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  • De belles paires de Noël...

    Noël, ça rime avec Père, c'est bien connu, et paire rime avec .ou..illes. Bouteilles, c'est une évidence pour qui joue régulièrement au pendu.

     

    Avant de clore l'année moyennement en beauté côté météo, il est temps, pour tirer un trait sur 2009, de publier ce frOliflège (©Docadn) de dégustation sous forme de kaléidoscope gastronomique.

     

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    A l'apéritif, le Champagne Brut Tradition des Frères Laherte a séduit son monde. Fin, classe, élégant, du vin, à la bulle fine et festive. Les deux bouteilles n'ont pas fait long feu. Chavot, ça le vaut! Pour les (grands) enfants ou les adultes à âme d'enfant, ce fut aussi la fête, Festejar de Patrick Bouju est toujours un régal pour les papilles.

    Pour le repas, des huîtres, forcément, même si on réussit à en manger régulièrement toute l'année. Dans le Jura aussi, les traditions sont bien ancrées. Des Gillardeau, bien sûr, car une filière Bourcefranco-jurassienne s'est mise en place. Avec une petite nouveauté cette année, une plate charnue made by Gillardeau et affinée au Danemark. Aussi bon qu'une Belon, mais en plus charnu, comme une spéciale. Étonnant! Le Côtes du Jura Chardonnay En Barberon 2005 de Stéphane Tissot n'en demandait pas tant! Le midi, en guise de préliminaire à la soirée du Réveillon, une superbe entrée en matière. Le vin goûte magnifiquement, sur des notes grillées très pures. Sa tension répond aux saveurs d'iode et de noisette de l'huître. Le soir, sur un panachage de Spéciales n°3 et n°4, le Saint-Véran 2008 du domaine des Côtes de la Molière (deuxième mise) fut aussi parfaitement à son aise. Frais, minéral, acidulé, remarquable. A suivre, avec une petite nage d'escargots au persit plat et à l'ail, le Meursault Le Poruzot-Dessus 2001 de l'ami Rémi Jobard ne s'est pas laissé écraser par les ingrédients de la sauce. De légères notes d'évolution commencent à apparaitre, l'apogée est là et ce beau terroir murisaltien donne toute sa mesure.

    Avec le cuissot de sanglier de 12 heures, comme une forme de (petite) revanche pour Hervé Bizeul, victime des cochons sauvages à l'automne. Un Clos des Cèdres de Lisson eût été également approprié, mais ceux qui sont en cave peuvent encore largement attendre, contrairement à ce Côtes du Roussillon Villages Vieilles Vignes 2000 du Clos des Fées, à point, très flatteur par sa concentration et sa richesse, bien arrondies par l'alcool. Un vin pour Obélix, c'est sûr!

     

    Avec le fromage, les mauvaises habitudes perdurent car il n'est pas toujours aisé de revenir sur un blanc. Heureusement, un Époisses parfaitement affiné a bien répondu au Gevrey-Chambertin 1er cru Petite Chapelle 1999 de Jean-Louis Trapet, solide et terrien, à l'aube de son épanouissement. Sur l'assortiment de bûches, au Rivesaltes Hors d'âge Terre de pierres du domaine Sol-Payré, pourtant très bon, fut préféré pour sa légèreté et son caractère rafraichissant le Muscat Moelleux Petit grain du Petit domaine de Gimios. Du bonheur en bouteille, rapidement ingurgité et apprécié. Un vin qui rend le cœur et les pieds légers, parfait pour danser, sur la terrasse humide et sur un air des Pogues, dans la douceur de la nuit de Noël. Nostalgie des 80's, quand tu nous tiens!



     

     

    Le lendemain, à peine remis, il a fallu remettre ça. Après un fabuleux Champagne à l'arrachée, déjà narré par ailleurs, un Corton-Charlemagne 1997 de Tollot-Beaut, que l'on m'avait prédit HS il y a peu, avait encore de beaux restes. De la stature, de la profondeur de l'ampleur, parfait pour rivaliser avec un délicieux foie gras au torchon maison. Sur la traditionnelle dinde de Noël, sauce aux morilles, deux grands vins de Bourgogne se sont distingués. Plus de jeunesse, de volume et de richesse dans le Clos-Vougeot Le Grand Maupertui 2000 d'Anne Gros, mais plus de finesse, d'élégance et de précision dans le Nuits-Saint-Georges 1er Cru les Pruliers 1996 de Gouges. Avec le gros gâteau choco-marron inspiré d'une recette de Saveurs, le Vouvray Clos du Bourg 1990 Moelleux 1ères tries du domaine Huet fut parfait pour méditer sur les raisons profondes qui poussent le genre humain à faire autant bombance à Noël. Tout est dans la modération, en fait!

