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  • Oooh! Paléooo!

    La dernière crêpe bretonne à peine digérée, tout juste le temps de reprendre le travail, et voilà que se profile la deuxième pause estivale devenue rituelle, celle des concerts et des festivals. Une pause qui n'en est pas vraiment une. Epuisante comme pas permis! Coucher tard en musique, lever tôt en fanfare, éternel leitmotiv actuel. Le soir: "Heigh-ho, heigh-ho, on va au Paléo!" Le matin: "Aïe-ho, aïe-ho, faut aller au boulot!"

     

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    Le Paléo! Une institution musicale helvètique. Un cheval de course parmi les grands festivals européens, voire mondiaux. Ils sont loin, les débuts du First Folk Festival, en 1976, qui réunissait 1800 personnes dans la vieille salle communale de Nyon. Tous venus écouter Malicorne. Avec le recul, de quoi frémir, presque! Aujourd'hui, Paléo, c'est 225 000 visiteurs sur 6 jours. Avec des têtes d'affiche internationales. Pas U2 quand même, qui préfère remplir des stades de France à lui tout seul, mais des groupes ou des chanteurs encore bien mieux, dans une ambiance conviviale, festive, voire bon enfant. Paléo, l'anti-Woodstock? Il est vrai qu'en 69, personnellement, j'étais encore bien innocent, Miko exclusif.

    Paléo, c'est très Suisse, je trouve. Très pro, très précis. Minuté. Une organisation sans faille. Ou presque. Juste des petits grains de sable qui passent inaperçus au vu de l'énormité de la machine. Dur d'éviter les bouchons sur la route de Nyon à cette période de l'année, par exemple, mais on ne se les fait pas confisquer sur ses bouteilles à l'entrée du festival. Pas de fouille au corps, justement. Tout est autorisé, de manière naturelle, sans aucun débordement. Rien qui ne saute aux yeux du festivalier. A l'intérieur de l'enceinte, on se goinfre de tout. De musique, et il ya parfois pléthore, dur de faire un choix. De bière Cardinal, de vin suisse, de Champagne, de cocktails, de jus de fruits, de café, de lait. De cuisine indienne, mexicaine, africaine, péruvienne, pakistanaise, thaï, vietnamienne, chinoise, turque, japonaise, espagnole, suisse même. De sandwiches au fois gras, de tartines salées, de gaufres, de crêpes, de boutefas, de papet vaudois. Il y a même un restaurant gastronomique avec service en gants blancs, c'est dire. Il faut de tout pour faire un monde de festivaliers. Et où que l'on aille dans l'enceinte du Paléo, malgré ses cloisonnements reflètant parfois le monde actuel, il y a foule. Du monde à tous les concerts, du plus grand au plus petit, du monde à la buvette, du monde aux toilettes, du monde attablé, du monde dans la pelouse, du monde au Village du Monde, du monde tout court. Mais un monde pas étouffant. Paléo laisse d'ailleurs la porte grande ouverte aux enfants, aux handicapés, aux claustrophobes et aux agoraphobes.

    Paléo, c'est avant tout de la musique et une programmation riche, foisonnante, éclectique. Avec un semblant de thématique se dégageant de chaque soirée. Une ambiance dans laquelle chacun parvient à trouver un semblant de bonheur. Le mardi, jour de l'ouverture, généralement, c'est pop-rock. Des gros noms, du gros son. Cette année, Gossip, Kaiser Chiefs, Placebo. Les artistes, mêmes les plus reconnus, aiment Paléo. Une ambiance plutôt bon enfant et un accueil jovial aux premiers rangs. Derrière et sur les côtés, ça tatouille pas mal, créant parfois un brouhaha parasitant les sessions plutôt acoustiques. Oui, à Nyon, on cause, on se retrouve, on boit, on mange, sur fond musical sonore.

     

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    Pour l'ouverture, cette année, Anaïs a répandu tout son amour sous le chapiteau. Son Love album a fait chavirer les cœurs et sa prestation fut aussi jouissive que revigorante. ISmiley coeur9.gifAnaïs.

     

    Il a malheureusement fallu shunter la fin du show (pas Cheap, tout ça!), pour ne pas manquer l'un des gros morceaux de ce Paléo: Beth Ditto et The Gossip.

     

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    Moment espéré, attendu et finalement pas déçu. Beth Ditto a irradié sous le soleil de Nyon, allant au contact du public. Sa prestation généreuse est d'ores et déjà inscrite à mon Paléo Panthéon personnel, pourtant un peu décousu.

     

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    Petit clin d'œil amical en passant à La Chanson du dimanche un mardi, puis direction le chapiteau pour écouter, avant de manger, le dernier prodige suisse, qui joue à domicile. Le set de Sophie Hunger est moins ébouriffé que son album et certaines orchestrations acoustiques ont du mal à couvrir le bourdonnement de la foule. Mais, en terrain conquis, elle sait séduire, emportant l'adhésion de ses fans. Elle met en appétit, la Hunger!

