Plus Cava, moins Cava!
Le Vin Cœur des bulles, Chardonnay Brut Nature Reserva 2005, Casa Pardet
Pour se donner du cœur au ventre et fêter le départ en vacances, la bulle festive et tonique de ce Vin Cœur des bulles sort vainqueur. Une cuvée spéciale élaborée en Espagne mais ramenée de Belgique, gentiment offerte par Hans Wijnfolie, et ouverte de bon cœur. Un Cava, ça va, deux Cava, ça va aussi. Ben oui. Même si ça n'a apparemment même pas le nom de Cava. C'est Brut Nature, bio, biodynamique, sans aucun additif, ni sulfite ajouté. Et ça ne sent pourtant pas la m...!
Les années se suivent et se ressemblent désormais toujours un peu. Désireux de faire son petit buzz médiatique annuel, avant la sortie de sa compile vinique estivale pour acheteur automnal en supermarché, notre Michoubidou national nous sert une nouvelle fois la soupe au sujet du vin "nature", un brouet toujours aussi détastable. A Derenoncourt d'idées sur la bioconnerie, Michel B. a décidé de faire monter au créneau "une grosse pointure" du monde du vin. Loin de moi la volonté de donner des leçons de vinification à Stéphane, ni de lui reprocher ses goûts en matière de vin, j'aimerais juste rebondir sur son sens du raccourci, de la généralisation et de la provocation. Grâce à lui, j'ai enfin compris pourquoi Michoubidou ne peut pas sentir les vins sans soufre: ils puent! Pas autant, toutefois, pour rester dans la généralisation abusive, que la majorité des Grands crus classés du Bordelais, qui franchissent une fois de plus avec le millésime 2009 les limites du bon goût et de la bienséance, se foutant royalement et nauséabondement de la gueule de l'amateur moyen, qui va hypothéquer 15 jours de son salaire pour encaver 1/2 bouteille de son vin quotidien. Hormis, entre autres, Pavie-Macquin, exception notable et raisonnable dans ce panier de crabes girondin. Comme quoi, les généralisations ...
Or donc, les vins "mal élevés", ceux sans soufre dedans, ne tiennent pas la route. "Quand ça marche, c'est de la chance ou un miracle". Personnellement, quand je pense à Ferdinand, je dis nan! Pas réussi à y trouver la moindre trace de la cour de la ferme dont il est issu. Et les vins de la Glacière ne sont certainement pas aussi célèbres que ceux de Thierry Allemand, les seuls à éventuellement trouver grâce aux yeux de Stéphane Derenoncourt. Dur de juger objectivement et réellement les progrès effectués dans ce domaine lorsque l'on a fini par se mettre à dos l'ensemble des vignerons œuvrant pour un véritable renouveau qualitatif de ce type de vin, aussi bien à la vigne qu'à la cave. De la part de tous ces critiques soit-disant bien pensants, un minimum de modestie, sans aller jusqu'à la grande humilité d'un Pierre Overnoy, pourtant mille fois mieux placé pour s'exprimer sur le sujet, ferait du bien à tout le monde.
Ce qui est certain également, c'est que la croisade michoubidesque anti-nature est loin d'être terminée. Il est certainement difficile pour lui d'admettre qu'il se gourre profondément et que ces vins se vendent mieux et plus cher que ceux qu'il essaie régulièrement de mettre en avant dans la même gamme. Question de crédibilité, probablement, et de fonds de commerce. Quand l'ego et l'économie (l'égonomie?) prennent le pas sur l'idéologie...
Olif
P.S.: bon, je ne me suis pas vraiment forcé pour écrire ce billet. Pas beaucoup de temps non plus, aussi, mais Michoubidou aurait probablement été tellement déçu si j'était resté coi.
P.S.2.: que les pro ou les anti viennent argumenter tout leur sou, me vilipender ou m'aduler, moi, je pars en vacances. Ce modeste billet n'est, une nouvelle fois, qu'une ode à la tolérance. Que ceux qui aiment se sulfiter le palais à gogo ne se privent pas, il n'est certainement pas question de les en empêcher, je ne prétends nullement avoir raison. Mais s'ils pouvaient ne pas vouloir sans arrêt prouver leur supériorité sur les autres (et réciproquement), ça doublerait mes vacances et le vin ne pourrait qu'en sortir vainqueur, comme ce joli pétillant espagnol, Cœur des bulles.
Large soif à tout le monde, portez-vous bien.
Commentaires
Bien d'accord avec toi : de la tolérance, et pis c'est tout (foi de buveur de vins de toutes les chapelles)...
Bonnes vacances !
Alain
Excellent billet et excellentes vacances!
François
L'égonomie ou comment synthétiser à l'échelle d'un seul mot le vrai problème du vin en Francia ? (en fait c'était pas la loi Evin le problème, eh non). Olif got the key.
Toutefois Olif, les vins "natures" ne sont pas toujours très stables, et peuvent donc déstabiliser. Il existe des vins déviants, mais aussi vivants, mais d'autres se meurrent. De mon côté, j'en déguste pas mal, j'en achète aussi, et je prends le temps nécessaire pour essayer de comprendre.