     

    Sur ce, un grand millésime 2010 à tous, avec une pensée toute particulière à ceux que la vie n'a pas épargné en cette fin d'année 2009. Tchin!

     

    Olif

  • Le retour de la revanche du fils du Bojo Nouvo

     

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    Tout le monde le croyait déjà enterré, cadavérisé, en dehors de quelques îlots de résistance, surplus invendus de bibine à deux balles achetées en trop grands volumes par la grande distribution, et voilà qu'il fait sa réapparition sous le sapin. On a bien fait d'en garder quelques topettes de côté, prévisionnant une bonification dans le temps. Le Bojo Villages Nouvo 2009 de Michel Guignier n'a pas encore fini de faire parler de lui dans les verres. Il reste gouleyant et frais, tout en ayant acquis une structure plus harmonieuse.

     

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    Michel Guignier est un vigneron atypique, adepte de la polyculture, qui cherche à préserver l'écosystème de son domaine. perché sur les hauteurs de Vauxrenard, en haut du col de Durbize. Pratiquant une viticulture conventionnelle jusqu'en 2000, il s'oriente vers la biodynamie quasiment du jour au lendemain, lorsqu'il prend conscience de l'engrenage incontrolable dans lequel s'engage notre société de consommation. La vache folle est passée par là, révélant au grand jour la folie de l'homme. Depuis 2003, il s'est engagé dans la certification, obtenue haut la main. Adepte de la biodiversité, la biodynamie s'est vite imposée comme un choix cultural idéal. Frappé de plein fouet par la grêle, comme nombre de vignerons du secteur, en 2008 (touché à 95%) et 2009 (touché à "seulement" 75%), il reste philosophe et s'adapte à la situation, avec pour ambition de produire le meilleur vin possible avec la matière première à sa disposition. Des vins le plus souvent "Pur jus", c'est à dire sans ajoût d'aucune sorte, et parfois trop bons pour passer le cap des dégustations d'agrément, vinifiés grappes entières en macération semi-carbonique et élevés dans des cuves béton.

     

    Petit tour d'horizon de la production disponible au domaine à la mi-novembre, en quantités ultra-limitées:

     

    - Mélodie d'Automne 2009: du Bojo-Villages Nouvo qui n'en a pas le nom, juste un étiquetage différent en 2009 où les volumes sont confidentiels. D'ordinaire, il s'agit d'une cuvée spéciale élaborée pour certains cavistes, du Nouvo qui cache son nom pour ne pas prêter le flanc aux préjugés. Très bon et fruité mi-novembre, il gagne toujours à prendre quelques mois en bouteilles. Nickel à Noël, il devrait être à son optimum à Pâques. Un vin structuré mais gouleyant, qui n'oublie pas son fruit en chemin.

     

    - Fleurie Au bon Grès 2004: resté en cuve jusqu'au printemps 2009, parce qu'il ne donnait pas entière satisfaction, il s'est vu offrir une séance de rattrapage devant une soudaine et inespérée amélioration en cours d'élevage. La patience du vigneron a des vertus. Dense et riche, minéral (issu d'un terroir gréseux pur), il possède la précision et la tension nécessaires à son épanouissement dans le verre.

     

    - Fleur de granit 2006: du Fleurie déclassé en Vin de Table, "Pur jus", serré, minéral, charnu et acidulé en finale. "C'est encore un peu vite" de le boire, pour Michel Guignier, il faut lui laisser le temps de s'épanouir en bouteilles.

     

    - Moncailleux 2006: un Moulin à Vent déclassé, issu d'une vendange très mûre. Dense et charnu, poivré, fermé et à la texture un peu serrée, ses tanins durcissent en finale, du fait d'une température de service légèrement frisquette.

     

    - Fleur de granit 2007: cette cuvée-là à fini par trouver grâce aux yeux de l'agrément. Après une légère réduction première, là encore, du vin, juteux et fraix, sur une trame minérale et joliment acidulée.

     

    - Moulin à Vent 2007: une bouteille ouverte depuis 3 jours, qui se goûte plutôt bien, malgré une légère trace d'oxydation en finale.

