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  • RE-VE-VIN 2009 : cigares, Cognac et p'tites pépées

     

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    Soirée de gala de ces 6èmes RE-VE-VIN, ce repas du samedi soir fut comme un pont jeté entre la Bourgogne et les Charentes. L'occasion rêvée de faire découvrir à des amateurs insatiables, entre pléthore de vins de Bourgogne, les secrets d'alcôve de l'élaboration des grands Cognacs. Situé au cœur de la Grande Champagne, celle qui ne fait pas de bulles, le domaine Jean Fillioux est l'une des dernières maisons familiales de Cognac à maintenir la tradition, face aux grands trusts Hennessy, Martell ou Remy Martin, pour ne pas les citer. Pascal et Monique Fillioux ne produisent pas encore du Cognac "bio", mais le vin qu'ils utilisent pour distiller leur eau-de-vie s'en approche beaucoup. Travail des sols, labours, engrais naturels, pour tirer le meilleur de l'Ugni blanc, cépage majoritaire dans la région. Car le Cognac, finalement, c'est du vin qui est distillé. Et la distillation extrait les bons arômes comme les mauvais. Plus le vin est bon, meilleur le Cognac sera. C'est la première leçon qu'il fallait retenir de la rapide présentation que nous a faite Pascal Fillioux.

    La deuxième, c'est que le producteur de Cognac passe beaucoup de temps en cave, plus qu'à la vigne, les alcools étant destinés à vieillir très longtemps en fûts avant d'être assemblés, et que l'organe essentiel de son art est son nez. Pas question d'avoir les deux pieds dans la même charentaise ou les doigts dans le nez pour faire un bon alcool: sélection des arômes en fonction du type de produit choisi, assemblage des fûts et  reproductibilité, là réside toute la difficulté de la chose. Et Pascal Fillioux est particulièrement brillant dans cet exercice. Si la veille, Sébastien David nous a gratifié du Vin d'une oreille, Mr Fillioux aurait largement pu nous proposer le Cognac d'une narine.

     

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    La troisième leçon, c'est Monique Fillioux qui nous l'a donnée. Situé sur un segment de marché difficile, du fait des nauséabonds relents prohibitionnistes ambiants, le Cognac s'exporte à plus de 90%. Positionné en outre sur un certain marché du luxe, il doit savoir se vendre. Design, packaging, marketing, communication, en dehors de la qualité intrinsèque du produit, il faut séduire aussi bien la femme d'affaires américaine que le nouveau riche russe, tout comme l'homme d'affaires hongkongais. Et Monique ne manque pas d'idées. La cuvée Star Gourmet, initialement créée à l'occasion du passage à l'an 2000, c'est elle. Elle a su convaincre son mari de lui crééer le Cognac dont elle avait envie, pour répondre à la demande face à ce type d'événement.

     

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    L'ultime leçon, elle vient également de Monique Fillioux, par ailleurs auteure d'un livre de ses propres recettes. C'est que le Cognac sait se tenir à table, de l'apéritif à l'after. De la cuvée La Pouyade, en cocktail apéritif Summit (si tu es majeur, ami lecteur, clique sur submit!) ou en accompagnement d'une tartine de saumon fumé aromatisé aux herbes, au Cigar Club avec un petit module de Partagas, en passant par le Star Gourmet avec un dessert au chocolat spécialement étudié pour lui.

     

    Et alors, même les p'tites pépées se sont mises à fumer...

     

     

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    C'était en léger différé de Saint-Jean de Monts, à vous les studios, à vous Cognacq-Jay, même si vous n'en n'avez pas!

     

    Olif

     

    P.S.: la plupart des photos de ce billet sont dues à l'amabilité du Chtibb et de Valérie. Merci à eux!

