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  • Philippe Bornard, ou un demi-siècle de grands vins d'Arbois, côté Jardins!

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    Une soirée spéciale concoctée par notre jardinier favori: la venue de Philippe Bornard aux Jardins de Saint-Vincent, pour une dégustation de vieux millésimes d'Arbois-Pupillin. Des vins qui n'ont pas été produits sous son nom, puisque la création de son domaine remonte à 2005 (le premier millésime qu'il a commercialisé), mais des bouteilles qui traînent dans sa cave depuis un bon bout de temps. Une soirée résolument placée sous le signe du rouge en général et du ploussard en particulier.

     

    Préambule. Oui, dans le Jura, on fait du vin rouge. Et du rouge qui se boit. Et du rouge qui vieillit bien, de surcroît. A l'instar des plus grands vins. "Plus le vin vieillit, plus il s'éloigne de sa mère", un vieil adage jurassien qui signifie qu'avec le temps, le cépage devient plus difficile à identifier, le terroir prenant le dessus. Tout ce qu'on attend d'un grand vin d'Arbois.

     

    Les vins sont goûtés à l'aveugle, avec pour mission ludique de déterminer le cépage et le millésime. Forcément évident, non? On va bien voir!

     

     

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    - Arbois-Pupillin Ploussard 1976: robe brique, orangée, lumineuse et d'encore une belle brillance. Le nez est sur l'évolution, moka, épices, écorce d'orange. Très fin, tout en dentelle. Comme la bouche, aux tanins presque diaphanes, mais encore bien là, complètement fondus. De la tenue et de la longueur, avec une finale qui a encore la force de s'étirer. La délicatesse d'un grand ploussard! 33 ans aujourd'hui, mais il ne faut pas s'attendre à une résurrection, il n'est pas encore mort!

     

    - Arbois-Pupillin Ploussard 1986: robe orangée, légèrement plus soutenue que celle du précédent. Le nez présente un défaut évident, mais néanmoins non rédhibitoire. Légèrement liégeux, mais pas complètement bouchonné. La bouche est ronde, riche, opulente, portée par un certain degré alcoolique, presque solaire, mais tout en gardant beaucoup de fraicheur. La finale est marquée par une amertume qui n'est pas sans rappeler la note olfactive initiale. De la matière, du volume, encore du potentiel, dommage que la dégustation soit altérée par ce défaut de bouchon vraisemblable.

     

    - Arbois-Pupillin Ploussard 1992: robe rubis soutenu, brillante. Nez qui pinote (cerise) puis part sur des notes chocolatées. La bouche est éclatante, aux tanins parfaits, possédant beaucoup d'énergie, de la fraicheur, de la rondeur, du velouté. Une magnifique bouteille dans un millésime pourtant peu réputé. Celui de l'après-gel! Une année très productive, qui a fait que cette parcelle de vieilles vignes a été vendangée 3 semaines après les autres. Tout le monde est parti sur un trousseau ou un pinot noir. Le ploussard, quand même...

     

     

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    - Arbois-Pupillin Pinot noir 1990: la robe est rubis foncé. Le tout premier nez, sur le moka, laisse augurer d'un vin suave en bouche. Effectivement! Un vin riche, avec une finale chaleureuse et persistante, qui possède une jolie fraicheur acidulée pour bien l'équilibrer. Très jeune dans l'esprit, et j'aurais parié sur un trousseau!

     

    - Arbois-Pupillin Ploussard 1990: le nez est puissant, épicé, riche. La bouche est soyeuse, tactile et dynamique, avec des tanins veloutés, arrondis par l'alcool. Sans déséquilibre, car le vin est long et tonique. Très beau! J'aurais bien parié sur un Pinot!

     

    - Arbois-Pupillin Pinot noir 1990: le même que précédemment, mais pas tout à fait le même! Après une petite réduction première, apparaissent des épices et de la griotte. L'ensemble reste un peu fermé, sur la retenue, malgré la suavité des tanins et la richesse de la bouche. Du potentiel, une grande jeunesse, mais un vin peut-être pas complètement abouti, comparativement à la première bouteille de pinot. "Jus de presse" versus "jus de canne", non assemblés, ce qui, pour Philippe Bornard, est une erreur. Les deux auraient dû être assemblés, pour une belle complémentarité.