     

    - Beaujolais-Villages 2007: du fruit et de la gourmandise, avec du vin derrière. Sans Gibolin, évidemment. Très bon, presque trop, dur d'y résister!

     

     

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    Olif

  • Noël à l'arrachée...

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    Table de fête. Gougères au Comté, toasts au pistou, Champagne Les Rachais 2004 de Francis Boulard. Les agapes vont bientôt commencer. Après ce véritable vin de Champagne au fruité mûr et à la minéralité perçante. La bulle un peu sauvage à l'ouverture se transforme en catalyseur élégant, fin et tonique. Après une telle entrée en matière, Noël 2009 ne peut-être qu'une fête inoubliable. Une bouteille notée Bravo Francis, sans la moindre hésitation.

     

    Olif

     

    P.S.: des quilles, il y en a eu d'autres, évidemment, de tous les genres et de tous les styles. On reviendra dessus un peu plus tard, une fois qu'elles seront bien digérées. Et la bûche aussi.

     

    P.S.2: ah! j'oubliais. Bonne récupération de Noël et bonne préparation de Nouvel An à tous!

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

  • Du vin pour les copains...

    Florilège de dégustations, Part quelque chose, comme dirait le roi de l'escapade. Si ce n'est que je suis moins gourmand que lui en nombre de vins dégustés. Que du bon, le reste, autant dire que je l'ai déjà oublié. Alzheimer sélectif. Un mini-florilège léger, donc, à la Docadn, sans breton (le cabernet), sans Côtes du Rhône centrales (celles du bas à gauche, qui vous envoient des coups de pierres et de lattes dans le tricot et le médiastin), sans sauvignon chilien, ni chardonnay nord-africain. Une escapade franco-française, volontairement restreinte, avec juste 3 belles bouteilles qu'il ne faudrait pas passer sous silence. Du Bordeaux, oui, du Bordeaux, de l'Alsace et du Languedoc. Tour de France triangulaire à la force du coude et du poignet:

     

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    - Amabilis Vinea 2006, le vin de l'amitié, Haut-Médoc, Château Cornélie: du Cornélie inédit, une cuvée majoritairement merlot (76%), à l'élevage expérimental. Etonnamment accessible, buvable et digeste (je n'ose dire aimable!), avec une grande fraicheur tannique, cette Cuvée de l'amitié est faite pour partager avec les copains.

     

     

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    - Riesling Grittermatte 2005, Patrick Meyer, Domaine Julien Meyer: un terroir siliceux dans la partie basse du Muenchberg, à la forte personnalité, admirablement révélée par Patrick Meyer. Beaucoup de maturité, c'est 2005, mais une grande tension et de la minéralité. Aucune concession à la facilité mais un équilibre pourtant exemplaire pour un vin savoureux et salivant. Très Grittermatte, très GritterPat(rick Meyer), très Gritternat(ure)!

     

     

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    - Coteaux du Languedoc 2006, Catherine Bernard, la vigneronne de la rue 89. J'en ai déniché une bouteille à la Quincave, rue de Bréa, du côté de Montparnasse. Curieux d'y goûter. Un vin à la texture soyeuse et soft, au premier nez sauvage, aigrelet et acidulé, un peu poulailler, qui s'apprivoise à l'aération. Chicken run! Un fruité velouté arrive derrière, séducteur, à la très belle tenue à l'air. 2006, un millésime "cata", en plus. Son deuxième en tout. Ce vin "caractériel, fragile, instable" a trouvé son équilibre, en quelque sorte. Un équilibre improbable mais que j'ai a-do-ré!

     

    Olif

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette. Et les Florilèges de dégustation sur le blog d'Escapades.

  • Mangeons et buvons nature à la Capitale


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    Les week-ends viniques parisiens se suivent et ne se ressemblent pas. Après la grand-messe populaire célébrée en grandes pompes Porte de Versailles par les Vignerons Indépendants, après le Tasting élitiste et bling-bling du Carrousel du Louvre, place au vin nature, à boire autant qu'à déguster à l'Espace Beaujon. Un salon de poche à la bonne franquette sans master-class, ni atelier gourmet, ni concours du cracheur d'or. Même pas beaucoup de crachoirs, juste du vin et de la convivialité. Et aussi un peu de foie gras à la table de Catherine et Gilles Vergé, pour marier quelques vins du Mâconnais en prévision des fêtes de fin d'année. La majorité des vignerons est encore éparpillée dans les rues de Paris que les plus pressés des amateurs poussent déjà la porte du rez-de-chaussée, tandis que pour le théâtre, c'est l'escalier au fond à droite.


