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  • Frédéric Sigonneau, un bon bol d'R à Chinon!

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    La découv'Rte tourangelle aux dernier Salon des Vins de Loire: Frédéric Sigonneau, du domaine de l'R. Un bon coup de pied dans la fourmili'R chinonnaise, donnée par un jeune et sympathique vigneron, travaillant en bio et certifié Ecoc'R. Du vin qui croque et qui gouleye, à prix canon, désigné pour sortir des sentiers battus et du doux ronronnement de la cité ch'R au sieur Rabelais.

    Trois cuvées goûtées en millésime 2007:

    - Le Canal des Grandes Pièces, au fruité frais et croquant,

    - Les 5 Eléments, assemblage de raisins en provenance de 5 parcelles. Un vin bien bâti, plus serré, que le précédent mais avec du gras sur les tanins, les rendant aimables, plus représentatif de l'appellation Chinon, mais se démarquant bien par sa buvabilité,

    - Les Folies du Noyer Vert, une cuvée sur laquelle Frédéric s'est fait plaisir. Foulée au pied, FML en barrique. Un vin dense, sérieux et structuré, qui ne perd pas son fruit en route.

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    Du Chinon comme on aimerait en boire plus souvent et plus que de raison. C'est bon et c'est pas très ch'R!

     

    Olif

  • 1997-2006: 10 ans de Chardonnay de terroir, par Stéphane Tissot

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    1997-2006. 10 ans de chardonnays de terroir chez Stéphane Tissot. Ça s'arrose!

    Que de chemin parcouru depuis la première cuvée parcellaire élaborée par Stéphane, les Graviers 1997, assemblage des meilleurs raisins de chardonnay en provenance de terroirs constitués d'éboulis calcaires sur fond d'argiles du Lias. Ceux des Corvées sous Curon et d'En Muzard. Des terres où le Chardonnay côtoie le Trousseau et où son caractère bourguignon s'affirme le plus. Légèrement grillé, minéral, incisif, il exprime toute la droiture du calcaire jurassien, se démarquant ainsi de son homologue d'en face, même s'il n'est pas impossible de s'y laisser prendre. Les Graviers! Les fondamentaux en matière de Chardonnay parcellaire arboisien. Il va falloir essayer de s'y tenir pour ne pas se perdre dans les méandres de cette dégustation gigogne, organisée pour un petit comité ultra-sélectionné, sur ses aptitudes à déguster, à cuisiner, ou encore à délirer. Et puis aussi pour certain, sur sa grande connaissance des terroirs jurassiens et de la géologie en général. Une soirée touffue et ardue, pour le plus grand plaisir des papilles et des neurones, clôturée par une daube de première, cuisinée au vin rouge, forcément. La daube était dans l'assiette et pas dans le verre, évidemment. Les vins sont dégustés à l'aveugle, millésime par millésime, en commençant par le plus récent.

    Principal intérêt de cette dégustation, et non des moindres: tenter d'identifier la trame du terroir au fil des années. Pour corser la chose, essayer d'appréhender l'évolution de la viticulture et de la vinification au domaine. Un voyage dans l'espace et dans le temps, au cœur du Jura. Au petit jeu de la reconnaissance à l'aveugle, certains se révéleront brillants. Stéphane, évidemment, qui ne trébuchera qu'une petite fois en inversant Bruyères et Graviers sur un millésime ancien. Et puis aussi le gang des Avignonnais, surnommés ainsi en raison de leur activité de caviste à Annemasse. Va comprendre, Charles! La faute à mon voisin de droite, mangeur de grain très calé en biologie mais pas trop en géographie! Ultra-fan de Curon, mais aussi de la Cuvée classique, Rénald les identifiera à chaque coup. Un vrai pape du Jura, cet avignonnais!

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    Les Avignonnais très concentrés sur les 2003, les vins aussi. Très concentrés.