     

    - Arbois-Pupillin Trousseau 1988: la robe est à peine trouble, la bouche est acide et mordante, possède une légère amertume finale. Un peu bancal et mal fichu, moins fondu, il n'a pas vieilli harmonieusement. Premier trousseau de la soirée, je l'attendais, mais je crois que j'ai dit pinot!

     

    - Arbois-Pupillin Ploussard 1995: le nez est superbe mais la bouche est en dedans. Serrée, à peine mordante, avec de l'acidité et de l'alcool, mais une finale asséchante. Le parfait reflet du millésime 95, un millésime dur, qui le restera sans doute.

     

    - Arbois-Pupillin Trousseau 1999: belle robe rubis, d'un bel éclat. Nez fruité, cerise, griotte, qui pinote allègrement. Belle bouche aux tanins enrobés, d'une grande jeunesse, presque encore en devenir. Un très beau vin, qui malgré sa relative jeunesse, ne fait encore pas son âge. Il s'agit d'une récolte issue de troisième feuille, avec des rendements de 15 hl/ha.

     

    - Arbois-Pupillin Ploussard Point Barre 2006: floral, épicé, fruité et digeste, avec une petite amertume végétale finale qui ne dérange pas plus que cela dans ce style de vin, au contraire. Elle accentue la buvabilité! Back to the future. Le saut dans le temps est évident. Une semi-carbonique (puisque le raisin est égrappé manuellement), sans soufre. Du raisin mis dans une cuve, point barre! Et ce n'est pas devenu du vinaigre, loin de là!

     

    Arbois-Pupillin Trousseau Le garde-corps 1985: carafé à l'avance, car généralement à son optimum le lendemain. Fruité et épicé, riche et plein, velouté et persistant, complexe et réservé, d'une grande longueur, voilà un vin exponentiel et magnifique. Particulièrement bon le jour même, nul doute qu'il soit exceptionnel le lendemain, mais ce soir-là, il n'y en aura plus pour le vérifier! De vieilles vignes de trousseau plantées sur argile, ce qui n'est pas courant. Mais les Anciens du pays savaient déjà depuis longtemps que c'est à cet endroit-là que l'on produisait les plus beaux vins de trousseau à Pupillin. Les petits gars de Montigny en restent le nez scotché au verre!

     

     

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    - Arbois-Pupillin Melon 1969: du vrai melon d'Arbois, celui d'avant la généralisation des clones de chardonnay. Toujours du fruit derrière la crème catalane passée au fer chaud, avec des notes grillées et du moka. La bouche garde de la fraicheur. "Pas loin de basculer", mais il tient toujours debout. 69, "le millésime du marchand de bonheur", loin d'être le plus difficile à avaler!

     

    - Arbois-Pupillin Savagnin 1998: un raisin surmûri, vendangé fin novembre, élevé sous voile, sans avoir fini tous ses sucres, et mis en bouteilles au bout de 8 années. Un petit miracle œnologique qui donne au final un croisement improbable entre vin jaune, vin de paille et macvin. Nez sur le raisin de Corinthe, le marc. Bouche avec un petit air de vin muté (l'alcool!) et de surmaturé sec (même s'il reste du sucre résiduel à peine perceptible). Ce vin m'a rappelé L'air du Temps de Christophe Abbet, dont on compare volontiers certains de ses vins à ceux des Jurassiens. Comme un effet boomerang!

     

    Avec le traditionnel mâchon, quelques quilles supplémentaires, dont un Vin de Pays des Gaules 2008 de Marcel Lapierre que je n'ai pas trop apprécié (végétal exacerbé) et ce sentiment de Plénitude 2006. Ou comment le Pinot noir de Concise (NE) réussit à séduire des palais jurassiens par son naturel fruité, charnu et pulpeux. Une belle bouteille signée Christophe Landry, l'Helvète Underground et vigneron de Travers!

     

     

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    Olif

  • Arômes à la noix!

    "- Dis, Oncle Olif, il est bizarre, ton vin, il sent la noix!

    - Il n'est pas bizarre, Toto*, c'est même tout à fait normal. Laisse-moi plutôt te raconter la fabuleuse histoire ... du Vin jaune!"



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    Dans la série des Plus belles histoires de l'oncle Olif, aujourd'hui, nous allons tenter de percer le secret d'un des vins les plus mystérieux qui soient, le Vin jaune. Encore trop de personnes, y compris dans le monde des amateurs, ont tendance à croire que ce parfois puissant arôme de noix perçu dans le Vin jaune provient du cépage utilisé pour son élaboration, le Savagnin. Non. Mille fois non. Le Savagnin est un cépage typiquement jurassien, certes, mais qui offre de beaux arômes acidulés d'agrumes et de fruits exotiques, lorsqu'on le vinifie comme un vin blanc standard. C'est à dire en prenant la précaution de remplir régulièrement le tonneau avec du vin de même origine, une opération dénommée ouillage.