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    Des retrouvailles et des découvertes, c'est parti pour quelques impressions furtives et une poignée de coups de cœur. Séance de rattrapage tout d'abord avec François Blanchard, du domaine du Grand Cléré, dont il fallait absolument que je regoûte les vins après une première expérience mitigée. Un sauvignon 2007 qui ne sauvignonne pas, mûr et dense, et un cabernet franc 2006 qui ne poivronne pas, à l'extraction bien mesurée, tous les deux très séduisants. Impeccable pour une mise en bouche et un domaine à suivre de très près. Du côté des Griottes, Patrick Desplats propose blancs et rouges sur deux millésimes différents (2005 et 2007), ainsi qu'une Petite gâterie plutôt sympathique, en tout bien tout honneur. Le chenin de la cuvée Caroline se décline en deux versions, sèche ou liquoreuse, toutes deux réalisées sur un mode oxydatif. Le premier fût de cette cuvée a d'ailleurs été ensemencé avec un fond de verre de vin jaune du Jura. Juste à côté, Fred Rivaton est arrivé. Sans se presser. Insufflant un air de tramontane dans la pièce. Ses deux cuvées de blanc 2008 (Vieilles vignes, 100% maccabeu, et Blanc bec, assemblage de maccabeu, carignan blanc et grenache) sont impeccables, minérales et tendues, avec un soupçon de gras et d'enrobage sur Blanc bec. Et les rouges, Gribouille en tête, ne sont pas en reste! Un gros coup de cœur.

     

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    Et vous, que faites-vous de votre talent? Euh..., du vin! C'est une chance!

     

    En face, se trouve Elise Brignot. Des bruits courent qu'elle quitterait Montlouis. Pas encore, car elle a toujours des vins en élevage et des stocks à la vente. Mais les vignes ont bien été vendues cette année. Elise a d'autres projets, ailleurs, mais pour l'instant, il est encore l'heure de goûter Format raisin, Oui mais non ou encore Les Poires molles. Ainsi qu'un liquoreux somptueux produit en petite quantité et dont je n'ai pas mémorisé le nom.

     

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    Format, raisin, Oui mais non, Poires molles, les cuvées à Elise.

     

    Translation au Sud et à l'Ouest, du côté de Buzet, en compagnie de Ludovic Bonnelle, du domaine du Pech. On ne badine pas au Pech!  Et on ne se laisse pas facilement abuser. Quoique... Toutes les cuvées ne sont désormais plus présentées à l'agrément, elles devraient pourtant être l'honneur de l'appellation, que ce soit Le Pech abusé ou La Badinerie du Pech, des rouges solides et francs du collier.

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    Plus au Nord, on trouvera le duché d'Uzès et le domaine Lous Grezes, de Trees et Luc Lybaert. Une gamme conséquente, à l'accent flamand, dont un fort joli chardonnay minéral et frais, Les Elles, qui donne envie d'aller barboter dans la mer en maillot de bain jaune. Que des noms de baptême sympathiques pour des cuvées qui ne le sont pas moins.

     

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    "T'inquiètes, M'man!" C'est l'injonction de Jean-Marie Vergé à sa Catherine de mère, installée à la table à côté. Une manière de s'affirmer vis à vis d'une mère qui a du mal à ne pas couver sa progéniture, mais qui la laisse néanmoins voler de ses propres ailes. Que du rouge chez Jean-Marie, pour ne pas faire d'ombre aux blancs parentaux, du bon Gamay du Beaujolais, fruité et gourmand, un 2009 qui n'a rien de Nouveau et qui se laisse boire néanmoins à grandes lampées. T'inquiète, Catherine, il goûte bien, le rouge du fiston!

     

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    Catherine et Gilles Vergé, ils se trouvent à la table juste à côté, proposant à la dégustation une bonne demi-douzaine de blancs du Mâconnais. D'abord deux 2004, s'ouvrant sur de la réduction, durs à goûter ce soir-là, avant un Mariage blanc particulièrement heureux, puis un Mâcon 2001 développant une jolie aromatique de vieux vin ouillé et, enfin, un réjouissant vin de table du Mâconnais "Élevé au grand air". Trop facile pour un terroiriste jurassien!