    Après s'être fait la bouche sur la Cuvée classique 2007, fraiche et revigorante, place au millésime 2006, à l'aveugle dans un ordre aléatoire inconnu de tous, y compris Stéphane, le chemisage des bouteilles étant réalisé par les Tissot Jr. 8 cuvées pour cette première épreuve, nécessitant un service en deux temps. En plus du clan des 6, que l'on retrouvera jusqu'en 2004 (Graviers, Bruyères, Mailloche, En Barberon, Tour de Curon et Cuvée classique), deux cuvées spéciales: Troisième feuille, une nouvelle plantation en échalas sur le secteur des Bruyères, à 12000 pieds/ha, qui n'a pas trouvé mieux que de botrytiser précocément pour sa première récolte, et un Côtes du Jura Argiles du Lias, une cuvée spéciale pour Lavinia, en provenance d'En Barberon, avec léger sulfitage à la mise. D'une manière générale, on peut retenir que le millésime tend vers l'épure et la droiture. Les différences se perçoivent entre chaque cuvée, mais il n'est pas aisé de se mettre dans le bain. Presque tout faux de ma part en ce qui concerne l'identification, si l'on excepte Curon et Troisième feuille. Plusieurs vins goûtent sur une légère réduction, il faudra les attendre et/ou les carafer si l'on n'est pas patient.

    Avec 2005, c'est une toute autre affaire. Disons-le, le millésime est ici véritablement exceptionnel. Tous les vins se trouvent ce jour-là dans une phase particulièrement aimable et conforme aux attentes. Les Bruyères, cristallines et fruitées, Curon d'une grande plénitude, malgré le boisé perceptible, que je suis l'un des seuls à avoir véritablement senti, Les Graviers ronds et équilibrés, La Mailloche anisée et fumée, En Barberon pur et minéral et la Cuvée classique fraiche et acidulée. Reçu 6/6. Les pectoraux se regonflent. Finalement, c'est très facile! Le clan des restaurateurs n'en finit pourtant pas de palabrer.

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    Mailloche ou Bruyères, mon coude balance dans la chaumière!*

    2004, millésime de la pléthore. Des rendements entre 40 et 50 hl/ha qui permettent enfin de reconstituer un peu les stocks après les vaches maigres de 2001, 2002 et 2003. Il ne fallait surtout pas s'en priver, économiquement parlant. Surtout que les vins sont loin d'être déshonorants ou dilués. Mais leur expression respecte le millésime, et du coup, les choses sont de nouveau plus difficiles. Revenir aux fondamentaux! Identifier les Graviers. Perdu! Le vin au nez légèrement grillé et empyreumatique, c'était les Bruyères! Curon, pour sa troisième feuille, donne un vin à la grande acidité, droit et long. En Barberon, la cuvée qui n'existe définitivement pas dans ce millésime, détonne: du gaz, de la turbidité, un côté végétal et une acidité finale dominante. Définitivement bancal, mais, pourtant, de la personnalité, même bourré de défauts. Pour le faire rentrer dans le rang, il a fallu l'assembler, et, du coup, l'annihiler. Inutile donc d'en réclamer à son caviste! La Cuvée classique se porte plutôt bien et la Mailloche possède beaucoup de rondeur.

    Avec 2003, les choses se simplifient tout en se compliquant à nouveau. Plus que 5 cuvées. Exit Curon, pas encore né. Le Grain de Pierre de la Reine Jeanne se substitue à la Cuvée classique. Non bio et acidifié, il détonne un peu, malgré son caractère flatteur et arrondi. Les Graviers ont plutôt mal vécu la canicule, donnant un vin alcooleux et déséquilibré. En Barberon, la Mailloche et les Bruyères s'en sortent par contre plutôt bien, du fait de leur support argileux.

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    2002, voilà un beau millésime qui a permis une belle expression des parcellaires. Les fondamentaux bien assimilés, la tension des Graviers n'échappe à personne. La Mailloche est superbe, tout comme En Barberon et les Bruyères que j'ai le tort d'intervertir. La Cuvée classique faiblit un brin, vraisemblablement du fait d'un élevage cuve à 60%.