     

  • RE-VE-VIN 2009 : Chantal Lescure, Côte de Beaune, Côte de Nuits

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    Quand Philippe Rapiteau a sollicité François Chavériat pour une dégustation des vins du domaine Chantal Lescure lors des RE-VE-VIN, sixièmes du nom, celui-ci a immédiatement répondu oui. Puis quasiment instantanément, il a dit Nô! Non pas qu'il soit bilingue de façon inconsciente et circonflexe, mais il s'est souvenu qu'il avait théâtre au Pays du Soleil Levant à cétte période de l'année. Oui, mais non, ce qui nous a valu d'effectuer une superbe dégustation de vins de Bourgogne du côté de Saint-Jean de Monts, malheureusement sans sa présence qui nous aurait enchantés autant qu'éclairés Surtout lorsqu'il s'agissait de faire face aux gentils sarcasmes d'une population bretonnante, pro syrah-grenache, ou encore picardo-tourangelle pour certain et alors adoratrice du Cabernet. Des réticents à la Bourgogne, qui n'ont guère mis plus de trois vins à être convaincus de l'absence irrémédiable de notes de poivron à la dégustation autant que de de la noblesse du Pinot noir sur ses terroirs de prédilection.
     
    Une dégustation résolument jouissive, qui, en outre, eût l'intérêt pour moi de me replonger dans mes notes de janvier 2008, lorsque j'ai goûté pour la première fois les vins du millésime 2007 au domaine. Avec quelques surprises à la clé!
     
    Pour cette session, les vins ne sont pas dégustés à l'aveugle. Le fil conducteur choisi fut de faire une comparative de chaque cru sur deux millésimes présélectionnés, dans l'optique de mettre en évidence une composante terroir. Pas facile, à partir du moment où il s'agissait pour l'un d'entre eux de 2003.
     
    1. Volnay Les Famines 2003: robe rubis soutenu, nez très mûr, fruits noirs, cassis, tanins déjà polis, lissés, solide charpente, pas de déficit d'acidité, finale accrocheuse, mais un peu chaude. Un vin à grosse maturité, probablement un peu trop, reflet attendu du millésime.  **
     
     
    2. Volnay Les Famines 2007: robe d'un beau rubis, à reflets brillants. Boisé très fin au nez, venant élégamment souligner les notes fruitées de framboise qui explosent dans le fond de verre. La structure est élancée et fine, possédant beaucoup de fraicheur. Jolie matière fruitée. ***
     
    3. Beaune 1er cru Les Chouacheux 2003: robe rubis soutenu, nez minéral avec des notes de fruits rouges, de grenadine. Bouche nette et fraiche, fruitée, poivrée et minérale. Bel équilibre jusque dans la finale qui reste fraiche. ***
     
    4. Beaune 1er cru Les Chouacheux 2007: retour vers le rubis. Nez précis, net, floral, très joli. Belle structure tannique en bouche, alliant finesse et élégance. Finale très épicée. Un beau vin pour dans quelque temps. ****
     
    5. Pommard Les Vaumuriens 2003: nez intense et complexe, fruité, minéral (graphite), épicé. Attaque fraiche, suave, tanins bien enrobés, un peu chauds en milieu de bouche, mais la finale se fait dans un bain de jouvence rafraichissant. Le millésime comme transcendé, sur ce terroir froid, exposé Nord-Est. ****
     
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    6. Pommard Les Vaumuriens 2007: nez frais et fruité, toujours ce petit côté grenadine, prépondérant en 2007. Attaque relativement souple, suavité des tanins, enrobés et frais. Déjà tellement bon à boire... ***(*)
     
    7. Pommard 1er Cru Les Bertins 2003: nez sur la griotte et les épices, bouche ronde et fraiche, belle finale, toujours dans la fraicheur. Terroir argileux, pourtant exposé Sud, une très belle réussite pour le millésime. ****
     
    8. Pommard 1er Cru Les Bertins 2007: du fruit acidulé, tendance grenadine, toujours et puis des tanins veloutés et frais en avant, avec une longue finale persistante, sans agressivité. ****
     
    9. Nuits-Saint-Georges Les Damodes 2003: nez un peu compoté, discret, une pointe de minéral. Les tanins sont civilisés en attaque mais se durcissent sur la finale, avec une pointe d'astringence. Un vin un peu dur. A titre indicatif, ces Damodes-là sont situés en amont de la route, donc non classés en premier cru. **
     
