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  • Come-back dans l'arène...

    On en parlera longtemps dans les chaumières. Le fameux sommelier-caviste arboisien Stéphane Planche a repassé son bel habit de sommelier et l'a repassé à nouveau. Le temps d'un service au non moins fameux restaurant La Chaumière, à Dole du Jura, loin de la Bretagne, et sans accent circonflexe sur le "o". Une belle adresse située dans un immense parc aux portes de la ville, doublée d'un hôtel *** en cours de rénovation, et tenue par Nathalie et Joël Césari, qui ont quitté leur établissement du centre-ville, Les Templiers, pour se sentir plus au large. La cuisine est toujours aussi précise et raffinée, récompensée par un macaron Michelin et qualifiée de "ludique et cool" par le savoureux guide Omnivore, les lunettes du cuisinier sont toujours aussi classe.

     

     

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    Une soirée clé en mains très orientée "nature", évidemment, sans cravate, avec une recherche d'accords entre des mets fins et des vins qui ne le sont pas moins, mais peut-être un peu difficiles d'accès. Le véritable rôle du sommelier? Papillonner et virevolter de table en table, prêcher la bonne parole nature, apporter quelques éléments de compréhension au sujet des vins, essuyer quelques revers chez les réfractaires, s'amuser des fausses-pistes avec ceux qui  s'y croient (et croient avoir trouvé à chaque fois les vins), consoler les déçus qui s'attendaient à une soirée vins du Jura.

     

     

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    Après plusieurs salves de mises en palais, arrosées de Ze Bulle (zéro pointé), version rouge, du domaine de La Tour Grise, un pétillant "système D", regazéifié au gaz de la source, procédé désormais breveté, la soirée peut commencer.

     

     

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    Le maquereau s'est fait traité de thon et il n'a pas moufté. Probablement une mère maquerelle, d'ailleurs. La cuisson basse température rend le filet onctueux et goûteux comme pas permis, le jus de persil et les herbes insolites relèvent bien le tout, le sorbet au chutney rafraichit tout ça. Pour ne pas trop dérouter les fidèles du restaurant, le vin servi en accompagnement est un Rully 1er cru 2007 Les Margotés de Vincent Dureuil-Janthial. Du classique cousu main, bien fait mais sans grande émotion, que je situais dans le Jura à première vue. Tout faux!

     

     

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    Les langoustines snackées à la poudre de champignons sont juste excellentes. Ce qui est déjà plus que très bien. Mais pas hallucinogènes pour autant, malgré la colorée cuvée Vall Pompo 2006 de Bruno Duchêne. On aborde ici l'univers passionnant des vins sans soufre. Le nez, très ouvert sur un mode oxydatif, est intense et plutôt agréable. La bouche est large, arrondie par l'alcool, mais sans déséquilibre.  C'est large, long, acidulé et minéral en finale, c'est bon. On pense à Barral, mais pas assez de volatile (c'est de l'humour!). Pourquoi pas Jura, alors? Il doit forcément y en avoir un! Perdu, c'est Collioure!

     

     

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    L'agneau, excellent au demeurant, est un peu plus difficile à appréhender. Un plat yin et yang, dans lequel l'orange et le lait caillé peinent à trouver leur place, face à la tapenade olive-réglisse et la petite sauce servie à part pour lier le tout. Un contraste superflu, qui n'a pourtant pas embarassé le Rouge de Causse du Petit Domaine de Gimios, frais et tendu, limite un peu austère, m'ayant évoqué, non pas le Jura, mais une syrah du Rhône par ses arômes de tapenade, justement. Pourtant, c'est Tutti frutti.

     

     

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    Avec le damier de carrés de chèvre, carottes et olives gélifiées, l'accord se fait dans l'évidence avec le Sancerre Skeveldra 2007 de Sébastien Riffault. Dur de trouver le sauvignon derrière ces belles notes bien mûres et minérales. Même en évoquant la Loire, on part sur un autre cépage. Le fromage aurait pourtant dû délivrer un indice.

     

     

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    Dessert en deux parties, jouant sur les oppositions. La gelée de pomelos est un délice, même quand on n'est pas fan de pamplemousse, tout comme la tarte fine au chocolat, très fine, très chocolat. Pas tenté le mix des genres, juste la succession des assiettes. Le Sylvaner Moelleux 2003 de Jean-Pierre Frick a bien officié tout du long. Minéralité marquée, sucrosité modérée, acidité équilibrée. Une VT qui ne peut être revendiquée, pour cause de cépage reconnu insuffisamment noble. Un vin que j'ai situé évidemment en Alsace, plus particulièrement chez Frick, mais en penchant pour un riesling. Sacré roturier, va!

     

     

    Ave Cesari, nourrituri te salutant!

     

     

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    Oui, merci Joël Cesari, de nous avoir si bien nourri, et merci Stéphane Planche de nous avoir si bien abreuvé. Les soirées thématiques à La Chaumière, c'est très souvent et régulièrement, généralement en présence d'un vigneron-invité. Le 30 avril, ils seront deux: Fanfan Ganevat et Bruno Schueller. Ça va dépoter dans La Chaumière!

     

     

    La Chaumière

    346, av. du Mal Juin
    39100 DOLE - FRANCE
    Tél+33(0)384707240 - Fax+33(0)384792560

     

     

    Olif

  • Quintessence d'Essence des Sens

     

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    Grande journée de dégustation bourguignonne et biologique organisée par Muriel Deléger au Hameau de Santenay le Haut, L'Essence des Sens, off officiel satellite des Grands Jours de Bourgogne, a eu la décence d'inviter le Jura à la fête. Uniquement des vignerons "bio", dynamiques, parfois biodynamiques. En conversion pour certains, mais déjà convertis aux idées avant d'être officiellement certifiés.

