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  • In Arcadie...

     

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    "In Arcady, your life trips along 
    It’s pure and simple as the shepherd’s song"

     

    Ainsi chantait Peter Doherty en ouverture de Grace/wastelands, son premier album solo tout en gracilité et élégance. 

     

    "In Arcadie, your wine trips along

    It's pure and simple as the winegrower's song"

     

    Ainsi chantait... euh!...

    Du Péloponnèse au Roussillon, de la vallée du Rhône à celle de l'Agly, il n'y a qu'un pas, sauté allègrement par Agnès et Raphaël Graugnard, qui ne font pas partie de la vieille garde, que ce soit celle de Bonaparte ou autre. Ils se sont installés en 2003 à Saint-Arnac avant de migrer à Tautavel. Œnologue de formation, Agnès a bourlingué pas mal, avant de créer Arcadie, petite affaire de négoce transformée en domaine à part entière depuis le millésime 2008. 3 cuvées au programme, 3 coups de cœur. TP3 2008, en Côtes du Roussillon, n'a pas les amortisseurs aussi fermes que le vieux camion de l'armée converti en camion vendangeur, qui lui donne son nom. De la souplesse dans les rapports, malgré un bon gros moteur. Le lledoner pelut a beaucoup plû, même associé au grenache noir et à juste ce qu'il faut de syrah. L'Arcadie rouge 2007, assemblage de lledoner pelut et de syrah à parts égales, complété par grenache  et mourvèdre, possède la dimension des grands malgré une immédiateté séductrice aux suaves arômes chocolatés. Alba 2008, grenaches gris et blancs mélangés, est un blanc puissant et riche, très mûr, à l'équilibre pourtant suffisamment frais, dans un registre aromatique de fruits jaunes et de mirabelle. Trop bon!

     

     

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    A une lettre près, Arcad(i)e aurait pu allumer le feu. Je ne résiste pas, c'est l'album de la rentrée, à ne manquer sous aucun prétexte. Tout comme les vins du domaine, d'ailleurs.

     

    Vins étonnants, non?

     

    Olif

     

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

  • Le Reculet à reculons

     

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    Le Reculet, deuxième plus haut sommet du massif du Jura, porte sa croix. Un temps, on a pensé qu'il pouvait être le premier, devançant le Crêt de la neige de quelques millimètres, mais il a fini par reculer devant la photo finish, qui a finalement confirmé la victoire du sommet karstique devant le téton marneux au piercing métallique. Mais que diable EDF est-il donc allé implanter un poteau à cette altitude alors qu'il n'y a même pas de prise de courant*? Chacun sa croix et celle du Reculet est bien forgée et implantée depuis plus d'un siècle.

     

     

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    Cette escapade estivale, aussi peu vinique qu'elle ne fut montagnarde, nécessita une longue préparation, afin qu'elle se déroulât dans les conditions idéales. Date flottante dans la semaine, déterminée en fonction de la météo. Merci EmotionJura! Des prévisions à 9 jours, désormais payantes mais un tarif dérisoire au vu de la précision des infos fournies. Windchill** et altitude du 0°C comprises. Le mercredi 1er septembre fut vite retenu comme jour au meilleur karma. Une élégante façon de faire la rentrée à reculons! Manque de bol, le jour que la météo encourageait fortement, le ventre le rejetait. Il fallut pourtant se résigner et tirer finalement un trait sur la partie gastronomico-vinique de l'expédition. Le Bistrot de montagne L'Anversis, adresse sise à Lamoura et remarquée de longue date, était fermé le mardi soir à cette période de l'année, fin de la haute saison touristique oblige. Nouveau passage manqué, après un premier échec l'année dernière, mais ce n'est que partie remise, la plus belle carte des vins d'altitude de tout le Jura mérite fortement une visite, quelle que soit la saison. Cette course en montagne se sera donc faite à la journée, départ aux aurores et des brouettes depuis Pontarlier, Haut-Doubs, direction le Haut-Jura.

     

     

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    Le véritable départ à pied fut donné à 10h30 à La Rivière, altitude 700 mètres, direction le passage du Gralet. Rude! Ligne de crête, jusqu'au bout de l'effondrement des Roches franches, puis arrivée au Reculet, altitude 1718 mètres, sans compter les 10 mètres que mesure la croix, mais que l'on n'ascensionnera pas. 16 km, plus de 1000 mètres de dénivelé positif, autant de négatif, 6 heures de marche, 300 cc de bonne sueur de marcheur, 2 boites de Compeed®, 2 bouteilles d'eau pétillante, 2 sandwiches au jambon, avalés presto sur un banc en terrasse, au refuge du Gralet, 2 parts de cake aux fruits confits pour la régénération énergétique. Par ce temps superbement dégagé, la vue sur les Alpes et l'arc lémanique était somptueuse. Pour qui avait de bons yeux, on pouvait même distinguer (tout en bas à gauche) les petites fourmis genevoises qui s'affairaient derrière leur bureau au 26ème étage de la tour de verre abritant la feuille de chou locale. Un grand bol d'air et une pensée compatissante pour eux. Le Mont Blanc était parfaitement net et l'on se demandait bien pourquoi des vacanciers l'avaient fui à cet instant précis pour gagner l'Italie si proche. E pericoloso...

     

     

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    Sur la crête, plus on avançait, plus on Reculet. Comment voulais-tu, comment voulais-tu? Les vaches broutaient paisibles, ce n'est qu'à posteriori, en lisant le journal, qu'elles nous ont fait une belle frayeur. La descente vers La Rivière et la voiture, via les chalets de Lachat, s'effectua presque à reculons, tant les quadriceps commençaient à fatiguer.

     

     

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    Le soir, de retour à domicile, vive l'inconscient, ce fut menu subliminal: steak bien saignant accompagné d'un Gamay genevois. Un vin authentique, d'où son nom. Et ce n'est pas moi qui l'ai baptisé ainsi. L'authentique 2007, du domaine des Curiades, essai transformé de vinification sans soufre, pour le plaisir de la glotte et des papilles. Du fruit et de la fraicheur, une belle rondeur, un vin régénérant, qui ne triche pas, gouleyant et immédiat. Pour boire malin et authentique, justement, et pas à reculons!

     

     

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    Olif

     

    * N'importe quoi, comme dirait Mme Olif. Tout ça, c'est rien que des bêtises, la vérité est ailleurs!

     

    **Température ressentie au vent, ce qui n'est pas rien quand la bise fut venue.

     

  • Partie de cartes en Vaucluse

     

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    Une bouteille couillue, sévèrement aubunée même! 60% grenache, 40% aubun, un vieux cépage vauclusien qui n'est quasiment plus planté actuellement. Il est censé donner naissance à des vins peu colorés et de qualité moyenne, mais, pour cette fois, c'est raté. Le vin a de la matière et de la concentration et une légère pointe de carbonique le rend bien frais et digeste. Comme une petite pique basse qui vous fend le chasse-cœur.

     

    Le Roaix* de cœur, il se cache au lieu-dit Piquebas, chez Olivier Tropet. Grâce à lui et son travail  bio très proche de la nature, le domaine Pique-Basse a une belle carte à jouer.

     

    Vin étonnant, non?

     

    Olif

     

    *Roaix, c'est une petite appellation de Côtes-du-Rhône-Villages, entre Rasteau et Séguret. Pas trop mal situé, finalement. Olivier Tropet a repris en 2000 le domaine de ses grands-parents.

     

     

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