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  • François Despagne à Grand Corbin: la vigne est son jardin!

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    Situé sur le plateau argilo-sableux de Saint-Emilion, limitrophe de Pomerol, Grand Corbin Despagne vient tout juste de retrouver son lustre d'antan dans le classement 2006 des vins de Saint-Emilion. La mention "Grand cru classé"  figure à nouveau sur les caisses bois du millésime 2006, tout juste mis en bouteilles et préparé pour l'expédition, le jour de notre visite. Un rétablissement de situation dont François Despagne n'est pas peu fier, cela se sent. Car son travail acharné pendant 10 années à la tête du domaine a payé. A juste titre. Amoureux de la vigne et du sol, il a tout mis en oeuvre pour que Grand Corbin redevienne un vrai vin de terroir. Un vrai boulot de jardinier! La compréhension du sol et du sous-sol, élément-clé de la compréhension du vin futur, fut l'une de ses préoccupations premières. D'abord en creusant des fosses pédologiques sur toutes les parcelles qui composent le terroir de Grand Corbin, ce qui lui a permis d'étudier la façon dont il fallait gérer la vigne: densités de plantation, enherbement ou pas, adéquation entre cépage, sol et sous-sol... Puis en concentrant ses efforts sur la production de beaux raisins, aptes à donner de beaux vins, avec un gros travail à la vigne.  "On n'est pas dans la Wine industry, ici!" Travail en lutte raisonnée certifiée, avec quelques essais en bio sur certaines parcelles. Pour comprendre et évaluer. En fonction des résultats obtenus, une conversion pourrait tout à fait être envisagée, mais cela se fera de toute façon en douceur.

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    Leçon d'épamprage sous une petite pluie intermittente

    Ben oui, ici, on n'est pas dans la Wine industry, comme aime à le répéter François Despagne, mais on élabore le plus "pomerolais des Saint-Emilion". Un vin tout en élégance et en raffinement, dont les progrès ne sont qu'aux balbutiements, tant le potentiel est grand, un vin fait pour être bu et qu'il fait bon boire, car élaboré dans cet esprit de fraicheur et de buvabilité, un terme à la mode que l'on ne retrouve encore que fort peu dans la bouche des oenologues ou maîtres de chais bordelais, un peu trop inféodés à un certain système de notation.

    Grand Corbin Despagne 2004: fin, élégant, tanins relativement souples, équilibre frais. Très bon.

    Grand Corbin Despagne 1999: nez épanoui, sur la truffe et les épices, la marque du merlot, qui représente 70% de l'assemblage, d'une manière générale. Un vin parfaitement à point.

    Grand Corbin Despagne 2007: GCD verson fruitée, avec de la fraicheur, des tanins veloutés, une belle longueur, dans un style droit et élégant.

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    Moment trop vite passé en compagnie de François Despagne, passionnant dans son approche de la vigne et du vin, une rencontre que tout le monde aurait souhaité pouvoir prolonger, car il est clair qu'on n'est pas dans la Wine industry, à Grand Corbin. Mais il est déjà temps d'aller entendre sonner L'Angélus...

    Olif

  • RE-VE-VIN 2008: quart d'heure américain en Beaujolais

    Deuxième dégustation matinale des Rencontres Vendéennes, celle du samedi, mais comme je suis dans un trip Bojo...

    Nous y voilà enfin, dans ce quart d'heure américain en Beaujolais, estampillé RE-VE-VIN. En théorie, ce sont les femmes qui invitent. Une majorité de vigneronnes, donc, mais pas exclusivement, parce qu'il était trop tentant d'y associer quelques belles étiquettes du Beaujolais alternatif. Et puis, comme le challenge était de comparer 10 couples de vins issus des 10 crus du Beaujolais, quelques garçons se sont également glissés sur la piste de danse (plus exactement sous le patio du Chai Carlina) pour compléter la sélection. Dégustation fort instructive, homogène et plaisante. Aucun vin caricatural ou mauvais, à l'acidité exacerbée. Mort aux préjugés! Et puis, surtout, pas d'hégémonie d'un style de vin sur un autre, une seule et unique volonté de bien faire, avec la matière première à disposition. Après, ce sont les aléas de la dégustation! Mais dans toutes les bouteilles, il y avait du raisin et du vin, témoignant d'un véritable travail à la vigne. Une grande et belle découverte, car, hormis les quelques stars des vins "nature", tous les vignerons et tous les noms de domaine étaient quasiment inédits pour moi. Des noms à découvrir, donc, et puis surtout à retenir, maintenant!