    10. Nuits-Saint-Georges Les Damodes 2007: nez poivré et fumé, superbe, fin, élégant. Belle matière en bouche, fraiche, acidulée, mais pourtant volumineuse. Très beau vin à attendre. ***(*)
     
    11. Nuits-Saint-Georges 1er Cru Les Vallerots 2003: terroir méconnu, situé dans une combe froide, ces Vallerots m'enchantent à chaque fois que j'y goûte! Y compris dans ce millésime 2003. Le nez est très mûr, légèrement évolué, à peine terreux. Ça pinote pour de bon! Une bouche à maturité parfaite, fondue, harmonieuse, sans aspérité, qui se prolonge par une finale remplie de fraicheur. Parfait! *****
     
    12. Nuits-Saint-Georges 1er Cru Les Vallerots 2007: légèrement boisé, sur de belles notes de fruits rouges, ce 2007 possède une bouche élancée, étirée, très minérale. Grande acidité, rendant la finale à peine astringente, mais une belle longueur prometteuse, lorsque les tanins se seront un peu patinés. ***(*)
     
    13. Chambolle-Musigny Les Mombies 2007: cette bouteille, ainsi que la dernière, sont dégustées à l'aveugle, millésime 2007 annoncé. Le nez est superbe, net, droit et précis. Le grain du vin est très fin, serré, dense. Des tanins d'une exquise fraicheur, denses et profonds. Ce vin se goûte merveilleusement. Connaissant la carte du domaine, je pars sur Clos Vougeot. Perdu! Et dire que ces Mombies ne se goûtaient pas bien du tout juste après la mise...!!?? Magie et mystères du vin! *****
     
    14. Vosne-Romanée 1er cru Les Suchots 2007: premier nez à peine boisé, fruits frais, grenadine, vanille. Bouche acidulée, soyeuse, aux tanins frais et fins. Long et à attendre. ****(*)
     
    Une nouvelle fois conquis par la gamme du domaine Chantal Lescure, c'est une évidence! La Bourgogne dans ce qu'elle a de meilleur, comme je l'aime.
     
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    Olif
     
    P.S.: un aperçu bretonnant de cette dégustation ici.
     
     

  • RE-VE-VIN 2009 : Sébastien David, vigneron d'une oreille

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    "Au bout de 40 vins, ça tapisse un peu!" a-t-il lâché au décours du repas-dégustation-marathon qui a suivi la présentation des vins de son domaine.
     
    Cette maxime de Sébastien David, vigneron iconoclaste de Saint-Nicolas de Bourgueil, n'est pas tombée dans le vin d'une oreille d'un sourd.  Et je ne pouvais pas manquer de la reprendre à mon compte. Vigneron d'une oreille, attaché au Patrimoine de l'autre, Hurluberlu par certain côtés et blogueur à ses heures, Sébastien David n'a pas les deux pieds dans la même tong lorsqu'il s'agit de travailler. Et ce d'autant qu'il est salarié à mi-temps au domaine familial à Saint-Nicolas, ce qui lui permet en fait de donner libre cours à son inspiration échevelée concernant sa propre production.
     
    Patrimoine SD, c'est un concept de longue haleine. 12 bouteilles pour douze millésimes. Toutes différentes, le contenant comme le contenu. Débutée en 1999, la collection s'achèvera avec le millésime 2010 et sera commercialisée en intégrale dans une caisse bois qui ne sera pas facile à ranger dans la cave, mais qu'il sera avisé de posséder!
     
    Si Sébastien a parfois des airs d'Hurluberlu, sa mémoire ne lui joue aucun tour et il se rappelle très bien s'être fait taillé le vin d'une oreille  en pointe lors d'une séance Off-Loire des précédentes rencontres vendéennes. Il n'est pire sourd que celui qui ne veut point entendre le vin d'une oreille, c'est donc avec un plaisir non dissimulé que nous effectuerons une dégustation quasi-intégrale de sa production sous le patio du Chai Carlina.
     
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    On commence en douceur, avec une réjouissante trilogie d'Hurluberlus, du Cabernet franc en macération carbonique, du vin de soif, idéal pour se préparer les papilles.
     