    2001, millésime cata en Jura! Petits rendements, beaucoup de pluie, maturité moindre et, surtout, troisième année en bio au domaine. La troisième année de conversion, la pire de toutes en terme de rendement! Même sans que la météo s'en mêle!  Pourtant, toutes les cuvées parcellaires s'en sortent bien, grâce à un tri drastique. Bon, je n'en ai reconnu aucune, même En Barberon, dégustée il y a peu. Pas grave, on peut les boire ou les attendre encore, ce ne sont pas des cuvées fragiles.

    2000 donne plutôt dans l'opulence. Un millésime lisse et gras qui ne satisfait pas les amateurs de minéralité. Des vins qui se tiendront certainement mieux à table. Au dessus du lot, En Barberon, première cuvée sans soufre du domaine, que Stéphane n'a jamais réussi à reproduire par la suite. Aucun autre En Barberon sans soufre ne ressemble à celui-là! Un véritable coup de maître! 2000 fut également le premier millésime de la Mailloche, pour laquelle il faudra attendre encore un peu, que les bienfaits de la culture biologique commencent à s'exprimer au travers du terroir.

    1999, première année de la conversion en bio. Superbe millésime dans le Jura, mais le changement de style dans la vinification n'est pas encore trop perceptible. La Cuvée classique est largement à boire, très évoluée, Graviers et Bruyères se tiennent beaucoup mieux, sans donner pour autant le meilleur d'elles-mêmes.

    1998, l'année où tout bascule. Stéphane a envie d'autre chose, de s'affranchir de la viticulture jurassienne traditionnelle. La Cuvée classique fatigue, les Bruyères et les Graviers sont en devenir.

    1997. Les Graviers sont déjà individualisés, une cuvée au stade embryonnaire. Le fondement du parcellaire. Les fondamentaux. Une grande aventure démarre. La suite à lire précédemment, ci-dessus.

    1995. Le travail du terrain se fait déjà selon une approche bio. Une Cuvée classique qui possède encore beaucoup d'élégance, mais peut-être pas autant de fraicheur et d'allant que 1994.

    1991. C'est la deuxième année que Stéphane vinifie seul au domaine familial. Il a 21 ans. Le vin est désormais passé, mais le millésime n'était de toute façon pas grandiose.

    1983. La cuvée du Jubilée, en provenance des Graviers et des Bruyères. L'année où j'ai commencé à fréquenter assidument la maison Tissot et une cuvée que j'ai jadis eue en cave. Je l'ai trouvée un peu fatiguée, ce soir-là. J'ai tout bu les miennes depuis longtemps.

    1976. L'année de la sécheresse. On est alors en plein âge d'or du chimique, vécu comme une révolution et un bienfait par les vignerons. Un vin à la robe dorée, qui tient pourtant encore largement debout.

    1969. Année érotique et vin sensuel, sur la truffe blanche, avec une bouche rôtie, presque confite. Père Dupanloup n'est pas mort!

    1964. Le troisième millésime du Dédé Tissot. Un grand millésime jurassien. Un millésime d'avant la chimie. Tout simplement grandiose. Confit, sur le moka, l'écorce d'orange, avec une bouche fringante. Magnifique! L'assemblée reste coite.



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    10 ans de Chardonnay, 45 ans de la vie d'un domaine. La magie du vin! Une soirée comme cela, il n'aurait fallu la manquer pour rien au monde. Même si il a fallu attendre minuit pour commencer à se remplir l'estomac et ingurgiter de la daube. Dans l'assiette.


    Olif

    * Private joke: de la droite vers la gauche, on peut reconnaitre Thierry Moyne, de La Balance, en Arbois, Eugène Letoublon de l'Auberge du Coude, à Labergement Sainte-Marie, et Joël Césari, de La Chaumière, à Dole

  • Roussillon blanc 2007, un début de Re(con)naissance?