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    SAINT AMOUR 2006 Domaine Matray – Sandrine Matray : nez sur la cerise, bouche lisse, volume correct. Un vin frais, souple, franc, à la finale acidulée. **

    SAINT AMOUR 2006 Domaine de la Cave Lamartine – Vers l’Eglise – Paul Spay : nez sur les fruits rouges, la griotte, équilibre frais en bouche, direct, croquant. **

    JULIENAS 2006 Domaine Pascal Aufranc : nez plutôt droit, net, sur les fruits rouges. Bouche chaleureuse, avec un certain volume. **

    JULIENAS 2006 Manoir du Carra – Jean-Frédéric Sambardier : nez frais, sur la fraise écrasée, bouche charnue, finale fraiche et croquante. ***

    CHENAS 2006 Domaine des Brureaux – Cuvée Tradition – Nathalie Fauvin : au nez, le fruit est pur, racé, sur la cerise. En bouche, une belle matière, ronde, charnue, fraiche, tapisse le palais. Très beau vin. ****

    CHENAS 2006 Domaine Piron-Lameloise – Quartz –Dominique Piron : nez plutôt réservé, après une petite note fugace de réduction. Bouche tonique, un peu végétale, tanins un peu secs dans une finale plutôt chaude. Du vin, mais un équilibre et une harmonie pas encore atteints.**(*)

    MOULIN A VENT 2006 Martine Chermette – Les Trois Roches : nez encore fermé, bouche arrondie par l'alcool, mais une matière concentrée, épicée, avec une finale sur le fruit. Très prometteur!***(*)

    MOULIN A VENT 2006 Jean-Paul Brun – Terres Dorées : nez sur les fruits rouges, avec une petite note de pomme, pour la fraicheur. En bouche, un joli fruit, frais, de la longueur et de la droiture, sur des notes épicées. Finale légèrement tannique, sans sécheresse. Un très beau vin. ****

    FLEURIE 2006 Clos de Mez – La Dot – Marie-Elodie Zighera : beau nez, net et précis, bouche charnue, concentrée et bien structurée. Superbe!****

    10 FLEURIE 2005 Olivier Merlin : une bouteille qui envoie du bois dès le nez. La bouche est chaleureuse, un peu déséquilibrée sur l'alcool, avec des tanins qui sèchent en finale. C'est un 2005, la concentration est là, même si l'élevage est plutôt marqué à ce stade. A attendre, forcément. **(*)

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    11 CHIROUBLES 2006 Domaine du Petit Puits – Céline Méziat : nez fruité et épicé, sur la cerise. Bouche fraiche, pleine, acidulée, exprimant les fruits blancs. Rafraichissant!***

    12 CHIROUBLES 2006 Georges Descombes : réduction passagère au nez, puis cerises à l'alcool, épices. Bouche concentrée, chaleureuse, digeste, avec une pointe de volatile type acétate. L'ensemble est tout à fait cohérent et se laisse boire avec grand plaisir. ****

    13 MORGON 2006 Claude-Emmanuelle Desvignes – Côte du Py : fruit pur, au nez comme en bouche, dès l'attaque. Fraicheur et droiture donnent naissance à un très beau vin. ****

    14 MORGON 2006 Marcel Lapierre : légère réduction, puis de la cerise à plein nez, avec un petit côté confit. Bouche charnue et fraiche, jolie finale acidulée qui sèche à peine. ***

    15 REGNIE Tradition 2005 Domaine Tano Péchard – Ghislaine Péchard : nez plutôt discret, bouche fraiche, droite, acidulée, à peine courte. **

    16 REGNIE  2006  Domaine de Colette – Vieilles Vignes – Jacky Gauthier : nez sur la cerise à l'alcool, bouche ronde, concentrée, fraiche, finale salivante, qui sèche à peine, un peu chaude. ***

    17 COTE DE BROUILLY 2006 Domaine de la Voûte des Crozes – Nicole Chanrion : acidulé, frais, croquant, très plaisant dans son registre tout fruit. ***

    18 COTE DE BROUILLY 2006 Christophe Pacalet : nez sur les fruits blancs, un peu lardé et fumé (réduction?). Concentré et charnu, croquant, il est à peine marqué par l'alcool en finale et les tanins sèchent un peu. ***

    19 BROUILLY 2006 Domaine des Pierres Soleil – Alou Viornery : gentiment fruité, acidulé, frais et droit. Très plaisant. ***

    20 BROUILLY 2006 Jean-Claude Lapalu – La Croix des Rameaux : très fruité, avec une pointe de sucrosité en bouche, mais de la droiture et de la fraicheur, avec sa finale acidulée. Beau vin, peut-être le plus accompli de toute la série.****

    Olif

  • L'Envers du Décor

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    Saint-Em', version bistrot. Un lieu unique, tenu par François de Lignéris (pas encore complètement remis de la vente (forcée) de son Château Soutard), où l'on peut s'offrir une parenthèse vinique extra-bordelaise. Moment de pur plaisir extatique, pas si incongru que cela. Le monde entier du vin dans une petite rue saint-émilionnaise.

    Très beau Montlouis Les Choisilles 2005 de Chidaine, épatant Fleurie "Ultime" 2005 d'Yvon Métras, en magnum, fringante Mémé 2006 du Domaine Gramenon, rafraichissant Châteauneuf 2004 du domaine Charvin, consistant Jadis 2004 de Barral, l'éclectisme de la carte des vins réjouit le palais par la justesse de sa sélection. La cuisine est goûteuse, un brin canaille, malgré quelques imperfections de cuisson.