     

     

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    Retour en Touraine, pour une deuxième belle découverte: les vins de Touraine de Joël Courtault, vigneron à Thésée. Sauvignon, Gamay et Cabernets biodynamiques déclinés à la mode nature, véritables petits fragments de terroir, frais et digestes, qui ont bien des choses à dire et ne le taisent pas.

     

     

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    Impossible de partir sans en reprendre une petite tranche! Justement, Philippe Jambon vient tout juste d'arriver. Jambon blanc 2003 et 2004, Une Tranche 2008, Bataille 2007 et Roche Noire 2006* goûtent à la perfection, à peine déballés du carton. De la grande quille zéro-zéro! Merci Mr Jambon.

     

     

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    Boire nature, c'est une chose, mais quand le miam est de la même veine, c'est encore mieux. Au Verre volé, l'assiette n'y est pas. Volée. Le culte du produit, servi sans chichi, de manière respectueuse. Cuissons chiadées, couteaux bien aiguisés, carpaccio de pot-au-feu bien assaisonné, andouillette Meurdesoif particulièrement goûteuse, purée maison savoureuse et verres bien remplis, en blanc comme en rouge.

     

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    Attention, Chenin méchant! Mais pourtant drôlement bon! Mordant et acéré, mais en même temps mûr et séducteur, avec une pointe de carbonique, plus ou moins marquée d'une bouteille à l'autre, ce 2007 de Nicolas Reau ne se laisse pas facilement tenir en laisse. La seule manière de l'apprivoiser, c'est de le siffler! L'Échappée belle vers le Bout du Monde d'Édouard Lafitte, qui, elle, se laisse écluser en moins de temps qu'une péniche ne met à descendre le canal Saint-Martin.

     

     

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    Une péniche à écluser, spectacle idéal pour digérer en sortant du Verre volé.


    Paris, Paris carbure! Paris épure! Paris biture! Mais Paris nature!

     

     


    Olif

     

     

     

    * Oui, Laurentg. Roche Noire 2006 et son fabuleux terroir de roche volcanique, la vérité si je manganèse (private joke).

     

    ** Buvons encore plus nature avec Mr Septime, de Mistelle.fr.

     

     

     

  • La mécanique des fluides selon Monseigneur l'Abbet

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    Le cantique des quantiques ou la mécanique des fluides selon Christophe Abbet, un cours magistral reçu dans le grand amphithéâtre de la Capite des vignes de Travers. Une soirée informelle, sans prise de notes, sans prise de tête, qui nécessitait au préalable de vaincre le froid et la neige, et au cours de laquelle on a pu souffler de travers 40 balais et des poussières (il n'y avait pas de bougies) tout en goûtant à quelques vins de messe distillés par l'Abbet himself.

     

    Dégustation apéritive de vins rouges, suivie d'un osso-bucco à l'entracte, avant d'attaquer les choses sérieuses et la dégustation liquoreuse digestive. La cerise sur le gâteau, ce fut une succulente tarte, paradoxalement aux pommes, un gâteau de Travers coupé à angle droit. Un accord de choix avec la marsanne et/ou l'arvine surmaturées.

     

     

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    Première révélation, sur le pouce: les gamays de Fully et de Christophe le valaient bien. Nonante-cinq et nonante-et-un (et nonante-deux à un moindre degré) ne font pas leur âge. 95, 91 et 92, je le précise à l'intention de ceux qui ne parlent pas suisse couramment. Les dernières bouteilles, ou presque, et un immense honneur d'avoir pu y tremper les lèvres, et même plus car affinités.

     

    Deuxième impression, car ce n'est nullement une révélation, l'Abbet, en plus d'être un véritable Monseigneur du gamay, est un sorcier du liquoreux. Ambre 2002, enfin goûtée en bouteille, est un vin surnaturel, défiant la mécanique des fluides. Huileux, onctueux et d'une richesse qui mériterait d'être  taxée par l'ISF. Le grand vin attendu, après toutes ces dégustations au fût enthousiasmantes les années précédentes. Une bouteille grandiose au milieu d'OVNI liquoreux et/ou oxydatifs produits en quantité infinitésimale. Eh! oui, le sorcier est aussi homéopathe...

    Surmaturé 2000, Air du Temps 2003, Ermitage 2003 reflètent à merveille le feeling et l'inspiration de Christophe en matière de vinification. Chapeau, Monseigneur!