Le problème reste que tout le monde ne fait pas preuve d'autant de patience ou d'ouverture d'esprit. L'autre souci reste cet état d'esprit bien particulier des défenseurs de ces vins, qui n'offrent que trop peu d'acceptation aux questionnements pourtant légitimes concernant les vins natures.Détestant à l'envie l'idée qu'il existe des vins plus conventionnels, et se sentant donc mis au piloris.
Les efforts sont à fournir, des 2 côtés.
J'ai eu du plaisir à en déguster, mais aussi de nombreuses déceptions. C'est ainsi. Les vins rouges me procurent davantage de plaisir, généralement que les vins blancs.
Après, tout n'est qu'une question de sensibilité, il est vrai. Toutefois, entre les vignerons en bio, bio-dynamie, ceux plus pragmatiques ou conventionnels, la lutte raisonnée, les comparaisons sont légitimes, et le terrain éminement glissant.
En conclusion, le débat sera éternel, mais pourrait être constructif, si les diverses parties acceptaient les différences. Mais là encore, rien n'est gagné...idéaliste, sans doute ! Je ne me ferai pas d'amis partout, mais royalement je m'en fous !
Emmanuel D
Je viens juste de découvrir les prix 2009 des potentats girondins et, comme vous mon cher Olif, le jumping tarifaire me file la nausée. Berk. Quant à Michou SO2, je commence à le trouver touchant. Cette croisade aveugle a quelque chose d'admirable, quand on y songe. Vive Michel Quichotte.
Avant toute chose, j'ai un immense respect pour M. Derenoncourt, c'est un immense professionnel, dont le credo est le respect de l'expression du terroir. Et malgré tout le respect qui t'est dut, cher Olif, lui donner des sobriquets ridicules fait tache dans une "ode à la tolérance". Le souffre n'est pas utilisé dans le vin pour le plaisir, ni pour satisfaire un quelconque lobby des puissant marchants de souffre (aussi ridicule que cela puisse paraitre je l'ai entendu...) : il est nécessaire en quantité raisonnable. Est il également besoin de rappeler que la levure produit naturellement du souffre en quantité non négligeable? Il y a toujours du souffre dans un vin. Mon expérience personnel des vins sans souffre est sans appel : ils ne souffrent (humour de Darou) pas la comparaison à l'aveugle. Pour exemple un sauvignon servit au verre, à l'aveugle, au Bo Bar de Bordeaux : toute la table, d'initié, de connaisseurs ou de professionnels l'a renvoyé. Toutefois c'est un produit marketing intéressant surfant sur une une mode et rien n'empêche plusieurs modèles de coexister. Malheureusement le peu de recul sur cette pratique montre que, sans cet anti oxydant naturel, le vin se garde extrêmement mal...
N'hésitez pas à développer vos arguments directement sur mon blog http://ledarou.wordpress.com/ , les opinions sont comme le vin, c'est leur diversité qui les rend passionnantes!!
DahuuuUUUUuuutt!!!
Erratum : c'est bien entendu à M Bettane que les sobriquets furent donnés, vous aurez corrigé de vous même. A son sujet j'ai eu la chance de le rencontrer lors d'une dégustation en Bourgogne, j'ai beaucoup de respect pour l'homme, le professionel et leur opinion toujours pleines de bon sens et intelligemment argumentées.
Et je suis bien évidemment d'accord avec le Darou. Michel Bettane reste un dégustateur reconnu, un influent, et un pragmatique. J'ai aussi eu la chance de le rencontre à quelques reprises.
Toutefois, gardons un oeil attentif à ces vins sans soufre. Je ne suis pas un convaincu, c'est clair. Mais il peut arriver de trouver de divines bouteilles, malgré de nombreuses déceptions. Etre curieux est essentiel. Mais ne nous berçons pas d'illusions non plus.
Tant que chacun trouve son plaisir là où il le trouve...
Concernant les GCC, Estèbe, tout le monde à part les incultes acheteurs fortunés savent qu'en penser. Ce n'est pas pour rien que l'on s'en détourne. Les prix ne rejoignant jamais la qualité dans cette catégorie de vins, il faudrait manquer cruellement de discernement pour les mettre en avant...aujourd'hui !
Hormis quelques exceptions (Pontet-Canet, Fonroque...), intéressons-nous aux véritables vignerons qui ont compris que la seule recette restait le travail de la vigne. C'est là, que nous tous, devons travailler, à la reconnaissance de ces vins de Bordeaux souvent délicieux à des prix plus que très cohérents. Ne le crions pas trop fort non plus...:-)
Merci Olif pour ce billet.
Bon, j'ai un peu de mal avec cette gueguerre mediatico-sulfitique!
J'illustre: repas de Noel. Mon tonton apporte un Pape Clément.
Moi, j'apporte une Mémé de Gramenon.
Approche diamétralement opposée, vous en conviendrez.
Nos goûts sont différents, mais nous n'étions pas en compétition!
Chacun de nous a apprécié les qualités de chaque vin, et personne n'a cherché à convaincre l'autre.
Michou dans sa croisade anti-vin naturels, m'agace (pour rester poli!).
Et je pense qu'il se trompe de combat!
La filière du vin, a en ce moment, besoin de conquérir des amateurs.
Et non pas de diviser, ceux qui le sont déjà!!!