     

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    Le plat de résistance, ce soir-là, c'est tout d'abord Kaiser Chiefs, du rock héroîque et flamboyant, une bonne première partie pour U2, puis Placebo. Brian Molko, je dois avouer que j'en suis fan. Fan de sa voie nasillarde, de ses riffs rageurs et du son Placebo, un remède  efficace à la morosité ambiante. Et pourtant! Une prestation très pro qui l'est trop, pro. Rien ne doit venir troubler son exécution, pas même un pogo musclé aux premiers rangs. Moshpits non autorisés, sinon, gare! Fin du concert! Pour sa seule apostrophe du public, en anglais puis en français, il a plutôt jeté un froid, le Molko. Avant de poursuivre son set, imperturbable. No escaping gravity, Brian!

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    Beaucoup moins pro, mais bien plus enthousiasmant, le set d'Izia a cloturé en beauté la soirée. D'une générosité rare, Miss Higelin a ravi par sa fraicheur et l'énergie brute qui se dégage de sa musique. Digne fille de son père, cette gamine!

     

    Après une petite pause le mercredi, malgré une programmation tout aussi alléchante pour l'amateur de pop-rock furibarde (Franz Ferdinand, The Prodigy, Ting Tings, Ghinzu, ...), retour sur le plateau de L'Asse le jeudi pour faire plaisir à la gent féminine olifienne et ouïr la pop-folk gentillette d'Amy MacDonald, consensuelle et rassurante. Un moment néanmoins agréable. Plutôt que d'assister au show alam-Moby-qué ultérieur, la grosse cote de la soirée valait le Détour, le nom de la petite scène découverte du festival. Naïve New Beaters a ravi les Paléoboys et les Paléogirls par son set décalé, rythmé et très deuxième degré. Thank you, people!

     

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    Le rythme s'accélère et il faut déjà reprendre l'autoroute bouchonnée le lendemain. Sauvés par un itinéraire bis à flanc de coteau! Il ne fallait pas manquer cet autre grand moment du festival, la prestation solo de Peter Doherty à la guitare acoustique. Juste accompagné par une bouteille de Bordeaux qui ne durera qu'un temps. Assurant nonchalamment, en restant à la hauteur de sa réputation, pourri-gâté par la gent féminine des premiers rangs, qui lui balance inlassablement sur scène chapeaux, poèmes, cigarettes ou soutien-gorge. Finalement pris par le temps, le concert s'est fini en queue de poisson. On ne badine pas avec la ponctualité suisse, au Paléo! A une prochaine fois, Peter! J'apporterai une bouteille. Du Bordeaux, du bon. J'en ai en cave.

     

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    Et le vin, dans tout ça? Ce n'est pas le grand oublié du Paléo, même si la bière Cardinal coule à flots. On peut même goûter au meilleur de la production vaudoise sous la tente d'Arte Vitis, le regroupement de 13 vignerons novateurs. Pas de fausse note, donc, y compris dans ce Gamanote noir du domaine du Paradis, assemblage de gamay, gamaret, garanoir, merlot et pinot noir, proposé dans toutes les buvettes du festival. Même les Genevois ont droit de cité, au Paléo!

     

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    Olif

     

    P.S.: Paléo, ça continue encore le week-end, mais cette année, ce sera sans moi!

  • Accro à Crozon !

     

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    Comme un début d'explication au long silence blog du début du mois de juillet, une carte postale vivifiante postée à retardement depuis Crozon, la dent du milieu de la fourchette bretonne, celle qui a une forme de croix facilement identifiable dans tous les atlas de géographie. Un genre de bout du monde possible. Une île, presque. La presque possibilité d'une île. Une presqu'île, tout simplement. Reliée au continent par deux axes, l'un au Nord, venant du Faou, l'autre au Sud, venant de Châteaulin. Une presqu'île surveillée par un grand Hom (non, pas Bernard Ménez!), placé comme une vigie à l'entrée du pays de Crozon et qui, du haut de ses 311 mètres, fait le guet sur cette perle sauvage. Des paysages tournés vers la mer, quelque soit le côté où l'on regarde, ou presque. Caractère méditerranéen du Cap de la Chèvre, côté baie de Douardenez, qui a des airs de calanques de Cassis, profil océanique breton du flanc Ouest de la même chèvre, balayé par les vents et les vagues de la Mer d'Iroise, dont les eaux turquoises viennent s'écarteler sur la côte rocheuoise, aussi sauvage qu'une Iroquoise narquoise cherchant des noises.

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    Quand la purée de pois venue du large recouvre progressivement les Tas de Pois, l'horizon se bouche vite. Bretagne crachine, mais pas Bretagne chagrine. Atmosphère envoûtante depuis l'éperon barré de Lostmarc'h, où les alignements de menhirs deviennent les silhouettes fantômatiques de nos ancêtres Celtes, préférant se barricader sur leur rocher plutôt que d'aller surfer à la plage.