    Plus grave encore, d'aucunes mauvaises langues pensent que le Vin jaune est élaboré peu ou brou à partir de noix fraiches. Que nenni! Je m'inscris en faux! Je m'insurge! Je vitupère! Le vin que l'on obtient en faisant macérer des noix fraiches dans du vin et de l'alcool s'appelle du vin de noix. Il n'est pas jaune, il est marron foncé. Il sent effectivement la noix et pas grand chose d'autre. C'est un apéritif sympathique mais ce n'est pas lui qui nous intéresse aujourd'hui.


    - Mais alors, Oncle Olif, si le vin est jaune, qu'est-ce qui donne ce goût de noix à mon verre?

     

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    La suite, c'est sur Fureur des vivres!

     

    Olif

  • Arômes à la noix!

    "- Dis, Oncle Olif, il est bizarre, ton vin, il sent la noix!

    - Il n'est pas bizarre, Toto*, c'est même tout à fait normal. Laisse-moi plutôt te raconter la fabuleuse histoire ... du Vin jaune!"



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    Dans la série des Plus belles histoires de l'oncle Olif, aujourd'hui, nous allons tenter de percer le secret d'un des vins les plus mystérieux qui soient, le Vin jaune. Encore trop de personnes, y compris dans le monde des amateurs, ont tendance à croire que ce parfois puissant arôme de noix perçu dans le Vin jaune provient du cépage utilisé pour son élaboration, le Savagnin. Non. Mille fois non. Le Savagnin est un cépage typiquement jurassien, certes, mais qui offre de beaux arômes acidulés d'agrumes et de fruits exotiques, lorsqu'on le vinifie comme un vin blanc standard. C'est à dire en prenant la précaution de remplir régulièrement le tonneau avec du vin de même origine, une opération dénommée ouillage.

    Plus grave encore, d'aucunes mauvaises langues pensent que le Vin jaune est élaboré peu ou brou à partir de noix fraiches. Que nenni! Je m'inscris en faux! Je m'insurge! Je vitupère! Le vin que l'on obtient en faisant macérer des noix fraiches dans du vin et de l'alcool s'appelle du vin de noix. Il n'est pas jaune, il est marron foncé. Il sent effectivement la noix et pas grand chose d'autre. C'est un apéritif sympathique mais ce n'est pas lui qui nous intéresse aujourd'hui.


    - Mais alors, Oncle Olif, si le vin est jaune, qu'est-ce qui donne ce goût de noix à mon verre?

    - L'éthanal et le sotolon, petit! L'éthanal et le sotolon!


    C'est l'élevage sous voile, également appelé élevage oxydatif, qui va apporter au Vin jaune son lot aromatique de noix et de fruits secs. On approche ainsi une partie du mystère du voile. Pas celui qui recouvre avec grâce la chevelure des Abbesses de Château Chalon, non, mais le voile de levures qui se développe à la surface du vin dans le fût de Savagnin, lorsque l'on oublie volontairement de l'ouiller pendant 6 longues années. A ce propos, petite digression et parenthèse sémantique, le "ou" du mot ouillé n'est pas un "ou" aspiré, comme le "h" du haricot. Quand on dit d'une barrique de vin qu'on l'ouille, on ne la remplit pas de charbon, non! On ne doit donc pas dire qu'on la (h)ouille!  Ouille ouille ouille, car si point tu n'ouilles, poil aux genoux. A cause de l'évaporation, la fameuse "part des anges". Euh..., fin de la digression grammaticale.