    - l'hurluberlu 2008: robe colorée, nez épicé, fruité, avec une pointe de végétal pour le croquant en bouche, une belle acidité et de la fraicheur.****
     
    - l'hurluberlu 2007: très joli nez fruité, une pointe de gaz, tanins harmonisés et fondus, une belle fluidité en bouche, malgré la concentration, et une grande fraicheur finale. Très bon!***
     
    - l'hurluberlu 2006: nez superbe, de plus en plus complexe et harmonieux, très fin. Un vin que l'on a envie de boire, avec des tanins suaves et patinés, mais qui ne se départit pas de sa fraicheur tonique. Un régal!****
     
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    On enchaine par une superbe verticale collector: ATRIMOINE. Ou plus exactement ENIOMIRTA, par ordre décroissant des millésimes. Premium laissée en cave, car en voie d'épuisement, les exemplaires restants étant réservés pour le coffret collector. S 2009 et D 2010 pas encore vendangés, ont été excusés. N 2007 et E 2008 prélevés sur fût et n'étant pas encore officiellement baptisés, ils seront appelés par leurs noms de code.
     
    - E 2008: nez très épicé, bouche dense, serrée, aux tanins juteux. Très beau!****
     
    - N 2007: nez légèrement boisé, mais très fin. Bouche suave, aux tanins enrobés, support d'une belle acidité remplie de fraicheur. Belle longueur et encore une fois un très beau vin.****
     
    - IN VIVO 2006: mise en bouteille fin novembre 2008, le point final d'une année particulièrement difficile et à faible rendement (17-20 hl/ha). Du vin, il y en a dans cette bouteille, avec un nez très fruité, cassis et fruits noirs. Bouche dense aux tanins serrés, avec une pointe d'amertume finale. Il faut la laisser se fondre.**(*)
     
    - Orion 2005: un millésime trop facile à faire, puisque le vigneron n'avait rien à faire! Avec le recul, on ne s'en plaindra néanmoins pas. Le nez est très ouvert, un peu bordelais, sur la boite à cigares. Belle matière fondue, au grain fin, texture patinée, gardant beaucoup de fraicheur.****
     
    - Mi-Chemin 2004: le concept Patrimoine parvenu à la moitié, d'où le nom de la cuvée. Un vin très cabernet, archétypique de Saint-Nicolas parait-il, au nez terreux, sur le poivron bien mûr, avec un rien de végétal. La bouche poivronne aussi légèrement, les tanins sont bien en place, avec une bonne accroche finale. Un vin rustique au sens noble!***
     
    - Idylle 2003: l'année du mariage, avant celle de la canicule. Nez torréfié, très bordelais. Une bouche tanique fraiche, du début à la fin. Le millésime a été bien maitrisé.***
     
    - Razines 2002: les razines, ce sont les traces laissées sur le sol par les charrues et, de fait, ce vin est assez terrien. Sans trace d'évolution notable, toutefois. La bouche est patinée, possédant une belle fluidité.***
     
    - Thyrse 2001: un symbole antique en forme de cep de vigne et une bouteille défectueuse. Notes de champignon au nez et bouche déstructurée. Une altération probable due au bouchon, qui s'est amplifiée après carafage. Thyrse for fears, ou la bouteille de la peur! Shout! Shout!
     
    - Ancestrale 2000: nez sur le cassis, avec des notes d'évolution, presque tertiaires. Relative souplesse en bouche avec une finale végétale. Un vin déjà évolué.**
     
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    Crédit photo PhR pour La Pipette
     
     
    On y arrive, à cet autre concept pas banal qui m'a mis la puce au vin d'une oreille. Parti de la volonté de refaire un Saint-Nicolas à l'ancienne, un vin à la grande ossature, destiné à un long vieillissement. Pas une véritable recherche d'extraction, mais plutôt une infusion lente par pigeage doux aux pieds, en tapotant le chapeau pour faire remonter gentiment le jus. Elevage long avec zéro soufre, cette cuvée n'est produite que lorsque le millésime et les conditions d'élevage le permettent. 2008 en prend bien le chemin. Un vin qui nécessite une grande écoute et un feeling du diable.
     
