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  • VDV#40: dites-le avec des Fleurie...

     

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    La Madone de Fleurie, par jour de grand vent. Cliché personnel.

     

     

    Vendredisduvin

    C'est l'heure du Beaujolais, que dis-je c'est l'heure, c'est le mois complet du Beaujolais et ça, ça fait du bien aux papilles et aux amygdales. Un peu d'entrainement avant le troisième jeudi de novembre, le jeudi du vin nouveau, pour un Vendredi du vin pas nouveau, cela ne peut être que bénéfique. En tant que Président éphémère de ces Vendredis, mon choix s'est porté, pour des raisons que le raisin ignore, sur une série de bouteilles fleuries. Fleurie, rien à voir avec Mérogis (le vin n'y est pas incarcéré), ni les Mérovingiens ou Carolingiens, malgré leur empereur barbu. On dit d'une ville qu'elle est fleurie, lorsqu'elle possède une ou plusieurs petites fleurs sur une pancarte jaune, là, juste à l'entrée, pour signaler le passage fréquent de jardiniers qu'il faut veiller à ne pas écraser lorsqu'on la traverse en voiture. Ou, alors, une ville est Fleurie, lorsqu'elle est située dans le Beaujolais, qu'elle est entourée de vignes et que la Madone veille sur elle. Ce qui exclut d'emblée Marseille, trop près de la mer malgré la Bonne Mère. Le Fleurie, cru du Beaujolais, a ceci de fabuleux que c'est un vin qui parle. Pas avec les mains, non, mais avec ses raisins. Selon les circonstances, pour séduire, dites-le avec des Fleurie...

     

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    Une balustrade bien Fleurie, en plein mois d'octobre. Y'a plus de saisons!

     

    Si vous voulez évoquer le fruité, la rondeur et la joie de vivre, dites-le avec En Rémont 2009 de Julie Balagny, la nouvelle Madone de Fleurie.

     

    Si vous voulez exprimer l'élégance et la prestance, dites-le avec un Fleurie 2007 d'Yvon Métras, la référence ultime en matière de cru du Beaujolais.

     

    Si vous voulez crier votre amour de la nature et du fruit en liberté, dites-le avec un Fleurie 2010 d'Isabelle et Bruno Perraud, les vignerons "nature" à la portée de tous les gosiers.

     

    Si tu veux causer solide, caillou et minéralité, bon gré mal gré, dis-le avec Au bon grès 2004 de Michel Guignier, l'œil de Faudon, à l'acuité vinique et biodynamique sans pareil.

     

    Et pour celui qui préfèrerait un discours plus franc et direct, qu'il le dise avec une Madone 2010 du domaine Chamonard, vinifiée par Jean-Claude Chanudet, vigneron à la barbe également fleurie.

     

    Et si tu n'as rien à dire, dis-le avec un Fleurie 2010 de Lilian Bauchet. Mais là, il n'y en a pas sur la photo et il n'y en avait pas à goûter non plus. Même si des raisins de Lilian se sont cachés dans l'une de ces bouteilles. Sauras-tu les retrouver, ami lecteur?

     

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    Le langage du Beaujolais, c'est la meilleure façon d'apprendre à parler. La prochaine fois, je vous expliquerai comment régler vos achats à Moscou avec des Chiroubles.

     

    Olif

  • Stop stupid crushing of organic land!

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    ©Florence Kennel


     

    When she rides bike over the vineyards of Gevrey, Florence Kennel, a french wine journalist, does not have the nose into the grindstone. She knows how to enjoy the sights and take offense at the upheaval of land. Because that is what it is, when a backhoe is peeling the ground, crushing the bedrock and change permanently the capacity of the basement to express its natural characteristics. The debate is obviously open, contradictory and warm,  objectively transcribed on his blog by Laurent Gotti, journalist in Bourgogne aujourd'hui, and based on the statements of the various protagonists. If Gevrey-Chambertin Bel Air from Domaine de la Vougeraie, show-window and group Boisset‘s biodynamic good conscience, is a wine usually "thin and lacking body," said Pierre Vincent, manager of the estate, it’s the fault in the basement, unable to let the vine settle properly. "Wrong!" answer Claude and Lydia Bourguignon, reputed biologists in the world. "The problem come from the plant." Also according to them, if this land has been classified historically first thought, it is unthinkable not to be able to produce a wine worthy of the name. Now that the damage is done through a more frequent and devastating practice, it only remains to hope that the results are better than expected, because no way back is possible. Unless you use an “uncrushing machine”? This uncertain and doubtful practice, therefore, raises big questions, just when the “Climats de Bourgogne” seek their inclusion in the UNESCO World Heritage. How, in the region that revels in its soils, the man can reshape the ground without betraying it? And on what grounds? I imagine without difficulty that the Cistercian monks must be turning in their graves!