Michou, fais pas ton Domenech!
ps: La Glacière des frères Privat: de beaux représentants de mon Gard natal!
David,
Il me semble pouvoir dire que les cuvées de Gramenon 2006, superbes sur le fruit (sagesse, mémé, Pascal S), sont (déjà) en déclin.
Pape-Clément 88 est un très beau vin racé, bu il y a peu.
Je ne pense pas que ce soient des vins qui doivent se boire au même âge.
avec ou sans soufre, je m'en fous... ce que je ne veux pas c'est foutre le vin à l'évier, qu'il soit parti en refermentation ou carrément dégueulasse du fait d'un boisé de type planche pourrie, ça ne fait aucune différence à mes yeux.
je pense aussi que les cavistes et distributeurs portent souvent la responsabilité des "mauvaises" bouteilles de sans-soufre, car ne stockent pas à 14 ou moins, seuls quelques uns le font, d'autres préfèrent vendre des soufrés indignes de leur statut snobouillard...
les bordeaux 2009 ? 2 poids 2 mesures :1/ snober les snobs (traduction snober les 50 qui se prennent pour des stars mais qu'on retrouvera en FAV dans 2 ans... voire sur ebay à des prix très en deça, mais qui n'auront aucun intérêt de toute manière...) 2/ soutenir ceux pour qui une image de marque de merde s'installe dans cette douce france ou la globalisation est un sport en plein essort, car eux ils vont morfler car pour la plupart des gens : "2009= hors de prix"
quand je vois cornélie qui sort à 9,40 TTC et d'autres tout aussi raisonnables, je me dis qu'il y a encore des gens censés sur cette bonne terre
les "grands" 2009 :
1/ pétage de plombs
2/ même ceux qu'on croyait sages (pontet canet en est un exemple criant...) ont aussi pété les plombs
3/ certains sont déja invendus (un coup de pied au cul)
4/ les critiques du genre parker commencent à sérieusement râler de ce qui les a largement profité avant, c'était avant...
5/ pas d'année de naissance pour moi, donc aucune chance de me voir même en prendre une 37,5...
6/ une année beaucoup plus hétérogène que 2005
7/ chouette, les prix des autres années ont fortement baissé juste avant les primeurs
8/ durant les primeurs : ne rien acheter
9/ pour ceux qui n'ont pas tout suivi : http://fgsuperfred.canalblog.com/archives/2010/06/27/18436505.html#comments
10/ bonne chance à ceux qui vont acheter pour revendre plus cher...
héhé!!! j'aime assez!! le juge de paix sera toujours la dégustation, avec ou san soufre label bio ou panse de brebis dynamiser...
Rarement vu un de vos billet motiver autant de réaction...
Très bon billet d'ailleurs.
Il est difficile, il me semble d'aller contre les vins sans souffre, d'autant plus qu'ils sont très majoritairement issus d'un travail respectueux de la vigne voire bio ou biodynamique. Respectueux de la vigne, de sa terre et de son fruit: respectueux du présent et de l'avenir.
D'un québécois amis du Jura, même si sans doute pas aussi charmant que la belle Aurélia...
Respectueux de la vigne : c'est bien pour la santé du consommateur ...
vous êtes bien naïf mon brave Olif, regardez donc la petite coterie qui a lancé le débat sur le sans soufre: le suisse Jacques Perrin lance le sujet sur le net pour venir à l'aide de ses potes: Bettane, Derenoncourt et quelques petits marquis copains qui tournent autour! biocons, beaujolais c'est de la mer qui se ressemblent s'assemble
Vous m'amusez tous beaucoup avec votre mauvaise foi et vos sobriquets déshonorants (pour ceux qui les délivrent). Bon dieu de bon dieu j'en ai assez des analphabètes ou des petits malins qui font exprès de ne pas comprendre notre langue : je suis historiquement (mon âge ne peut être caché) le plus ancien défenseur de la viticulture bio : je crois avoir assez clairement et en toute lettre écrit que les meilleurs vins de notre pays sont issus d'une viticulture bio et même que dans un monde normal tout vin d'appellation devrait provenir d'une viticulture respectueuse, me tamponnant complètement des certifications bidons délivrées par des organismes pseudos religieux. Ma "croisade" pour reprendre le mot absurdement pompeux que je lis dans ces colonnes ne concerne que les vins bio mal faits ou les viticulteurs incomptétents qui font du tort à tous les autres et qui sont parfois pour des raisons idéologiques peu intelligentes défendus par quelques irresponsables, et sinon défendus, minorés ou déclarés non existants. Pour le reste on pourrait s'entendre avec un peu plus de respect mutuel ou tout simplement de politesse, sans donner dans la Michoubidophobie primaire.