     

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    Olif

  • Du cacao dans mon Spiegelau...

    "- Dis, Oncle Olif, il est tout froid, mon cacao!

    - Il n'est pas froid, Toto. Et ce n'est pas du Banania. C'est du vin...! Du bon vin de Maury, le plus fidèle compagnon du chocolat"

     

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    Noël. La saison du Père, de la neige, du sapin... et du chocolat. Plein de chocolat! Dans la bûche, sous le sapin, dans les cadeaux. Dans la famille des empyreumatiques, celles des arômes grillés et torréfiés, je demande Quetzalcoalt. Quetzalcoalt, kézako? Juste un Dieu précolombien amateur de Nesquik. A Noël, c'est la guerre des étoiles du berger. L'empyreumatique contre-attaque. Manquerait plus que la revanche du jet d'ail. De l'ail point, dans les arômes chocolatés du vin, mais des molécules d'aldéhydes à fonction carbonyle comme l'acétylpyrrole. Y'a pire comme rôle! Des molécules dont l'apparition est favorisée par la chauffe plus ou moins forte des douelles lors de la fabrication du fût, mais que l'on retrouve aussi préférentiellement dans certains cépages, plus particulièrement le grenache. Ah! les notes cacaotées des grands grenaches, de Châteauneuf ou du Roussillon...! Lorsque celles-ci se mêlent à la rondeur de l'alcool des vins mutés, à la douceur du sucre résiduel et à la séduction de notes kirschées, la perfection de l'accord avec un gâteau au chocolat de noble origine n'est pas loin. Avec Banyuls ou Maury, y'a bon Banania! Cette bouteille de Maury du Mas Karolina en est la preuve vivante, même si elle a mouru à grands coups de boutoir dans la Forêt Noire. L'amour à mort à Maury!

     

     

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    Assez curieusement, on va retrouver également des notes cacaotées, plutôt du genre praline, sur des vins blancs, notamment jurassiens (sur un savagnin en mode oxydatif, élevé sous voile, en association avec des notes rancio de fruits secs, par exemple), mais aussi champenois (souvent sur un blanc de noirs).

    Avec l'âge, les vieux vins de Bourgogne issus de Pinot noir chocolatent aussi, mais n'en ont pas l'apanage. On en trouve aussi dans les vins de Bordeaux, du Languedoc ou de Bandol. Merlot, syrah, mourvèdre aiment le chocolat, sur leurs vieux jours.

    De nouveaux accords vins et chocolat sont régulièrement proposés, de manière plus ou moins heureuse, par les amateurs du genre. Edouard Hirsinger, le plus grand chocolatier arboisien du Cosmos, d'après un esthète helvète fort en slurp, est l'une des plus grandes têtes chercheuses en la matière, réussissant à allier à la perfection Vin jaune et ganaches au poivre ou au curry, ou encore Vin de paille et ganache aux fruits de la Passion.

     

    - Merci, Oncle Olif, je vais pouvoir aller me coucher plus intelligent qu'hier.

    - Bonne nuit, petit garnement, et fais de beaux rêves! Pom popopo pom pom...



    Oncle Olif

     

     

    Bibliographie: Les arômes du vin de Michel Moisseef et Pierre Casamayor, Editions Hachette

     

    P.S.: billet écrit pour Fureur des Vivres en décembre 2009


     

     

    Olif

  • Du cacao dans mon Spiegelau...

    "- Dis, Oncle Olif, il est tout froid, mon cacao!

    - Il n'est pas froid, Toto. Et ce n'est pas du Banania. C'est du vin...! Du bon vin de Maury, le plus fidèle compagnon du chocolat"

     

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    Noël. La saison du Père, de la neige, du sapin... et du chocolat. Plein de chocolat! Dans la bûche, sous le sapin, dans les cadeaux. Dans la famille des empyreumatiques, je demande Quetzalcoalt. Quetzalcoalt, kézako? Juste un Dieu précolombien amateur de Nesquik. A Noël, c'est la guerre des étoiles du berger. L'empyreumatique contre-attaque. Manquerait plus que la revanche du jet d'ail.

     

    ...

     

    La suite, c'est sur Fureur des vivres.