     


    And some guys still don't want to incorporate human intervention in the fundamental concept that links the wine in the place where it is produced ...


     

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    During that time, Olivier Cousin
    , who does not militate for the classification of its soil from Loire in the heritage of UNESCO, continues to plow with horse and his wines are refused to AOC  ...

     

     

     

    Olif

     

  • Non aux bioconcasseurs!

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    ©Florence Kennel


    Quand elle se balade en vélo au dessus des vignes de Gevrey, Florence Kennel n'a pas le nez dans le guidon. Elle sait admirer les paysages et s'offusquer des chamboulements de terroir. Car c'est bien de cela qu'il s'agit, quand une pelleteuse vient peler le sol, concasser la roche-mère et modifier de façon définitive les capacités du sous-sol à exprimer ses caractéristiques naturelles. Le débat est évidemment ouvert, contradictoire et musclé, repris de manière objective par Laurent Gotti, de Bourgogne aujourd'hui, en s'appuyant sur les déclarations des différents protagonistes. Si le Gevrey-Chambertin Bel Air du domaine de la Vougeraie, vitrine et bonne conscience biodynamique du groupe Boisset, est un vin généralement "maigre et manquant de corps", selon Pierre Vincent, régisseur du domaine, cela serait la faute au sous-sol, incapable de laisser la vigne s'implanter correctement. "Faux" rétorquent Claude et Lydia Bourguignon: "Le problème vient du végétal". Toujours d'après eux, si ce terroir a été classé de tout temps en premier cru, il est impensable de ne pas pouvoir y produire un vin digne de ce nom. Maintenant que les dégats sont faits, par le biais d'une pratique dévastatrice qui tend, paraît-il, à se généraliser, il ne reste plus qu'à espérer que les résultats soient à la hauteur des espérances, car aucun retour en arrière n'est possible. À moins d'avoir recours désormais à un déconcasseur? Cette pratique, incertaine et douteuse, suscite donc de grosses interrogations, à l'heure même où les Climats de Bourgogne sollicitent leur inscription au patrimoine de l'humanité, au titre d'héritage historique exceptionnel. Jusqu'à quel point, dans la région par excellence qui se gargarise de ses terroirs, l'homme peut-il remodeler le sol sans le trahir? Et sur quels arguments? J'imagine sans peine que les moines cisterciens doivent se retourner dans leur tombe!

    Et dire que certains persistent à ne pas vouloir intégrer l'intervention humaine dans cette notion fondamentale qui lie le vin au lieu où il est produit...

     

    Pendant ce temps-là, Olivier Cousin, qui ne milite pas pour le classement de son terroir angevin au patrimoine de l'UNESCO, continue de labourer à cheval et de voir refuser ses vins à l'AOC...

     

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    Olif

     

     

     

  • La parole de Pierre-Emmanuel

    pierre-emmanuel buss,vin suisse

    Encore un guide, encore un guide sur les vins suisses. Ou plutôt sur les meilleurs vignerons. Pour l'écrire, Pierre-Emmanuel Buss a pris tout Le Temps nécessaire, mais n'a pas trop trainé en chemin: couverture des principales régions productrices de vin helvétique, de Vaud au Tessin, en passant par le Valais, Genève, les trois Lacs et la Suisse Alémanique, visite chez chaque vigneron entre mai et juillet 2011, portraitisation dans la foulée, dégustation, puis sélection de deux cuvées par domaine (l'une "incontournable", l'autre "coup de cœur"), photographie très pro, avec un soupçon de mise en scène.

     

    pierre-emmanuel buss,vin suisse

    Christophe Abbet figure en pole position des meilleurs vignerons valaisans. L'ordre alphabétique de présentation y est pour quelque chose, mais qu'importe! C'est mérité!

     

    Comme dans chaque ouvrage de ce type, on pourra toujours regretter l'absence d'untel ou d'une telle, que l'on pensait être le (ou la) meilleur(e), mais, à chacun son propre guide. Ici, la présentation est aérée, les portraits de vignerons agréables à lire, les photos très chouettes et la sélection est judicieuse, pas loin d'être irréprochable.