     

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    « Plus loin, c'est l'Amérique! » se plaît-on à dire à Camaret. Un voisinage idéal, ces Ricains. Pas trop proches. La presqu'île du bout du monde n'est donc pas le vrai bout du bout. Ouf ! Mais c'est la dernière étape avant l'autre monde, le Nouveau, pour qui se trouve sur l'Ancien. Une étape à ne pas manquer, une halte indispensable pour prendre son élan avant de sauter par-dessus les Tas de Pois. Ou bien pour faire un brin de causette avec les filles de Camaret et vérifier si leur bon Père ne va pas trébucher en marchant sur ses coquilles qui pendent.

    Crozon, sa presqu'île, ses paysages grandioses, sa cave. Celle de la Presqu'île.

     

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    Le caviste de la Presqu'île, il s'appelle Laurent et il possède une bien jolie carte des vins. Tout l'été, il reçoit un vigneron, pour une dégustation. Chaque samedi. Des vignerons qui n'hésitent pas à aller jusqu'au bout ! De la Presqu'île, certes, mais aussi de leurs convictions. Après le cidre d'accueil samedi dernier (un bon cidre bio de Jehan Lefèvre, de la Ferme des Landes, à Saint-Cast-Le Guildo, dans les Côtes d'Armor), c'est le tour de Didier Michaud de venir se planquer un week-end à Crozon, avec les vins de son Château Planquette. 2003 et 2005 en dégustation, qui se goûtent plutôt bien. 2003, possédant beaucoup de fraicheur, largement de quoi faire glisser tout l'alcool caché entre les tanins, et 2005, déjà bien ouvert, riche également, mais à l'équilibre plus bordelais que languedocien.

     

    Crozon, sa presqu'île, ses paysages grandioses, son restaurant. Celui de la Presqu'île.

     

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    Le restaurant de la presqu'île, il s'appelle le Mutin gourmand. L'adresse incontournable pour le rebelle qui aime bien manger entre deux mutineries et pour l'amateur de vins qui aime bien manger aussi, entre deux dégustations. La carte des vins est un véritable bréviaire, où l'on retrouve toutes les références (ou presque) de la cave. Donc, forcément, il y a là la bouteille idéale pour accompagner le homard ou les ormeaux. En l'occurence, ce soir-là, un Saumur blanc 2005 La Charpentrie, d'Antoine Foucault (domaine du Collier), dégusté à l'aveugle, carte blanche ayant été laissée avec bonheur au Maître d'hôtel. Un chenin d'exception, à l'équilibre presque bourguignon, rappelant dans la finesse de son expression les vins du domaine Leflaive. Magique!

     

    Crozon, sa presqu'île, ses paysages grandioses, ses alignements de menhirs. Ceux de la presqu'île.

     

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    Ici à Lagatjar, dans la proche banlieue de Camaret. Parce qu'il y en a plein d'autres, en fait. Mais ces mégalithes-là sont aussi bien dressés que les petites affaires du curé ne pendent, c'est dire! Ils sont une centaine, dans les grandes herbes, à attendre depuis 4510 ans la visite du touriste jurassien de passage. Voilà, c'est fait.

     

    La Bretagne, il n'y a pas, je m'y sens à l'aise!

     

    Olif

  • Nicolas Joly's Birthday

    Jeudi 16 juillet 2009. Jour chaud, jour solaire. Celui d'une sympathique rencontre impromptue, quasi-improvisée, avec deux journalistes, chez Stéphane Tissot, dans son antre de Montigny. De passage dans le Jura, Marc Vanhellemont, de la revue belge IVV, et André Devald, journaliste danois dont le nom de la revue m'échappe (je ne parle pas danois couramment, mais André maitr!se bien le français, par contre), font le plein de sensations jurassiennes. Trois jours de pérégrinations intensives pour capter la quintessence d'une région que Marc connait déjà sur le bout du pouce, s'y sentant quasiment comme chez lui. In vino du Jura véritas!

     

    Tour de vignes vite fait, d'En Muzard à Curon. Pas loin de 30° sous le soleil, exactement. La Tour est là pour nous mettre à l'ombre. N'y manquent qu'une table, des chaises et des verres.

     

    Arbois vu de la Tour

    Arbois vu de la Tour de Curon, aux volets habituellement clos, ouverts pour l'occasion

     

    Retour à Montigny pour déguster les 2007 de Stéphane. Jour fruit? Ça goûte plutôt bien. Insolamment, même! Quand des vins biodynamiques goûtent comme ça, c'est que c'est au moins l'anniversaire de Nicolas Joly! Cuvée classique 2007 désaltérante, des Bruyères qui maillochent un peu (probablement en raison de l'intégration d'une nouvelle plantation en échalas, qui avait donné naissance à une cuvée Troisième feuille en 2006), des Graviers minéraux comme jamais, une Mailloche qui mailloche de moins en moins, perdant progressivement sa rusticité argileuse au profit d'une élégance de plus en plus racée, En Barberon 2006 d'une grande complexité olfactive et à la personnalité résolument affirmée, et, pour finir, Curon 2006, qui vous expédie direct dans la quatrième dimension vinique. Côté rouge, le Plouplou dessoiffe toujours autant, sans soufre et sans esbrouffe, le Trousseau possède un beau soyeux et un joli fruit, le Pinot noir En Barberon a rarement été aussi buvable et digeste dans sa prime jeunesse (une seule cuve, vinifiée 100% en grains entiers). Dernière session à la santé de Nicolas Joly, les savagnins. Du limpide Traminer 2007 au Jaune 2002, fruité en attaque, profond en finale, en passant par le jouissif Savagnin 2005 sous voile, passionnante passerelle entre les deux. De l'oxydation maitr!sée. C'est à dire comme ménagée, mais en mieux.