Monsieur Bettane (vous permettez que je vous appelle comme ça, pour une fois, et pas Michoubidou?), si ma prose vous amuse, c'est déjà un progrès. Et je pense effectivement que l'on pourrait s'entendre un peu mieux avec un minimum de tolérance mutuelle, encore que, personnellement, je n'ai pas l'impression d'en manquer. Vous avez même des supporters parmi mes lecteurs, c'est dire! Il ne fait aucun doute pour tout le monde, y compris vous, personne ne le conteste, que le meilleur vin est produit avec le meilleur raisin et que le meilleur raisin est le plus souvent bio, certifié ou non, car issu d'un travail de la vigne respectant les sols. Je ne me sens pas plus irresponsable que ça en soutenant ceux qui, après, font le choix d'une vinification peu interventionniste, avec levures indigènes, sulfitage minimal (pas forcément inadapté) et refus des technologies correctrices standardisantes (acidification, concentration, micro-oxygénation, etc.). Tous ces vins ne sont pas forcément réussis, c'est une évidence, mais les viticulteurs incompétents ne sont pas l'apanage de ce type de vinification. Sans votre sens du raccourci provocant et vos généralisations abusives ("le vin bio n'existe pas", "le vin sans soufre, ça pue",...), dans le seul but d'accrocher votre auditoire, la Michoubidophobie primaire ne ferait pas long feu.
Bien à vous.
Ci-dessous une vidéo, peut-être déjà vue, dans le coin:
http://www.tsr.ch/video/#vid=9792088;id=518396
Pas mal comme leçon de respect mutuel non ?
Oui, Raph. Le discours de ce grand Monsieur qu'est Pierre Overnoy devrait être inculqué dans les écoles de viti-œno, avec un coeff 12 à l'examen.
Ce midi : Faugères Barral 2001.
Carignan farouche, évoulé. Alors, oui, cela pue un peu, la marinade, la venaison, le vin peu protégé. Cela se clarifie un peu à l'aération.
Et cette bouteille là s'avère très bonne (ce ne fut pas le cas de toutes, certaines, malpropres, ayant fini au vinaigrier).
Attention aux simplifications.
Les simplifications n'ont pas court ici, Laurent. Tout le monde sait bien que les vrais bons vins sont vivants et peuvent se présenter sous des jours différents selon les moments où on les déguste et selon l'état de santé mentale du dégustateur à ce moment précis. Tu le sais aussi, j'espère? Le Coca-Cola et la notation Parker immuable, pas de ça chez nous!
Selon sa culture aussi.
Certains dépensent de l'argent pour de la truffe noire : d'autres fuiront à son odeur.
Sur ce Faugères 2001 : un poil de sucre résiduel et une pointe acétique mais cela passe (dans mes repères).
Je conçois très bien qu'elle puisse diviser selon son niveau d'exigence hygiénique (certains ne mangent que du fromage pasteurisé).
Il te reste à nous informer plus souvent des cuvées que tu goûtes défaillantes, comme je te l'ai déjà signalé.
Mais tu es chez toi :-))
Bonnes vacances.
Patrimonio blanc Arena Carco 2009 : très beau vin, comme lors de la visite au domaine : parfumé (fruits blnacs, anis, embruns), plein, nerveux, pur, stabilisé, sans gaz et sans oxydation intempestive (trouvée sur certains millésime plus anciens).
Pas de désherbant, d'engrais chimique, de produits de synthèse ...
Contains sulfites ...
Raisonné, raisonnable !
Bravo aux fils Arena, accueillants et proposant ici un grand vin blanc méditerranéen.
Parfaitement d'accord sur Arena. Au fait : le vin bio n'existe pas . Ai je désinformé? Existet-t-il? Le vin sans soufre pue : ai je jamais écrit une simplification aussi idiote? Puer parfois n'est pas puer toujours mais vendre du puant ou défendre du puant c'est nauséabond, un point c'est tout. On ne lit que ce qu'on veut. C'est la faiblesse humaine : dénoncer ce qui n'a jamais été écrit ni même pensé, en revanche, c'est du calcul et cela n'est pas honnête. Mais sur un blog privé on a parfaitement le droit d'être malhonnête. Ce qui m'ôte toute envie un jour de partager un Ganevat que j'aime tant,ou un Overnoy (que je connaissais et admirais bien avant que Monsieur Olifoy Quimal ait quitté ses culottes courtes) avec quelques participants de ce site.
Un point de détail au sujet de Pierre Overnoy, qui n'enlève rien a son talent : le soufre me semble un peu moins indispensable au vin jaune qu'aux autres. Je veux bien croire que déjà oxydés jusqu'à la quinone (humour de Daroenologue...) les vins jaunes soient les seuls vins sans soufre qui puissent défier le temps avec panache, c'est un cas un peu particulier non?
Et non.. les vins bio n'existe toujours pas ( http://ledarou.wordpress.com/2010/06/26/un-jour-les-bios-controlerons-le-monde-mais-pas-tout-de-suite/ )... Tous les contributeurs de ce site ne partagent pas tous les même idées (nous sommes au moins deux sur cette page à s'être insurgé de votre lynchage) et, à mon sens, c'est la diversité des arguments proposés qui font sa richesse. Moi je dis ça, je dis rien, mais bon m'sieur Bettane, j'en veux bien un verre de Ganevat...
Je trouve assez marrant tous ces articles sur les vins appelés natures ou bios, écrits par des gens qui prétendent avec une approche volontairement ou non racoleuse et réductrice, qu'ils "n'existent pas" ! S'ils n'existaient réellement pas y aurait il autant matière à en discuter ? Remarquez, il y a pleins de choses dont on ne sait pas si elles existent et pourtant on en parle beaucoup...