    Alors, tous dans le bus avec Pierre-Emmanuel, donc, pour découvrir une grande partie du meilleur de la Confédération vinique helvétique, en voyageant à peu de frais.

     

    Bienvenue en Suisse! Et tout de bon.

     

    pierre-emmanuel buss,vin suisse

    Travers-Saints, l'un des grands oubliés de ce guide des meilleurs vignerons de Suisse. À sa décharge, ce vin n'a aucune existence officielle.

     

    Le guide des meilleurs vignerons de Suisse, Pierre-Emmanuel Buss, Jérôme Aké, Guillaume Pernet

    Éditions Favre, Le Temps

    26€, 30CHF

     

    Olif

  • Inespéré...

     

    l'inespéré,2002,domaine de l'arbousier,éric le ho

     

    Inespérée, cette petite resucée de printemps en octobre, après un week-end annonciateur d'hiver, avec une poudrée à 1500 mètres d'altitude. La terrasse de la maison étant toujours opérationnelle, pas de raison de s'en priver. C'est rare d'y manger en tee-shirt un 11 octobre, dans le Haut-Doubs.

     

    Inespéré, de produire une telle cuvée de ce millésime 2002, en Languedoc. Météorologiquement pourri, logiquement difficile à gérer pour le vigneron, mais pas impossible non plus. Pas destiné de ce fait à une longue garde, mais, pourquoi pas, finalement?

     

    Inespérée, cette bouteille, retrouvée par hasard lors d'une tentative de restructuration de la cave. Enfouie sous un amoncellement de vins issus de millésimes plus récents, pas question de la laisser traîner plus longtemps dans un carton, déjà que c'est probablement trop.

     

    Inespéré, ce vin, toujours impeccable, juvénile, frais et gouleyant, malgré sa très faible protection en soufre lors de la vinification.

     

    Inespérés, ces arômes de fruits frais et parfumés, sur fond poivré, épicé et végétal croquant, type céleri en branche. Gros coefficient de torchabilité, même après toutes ces années, à la manière d'un beau gamay, même si ce n'en est pas un.

     

    Inespéré et étonnant, cet Inespéré 2002 du domaine de l'Arbousier vinifié par Éric Le Ho et Patricia Nayrac. 50% carignan, 40% grenache et 10% cinsault pour ce vin de table produit dans le massif des Corbières, du côté de Fontfroide. Un vin avec du fond et de la fraîcheur, qu'il ne s'agirait pas de confondre avec de la froideur. Il faut croire que l'inespoir fait vivre...

     

    Olif

     

    Retrouvez aussi les Dégustantanés sur le Blog de la Pipette.

     

  • La parole de Richard

    étienne davodeau,richard leroy,ganevat,arena

     

    Quand Richard Leroy parle, désormais il fait des bulles. Mais pas son vin, toujours aussi sec, tranquille et magnifique. Vigneron, un métier qu'on ignore, dans le milieu de la Bande dessinée. Quand Étienne Davodeau écrit, il fait aussi des bulles. Dessinateur de BD, une profession inconnue des acteurs du monde viticole. Ces deux-là étaient donc faits pour se rencontrer. D'ailleurs, ils se connaissaient de longue date, en tant que voisins dans le Layon. Voisins, mais ignorants de la vraie vie de l'autre. Et si on échangeait? Ou si, plutôt, on apprenait à connaître un peu mieux le monde et le travail de l'autre? C'est désormais chose faite avec "Les ignorants", publiés aux Editions Futuropolis et qui vient tout juste d'être vendangé. Richard Leroy, vigneron nu sous la plume d'Étienne Davodeau, un peu à la manière de Lulu, le personnage principal du précédent ouvrage d'Étienne.

     

     

     Quand on connait le talent d'Étienne Davodeau à rendre passionnante la description quasi-documentaire du quotidien des gens "normaux", on ne pouvait qu'attendre avec impatience cette chronique d'une année de la vie d'un vigneron, entrecoupée de fragments de la même année de la vie d'un dessinateur de BD. Entre la taille, les dédicaces, les vendanges, les salons, les visites aux confrères vignerons ou dessinateurs, du Layon à Saint-Malo, de la Combe de Rotalier à la Corse, le parcours entremêlé de ces deux "ignorants" est d'une limpidité et d'un réalisme impressionnants. Une escapade dans la Combe de Rotalier ne peut être que "de toute beauté", je l'ai vécue plusieurs fois à titre personnel, et de manière parfaitement conforme à la retranscription dessinée. C'est peu de choses que de dire que l'on s'y croirait et que l'on n'a guère envie de quitter les deux compères.

