoté bien fagoté  qui fait plaisir à boire, tout comme le Saint-Aubin En Vesveau 2006, un vin bien mûr qui possède également une certaine tension derrière sa grande maturité de fruits.

    Et puis ce fut le choc! La rencontre avec Philippe Valette et ses vins. Le Mâconnais élevé au rang des Beaux-Arts viticoles. Des vins fulgurants, largement au-delà des standards habituels, qui mettent une grande claque dans le bec. Un véritable coup de coeur!

    - Mâcon-Villages 2005: une belle matière riche et mûre pour un vin de cuve à la finale acidulée et salivante.

    Mâcon-Chaintré VV 2005: des vignes âgées de 50 à 70 ans, qui donnent un sentiment de profondeur à ce vin possédant déjà du gras et une belle longueur.

    - Pouilly-Fuissé 2004: un vin puissant et complexe, à la grande dimension.

    - Pouilly-Fuissé 2001, Clos Reyssié: une cuvée parcellaire de prestige pour un élevage très long, de 48 mois en barrique. La robe est dorée. Le vin possède un caractère légèrement oxydatif du fait de son élevage, mais une puissance et une longueur inégalables. Un air de famille avec les vieux vins ouillés jurassiens, qui lui va à ravir!

    - Pouilly-Fuissé 2002, Clos Reyssié: nez presque confit, sur l'écorce d'orange. Une grande maturité pour un vin plutôt massif, mais exquis. Grande garde prévisible.

    - Pouilly-Fuissé 1999, Clos de Mr Noly: 60 mois d'élevage pour ce vin au nez riche d'encaustique, large et puissant, destiné à la gastronomie (une volaille de bresse à la crème, par exemple?). Exceptionnel!

     

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    A suivre...

    Olif

    *GJP: Grand Jury Pontissalien, secte d’adorateurs de Bacchus, basée sur les hauts plateaux du Doubs et qui n'a de jury que le nom!