    Direction La Balance, mets et vins en Arbois. Les mets, ce sont ceux concoctés par Thierry Moyne, les vins, Stéphane y pourvoira encore largement. On (re)commence avec deux Crémants 2007 servis à l'aveugle en parallèle. L'un élaboré avec les levures du commerce, standard, l'autre avec des levures indigènes (pied de cuve de Paille). Le premier pète le fruit, est plus immédiat, mais lasse vite. Le second est moins facile à appréhender, mais au final est bien plus vineux et complexe. Pas photo, même si une dégustation trop rapide peut fausser le jugement. Je me suis laissé prendre! A l'avenir, la majorité des Crémants du domaine seront indigènes.

    S'en suivront un certain nombre de bouteilles, pour accompagner le menu Délices de Saison et, entre autres, quelques blancs (superbes En Barberon 2007 et 2000, douteuses Bruyères 99 (liège?)) sur le pas du tout vaseux Tartare de carpe de Mme Roubez. 2 ou 3 rouges (exceptionnel Arbois Pinot noir Aymeric 1997, entre autres) pour ceux qui avaient pris de la viande ou juste pour le plaisir, et enfin une petite poignée de jaunes (le puissant et original Vin jaune cuvé, millésime 1992 et le 1985, fondu et prêt à boire) sur le sublimissime coq maison.

    Avec le dessert, déclinaison de liquoreux, à apprécier comme un dessert à eux tout seuls: Mélodie 2004, le Savagnin de glace qui est en train de  la briser et de changer gentiment de registre aromatique, Audace 2006, Spirale 2005 et 2006 (beaucoup plus acidulée, car quasi-exclusivement savagnin, le Ploussard étant rentré majoritairement dans Audace), et enfin PMG 2005, très PMG, voire encore plus, avec pas loin de 500 g de sucres résiduels.

     

    Y'a pas, c'était vraiment la fête au village ce jeudi soir-là. Et très certainement l'anniversaire de Nicolas Joly!

     

    Arbois

     

    Olif

  • Le goût de mon Blanc

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    Facétieux, Xavier Amat, qui, avec sa femme France a ouvert des chambres avec table d'hôtes du côté de Saumur. Saumur, you are so... Ami Chenin, c'est leur nom, et il le leur rend bien! Avec la complicité de Sébastien Bobinet, vigneron de la génération saumuroise montante, il élabore quelques cuvées remarquables et remarquées, dont Amateus en rouge, un Saumur-Champigny que je n'ai pas encore eu le bonheur de goûter, et cet Ami Chenin, élaboré en culture biologique et "sans intrant", qui ne peut revendiquer que l'appellation Vin de table (d'hôtes).

    Le Goût de mon blanc, il est plutôt floral, anisé et épicé, épanoui et dans les grandes largeurs, l'apprêt du pot, puce, bien dès l'à-côté. Le Goût de mon blanc, il n'a pas hésité à taquiner la moule. Ça m'a même donné la frite! Moi, le saint homme. Peut-être un symptôme? Ce qui est certain, c'est que Mme Olif a beaucoup aimé!

    Le Goût de mon blanc, c'est gonflé! Sur tes gens, même, je le jure! Un vin osé, mais hautement recommandable.

    Il me tarde du coup de tester un jour le goût de son rouge, Amateus!

    Olif

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

  • Vins natures dans la Nature... et aux Jardins, bis

     

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    Pour la deuxième soirée de l'année aux Jardins de Saint-Vincent, Stéphane « Saint-Vernier » Planche n'a pas hésité à délocaliser. Le souvenir de la première du genre, en Chaudot et en compagnie de Pierre Overnoy, est encore dans toute les mémoires. Il fallait récidiver ! Direction, cette fois, le Puits Saint-Pierre, à l'ombre de l'abbatiale de Château Chalon, dans le fief de Laurent Macle. Sous un noyer et sur une parcelle appartenant à Grégory Monnier, destinée à être prochainement replantée. Idéale pour ce genre d'exercice, car plane et abritée. Aveugle complet, comme toujours, parce qu'au royaume des borgnes de la dégustation, les aveugles sont roi !

    -    You are so fine 2007, Vouvray, Vins de Nana et Cie : une séduisante production de négoce initiée par Nathalie Chaussard sous le vocable de Vins de Nanas. L'attaque est tonique et vive, perlante. Un vin construit sur un socle d'amers, qui laisse la bouche nette. Minéral, frais et tonique.