     

    étienne davodeau,richard leroy,ganevat,arena

     

    Vignerons de papier, c'est désormais le destin de Richard, Fanfan, Antoine, et les autres. Grâce à Étienne et à ces "ignorants", une bande dessinée dont on se délecte à chaque gorgée. Du coup, on ne sait plus bien s'il faut ranger les BD à la cave ou les bouteilles dans la bibliothèque...

     

    Olif

     

    P.S.: vin et bouquins font bon ménage. La preuve à Besançon avec une adresse à ne pas manquer, pour qui passerait par là, Les Gourmands lisent. Librairie, cave, bar à vins, l'endroit idéal pour y faire une séance de dégustation-dédicace, en fait. Faudrait y réfléchir...

     

    étienne davodeau,richard leroy,ganevat,arena

     

    Les Gourmand lisent

    12, rue Bersot

    25000 BESANCON

     

    P.S.2: La parole de Richard est un petit clin d'œil à La parole de Pierre, le livre sur Pierre Overnoy qui ne devrait bientôt être chroniqué ici-même. Vivement bientôt!

     

    P.S.3: ouvert pour fêter l'évènement, Le Clos des Rouliers 2007 de Richard Leroy est une petite merveille de chenin, à la fois gourmand et minéral, d'un équilibre qui frôle la perfection.

     

    P.S.4: à l'instant même où vous arriverez sur ce billet, vous devriez pouvoir lire simultanément une chronique sur "Les ignorants", écrite de la main de PhR pour La Pipette. Si c'est pas de la synchronisation, ça!

  • VDV#40: Gammes en Beaujolais...

    Après la parenthèse romantique et sensuelle du mois de septembre, orchestrée par le sieur Berthomeau pour les Vendredis du vin de l'été indien (et dont la synthèse ne devrait plus tarder à être publiée), il va falloir revenir à des considérations plus terre à terre et verre à verre. Pour cette quarantième session citoyenne des VDV, j'ai remporté les primaires au point d'assumer déjà la présidence, sans passer par un deuxième tour. Ça vaut largement une mention dans Libé

     

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    2011, année précoce s'il en est, partie avant l'heure et ayant gardé sa confortable avance jusqu'au moment de couper les raisins. Rien à voir avec 2003, précoce et caniculaire, ou 2007, s'essouflant péniblement sur la fin, contraignant à des vendanges matures bien plus de cent jours après la fleur. 2011, un nouveau challenge pour les vignerons? Question: est-ce que, coupé aussi tôt, le Beaujolais primeur le sera-t-il encore? Primeur. Oui, parce que 3 semaines de vieillissement supplémentaire après vinification, en moyenne, avant sa commercialisation, par rapport à sa mise en bouteille, ce n'est pas rien. Faudra-t-il encore parler cette année de Bojo nouveau ou plutôt de Beaujolais tardif? Ou va-t-on devoir avancer de deux semaines, à savoir au premier jeudi de novembre, la commercialisation du vin nouveau et en faire un Bojo précoce?

     

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    Cette nouvelle session des Vendredis du vin sera donc un pied de nez anticipatoire et l'occasion de griller les médias traditionnels sur la ligne de départ. Révisez vos gammes et parlez-nous donc du Beaujolais, du bon, du beau, du joli, de celui qui devrait toujours nous enchanter, parce que c'est la plus belle région viticole au monde située entre Mâcon et Lyon. Mais parlez nous en juste avant début novembre, le mois médiatique officiel.