     

    Impressions furtives ...

     

     

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    - Une découverte scintillante: Champ d'étoiles. Ou comment un couple belge motivé vient biodynamiser le Sud-Revermont en reprenant le domaine Richard Delay à Gevingey. 2008 est leur premier millésime, 2010 sera déjà certifié. Un joli concept, des vins et des étiquettes qui ne le sont pas moins. Mention spéciale à un Pinot noir au fruité enjôleur et à la finale merveilleusement fruitée.

     

     

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    - Une bouteille impressionnante: "Le Clos", du domaine Guillot-Broux. Des vignes "franc-de-pied" replantées en 2001 sur la parcelle des Perrières. Une robe dorée, un nez pregnant, une bouche dense et profonde, une longueur interminable, une bouteille sidérante. Le reste de la gamme aussi, d'ailleurs. Avec les vins du cousin Julien, des Vignes du Mayne, découverts à la Dive, l'appellation Mâcon-Cruzille a de beaux jours devant elle.

     

     

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    - Une bulle nébuleuse: Née bulleuse, un pétillant rosé à base de gamay, ou quand le Beaujolais s'amuse. C'est rigolo et rafraichissant. C'est à Lachassagne (69) que ça se passe, chez Bernard Vallette. Avec deux "l".

     

     

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    - Une courbe séduisante: Chut ... Derain. Un aligoté pétillant qui épouse bien les formes pour se lover là où il faut.

     

     

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    - Un retour aux sources: le véritable Melon de Bourgogne is back home! Enfin, celui-là n'était jamais vraiment parti dans le Muscadet. Probablement les derniers pieds qui restent ancrés dans le val de Saône. Et ils se trouvent chez Guy Bussière. Tel un Phénix, il est fier de ses racines. Arpège en 2008, c'est un assemblage de Chardonnay et d'Aligoté, faibles rendements obligent.

     

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    - Et, probablement le meilleur pour la fin, deux Alices, au pays merveilleux des vins tendance "nature", De Moor et Bouvot, à Chablis et en Arbois. Des vins enchanteurs, à L'Octavin comme chez De Moor. Et deux superbes sourires en prime. Bravo les filles!

     

    Olif

  • Savagninite aigüe

    Vidéolif sixième et j'aime autant prévenir tout de suite. Le sujet du jour est grave. Il touche à l'intime et au médical. Et aux extra-terrestres aussi. Âmes sensibles et terre à terre s'abstenir.

     

    Aujourd'hui, on va parler d'une affection redoutable, la savagninite, qui vous tombe dessus brutalement, sans prévenir. Terriblement prurigineuse. La savagninite, ça gratte! De partout. Contrairement à une idée communément répandue, le prurit de la savagninite n'est pas exclusivement localisé à l'entrejambe de la femme. Non. C'est un prurit cérébral, qui touche aussi les hommes. Enfin, ceux qui ont un cerveau. Et quand ça vous démange comme ça, un conseil, il ne faut surtout pas gratter. Ça aggrave les choses. Non, quand la savagninite démange, il faut descendre à la cave. Tranquillement. Calmement. Les mains dans les poches. Et remonter une bouteille. Ou deux. De savagnin, évidemment. Il faut soigner le mal par le mal.

     

    Le savagnin, cépage typiquement jurassien, mais typiquement martien, aussi, c'est de saison. Du savagnin, il en existe de toutes les couleurs: du blanc, du jaune, du rose, du vert, ... du gros vert même. Plus martien que le savagnin gros vert, tu meurs dans l'espace. Le savagnin gros vert, ça, c'est du gros martien!

    La différence entre le savagnin vert et le savagnin gros vert, évidemment, c'est la taille du raisin. Qui oblige à utiliser de plus grosses bouteilles pour le gros vert. La preuve! Contrairement aux apparences, ceci n'est pas un magnum de savagnin vert. Mais une bouteille de savagnin gros vert. Ce n'est pas celle-là qu'on va goûter. Pas une très grosse soif, aujourd'hui! Soyons modeste. Tournons-nous plutôt vers un savagnin mini-vert. Ou mini-jaune, ou mini-blanc, peu importe, je ne connais pas sa couleur, à celui-là.

     

     

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    Arbois-Pupillin Savagnin 2003, domaine Overnoy-Houillon. 2003, le millésime qui fait peur aux amateurs de blancs. Mais pas aux amateurs de Jura. Le sous-sol argileux associé aux effets bénéfiques d'un élevage long a gommé les excès du millésime. Même si les vins restent très riches. Cire jaune, c'est bien du savagnin. Ouillé pendant 6 ans. Bon, on goûte?



     

    Blouloulouloulou!

     

     

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    N'importe quoi, comme dirait Mme Olif.

     

    Olif

     

    P.S.: Olif est habillé en vert par Kukuxumusu.

     

    P.S.2: je ne sais pas pourquoi, mais je me taperais bien une petite soupe aux choux, moi! Sacrée Denrée, va!

     

    P.S.3: en réécoutant attentivement le cri de la Denrée, on entend très nettement "Bloglouglouglouglou". Le Web vinique lui devrait-il son nom actuel? Définitivement en avance sur son temps, ce Jacques Villeret!

     

    P.S.4: la savagninite, une future épidémie vendéenne ou bien un rêvevin éveillé sur la croisette de Saint-Jean de Monts?