    -    Autrement, Altesse 2007, Jacques Maillet, vin de Savoie : une bouteille qui réussit l'exploit d'allier caractère oxydatif, plus ou moins recherché mais inéluctable du fait de la vinification, à la minéralité de l'altesse, cépage savoyard roi. Des notes de pomme au nez, mais une fraicheur et une netteté de première. Un vin vraiment marquant !


    -    La Begou 2007, Maxime Magnon, Vin de Pays de la Vallée du Paradis : premier nez malté, original et intéressant. Bouche patinée et ronde, avec de la fraicheur et de l'acidité. Chaleur et fraicheur en même temps, ce n'est pas la moindre des prouesses de cette cuvée en passe de devenir emblématique des nouveaux blancs du Sud, qui savent aller puiser dans leurs racines un caractère septentrional certain, tout en préservant leurs origines sudistes.

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    -    You are so nice, Vins de Nanas et Cie :  assemblage de Cot et Gamay, au nez poivré, végétal et épicé. Frais en bouche, avec ses notes de céleri en branche et ses tanins croquants. Simple, direct et franc, le vin idéal pour attaquer les rouges !


    -    Moulin à Vent 2007, Domaine des Côtes de la Molière : nez très mûr, complexe, dans un registre à la fois animal et végétal, fourrure, clou de girofle. Bouche soyeuse, ronde, bien calibrée, un peu sur le fil de la volatile, mais c'est très bon, digeste et buvable. Je suis un peu confus de ne l'avoir pas reconnu, moi qui l'ai tant vanté jusqu'à présent, d'autant plus que je m'attendais un peu à ce qu'il figure au programme de la soirée.


    -   Lulu 2007, Patrick Boujut, Gamay d'Auvergne : complexité aromatique olfactive, avec du fruit, des épices, des notes balsamiques. En bouche, c'est pure gourmandise, un vin charnu et épicé. Bâti comme un Adonis, Lulu !


    -    Champagne Rosé zéro, Tarlant : carafé juste avant le service, pour tenter d'atténuer une bulle profuse. La nuit commençait à tomber, difficile d'apprécier la belle robe rose-orangée comme il se doit (tu l'auras voulu, Benoit!). Nez éclatant, fin et élégant, sur les agrumes, la gelée de coing et les épices. Waoow ! La bouche est en léger décalage, moins flatteuse du fait de l'absence de dosage. Stricte et acidulée, mais avec de la tenue et une belle longueur. Un Champagne qui décoiffe, Rosé Nature à boire dans la nature. 85% Chardonnay, 15% Pinot noir.


    -    Festejar, Pétillant naturel d'Auvergne, Patrick Boujut : que la fête soit ! Plus gourmand que ça, impossible ! Plus gouleyant que ça, impossible aussi !  Plus vineux que ça pour un Pet'Nat', impossible toujours ! Plus ...., comment, il n'y en a déjà plus ?

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    En bonus sous le noyer, le vin a continué de couler, avant l'embrasement du Puits-Saint-Pierre. Tout d'abord, un épatant Maury 2007 du Domaine des Soulanes, d'un soyeux rare, puis un Côtes du Jura 2007 de Grégory Monnier, qui digère tranquillement son élevage pour asseoir sa minéralité, suivi du Château Chalon 2002 du domaine Macle, qui, malgré sa jeunesse, se laisse aborder gentiment, surtout lorsqu'un morceau de vieux Comté pointe le bout de son nez, et enfin l'Elixir des Abbesses 2005 de Grégory Monnier, un vin passerillé sur paille, à l'équilibre frais et original, différent d'un Paille traditionnel mais pas moins bon.

     

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    Le vin nature dans la nature, finalement, il n'y a que ça de vrai !

    Olif

  • En mai, fais ce qu'il te plait ... aux Jardins !

     

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    Rentrée scolaire dégustative tardive aux Jardins de Saint-Vincent, avec comme un petit air soixante-huitard. Ecole de dégustation, oui, parce que l'on y apprend à décrypter un vin et le comprendre, plutôt que de le décortiquer et l'analyser. Ecole de dégustation, encore oui, parce que le public s'y trouve spontanément mixé, entre vignerons, amateurs « éclairés », gens de goût, néophytes, pour un melting-pot convivial et instructif. Avec en fil rouge, les dernières découvertes ou acquisitions de Stéphane « Saint-Vernier » Planche, désormais ex-sommelier de Jean-Paul Jeunet et jardinier de Saint-Vincent à temps plein, quand il ne fait pas autre chose en plus. Dégustation en aveugle complet, comme il se doit, parce qu'il n'est pire sourd de la compregnotte vinique que celui qui veut voir ce qu'il boit.

