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  • Une grosse claque dans le Beudon!

    Très certainement la grosse découverte lors de Vinéa 2010! Des vignes dans le ciel, des vins célestes, une grosse claque dans le bedon. Le nom de Beudon vient de là, d'ailleurs, parait-il. Cette langue de terre tirée par la montagne, au dessus de Fully, est exposée plein sud, comme un bon gros ventre bombé surplombant la vallée. On y accède par téléphérique privé ou par des sentiers de chèvre rendant périlleux le retour à Fully, des cartons plein les bras.

     

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    Ces vignes dans le ciel du Domaine de Beudon, à Fully, ont été plantées par un notable illuminé dans la première moitié du XXème siècle, puis reprises à son décès en 1971 par Jacques Granges, alors frais émoulu d'une école d'ingénieur. Un pari un peu fou, pour un amoureux de la nature à la recherche d'un paradis perdu. Par conviction, il est le premier à appliquer les principes de la biodynamie en Valais, et ce depuis 1993. Ce qui lui permet de préserver la biodiversité  de son terroir unique et de cultiver, en plus de la vigne, plein d'autres plantes médicinales. Beaucoup plus intéressé par les plantes et leur cultures que par la vinification proprement dite, Jacques Granges confie celle-ci à un ami dans la vallée.

     

     

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    Une grande partie des cuvées du domaine était proposée à la dégustation lors de Vinéa. Y compris de vieux millésimes, toujours disponibles à la vente. Au sommet, la Petite arvine 2008, qui dépasse le stade purement variétal, le Gamay 2008, poivré et gentiment tannique et le Pinot noir 2006, gourmand, frais et finement acidulé. Le Fendant 2005, rapporté en souvenir, est étonnant de maturité et de fraicheur, rien à voir avec le standard que l'on peut déguster chez la majorité des vignerons locaux. Moins de gaz, mais pourtant une belle vivacité, de la densité et une belle profondeur qui en font un vrai vin de terroir, apte à la garde.

     

     

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    La  Dôle 2004 est toujours debout, pour quelque temps encore, je pense. À mille lieues de l'archétype du Passetoutgrains, qu'il soit bourguignon ou helvétique. Un exceptionnel grain de vin, pas passe partout, qui la rend extrêmement buvable, mais sans céder à la facilité. Un vin qui a du fond ... et des ailes. Une Dôle adorée, une Dôle adulée!

     

    Olif

     

    P.S.: les vins de Beudon sont disponibles à l'œnothèque de Fully, quasiment au pied de la langue rocheuse, au prix propriété.

     

    P.S.2: malgré le vertige occasionné par la montée en téléphérique, le Châ, qui en a fait sa grosse découverte 2009, a publié un article très complet sur Beudon pour Vin-Terre-Net, après s'être rendu sur place. Le court historique écrit dans ce billet s'en est largement inspiré, à l'insu de son plein gré.

     

  • Crus classés du Médoc

    Il ne s'agit pas là d'un nouvel avatar du guide Vidal parlant de molécules pharmaceutiques haut de gamme pour aristocrates emperlouzés, non! L'ouvrage d'Eric Bernardin et Pierre Le Hong tourne autour de la fameuse D2, dans le Médoc. Plus exactement, il la remonte, de Ludon à Saint-Estèphe, de La Lagune à Montrose, passant ainsi au crible 20 grands châteaux médocains, de la cave jusqu'au grenier (parfois médocain lui aussi), en musardant et s'attardant volontiers sur les hommes, le chai, la vigne, le terroir, le sous-sol. Rarement telle étude aura pris autant son temps comme celle-ci. Et cela se sent dans le résultat.

     

     

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    Une belle aventure médocaine commencée il y a plus de 3 ans, qui s'achève (provisoirement?) à la publication de cet impressionnant pavé édité par Sud-Ouest, assez exhaustif et étonnamment facile à lire. Les 20 crus classés répertoriés sont étudiés de façon plutôt exhaustive, à travers les hommes qui les accompagnent et les font, recensés  parcelle par parcelle, terroir par terroir, à l'aide de cartes graphiques 3D très précises et magnifiquement documentées par Pierre Le Hong, déjà auteur d'une fort pratique et bien conçue carte œnotouristique du vignoble bordelais.

     

    Mon chapitre coup de cœur ira à la reconstitution généalogique de la division des 3 Léoville, ainsi qu'au long et bel entretien avec Anthony Barton, un personnage marquant que j'ai eu la chance de rencontrer et avec qui j'ai pu échanger, même si ce fut de façon fort brêve. Le Léoville-Barton 2007, débouché pour l'occasion, se révèle très "drinkable", un vin comme il les aime, et moi aussi d'ailleurs.

     

    En s'attaquant à ces forteresses connues du monde entier, la prise de risque pouvait sembler minime. Mais, que des amateurs non-professionnels (non, ce n'est pas un pléonasme!) viennent ainsi damer le pion aux plus grands spécialistes, livrant une étude aussi poussée et minutieuse de ces châteaux mythiques qui font rêver tout amateur de vins et de certitudes viniques, voilà qui mérite d'être souligné. Hugh Johnson, qui signe la préface, ne s'y est pas trompé, trouvant là le livre qu'il aurait toujours rêvé d'écrire, mais que les moyens de l'époque, associés à quelques réticences de la part des châteaux, ne lui ont jamais permis de réaliser. Il se console en faisant de ce "Cru classé du Médoc" son nouveau livre de chevet.

     

    Avec Éric Bernardin et Pierre Le Hong, la D2 n'en finit plus de jouer en première division. Tant mieux, même si cela peut paraitre injuste pour tous les autres vins du Bordelais, parfois tout aussi méritants, qui n'ont pas les mêmes moyens.

     

    Olif