Quand je vais chez un caviste en lui demandant s'il aurait quelques vins natures à me conseiller, il ne me répond pas "Mais ça n'existe pas" (peut-être certains sont ils croyants et d'autres non ?).
Au contraire il comprend plutôt assez bien le type de produit que je cherche, le bougre, il veut m'en vendre du produit, et essaie de me conseiller en conséquence. Alors m'ont ils vendu des choses qui n'existent pas ? Mais pourtant j'ai bu quelque chose qui existait. Du coup, je ne comprends plus ce que j'ai bu. J'ai dû trop en boire des coups.
Si on commençait par écrire "Aucune réglementation ne définit ce qu'est un vin bio" serait surement plus correct et plus apaisant pour ouvrir un débat que "Le vin bio n'existe pas".
En l'absence de réglementation, rien ne vous garantie que vous avez bien eu le produit désiré. La déontologie et plus simplement le respect m'empeche de citer des noms, mais vous seriez surpris de voir qui vinifie de facon totalement conventionel ou qui demande a des oenologues conseils de retaper un peu les vins avant la mise en bouteilles tout en exhibant, dans les deux cas, un fier logo AB sur l'étiquette. C'est d'ailleurs bien la que le bas blesse quand il s'agit de definir un cahier des charges (maintes fois reporté pour ceux qui suivent l'affaire http://ledarou.wordpress.com/2010/06/26/un-jour-les-bios-controlerons-le-monde-mais-pas-tout-de-suite/ ). Un fait symbolique? Lallemand, leader des levures seches ajoutées propose desormais une gamme de levures et de produit de vinification certifiés Bio ; et ils ne sont pas du genre à se donner du mal pour un marché anecdotique http://www.vitisphere.com/breve-56855-Vinification,biologique,Les,fabricants,proposent,nouvelles,levures.htm .
Votre caviste ne vous contrediras pas : c'est un commercant, les vignerons non plus ; la réalité n'ayant malheureusement rien a vous vendre ne se gènera pas.
Les promesses des gentils vignerons bio n'engagent que les CLIENTS qui les croient.
DahuuUUut!!!
C'est justement ce que l'on reproche à la réglementation européenne sur le Bio, Darou: de permettre n'importe quoi afin d'obtenir un label bio à visée purement commerciale. Le Bio, pour l'instant, c'est uniquement à la vigne que ça se passe, et pas à la cave. Les vrais, les authentiques, les "gentils vignerons bio" indépendants se passent haut la main de réglementation pour produire le meilleur vin dans un total respect de leurs convictions. Ils prennent parfois des risques assumés, ce qu'un jeune œnologue diplômé travaillant en coopérative ne pourra évidemment jamais faire.
Pour Lallemand, tu m'as fait peur, j'ai crû un instant que tu parlais de Thierry Allemand!
Comme on n'a pas de réglementation, le vin bio n'existe pas est une assertion aussi absurde que sa contraposée: "Le vin bio existe" car on a une réglementation qui définit le label.
Dans le monde du vin, depuis quand, la réglementation garantit de manière absolue d'avoir le produit désiré ? Darou vous sous entendez même un contre exemple avec votre fabricant de levures. Je dirais même comme Olif que c'est plutôt l'inverse qui est en train de se passer avec ce fameux label bio. Et Darou, on pourrait peut-être dire plus simplement "Les promesses des gentils vignerons n'engagent que les CLIENTS qui les croient". Car s'il est très certainement vrai que certains se disant bio trompent leur monde et profitent de l'engouement de la vague, quid de ceux qui le trompent continuellement, par exemple sous couvert d'appellations contrôlées, pourtant elles bien réglementées ? En vendant par exemple des choses parfois ineptes et dont on se demande comment elles peuvent passer l'agrément. Vous soulignez des dérives qui ne sont malheureusement pas l'apanage des bios power mais plutôt des gens malhonnêtes, ou comme dirait M. Overnoy dans la vidéo ci-dessus, des gens qui ne peuvent simplement pas faire autrement. Et mon caviste est peut-être dans cette catégorie, mais je continue à penser qu'il existe encore beaucoup de gens honnêtes, y compris chez les commerçants, qui ont une démarche authentique ( qui n'est d'ailleurs pas non plus l'apanage des bios men). Mais là encore vous avez peut-être raison, "ça n'existe pas" des gentils vignerons bios, ce n'est pas réglementé ce truc là !
Le Darou dit: "Un point de détail au sujet de Pierre Overnoy, qui n'enlève rien a son talent : le soufre me semble un peu moins indispensable au vin jaune qu'aux autres. Je veux bien croire que déjà oxydés jusqu'à la quinone (humour de Daroenologue...) les vins jaunes soient les seuls vins sans soufre qui puissent défier le temps avec panache, c'est un cas un peu particulier non?"
Sauf que Pierre Overnoy (maintenant Manu Houillon) ne met pas de sulfite sur ses cuvées ouillées non plus ... ce qui ajoute encore un peu à son talent ;-)... après le sulfite dans la San Pe, attention à la désinformation ...
Pour le verre de Ganevat, je l'ai en main ;-). Santé à tous!
Bien d'accord, la réglementation n'evitera pas toutes les indélicatesses, au consommateur avisé de savoir ce qui est garantie par un label. L'absence de réglementation légitime les indélicatesses ce qui est préjudiciable pour tous.