    -    Saint-Bris 2007, Alice et Olivier de Moor : la toute dernière des AOC bourguignonnes, qui consacre le sauvignon dans le fief du chardonnay. Ce qui est certain, c'est qu'avec les vins des De Moor, il n'y aucune raison de faire la tête ! Le nez de celui-ci est légèrement fumé, avec une petite note d'élevage sans interférence avec sa structure. Il est tellement jeune qu'on la lui pardonnera bien volontiers. La bouche possède une belle vivacité, de la droiture, une finale salivante et acidulée, avec de beaux amers pour conclure. Un vin d'une grande richesse, mais porté par une si belle acidité qu'il en devient aérien.

    -    Saint-Véran 2008, domaine des Côtes de la Molière : une bouteille coup de cœur ce printemps, qu'il fallait partager avec le plus grand nombre. Premier nez sur la pomme verte, puis apparaissent des notes de grande maturité, avec de l'orange amère, et une belle minéralité. La bouche est cristalline, d'une grande pureté, avec un caractère acidulé marqué en finale, d'une grande fraicheur. Confirmation  d'une très beau vin, faisant l'unanimité des dégustateurs présents. Dire que la commission d'agrément a encore du mal à s'en remettre !

     

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    -    Alsace Riesling Steinert 2005, Pierre Frick : celui-ci ne trompe pas son monde. Orange confite, pamplemousse, pointe d'hydrocarbure. Grande et belle acidité, enrobée, classieuse, tout en finesse. Alsace, forcément. Riesling, obligatoirement. Jean-Pierre Frick, évidemment.

    -    Gilbourg 2007, Vin de Table, Benoit Courault : du chenin au nez un peu en vrac, avec un côté réductif. La bouche possède du gras, de la richesse, de l'alcool, mais manque globalement d'un peu de nerf, avec une finale très levurienne. Un vin flasque, dissocié et pas en place. Mauvaise phase ? Mauvaise bouteille ? Il mérite pleinement le bénéfice du doute parce que sur les dégustations précédentes de Saint-Vernier, ce chenin surmaturé sec vaut beaucoup plus que cela. A revoir et/ou à attendre.

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    -   Pouilly sur Loire 1970, Jean-Claude Dagueneau : une antiquité dénichée par Le Seb, qui ne savait pas trop quoi en faire. Alors on l'a ouverte. Qui dit AOC Pouilly sur Loire dit chasselas. De cet âge vénérable, ce n'est déjà pas banal ! Nez sur l 'évolution, grillé, notes de moka, de tabac à pipe, de cendrier froid un lendemain de fête chez Philip Morris. Pas inintéressant, mais un peu « space ». En bouche, ça se gâte encore plus. Un peu plate, pour tout dire. Malgré un soupçon d'acidité résiduelle qui amène un peu de nerf en finale. A vécu ! R.I.P.

    -    Arbois Trousseau 2007, Michel Gahier : pas son jour aussi, à ce Trousseau 2007 de Michel. En principe une petite bombe de fruits rouges, et là, il nous la joue végétal et colle blanche, sur des tanins durs en finale. A revoir ultérieurement, donc, parce que d'ordinaire, on l'aime plutôt bien, ce vin-là, comme tous les vins de Michel Gahier en général.

    -    Rouge de Causse, VDT 2006 du Petit Domaine de Gimios : nez poivré, tutti frutti en bouche, finale un rien végétale pour la fraicheur. « Ça sent le raisin entier! », entendra-t-on dans l'assemblée. Un vin mâchu et croquant, pour toutes les occasions. L'occasion de saluer le travail d'Anne-Marie Lavaysse, réputée pour ses Muscats de Saint-Jean de Minervois biodynamiques et natures, et qui nous offre là un original et excellent rouge, comportant pas moins de 16 cépages (parcelle en complantation). Pour en savoir un peu plus sur le domaine, on lira avec émotion le joli billet écrit par Jean-Marc Gatteron dans le numéro 93 du Rouge & le Blanc.

     

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    -    Sylvaner 2004 moelleux, Pierre Frick : nez miellé, bouche riche et équilibrée, dans un registre moelleux. La finale se fait sur un retour des acidités et des amers. Un vin entre tension et richesse, une expression particulièrement originale et passionnante du sylvaner.


    Fin de la dégustation officielle, place au off et au petit mâchon, l'occasion de finir les restes précédents, puis d'ouvrir et de goûter quelques canons supplémentaires, stylo éteint. Vivement la prochaine, une immersion in vivo, au milieu des vignes, qui sera à n'en pas douter un moment d'exception.


    Olif

  • Domaine Overnoy-Crinquand, le Pupillin craquant!

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    Si tu ne vas pas à Pupillin, il peut arriver que Pupillin vienne à toi! A l'initiative de la Biocoop de Pontarlier, Mickaël Crinquand, venu livrer quelques cartons, est resté une grande partie de la journée pour faire salon à lui tout seul devant la vitrine. Un lien de famille lointain avec Pierre Overnoy, avec qui il ne faut pas le confondre, même s'ils ont démarré la certification bio la même année. Polyculteurs dans l'âme, la famille Overnoy-Crinquand élève également du bétail. Des vaches qui paissent tranquillement du côté d'En Chaudot, notamment, chez le même Pierre Overnoy, lorsque des dégustateurs intempestifs ne viennent pas perturber leur repas du soir. Moins une qu'on se soit fait sonner les cloches, ce soir-là, en fait!