    Nous ne goûterons qu'aux millésimes plus anciens, les trois élaborés jusqu'à présent:
     
    - Vin d'une oreille 2005: nez plutôt boisé, charge tannique imposante en bouche, grosse mâche finale, structure dense et serrée.***
     
    - Vin d'une oreille 2004: nez un peu végétal, bouche compacte et massive, très tannique en finale.**(*)
     
    - Vin d'une oreille 2002: il possède une relative fraicheur et un caractère acidulé qui le rendent plus accessible que les précédents, plus harmonieux aussi.***
     
    J'ai été tout ouïe lors de cette superbe dégustation, évitant que ce qui est rentré par le vin d'une oreille ne ressorte par l'autre. Cette cuvée d'une oreille hors normes demande du temps, il faut lui en donner. Pour l'instant, comparée à l'hurluberlu, elle me fait un peu l'impression d'être l'incroyable Hulk avec une oreille d'O'Hara! Un vrai rival de Painful Gulch! Mais je n'ai toujours pas dit mon dernier mot et je persévérerai dans la dégustation de cette cuvée: ventre affamé n'a point de vin d'une oreille!
     
     
     
    Olif
     
    P.S.: Une autre vision de cette dégustation ici et .
     
    P.S.2: Sébastien David sera au Off-Vignerons blogueurs de Vinexpo le 22 juin. A ne manquer sous aucun prétexte pour tous ceux qui se trouveront dans le Bordelais à ce moment-là.
     
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  • RE-VE-VIN 2009: Tout l'or du Roussillon

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    - "Vous voulez vraiment faire une dégustation uniquement avec des vins blancs du Roussillon?" se sont enquis nombre de vignerons roussillonnais lors de la collecte des échantillons. Imperturbable, Philippe Rapiteau, the Pipette man acquiesçait. Bonjour grenache blanc et gris, carignan blanc, maccabeu! Maccabeu? Maccabeu! Et c'est ainsi que la crème catalane s'est donnée rendez-vous sous le patio du Chai Carlina pour un tour d'horizon de la région, passionnant à défaut d'être exhaustif. 24 cuvées (dont un pirate extra-régional), suivies de deux bonus atypiques, voilà tout de même de quoi avoir un aperçu d'une production de qualité, qui a le vent en poupe actuellement. Parce qu'elle le vaut bien et qu'elle mérite cette reconnaissance. Exit les vins lourds, place à la fraicheur, à la tension et à la minéralité, au travers de cépages originaux. Des vins que l'on a envie de boire, même par avis de canicule sur la route 66. Tous les vins sont dégustés à l'aveugle, comme il se doit. Tous du millésime 2007. Comme pour toute dégustation de ce type, j'applique un système de notation en * absolument relatif qui, par le biais d'une courbe olifienne de Gauss, est harmonisé pour devenir relativement absolu. Les parenthèses correspondent à des 1/2 points qui tiennent également compte d'un certain potentiel et d'une amélioration au vieillissement.

     

    1. Soif du Mal, Les Foulards rouges, Jean-François Nicq, Vin de table: robe jaune pâle, nez en finesse, sur les fruits jaunes. Bouche droite, tendue, longueur moyenne. Plutôt pas mal pour la mise en bouche. Assemblage 70% Maccabeu, 30% Muscat. ***

     

    2. Les Calcinaires, Domaine Gauby, Vin de pays des Cotes Catalanes: robe jaune pâle, nez grillé, légèrement sur la réduction. La bouche est très tendue, presque acérée. Dommage que la finale manque un tout petit peu de nerf, mais il s'agit d'un très beau vin, avec un côté presque bourguignon. Est-ce dû à la présence de 30% de Chardonnay dans l'assemblage? Pour le reste, 50% Muscat, 20% Maccabeu.****

     