    L'apparition de ce voile de levures va entrainer la transformation de l'éthanol en éthanal. Bonjour les arômes de pomme et de noix fraiche! Nouvelle parenthèse et petit paradoxe furieux: la noix peut simultanément être un fruit sec et un fruit frais. Sec et frais! Etonnant, non? Fin de la parenthèse paradoxale et oxymorale. Plus ce taux d'éthanal est élevé, plus le vin développera le fameux "goût de jaune" qui fait fuir autant d'amateurs qu'il n'en attire. Point trop n'en faut, pourtant, de cet arôme volontiers qualifié de "typé Jura"! Sinon, adieu finesse! La complexité d'un Vin jaune, elle arrive lors du vieillissement, au fur et à mesure de l'apparition du sotolon. Une alchimie silencieuse au cours de laquelle ce composé s'épanouit, par transformation chimique d'un acide aminé en présence d'éthanal. Et alors, de subtiles flaveurs de noix mûre et de fruits secs, mais aussi de curry, d'épices orientales, quand ce n'est pas du malt et du houblon, viennent caresser les naseaux du dégustateur. Le sotolon, il saute au long des papilles, au fur et à mesure de l'oxydation ménagée, ce lent et long processus qui aboutit à l'apothéose ictérique, évitant la transformation du vin en vinaigre. C'est heureux et magique. Plus prosaïquement, c'est purement chimique. Il est intéressant de noter que le taux d'éthanal ne varie plus une fois le vin en clavelin, contrairement à celui du sotolon, qui va continuer à se modifier. C'est également l'augmentation du taux de sotolon dans un vin blanc sec non élevé sous voile qui est à l'origine de son vieillissement prématuré et de son oxydation en bouteille**. Ce qui est bon en Jura ne l'est pas forcément au-delà!

     

    - Merci, Oncle Olif, je vais pouvoir aller me coucher plus intelligent qu'hier.

    - Bonne nuit, petit garnement, et fais de beaux rêves! Pom popopo pom pom...


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    Oncle Olif

    * Toto est un grand garçon majeur. Depuis pas plus tard qu'hier. De quoi rassurer tout plein les parangons des ligues de vertu.

    ** Lire à se sujet la thèse d'Alexandre Pons de la faculté de Bordeaux


    N.B.: ce billet a été écrit pour Fureur des Vivres en septembre 2009.

  • Beau et joli Beaujolais...

     

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    Tandis que de chanceux amateurs helvètes dégustaient un quart de siècle de grands Beaujolais dans un Palace au bord du grand lac, le petit doigt en l'air, les "pochtrons du premier cercle" se piquaient la ruche avec trois semestres d'infâmes Bojo dans une gargote de campagne*. En toute simplicité. Une initiation en moins grande pompes que celle concoctée par l'ami Le Châ, à laquelle j'aurais sincèrement bien aimé participer (dis, Le Châ, tu m'emmèneras un jour dans ton Beaujolais?), mais il fallait dépuceler le palais des "épicuriens du 57", une bande de joyeux drilles formatés aux GCC bordelais et aux GC bourguignons. Hors pinot noir, cabernet et merlot, point de salut? Que nenni, même si certains ont effectué le voyage à reculons! 70 km pour biberonner du Beaujolais, tu parles qu'on a envie de venir! Ils sont pourtant repartis en chantant des paillardes, ne jurant plus que par le gamay! "Beaujolais, Beaujolais... (les gars, si vous me lisez et que vous trouvez que j'en fais trop, dites le moi, par message privé exclusivement).

     

    Le Beaujolais, cette région mal aimée, autant plébiscitée pour de mauvaises raisons qu'elle n'est rejetée pour de bonnes. Le Beaujolais, systématiquement pointé du doigt lorsque l'on cherche à dénoncer les excès d'une viticulture productiviste. Le Beaujolais, qui recèle pourtant de véritables pépites quand on sait les dénicher.

     

    Une belle occasion de prouver qu'en Beaujolais, on peut faire bon, alors? Et de différentes façons.

     

     

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    Les vins, prélevés dans les caves respectives (sauf dans celle des épicuriens, qui n'en possèdaient généralement pas le moindre échantillon) ou dans celle du Bon Echanson de Pontarlier, ont été goûtés dans un aveugle quasi-complet, sauf pour celles que j'avais moi-même apportées et que j'ai aisément reconnues. Une sélection loin d'être exhaustive, évidemment, mais que l'on aurait pu étoffer un peu plus. Les vins ont été servis dans un ordre aléatoire et par paires.

     

    Pour la mise en bouche, trois blancs, dont deux hors sujet:

     

    - Le Jambon blanc La grande Bruyère 2004, Vin de table, Philippe Jambon: le nez parait un peu réduit de prime, puis s'ouvrant sur des notes fruitées et lactiques, avec une pointe de colle blanche. Il ne séduit guère, ce nez, mais moi, je l'aime! Parce que derrière, c'est finesse, longueur, épices, minéralité et compagnie. La bouche est tout simplement superbe, immense et complexe, celle d'un beau chardonnay minéral en toute liberté. Il y a du vin, dans cette bouteille, même si tout n'est pas encore parfaitement ordonné et fondu. La finale est magnifique.