    Pas goûté au lait du Domaine Overnoy-Crinquand, cette fois-ci, mais à quatre jus de la treille: un sérieux Arbois-Pupillin Ploussard 2005, aux tanins un peu durs, à attendre, un Trousseau 2006 d'une pure gourmandise, toujours en AOC Arbois-Pupillin, tout comme ce Savagnin 2004, dense, fruité et charnu, qui comblera les amateurs de vins oxydatifs. Le Velours du Jura, un vin de liqueur cuit, qui de ce fait ne peut revendiquer l'appellation Macvin, possède un bien joli équilibre et joue effectivement sur du velours.

    Bref, une gamme tout à fait séduisante, avec laquelle on ne se polluera pas le palais. Robiocoop veille sur nous!

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    Olif




  • Flamboyante dégustation à Rotalier

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    L'orage a beau avoir grondé toute la journée, l'Ouest lointain a fini par s'embraser, donnant un caractère doublement flamboyant à cette dégustation crépusculaire autant que prometteuse. A l'invitation de Julien Labet, nous nous sommes retrouvés une poignée sous un mélèze rotalien à déguster jusqu'au bout de la nuit le millésime 2007 en horizontale, suivi d'une incursion en 2005 puis 2002. Beaucoup de vins blancs à goûter, donc, avant de se reconstituer grâce à une sublime côte de bœuf et quelques vins rouges du cru.

    Le domaine Labet, situé à Rotalier, c'est avant tout un collectif: les parents, Alain et Josie, ainsi que trois enfants, Julien, Romain et Charline. Précurseur dans les élevages parcellaires de vins ouillés, Alain Labet a peu à peu confié la direction des opérations en cave à Julien, qui possède en outre son domaine en propre, sur des parcelles parfois contigües à celles du domaine familial. Les éventuelles différences entre les cuvées viendront de la vinification, Julien expérimentant un peu plus sur la production de son domaine personnel, notamment en diminuant les doses de soufre. Les vins sont servis rafraichis, à l'aveugle, l'identification du cépage et du terroir n'étant pas forcément si évidente que cela, même pour un grand vigneron comme Alain Labet. Tous sont en appellation Côtes du Jura, évidemment!

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    - Fleur de savagnin En Chalasse 2007: une vigne plantée en 2003 et des raisins récoltés en légère surmaturité, avec 12,7° de potentiel. Un vin riche, puissant, minéral, légèrement anisé, porté par une très grande acidité.

    - Fleur de savagnin En Chalasse 2006: récolté avec un peu moins de botrytis qu'en 2007, il possède pourtant une grande douceur en vouche. Une sensation presque voluptueuse. Riche et puissant, il termine sur une sensation rafraichissante d'agrumes et de beaux amers, signe de sa grande acidité.

    - Savagnin 2006: une cuvée spéciale de savagnin gros vert récolté au lieu-dit La Bardette et élevé 28 mois en fût. La robe est dorée, le nez est confit, sur l'écorce d'orange. La bouche est parfaitement calibrée, large et longue, avec une finale très épicée. Superbe!

    Place au Chardonnay sur les cuvées suivantes:

    - Fleur de Chardonnay 2007: nez frais et minéral, légèrement iodé avec une pointe de lactique. Tonique (du gaz!), acidulé et frais. Cette cuvée, issue de vignes de 45 ans provenant du sommet des Varrons, est élevée sur lies, en mode réductif qui apporte des notes de menthol et un caractère végétal. Le sommet de la butte des Varrons, c'est du "caillou", un sol purement calcaire.

    - Les Varrons 2007: nez légèrement anisé, avec des notes de pêche blanche. Relative rondeur, minéralité marquée, un peu rèche, bouche large et finale un peu chaude. A ce stade, il manque un peu d'éclat.

    Les Varrons 2007, Julien Labet: une parcelle distincte, exploitée par Julien, indépendamment de celle du domaine, et embouteillée sous son nom. Nez très anisé, fenouil, vivacité en bouche dès l'attaque. Un vin dynamique à la finale acidulée sur une belle amertume. Beaucoup moins de SO2 (8 mg) que dans la cuvée du domaine et une bouteille qui remporte tous les suffrages.

    - La Reine 2007: une toute petite parcelle d'argiles rouges qui ne produit que 2 pièces. Le nez est grillé, très fin, mais ce n'est pas de la réduction car l'élevage ne se fait pas sur lies. Bouche vive, d'une classe folle, élégante, acidulée en finale. Un vin absolument superbe, d'une définition irréprochable.

    - En Chalasse 2007: nez très fruit (pêche), gourmand, même si Alain Labet n'apprécie que moyennement ce qualificatif passe-partout. La bouche est en léger décalage, acidulée, avec une finale un chouïa amère, moins gourmande que ne le laissait supposer le nez. Pas mal de raisins en surmaturité à la vendange, dans cette cuvée.