     

    Oncle Olif

  • Marc Faivre, l'aubergiste accueillant de Malbuisson

    C'est l'histoire d'une auberge dans une petite cité balnéaire située au bord d'un lac de montagne. C'est l'histoire d'une famille qui a toujours cultivé le sens de l'accueil. C'est l'histoire d'une auberge accueillante qui a su s'adapter et évoluer avec le temps, passant de la bonne cuisine familiale à une cuisine gastronomique revisitant les produits régionaux, goûteuse, inspirée et exécutée avec brio. C'est l'histoire d'un chef étoilé qui a su garder les pieds sur terre et qui n'a pas pris la grosse tête. C'est l'histoire de Marc Faivre et de Catherine, son épouse. C'est une belle histoire et nous avons de la chance d'avoir une telle adresse pour bien nous accueillir dans le Haut-Doubs. C'est l'histoire du Bon Accueil de Malbuisson (25).

     

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    Photo © Estèbe, au légendaire sens du cadrage, légèrement décalé vers la gauche.

     

    Arrivé sensiblement à mi-parcours, professionnel et familial, Marc Faivre a eu envie de regarder derrière lui. Pour juger du chemin parcouru, justement, mais les yeux résolument tournés vers l'avenir, afin d'évoluer, de progresser, tout en valorisant ses acquis. Ce bilan personnel, il fait l'objet d'un livre édité par Les Presses du Belvédère. Un livre écrit par le jovial André-Hubert Demazure et illustré avec talent par le photographe Jack Varlet. Perfectionniste et anxieux, malgré son sourire enjoué, Marc Faivre a souhaité faire un livre à son image, avec une volonté évidente de partage. Pas moins de 50 recettes, toutes emblématiques de la maison, sont répertoriées dans l'ouvrage, entrecoupées de portraits de ses meilleurs fournisseurs. L'occasion de tester sa version personnelle du Râble de lapin au savagnin ou de la Gourmandise glacée à la pistache, caramel au lait, deux des plus grands classiques de la maison, présentés depuis le début de l'aventure accueillante, et dont l'absence à la carte déclencherait un tollé de la part d'une clientèle fidèle, exigeante et parfois conservatrice.

    Et c'est avec un plaisir non dissimulé que l'on suit Marc Faivre faire son marché à la Ferme du Rondeau, à la distillerie Guy ou au Fort Saint-Antoine et remplir sa cave chez Fanfan Ganevat ou encore chez le Puf.



     

     

    Toutes les recettes figurant dans l'ouvrage ont été réalisées spécialement pour être soumises à l'objectif de Jack Varlet. Sans tricherie aucune et avec un grand souci de perfectionnisme. L'œuf de la photo de couverture, il a fallu le pocher 7 fois avant d'avoir trouvé l'aspect le plus photogénique et réussi le cliché idéal!

     

     

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    Le Chef a-t-il pour autant livré tous ses secrets? Loin de là! Il y a la recette et il y a celui qui l'exécute. Une exécution parfois capitale, dans les mains de cuisiniers peu expérimentés. Ainsi, cette vision olifienne d'une véritable petite tuerie pourtant enfantine à réaliser: les Pommes de terre coulantes au Mont d'Or et au Vin jaune. Celles-ci sont mangeables, forcément, mais à des lieues de celles qui nous ont été proposées lors du déjeuner de présentation du livre à la Presse et au(x) blogueur(s), en présence des 2 auteurs, de l'éditeur et du couple vedette. N'est pas Marc Faivre qui veut! Ni Jack Varlet pour prendre la photo, d'ailleurs!

     

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    Photographie réalisée à l'aide d'un téléphone portable. Amateur je suis et je resterai, ayant oublié tous les devoirs et mon appareil-photo à la maison lors de ce déjeuner!




    Olif
  • De la transhumance des huîtres (bis)...

     

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    Chaque année, le phénomène est immuable. Lorsque les feuilles mortes ont fini de se ramasser à la pelle, mais pas notre amour ni même la neige qui pointe le bout de son nez, ces coquillages pierreux empoignent leur bâton de pèlerin et quittent leur parc ostréicole, fuyant la traditionnelle marée noire de Noël, pour gagner les blancs pâturages de la montagne et s'épanouir en liberté, petits caillous sur le chemin.