    Quand on pousse la porte de cet établissement, aucun doute, on se retrouve dans l'Envers du Décor!

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    L'Envers du décor
    11, rue du Clocher – 33330 Saint-Emilion
    Tel. 05 57 74 48 31

    Olif

  • Beaujolais, Beaujolais...

    Tandis qu'un certain Michel B. lance, dans L'Amateur (The WineLover), une alerte rouge sur la région, mettant en garde à juste titre contre la dégradation du patrimoine viticole par une culture intensive qui laisse les sols exsangues, la résistance s'organise!

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    (La pelouse du Château Cambon, du côté de Saint-Jean d'Ardières. Rien à voir avec celle d'un Château de Bordeaux.)

    C'est que le Beaujolais aimerait bien faire parler de lui un peu plus souvent que juste le troisième jeudi de novembre! On le comprend aisément. Arrachons les bananiers et les framboisiers, replantons de la vigne, crénom! Pour faire du vin, du vrai, avec des arômes naturels et des levures indigènes non aromatisées. Retrouvons le goût et l'odeur du Gamay, le produit de beauté des amateurs de vin franc et gouleyant, celui qui fait rougir les joues de plaisir, bien avant que les irrémédiables outrages de l'âge, associés à une surconsommation de boisson alcoolisée, ne viennent frapper du sceau de l'indélébile les pommettes boursoufflées de l'intempérant, malgré les recommandations des ayatollahs hygiénistes qui nous gouvernent, fort mal au demeurant, prônant l'épanouissement dans le travail, la rigueur et l'austérité, alors que de temps en temps, boire un bon coup, rigoler un petit peu et profiter de la vie ne peut pas nous faire de mal, non mais c'est vrai, quoi! Ne pas oublier de respirer au milieu de la phrase, ou à la rigueur siffler un verre de Beaujolais pour reprendre son souffle.

    En un mois et demi, j'ai fait une telle cure de Beaujolpif que j'en suis encore tout imprégné. Je sue le Gamay par tous les pores de ma peau. Suis-je normal? J'ai trouvé ça bon! J'en ai bu en Bourgogne, ce qui n'est déjà pas rien. J'en ai bu en Beaujolais, ce qui est plus courant. J'en ai bu en Vendée, ce qui est déjà moins banal. J'en ai bu en Bordelais, ce qui est carrément hallucinant. Partout où je vais en ce moment, je déguste et/ou bois du Beaujolais. J'en rêve même la nuit et me relève pour le pisser. J'exagère à peine.Le Beaujolais, on peut en boire toute l'année, et pas que les mois en "R". Comme les huitres, en fait. Sauf que c'est plus dur de les associer les deux. Quoique...

    Tout ça a commencé au Off de Ouf du Château Prieuré-Roch. Après les bulles et les blancs, le Gamay! D'abord chez Cyril Alonso, du Domaine de l'Ancestra, avec deux cuvées indécentes à en rester sur le c..: Régnié 2004 Un des Sens et le Château Gonflable 2006, Grand Q Glacé, une deuxième mise de ce désormais célèbre Beaujolais-Villages, bâti sur la fraicheur et le croquant. Le même Cyril Alonso retrouvé à la Beaujoloise, in situ, qui nous a abreuvé à La Source du Noune, une Ô gazeuse rosée, 100% naturelle, livrée en bouteille de limonade!

    En parlant du Noune, plus connu à l'état-civil sous le patronyme de Georges Descombes, rencontré à Prieuré-Roch, on retiendra un Régnié 2006 concentré, épicé et charnu, ainsi qu'un beau Brouilly 2005, minéral et acidulé.

    Impossible de passer sous silence les vins du Domaine Marcel Lapierre, bien connus des vrais amateurs de Beaujolais, dégustés lors des deux manifestations, et qui constituent une référence incontournable en la matière.

    Petit coup de projo sur un petit nouveau qui a le vent en poupe et le vin en proue: Karim Vionnet, avec son unique cuvée de Beaujolais-Villages, qui donne envie d'en boire. Ce n'est pas le moindre des compliments!

    Belle et grande rencontre que celle avec Jean-Paul Brun, du Domaine des Terres Dorées, le Beaujolais à son plus haut niveau au travers de cuvées alliant tradition et modernité.

    Et puis, ultime plaisir, une dégustation des vins d'Yvon Métras, en compagnie de la pétillante Caribou. Ultime dégustation à la Beaujoloise et ultime vin, la fameuse cuvée Ultime 2005 d'Yvon, un Fleurie grandiose qui réveille les papilles et allume le regard. Pas vrai, Caribou?

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    Il semblerait donc que ça bouge, en Beaujolais, et que certains ont anticipé l'état d'alerte. Pas uniquement dans le  monde du vin alternatif, d'ailleurs. Ce sera le thème du Quart d'heure américain en Beaujolais des REVEVIN 2008. Alors, on en reparle bientôt!

    Beaujolais, Beaujolais...

    Olif