    - Le Montceau 2007: nez fin, légèrement lacté, praliné. Bouche élégante et racée, à la texture délicate et soyeuse. Finale d'une grande douceur, suave, soutenu par un trait acidulé. Un magnifique vin, issu de sols calcaires blancs du Batonien. Alain Labet est épaté, retrouve la grandeur du Montceau, pour lui disparue depuis quelques millésimes.

    - La Bardette 2007: petite déception car elle ne se goûte pas bien. De la réduction qui amène de l'amertume, malgré la pointe de gaz. Elle n'est pas en place, mais ça viendra probablement, elle demande du temps, la Bardette, en principe.

    - En Chalasse 2007, VV de 70 ans: nez retenu, bouche fondue, calibrée, bien structurée, sur une longue finale salivante. Un vin apaisant, avec de la chair, qui laisse tout le monde béat d'admiration, même si le coucher de soleil commençait à s'éteindre.

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    Une petite lampe, au chevet du coucher de soleil éteint!

    - La Beaumette 2005: nez sur les agrumes qui se prolonge par un ananas somptueux en bouche. Un peu de gaz, une belle tonicité, prolongée par une grande acidité. Comme du Gros Manseng, mais dans le Jura, il franchit le mur du "nçon".

    - Les Varrons 2005: nez caramel au lait, breton sur les bords, c'est à dire un peu salé. Iodé, large en bouche, puissant, pas détendu. Il ne se livre pas complètement, quoi, même si le côté caramel lui vient apparemment du terroir.

    - La Reine 2005: nez discret, mais une bouche fuselée et élégante, tendue en finale. Un vin scintillant!

    - La Bardette 2005: le nez est très fin, comme retenu, discret mais élégant, tout en dentelle. Le fruit perce en bouche, cette Bardette saura se livrer dans le futur à qui aura la patience de l'attendre.

    - Fleur de Chardonnay 2002:  une bouche un peu taillée à la serpe, incisive, qui possède beaucoup d'acidité, plutôt tartrique, et une rusticité toute jurassienne, ce qui n'a évidemment rien de péjoratif pour un vin positionné en entrée de gamme, avec 7 années de cave.

    - La Bardette 2002: un vin paradoxal, à l'élevage un peu particulier. Mis en bouteille avec des levures de fermentation alcoolique, non terminée alors, ce qui lui donne un caractère oxydatif involontaire, sans signes d'oxydation véritable. Un peu compliqué à appréhender sur cette bouteille, tandis qu'une autre, goûtée il y a un mois au restaurant s'était avérée somptueuse. Pas reconnu, du coup!

    - Le Montceau 2002: nez superbe, intense, plein, un peu miellé. Bouche à la fois riche et contenue, se livrant par petites touches successives, mais, au final, se donnant totalement. Magnifique vin! Et Alain Labet n'en finit pas de retrouver ce Montceau qu'il aime tant et qu'il avait un peu perdu de vue depuis quelques millésimes. Une petite merveille emplie de fraicheur.

    - En Chalasse 2002: nez puissant, enrobé, miellé, encaustique. Un vin riche, au caractère légèrement oxydatif, à la finale légèrement amère, peut-être pas tout à fait en place actuellement. A revoir, surtout qu'il s'agit en théorie d'un des vins les plus prometteurs produits par le domaine.

    - Les Varrons 2002: nez légèrement grillé, caramel au lait, la marque du terroir. "Sur l'âge", mais sans évolution marquée, il laisse la bouche nette, tout en imposant son caractère et sa minéralité calcaire. Longue finale et très belle bouteille.


    Réputé pour ses blancs, le domaine produit également quelques rouges considérés comme anecdotiques par Alain et Julien Labet. Il n'en est rien, évidemment. Modestie, quand tu nous tiens! Les poulsards du Sud-Revermont, à l'instar de ceux de Fanfan Ganevat, n'ont rien à envier aux meilleurs du nord du département. "Le 98, c'était même du Rayas, à la vendange", d'après Alain Labet. C'est en tout cas ce qu'il imaginait faire au vu de la qualité des raisins, quasiment exceptionnelle. Au bout de plus de 10 années, ce n'est peut-être pas Rayas quand même, mais un vin néanmoins sublime, qui défie le temps. D'une jeunesse à toute épreuve, des tanins soyeux (bon, pas ceux de Rayas!) et toujours beaucoup de fruit. La côte de bœuf ne s'est pas plainte, loin de là.


    Pour ce qui est de prolonger sa connaissance de l'appellation Côtes du Jura, on n'hésitera pas à se référer à l'excellent article d'Emmanuel Zanni, dans le dernier numéro du Rouge & le Blanc, la revue de référence de l'amateur du rouge et du blanc. Et du jaune aussi, parce qu'apparemment, ils sont tombés sous le charme de la région, les petits gars du Rouge & le Blanc. Ça fait quand même plaisir que des journalistes qui écrivent sur le vin s'intéressent véritablement au vin et aux vignerons, finalement.



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    Olif