Les caves coop', c'etait bien mes premieres années de metier et le risque n'etait effectivement pas spécialement notre spécialité. Actuellement je fais du conseil en oenologie et une partie non négligeable de la clientele des labos où j'ai exercé est bio. Certain ont effectivement une façon cohérente de vinifie d'elever et d'embouteiller (et je la loue), mais ceux qui prennent des libertés avec la philosophie naturelles sont nombreux, parfois sont plus bourrins que les conventionnels et ne sont pas les dernier à cracher sur les oenologues et à vendre le naturel de leur vin par la suite. Les vignerons intégres sont à louer, mais étant de l'autre coté du miroir je me rends compte qu'il est bien difficille des les identifier. J'ai été régulièrement surpris par des producteurs dont je n'aurais jamais remis l'intégrité en doute avant de travailler avec eux.
La filière bio est a un croisement crucial de son histoire : elle peut rester un marché de niche et garder son intégrité ou vouloir se developper et perdre une partie de son ame. Malheureusement à voir se succéder l'homologation de produit comme des antibotrytis ou des insecticides bio, j'ai bien peur que les exigences s'assouplissent pour permettre un dévelloppement de la filière. Bien qu'ardent défenseur de la filière conventionelle, j'ai un grand respect pour le bio (je sais ca ne se voit pas toujours..) tant qu'il reste cohérent. Le virage qui semble etre pris m'attriste, je ne pense pas qu'ils vous rejouisse non plus. J'espere me tromper, la législation sur les vinif en bio sera un bon indicateur.
DahhuuUUuut!
@laurent : Et bien Santé! tu nous raconteras.
Je n'ai jamais dit le contraire, je n'ai parlé que des vins jaunes, pas les vin d'Overnoy en général et encore une fois ce n'etait pas une critique de ce vigneron talentueux. Je ne comprends pas ton objection, attention à l'acharnement, les Darous sont une espece protégés ;)
Les posts de Raph sont hélas caractéristiques des confusions permanentes d'usage des mots bio ou nature, qui sont celles que je cherchais à faire disparaître de l'usage.On n'a pas le droit d'accaparer des mots et de les détourner de leur sens pour séduire, par le rêve qu'ils suscitent, le public, que j'ai la fonction et donc le devoir d'informer. On peut aimer et rechercher des vins sans soufre ajouté, il y en a de très bons, il y en a de mauvais mais tous les goûts sont permis dans ce pays et il faut que cela dure (c'est d'ailleurs la même chose avec les autres, mais là n'est pas la question). En revanche on n'a pas le droit de les appeler nature ou bio car le sens strict de ces mots s'applique à tout vin vinifié selon les règles en vigueur dans la CEE, et donc avec du soufre ajouté ou des levures sélectionnées qui sont des produits parfaitemet naturels ou parfaitement biologiques dans la mesure où ils aident la vie fermentaire à être plus exacte et mieux contrôlée, et la vie fermentaire c'est la vie même! Donc, cher Raph, parlez de vin selon votre goût, votre humeur, votre vision de la vie mais ne les appelez pas nature ou bio. Reste à leur trouver un nom car le public souhaite certainement une indication. Pour ma part je ne trouverais pas insuffisante ou perfectible la mention déjà existante : vin issu de raisins produits par une agriculture biologique, si les normes européennes étaient les mêmes pour tous les pays et si elles n'étaient pas si tolérantes vis à vis de produits parfois aussi nocifs que ceux qu'elles interdisent!
M. Bettane, je comprends très bien ce que vous expliquez dans votre post. Et je suis d'accord avec vous sur beaucoup de points. D'ailleurs, si on regarde attentivement l'ensemble des posts, j'ai l'impression que de nombreuses idées sont très largement partagées. Sinon à mon avis on ne serait pas tous là à lire ce blog et à réagir. Quand on n'aime pas une crèmerie on n'y retourne pas.
Cependant il reste un point de désaccord. Lorsque vous dites "Reste à leur trouver un nom car le public souhaite certainement une indication". Il me semble qu'aujourd'hui ce nom aussi maladroit soit-il est justement vins naturels. Et quoiqu'on en dise, il couvre une réalité qui existe bien. C'est pourquoi je citais volontairement l'exemple du caviste, mais on pourrait aussi citer les bars à vins naturels ect... On sait tous ici la catégorie de produit que cela englobe dans la tête ce ceux qui en parlent, et tous les vins ne peuvent être rangés dans cette catégorie. Alors vous avez peut-être raison, trouvons un autre nom, mais "vin issu de raisins produits par une agriculture biologique" n'est pas suffisant car n'englobe pas la façon de travailler à la cave (qu'Olif évoque un peu plus haut), que la dénomination "vins naturels" englobe aujourd'hui non ?
Je viens de finir une bouteille de Roussette de Savoie 2006 de chez Dupasquier, je ne sais pas si c'est naturel ou non, mais c'est sacrément bon !
Raph,
L'appelation "vins naturels" ne saurait convenir pour deux raisons.