    3. Coume Marie, La Préceptorie de Centernach, Vin de pays des Cotes Catalanes: robe jaune pâle, nez ouvert, large, fruité, (fruits jaunes) plutôt agréable. La bouche possède une largeur confortable, un léger boisé et du gras. La finale est légèrement asséchante. Un vin un peu compact, assemblage de Grenache gris et de Maccabeu. ***

     

     

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    4. Blanc bec, Frédéric Rivaton, Vin de pays des Côtes Catalanes: nez légèrement réduit, grillé, sur l'amande amère. La bouche, entre gras et tension, possède un bel équilibre, totalement séduisant. Belle longueur pour ce vin issu de Maccabeu, Grenache gris et Carignan blanc essentiellement, avec en prime quelques vieux cépages qualifiés de "divers". J'aime beaucoup et cela confirme tout le bien que je pense de ce domaine, depuis que je l'ai découvert l'année dernière au Off de oufs des Grands Jours de Bourgogne. ****

     

    5.Isadora, domaine Joly-Ferriol, Jean-Luc Chossart, Vin de table: 100% Maccabeu et un joli nez grillé. Bouche relativement large, avec du gras, mais de l'acidité. La fraicheur l'emporte. ***(*)

     

    6. Clos du Rouge-Gorge, Cyril Fhal, Vin de pays des Côtes Catalanes: "Maccabeu, Maccabeu, ça sent le sang ...écarlate". Ainsi chantait jadis la Compagnie du Splendid, ou presque. En ce qui concerne ce vin, bas les masks, je n'aurai qu'un seul mot à rajouter: splendiiide! Nez extra de fruits jaunes, avec une pointe de coconut. Un équilibre cristallin en bouche, de la pureté et de l'élégance. LA bouteille de cette dégustation d'un très haut niveau. Ça m'arrange, j'en ai en cave, j'avais déjà flashé dessus à Angers. Evidemment, c'est épuisé à la propriété et un peu partout ailleurs aussi. ****(*)

     

    7. Bande de Gypse, domaine Jorel, Vin de pays des Pyrénées Orientales: nez caramel au lait, bouche simple et droite, un peu stricte, un peu courte, mais c'est plutôt sympa et agréable. 50% Maccabeu, 30% Grenache gris, le reste en cépages divers et variés. **

     

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    8. Le Roc des Anges Vieilles Vignes, Marjorie Gallet, Vin de pays des Pyrénées Orientales: nez peu expressif, bouche possédant un certain volume, jouant dans le registre de la puissance. Une pointe d'alcool en finale, mais un équilibre cohérent. Un vin à attendre. 90% Grenache gris, 10% Maccabeu. ***(*)

     

    9. Ciné Panettone, Clot de l'Oum, Eric Monné, Vin de pays des Pyrénées Orientales: nez citronné, très agrumes, bouche avec beaucoup de tension et de fraicheur, une superbe acidité. Carignan gris 25%, Grenache blanc et Maccabeu, à part égales, 20%,  + 5% de Muscat. ****

     

    10. Vieilles Vignes, domaine Danjou-Banessy, Benoit Danjou, Vin de pays des Côtes Catalanes: robe jaune soutenu, nez puissant, sur le réglisse, une pointe de bois?, bouche large et puissante, donnant la sensation d'un élevage en avant, finale acidulée ramenant un peu de fraicheur. Tout cela devrait se fondre. Carignan gris et blanc, Grenache gris et blanc. **(*)

     

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    11. Cool Moon, domaine des Enfants Sauvages, Carolin et Niklaus Bantlin, Vin de pays des Côtes Catalanes: robe jaune pâle mais un nez qui pète, fruité, avec une belle énergie. Franchise, vivacité et fraîcheur, un beau vin blanc revigorant. J'aime beaucoup! Une découverte du salon Renaissance d'Angers, 100% Grenache gris. ****

     

     

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    12. L'imprévue, Gilles Troullier, Vin de pays des Côtes Catalanes: premier nez retenu, qui révèle essentiellement des notes boisées dans le fond de verre. La bouche est stricte, droite, la finale un peu sévère. Se goûte sur l'élevage actuellement. A revoir et certainement à attendre. 100% Grenache gris. **(*)