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    Il fallait au moins ça pour se réchauffer! Grimper aux Greniers pour fuir la pseudo-douceur angevine et gagner l'extrême Sud. Une première approche de ce qui devrait être un temps fort des prochaines REncontres VEndéennes autour du VIN: les vins blancs du Roussillon, nouvelle formule. Qui ose encore croire que le Sud devait se cantonner à produire des vins lourds et mous du genou? Pas le Roussillon en tout cas! Exit les blancs imbuvables de papa, place à la fraîcheur, à la tension et à la minéralité. Et bravo fiston!

    Grenache blanc et gris se taillent la part du lion, mais il serait malséant d'ignorer tout l'apport du Maccabeu. La part de l'assemblage varie, le monocépage n'est pas exclu, l'équilibre continue néanmoins de privilégier la tension et la fraicheur, accentuées généralement par la présence d'à peine de gaz. Un style qui n'est pas usurpé, juste la volonté de faire des vins blancs que l'on a envie de boire. De vrais vins blancs du Sud, avec des cépages du Sud, mais une buvabilité inhabituelle pour ce type de vin.

    De bien beaux blancs, goûtés lors du salon Renaissance aux Greniers Saint-Jean d'Angers, notamment chez Olivier Pithon (cuvées Laïs et D 18), chez Eric Monné, du Clot de l'Oum, puis chez Les Enfants Sauvages (Cool Moon 2007, une belle découverte signée Carolin Bantlin, une belle allemande installée à Fitou, ce qui l'oblige à produire en Vin de Pays des Côtes Catalanes) et enfin chez Cyril Fhal, parce qu'il le f(h)allait bien. Un véritable coup de cœur, en fait, que tous les vins de ce vigneron, dont ce magnifique et affûté blanc 100% Maccabeu 2007, un véritable coup de rasoir sur les papilles, dont le tranchant n'a d'égal que la pureté. Amateurs de minéralité, bienvenue! Une cuvée désormais épuisée que l'on peut avoir la chance de trouver chez les cavistes saumurois avisés, de manière totalement fortuite.

    Pour clore cette série de Roussillon blanc, il fallait migrer en soirée au cœur des Quarts, dans le sympathique gîte du Château de Suronde, pour rencontrer, lors d'un mini Off, la star de la soirée, Marjorie Gallet, du Roc des Anges. Son blanc 2008 se goûtait un peu moins bien que les précédents blancs dégustés, mais les toutes nouvelles cuvées de Maury du domaine, vinifiées par son mari, ex-Mas Amiel et expert en la matière, valaient le déplacement. Des Maury de terroir, toujours en cours d'élevage, tout en minéralité et en tension, appelant plus le canard au sang où le lièvre à la royale que le gâteau au chocolat. Le blanc est également exceptionnel. Il va impérativement falloir regoûter à tout cela en fin d'élevage.

    Le Roussillon blanc? Assorti à la météo angevine. Frais et revigorant!

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    Olif



  • Autour d'un cep à Angers

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    Autour d'un Cep, on peut se réchauffer, dans un Angers gélifié et frigorifié.

    Autour d'un Cep, on peut canonner, en compagnie de vignerons renaissants. Le Off du Off. Buffet et bouteilles à volonté apportées par les participants. Une par personne, en principe. Sauf en ce qui concerne le Jura, qui a obtenu une dérogation spéciale. Ben voui, le Plouplou, ça dessoiffe!

    Autour d'un Cep, ce soir-là, la Coulée a coulé dans le caniveau, juste avant d'arriver, la faute aux poules. Du coup, l'on n'a pas goûté. Une confidence de Nicolas Joly, qu'il ne faut surtout pas répéter, les poules en pâtiraient.

    Autour d'un Cep, on mange des huîtres avec du Muscadet de Jo Landron, le père du patron.

    Autour d'un Cep, ce soir-là, on n'a pas pris de photos, soirée privée oblige.

    Autour d'un Cep, c'est 9 rue Baudrière, à Angers, pas loin du château. Sur la gauche avant la fontaine. C'est facile à trouver, c'est là où il y a du bon vin et une bonne cuisine du Marché.

    Autour d'un Cep, c'est une adresse angevine à ne pas manquer.

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    Olif