La première c'est qu'il n'y a rien de naturel dans le vin. La lianne qui s'accrocher au arbres est délocalisé pour etre pallissé dans une région nettement plus septentrionale, récolté nettement plus tard que ces besion physioogique de reproduction pour etre transformé dasn un process suffisemment maitrisé pour eviter le vinaigre, devenir "naturel" d'une vinification...
La seconde c'est que cette appelation sous entend que les autres serait moins naturel. Ce serait du vin en plastique? De la meme façon qualifier certain vignerons d'"authentique" discrédite injustement les autres...
L'ideal serait peut etre que ces vignerons "bio" "naturel" "authentique" "biodynamocosmogonique"et autre se mettre d'accord sur une acreditation claire crédible et cohérente et que l'on rassemble tout ce petit monde sous etiquette alors légitime de "vin biologique", puisque le nom est rentré dans les moeurs de tout les produits agricoles depuis longtemps (en même temps je le trouve naze aussi... le blé conventionnel n'est pas une machine que je sache).
Tout le monde a à gagner à unifier sous un label commun les produits agricoles issue de phylosophie comparable, synergie commerciales pour les producteurs et clarté pour les consomateurs.
DahuUUUuut!
Cela fait un moment que l'on commence à comprendre que, ce qui gêne véritablement les tenants d'une œnologie moderne, dont tu sembles faire inconditionnellement partie, Darou, c'est un problème de terminologie qui leur renvoie le sentiment (coupable?) de n'être que de simples techniciens, qui, maitrisant parfaitement un processus naturel au point de le rendre totalement artificiel, ne cherchent qu'une seule chose: le modifier et le dompter complètement. Quitte à produire le même vin aux quatre coins de la planète, quel que soit le millésime. Moi, je n'ai rien contre le fait que les œnologues puissent vivre de leur labeur, Darou, mais je regrette, le vin technologique, même s'il n'est pas en plastique, n'est qu'un produit purement artificiel que l'on essaie d'adapter au goût d'un certain consommateur, celui qui ne voit pas plus loin que le bout de son verre. J'aime le vin qui "a la gueule de l'endroit où il est né et la gueule de celui qui l'a fait", pour reprendre cet excellent mot de Jacques Puisais, parce que je ne me contente pas de siffler mon godet sans réfléchir. Et je rejette (même si je peux néanmoins trouver cela acceptable, voire bon, gustativement parlant) les vins issus de procédés technologiques qui n'ont pour seul but que de pallier aux insuffisances qualitatives de la viticulture ou gommer les différences de millésime.
Faute de mieux pour l'instant, étymologiquement, ce qui n'est pas artificiel (n'usant d'aucun artifice) est naturel. C'est un antonyme, même si c'est effectivement partiellement inexact dans le cas présent. Mais vouloir assimiler ce débat sur les différents styles de vins à un unique problème sémantique relève également d'une autre forme de manipulation intellectuelle, tout aussi trompeuse que celle que Michel Bettane cherche à dénoncer. L'usage montre désormais que le terme de "vin naturel" correspond de plus en plus à une réalité, au grand dam de certains, pour ne pas dire beaucoup. Le succès non démenti de ce courant somme toute minoritaire, à contre-courant du discours des voix censées compter dans ce milieu, gêne énormément. C'est même devenu le vin à abattre, il semblerait... Entre vouloir faire disparaitre de l'usage le terme ou le produit en lui-même, la différence est floue.
Ta pensée est comme souvent interessante, mais pour cette fois, a mon sens, basée sur des postulats érronés et quelques simplifications manichéennes.
Pas de culpabilité à ma connaissance pour l'oenologie moderne, nous fesons notre job avec passion et dévotion. En revanche j'ai pour ma part, et bon nombre d'agriculteur que je connais partagent cette impression, le sentiment d'etre injustement dénigrés par une frange minoritaire dans un but uniquement commercial et pour creer la polémique ; en bref pour exister malgré leur marginalité. J'estime que les vignerons conventionnels, les ingénieurs, les oenologues et tant d'autres travaillent trop dur pour être ainsi insultés. C'est pourquoi mes réactions ont parfois tendance à etre très vives. Nous ne standardisons pas tous les vins que nous approchons. La réalités est bien moins manichéenne que tu sembles le penser : j'ai eu la chance de vinifier, j'ai produit des vins de commandes (et à leur sujets tes objections sont totalement recevables) mais aussi des vins de terroir, et tout une gamme de vin entre les deux. Et crois moi la plupart des vin respiraient leur terroir gardois avaient la rudesse un peu nostagique des coopérateurs en situation difficille et la passion d'un jeune darou dévoué. Encore une fois le monde du vin est bien plus complexe que tu ne le dis et il existe, non pas une gamme de gris, mais tout un camaieu de nuances entre le tout vert et le noir.
Ce qui n'est pas artificiel serait naturel? ça merite sans doute reflexion, mais la question n'est pas la. Ou commence les artifices? le pallissage, la culture en rang sont des artifices qui semblerais dater de la crise phylloxerique. J'ai bien peur que peu de vins ne trouvent alors grace a tes yeux, ce qui serait dommage...