     

     

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    13. Ose, domaine du Matin Calme, Anthony Guix, Vin de table: la robe présente une certaine turbidité, ce qui, finalement, n'est guère gênant, si l'on considère que le vin est destiné à être bu. Réduction première passagère, puis des notes fruitées primaires, un rien fermentaires, un brin végétales. Très nature, forcément, avec son fruité direct, "coup de poing", encore brut de cuve. Un vin qui divise, forcément. J'aime beaucoup. 85% Grenache blanc, 8% Muscat, 7% Maccabeu et Carignan blanc. ***

     

    14. Domaine Marcevol, Can Félix, Guy Prédal, Vin de pays des Côtes Catalanes: nez puissant, un poil alcooleux, possèdant de la rondeur. Bouche au caractère oxydatif, épices et vieille fine, avec de la rondeur (l'alcool) et une certaine pureté. Un style! Grenache gris et muscat. **(*)

     

    15. Paoh, Les Terres nouvelles, La préceptorie de Centernach, Vin de pays des Côtes Catalanes: nez très expressif, anisé, avec un petit côté pharmaceutique. Bouche large, riche et puissante, avec une pointe d'alcool. Finale fraiche et longue. Un beau vin, à base de Grenache gris et blanc, complété par du Maccabeu. ***

     

     

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    16. Fleur de Cailloux, Jean-Philippe Padié, Vin de pays des Côtes Catalanes: nez grillé, épicé et poivré. Bouche grillée, minérale, droite et tendue, incisive. 50% Grenache gris, 30% Grenache blanc et 20%Maccabeu. ***(*)

     

    17. Marceau le Blanc, Jean-Louis Tribouley, Vin de pays des Côtes Catalanes: nez plus que douteux, liégeux, que certains prennent pour de la réduction. Ça persiste en bouche, aucun doute pour moi. Echantillon défectueux. Dommage, parce que la matière semble belle et que j'aime beaucoup les vins de Jean-Louis. Non noté, évidemment!

     

    18. Laïs, Olivier Pithon, Vin de pays des Côtes Catalanes: nez grillé et anisé, bouche tendue et acidulée, avec néanmoins de la puissance et une finale à peine chaude. Une belle matière, pour un vin à attendre. Maccabeu, Grenache gris et blanc. ***(*)

     

     

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    19. Milouise, Jean-Philippe Padié, Vin de table: nez très fin, sur des notes grillées. Bouche droite et tendue, presque dépouillée, un vrai coup de rasoir. Une minéralité tranchante! J'adore! Grenache gris et blanc à parts égales. ****

     

    20. Vieilles vignes, Domaine Gardiès, Côtes du Roussillon: nez puissant, arrondi par l'alcool, sur les fruits jaunes et l'anis. Bouche riche, avec de l'alcool, mais cela reste frais et cohérent. Un style à l'opposé du précédent. Grenache gris et blanc, + roussane, ce qui explique un peu la bouche. ***(*)

     

    21. Vieilles vignes, Le Clos de Fées, Hervé Bizeul, Vin de pays des Côtes Catalanes: nez riche, sur les fruits jaunes confiturés. Bouche riche, avec perception de sucres résiduels. Derrière les vins parfaitement secs dégustés précédemment, cela ne passe pas très bien, à vrai dire. Et du coup, ça manque un peu de nerf. Un vin déjà beaucoup mieux goûté que cela, il faut croire que ce n'était pas son jour! 90% Grenache gris, 10%% Grenache blanc.*(*)

     

     

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    22.Vall Pompo, Bruno Duchêne, Collioure: nez de prime sur la réduction, puis développant des notes de praline. La bouche est pleine, acidulée, sur les agrumes. Belle finale, avec légère perception de l'alcool. Très beau vin, assemblage des deux grenaches. ****

     

    23. Matassa blanc, Tom Lubbe, Vin de pays des Côtes Catalanes: nez discret, un peu grillé. Bouche acidulée et tranchante, avec de belles notes d'agrumes et une jolie amertume finale, dans la continuité, bien portée par l'acidité. Très beau vin également, 70% Grenache gris, 30% Maccabeu. ****