    Leur long périple est pourtant semé d'embûches. Nos braves coquillages vont devoir affronter une foule de dangers. La route, le froid, le manque d'eau et de sel. Volontiers prises en charge par de gentils routiers au volant de leur camions frigorifiques, elles osent rarement se plaindre de la lonqueur du voyage, à grands coups de "C'est quand qu'on arrive?". Dociles et reconnaissantes, elles se laissent trimballer en encaissant tous les coups durs. Au terme de leur migration, après un périple loin d'être de tout repos, elles doivent alors affronter leur pire ennemi, un prédateur redoutable : l'homme des montagnes. En carence iodée perpétuelle, ce dernier a découvert, après des siècles passés à se lester l'estomac, que l'intérieur du caillou était mou, iodé et plus facile à digérer lorsqu'il était ingurgité sans sa coquille. Miracle de la gastronomie autant que de l'anatomie et de la géologie. Oui, parfaitement. Parce que, sous son écorce calcaire, l'huitre a un cœur, contrairement au gastronome cruel qui la gobe tout cru sans prêter la moindre attention à ses gémissements malheureusement inaudibles pour qui n'a pas appris à parler le langage huître. "Pitié, pitié, mon bon Maître! Ne me mange pas!" :gne:

     

    L'huître creuse (Crassostrea gigas) est un mollasque bivulve fillibranche de la famille des ostréidés. Quelle autre idée! A ce propos, lorsque l'on rencontre un vieil ami généralement peu expansif, donc fermé comme une huître, on peut toujours essayer de le dérider d'un : "Salut, comment vas-tu, vieille fillibranche?" , même si c'est loin d'être gagné!

     

     

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    Abandonnées à elles-mêmes, souvent proches de la délinquance, on retrouve fréquemment nos amies les huîtres en bande, devant les vitrines du poissonnier, lorsqu'elles ont cru reconnaître un ancien ami poisson qui leur rappelle alors cruellement combien la mer leur manque. Braves filles!  C'est là qu'on peut les cueillir facilement, à la main, par douzaines, ayant seulement à faire face à la vindicte d'un Ordralfabétix local, moustachu poissonnier fort heureusement non gavé de potion magique.

    Armé d'un bon couteau, c'est au moment précis où elles ouvrent le bec pour appeler au secours qu'il faut leur briser net la mâchoire, d'un coup sec, pour s'en régaler en s'abreuvant de vin blanc.

     

    A ce stade du récit, le lecteur se demande légitimement si je n'ai pas pété un câble ! Il n'a pas entièrement tort! Après ce préambule naturaliste et poétique, rentrons enfin dans le vif du sujet.

    C'était hier soir la traditionnelle soirée huîtres de l'association des amis du Bon Echanson. Soirée très conviviale, plutôt festive, où nous avons l'habitude de tester quelques vins blancs destinés à accompagner ce mets simple, mais royal pour de pauvres jurassiens sevrés d'embruns.

    La séance de l'ouverture est un grand moment réservé aux gens armés d'un bon couteau et sachant s'en servir. Les huîtres sélectionnées chaque année sont des spéciales n°3 de chez Gillardeau, célèbre ostréiculteur de Bourcefranc, le top de l'huître en charentaises ! Le salaire de l'ouvreur, en plus de quelques chapeaux d'huîtres prélevés par ci par là , c'est un petit verre de vin blanc, en l'occurrence, cette fois, un Château Ferrande 2008, frais et sauvignonnant mais ce n'est pas Graves!

     

     

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    Trois bourriches et des brouettes ayant été décapsulées en un temps record, il est temps de passer à table avec quelques autres flacons à se mettre sous la dent.

     

    L'accord le plus trash, ce fut sans nul doute avec le Soleil Vert roussillonnais de Christophe Guittet. Un Wine shot à la robe trouble, et au nez exubérant, connoté citron vert. La faute probablement au Muscat d'Alexandrie, plus qu'au grenache blanc ou au maccabeu. Atypique, c'est la moindre. Pas inintéressant en terme d'accord, parce que la bouche possède un brin de vivacité, mais il en a dérouté plus d'un! Pour amateur de sensations fortes. Plus classique, celui avec le deuxième Graves de la soirée, le Château Magneau 2008, s'est avéré convaincant. Tout comme le Sancerre 2008 de Gérard Boulay, minéral et acidulé, s'est aussi révélé être performant. Sauvignon et Gillardeau, ça fonctionne, il faut croire! En dégustation pure, le Saint-Romain 2005 de Thierry Matrot n'a pas déçu. Finement grillé, minéral, tendu, ce beau chardonnay réalise lui aussi un bel accord avec les saveurs de noisette de l'huître spéciale.

     

    Olif