Quand au sentiment de persécution auxquel tu fait allusion, la.. je ne te suis plus... Marrianne récemment, Envoyé spécial de facon lamentable, la presse en général prompt colpôrté mievrerie et bon sentiment vous soutiennent. Sur ton propre forum tu me donnais le role de "l'accusation". Si il a bien un endroit ou l'agriculture conventionnel est plutot dans le box des accusés , c'est tout de même ici, et pourquoi pas ta ligne éditorial est claire à ce sujet. Toutefois quand je lis les commentaires agressifs a mon encontre, ou les attaques ad hominem dont M Bettane est la cible, je sens plutot l'agriculture conventionelle malnemée que belliqueuse. Comme je le repete très souvent je n'attaque pas les bio pour lesquels j'ai un grand respect quand ils sont compétents, je défends l'agriculture conventionnels et j'essaye de rétablior des vérité à son sujet. Non, le but n''est pas la disparition des vins que vous tous qualifiaient de naturels. Mais que diriez vous d'une terminologie agressive dans l'autre sens? Et si les vins conventionnels s'appelaient "vin professionels" ce serait aussi agressif et humiliant vis à vis des autres, pas complement faux non plus mais tout aussi inexact que d'appeler certain vin "naturel" au détriment d'autre.
DahuuUUUt
Même la RVF s'y met. Je viens de tomber sur un dossier intitulé "vins pétillants naturels" où je vous laisse imaginer les vignerons qu'on retrouve. Ils se mettent eux aussi à parler de vins qui n'existent pas. Est-ce une supercherie pour (re)-gagner des lecteurs naïfs ?
Moi je ne crois pas à la théorie du complot, mais je commence à me demander, assez tard je l'avoue, si ce qui gêne n'est pas le reflux de la vague. N'est-ce pas tout simplement la crainte d'être qualifié de "non naturel" ou "artificel" avec le cortège de connotations associées et les conséquences économiques pour un ensemble d'acteurs ? D'où un dénigrement systématique de ce courant à l'arme lourde ?
Darou moi je n'ai pas senti de commentaires agressifs contre ce que vous qualifiez d'agriculture conventionnelle, juste une volonté de défendre une certaine vision. Si vous avez une bouteille de" biodynamocosmogonique", je ne sais pas ce que c'est, mais ça sonne pas mal, je veux bien goûter. "vin professionels" contre "vin d'artisans" c'est ça votre proposition ? ça sonne bien aussi.
Tu inverses les rôles un peu trop facilement, Darou. Je comprends bien que tu aies envie, à juste raison, de défendre ton bifteck, c'est de bonne guerre. Mais s'il faut vraiment faire une opposition entre genres, je verrais plutôt en premier lieu "vin industriel" contre "vin artisanal". Le Cellier des Dauphins versus Marcel Richaud, pour prendre un exemple concret pas totalement au hasard, puisque ce dernier s'était impliqué avec bonne volonté dans un débat contradictoire avec Michel Bettane en novembre dernier. La façon de travailler n'est pas la même, les objectifs ne sont pas les mêmes, les enjeux ne sont pas les mêmes non plus. Ne t'attends donc pas pour autant à trouver un commentaire positif de ma part sur un vin de Flipper. Ils ne me sont pas destinés et il n'y a d'ailleurs nullement besoin de moi pour en écouler des millions d'hectolitres dans les rayons de la grande distribution du monde entier. Alors que le Cellier a besoin de collègues à toi pour le fabriquer, leur gros rouge. Il faut bien que tout le monde vive.
Défendre une certaine idée du vin et une viticulture propre (encore un adjectif qui ne devrait pas beaucoup te plaire!), voilà un de mes objectifs. Ce qui ne place pas systématiquement la viticulture conventionnelle sur le banc des accusés, mais la laisse volontiers au bord de la route, il est vrai...
Ensuite, je n'ai jamais prétendu qu'il fallait laisser la vigne livrée à elle-même, encore que cela puisse arriver. Il s'agit d'une culture, qui nécessite l'intervention humaine pour l'inciter à se développer de la meilleure façon qui soit. Ne mélangeons pas tout! Au sujet de ce que l'on peut considérer comme naturel ou artificiel en matière de vinification, par contre, j'ai bien une petite idée. La charte des vins naturels élaborée par l'AVN, sans avoir pour autant de valeur officielle, permet de désormais bien cadrer les choses.
Pour Raph, la RVF s'y met depuis le recrutement de Sylvie Augereau. Une façon de s'ouvrir à un public différent, en défendant une vision plus large du vin. Quelque part, c'est tant mieux!
La fermentation est un phénomène de décomposition contrôlée de la matière organique. Fermentation qu'on appelle aussi minéralisation. Et c'est pas ce phénomène biologique et chimique que s'exprime la minéralité.
Soit on fige cette minéralisation par le soufre...
Soit on laisse cette minéralisation s'accomplir !
A la base le soufre au plan oenologique sert au mieux à faire de l'orientation métabolique, c'est-à-dire à réduire le milieu du jus pour sélectionner des souches réductrices de saccharomyces;
Il est nécessaire de l'utiliser lorsque la vigne a subi des stress oxydatifs.
Les stress oxydatifs, c'est tout le problème de la viticulture aujourd'hui...
Mais le soufre ne devrait être en aucun cas un stabilisateur !
Le stabilisateur naturel du vin, c'est une minéralisation accomplie !
David Lefebvre