     

    - Mâcon-Lugny L'Aurore Chardonnay 2006: un chardonnay plutôt exotique car le nez ... sauvignonne! Bouche serrée, fluette, finale amère. Pas grand chose à sauver de ce vin crépusculaire. L'Aurore est apparemment une marque de la cave de Lugny, destinée à la GD. Pas cher, pas bon, pas Beaujolais, en plus. Vite! un coup de Jambon blanc!

     

    - Alsace Noir 2007, domaine Josmeyer: personne ne s'y laisse prendre. Un Beaujolais blanc qui pétrole comme ça, c'est forcément un vin d'Alsace! Assemblage de Pinot noir et de Pinot blanc, tonique et minéral, frais et sympa.

     

    - Beaujolais L'Ancien 2007, Jean-Paul Brun: robe rubis brillante, presque trop belle pour être honnête. Nez peu expressif, bouche serrée et acidulée, pour tout dire fluette. Un vin décharné et, pour tout dire, une grosse déception. Un problème de bouteille?

     

    - Roche Noire 2005, Vin de Table, Philippe Jambon: pas de chance pour Laurentg, ce n'est pas un 2006 (dont une bouteille est défectueuse et, pas de chance, c'est lui qui l'a eue!**) mais un 2005. Au nez mûr et épicé, à la bouche charnue et pleine, épicée, arrondie par une petite note acétate en finale. Pas suffisamment marquée pour être percue comme un défaut, au contraire, elle accentue la sensation de buvabilité et participe pleinement à l'équilibre du vin. J'aime!

     

    - Fleurie 2007, Yvon Métras: nez un peu réservé, mais derrière, c'est le festival! Bouche fruitée et épicée, charnue et gourmande, particulièrement réjouissante. Ça se boit sans le moindre effort, une véritable qualité que d'aucuns, dans le deuxième cercle, voient d'un mauvais œil et d'une mauvaise bouche.

     

    - Morgon Tradition VV 2006, Domaine Aucœur: au nez, c'est plutôt cassis et menthe poivrée. Les tanins sont lisses en bouche, acidulés et frais. Pour tout dire, Ça pinote un peu et ce n'est pas désagréable. Servi en parallèle avec le Fleurie, il parait un peu en retrait, mais c'est une bouteille tout à fait acceptable et correcte, dans un style radicalement différent.

     

    - Morgon Corcelette 2006, Jean Foillard: un des musts de la soirée, particulièrement rond et gourmand, relevé et épicé, qui s'est vu attribué un grand coefficient de "torchabilité". Le deuxième cercle se mord les lèvres et serre les fesses! Dans cette bouteille, il y a du fond, il y a du vin, il ya une dimension!

     

    - Moulin à Vent 2006, Bernard Santé: dans le genre clean et propre sur lui, ce Moulin à Vent possède bien des accents bourguignons. Fruité, il a tendance à pinoter un peu. De manière un peu guindée, mais il n'y a pas grand chose à lui reprocher. Si ce n'est un soupçon de folie, qu'il se débride un peu. Une version classique du cru.

     

    - Morgon 2007, Joseph Burrier: un vin droit, ferme et un peu strict, qui a du mal à illuminer la fin de soirée, incitant à se replonger avec délice dans le Corcelette ou le Fleurie.

     

    Une soirée particulièrement réjouissante, définitivement réservée aux "pochtrons du premier cercle", résolument placée sous le signe du plaisir. Celui de découvrir, celui de boire, celui d'apprécier., celui qui rime avec Beaujolais. Cette comparaison improvisée entre "classiques" et "modernes" a largement tourné à l'avantage des "nature", sans que tous les autres n'aient véritablement à rougir.

     

    Ah! Beaujolais, que nous prépares-tu comme secrètes expérimentations au cœur de tes caves?

     

     

    Olif

     

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    * La gargote, c'est Chez Walter, à l'Auberge des Montagnards, et les filets de perche meunière y sont succulents.

    **C'est de l'humour, Laurent, hein?

     

    P.S.: le Beaujolais me faisant perdre tous mes sens, il semblerait que j'aie oublié de mettre une pellicule une SD Card dans l'appareil photo ce soir là. D'où ces quelques images du Haut-Doubs automnal pour agrémenter la dégustation.