     

     

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    24. Les Alpes, domaine Belluard, Vin de Savoie: un pirate sorti du diable vauvert mais qui curieusement n'a pas dénoté. Fruits et agrumes pour un nez et une bouche large, avec une belle acidité, celle du Gringet. ****

     

     

    25. La Brugière côté blanc, Guy Prédal, Domaine Marcevol, Vin de table: deux cuvées hors concours, pour terminer. D'abord ce Carignan blanc à l'élevage oxydatif. Robe acajou, net oxydatif sur les fruits secs. Strict et austère, court, peu disert. Une curiosité qui manque cruellement de fond. Dommage! *

     

    26. Vin d'épices, Bertrand de Guitaut, domaine de Pechpeyrou, Vin de table: une deuxième presse de grenaches gris et blancs. Robe ambrée, nez très rancio, fruits secs, bouche sèche à la manière d'un Jerez, sur les raisins de Corinthe, le noyau de cerise, l'orange amère. Original et intéressant. ***

     

     

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    Fin du premier round et une dégustation de haute volée, avec beaucoup de vins passionnants et bons. Pas grand chose à rejeter, en fait, même les curiosités qui sont à prendre pour ce qu'elles sont. J'avoue avoir un gros faible pour la nouvelle tendance, celle des vins minéraux et frais, qui font frétiller d'aise aussi les poissons dans l'assiette que l'Olif à table.

     

    Olif

     

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  • RE-VE-VIN 2009: sea, wine and sun...

    ... et un peu de pluie, par moment. A l'ombre de Derrick, le running-gag de ces journées.

     

    "- Driiing! Driing!

     

    - Allo! C'est Derrick.

     

    - Patron, venez! Vite. Si vous pouvez! Il y a une enquête. Une sale affaire, apparemment.

     

    - Dès que j'arrive à retirer mes tongs, je fonce. Vite."

     

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    "- Driing! Driing!

     

    - Oui, c'est Derrick. Déjà une!

     

    - Grouillez, Patron. Je crois que c'est du sérieux, on doit avoir affaire à ... un Serial Quilleur!"

     

    Loin de moi l'idée de vouloir minimiser la performance de Mamina, gentiment dédicacée à mon intention, mais ces 6èmes RE-VE-VIN, cuvée 2009, qui viennent tout juste de s'achever, furent à la fois rythmées par une sonnerie de téléphone à la Derrick (merci Doc et Jean-Phi pour l'inspiration) et par le nombre impressionnant de cadavres que l'on a décomptés. Une enquête qui aurait pu s'avérer être une sale affaire pour feu Horst Tapper, mais qui, en réalité, ne fut que du bonheur pour des amateurs rêvevineurs. Des quilles qui tombent en série, comme s'il en pleuvait, il n'y a qu'à l'Ascension que l'on peut voir ça. Et à Saint-Jean de Monts! Entre un Championnat de foot pour moins de 15 ans et une Déferlante printanière d'artistes de rue, jonglant aussi bien avec des balles qu'avec des bouteilles.

     

     

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    Au menu de ces Rencontres vendéennes, de la joie, de l'humour, du rire, des bouteilles, du vin, du Cognac, du rouge, un patio, des vignerons, du blanc, des liquoreux, des cigares, des vagues, des morceaux de Bourgogne, du vélo, du sable, des ch'tis, des pignons, des Fiefs Vendéens, des fieffés bretons, des vins de la Loire, des mets du Chai Carlina, du troc, de l'amour, peut-être aussi! Va savoir. Sea, wine and sun, sex in option, la pluie aussi. C'est un peu tout cela à la fois, les RE-VE-VIN.

    Et c'est déjà beaucoup. Peut-être même trop. Mais c'est pour ça qu'on les aime... De quoi empêcher de dormir bien des moussaillons, à Babord comme à Tribord.

     

    Du plus consistant, c'est pour bientôt et on va essayer de ne pas trop trainer, les comptes-rendus, c'est du sérieux! Hein, Philippe?

     

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    Olif