    Dégainez donc vos gamay du Beaujolais, sortez-vous les doigts du cru et faites gicler précocément vos jus, de Morgon, de Chénas, de Chiroubles, de Regnié, de Brouilly, de Juliénas, de Moulin à Vent, de Fleurie, de Côtes de Brouilly, de Saint-Amour ou de n'importe quel autre village, même Vauxrenard, avant le dernier vendredi d'octobre. Parlez-nous de vin nouveau 2011, si vous êtes vigneron, femme de vigneron, maîtresse de vigneron, amant de vigneronne, ami de vigneron ou tout simplement de passage à la cave au moment où il se fait mettre. En bouteille, bien sûr. Ou alors enivrez-nous de vin plus ancien, épanoui mais toujours aussi juteux après quelques années de cave. Voire encore d'ancien nouveau, celui de l'année ou du millénaire précédents, si vous en avez oublié une palette dans un coin. Révélez-nous les crus et les vignerons qui vous enchantent, faites reluire le Beaujolais sans vous astiquer la banane, avant que le grand marronier de l'information ne s'en empare, de façon éphémère, en sacrifiant le vin primeur sur l'autel de la médiatisation superficielle, quand ce n'est pas uniquement pour dire que c'est de la m...! Racontez-nous vos vins préférés, 100% raisin, faites du mois d'octobre le mois du vrai Bojo, bon et authentique, faites-nous languir jusqu'au troisième jeudi du mois de novembre. Voilà, je vous laisse vous finir tout(e) seul(e). Et rendez-vous, pour la publication de vos notes sur votre blog ou sur le groupe Facebook des Vendredis du vin, le vendredi 28 octobre, juste avant la Saint-Glou in Bruxelles, où l'on essaiera également de faire couler le Beaujolais à flots au milieu d'une foultitude de vins aussi "natures" que possible.

     

     

     

    Olif

     

    P.S.: Précox ejaculator, la bande-son de ces 40èmes Vendredis du vin, est signée du jurassien Hubert-Félix Thiéfaine, interprétée en version acoustique. Je n'ai pas pu me retenir non plus.

     

    P.S.2: c'est l'occasion de se plonger dans le dossier très complet sur le Beaujolais qui vient d'être publié sur Vin-Terre-Net par un fervent félin défenseur de cette belle région. Une belle coïncidence!

     

  • Chasse au Cousin

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    Il a virevolté tout l'été sur les tables et sous les lampadaires, sans faire de mal à une mouche. Ce Cousin-là n'est pas un moustique assoiffé d'hémoglobine, ce serait plutôt le contraire. Ses jus ont plutôt tendance à abreuver l'humain en quête de vins authentiques et peu travaillés. Ce Cousin-là s'appelle Olivier. L'Olivier Cousin aime les chevaux, qui le lui rendent bien, ils lui ont même prêté une de leurs queues (de cheval, forcément, comme ne manquerait pas d'appondre Boby Lapointe). Olivier Cousin fait partie des vignerons qui participent au renouveau du vin d'Anjou sans, paradoxalement, pouvoir revendiquer l'appellation angevine. Forcément! Des vins "nature", élevés dans un grand respect de la nature et du vivant, non chaptalisés ni sulfités, et un vigneron à grande gueule, "nature" aussi, avec de l'humour, de la dérision, de l'ironie et toutes ces sortes de choses. Ça fait beaucoup! Un peu trop pour les fonctionnaires de la répression des fraudes qui préfèrent de loin quand rien ne dépasse des cases du formulaire. L'Anjou Olivier Cousin, qui estampillait par bravade ses cartons, risque bientôt d'être déclassé au rang de vins de nulle part. De plus de vin du tout, en fait. Et ça, c'est limite insupportable.

     

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    Pour continuer à savourer d'aussi bons vins de gamay, cabernet, chenin ou grolleau, tous en liberté, il faut s'insurger. Relayer, en parler, autour de soi, sur Facebook ou sur son blog, écrire au procureur en charge du dossier (via Sylvie Augereau, la grande prêtresse de la Dive, qui relaiera). Faire la révolution, peut-être, contre ce système obsolète incapable de garantir la qualité, mais également l'origine. Un comble!

     

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    Olif

     

    P.S.: pour la bafouille au procureur, éviter les familiarités genre "salut mon coco. Alors, l'AOC a un pet qui coince?".  Préférez (et de loin) une lettre type du genre:

     

    "Lettre au procureur

    Nous, vignerons, journalistes, cavistes, importateurs, "blogueurs, amateurs de vins", affirmons notre soutien à Olivier Cousin.
    Nous nous indignons qu’on l’accuse de nuire à son appellation.
    Olivier Cousin incarne une des plus belles images angevines. Sa médiatisation en est témoin. Ses pratiques culturales respectent son terroir. Le vin qui en émane le traduit sans aucune interférence et propage l’identité angevine dans le monde entier.
    Mieux, Olivier Cousin est un des acteurs principaux du renouveau du vignoble : il soutient activement et physiquement les jeunes installations.
    Enfin, il est à l’origine de la révolution du cheval de trait dans toute la Loire.

    Nous, vignerons, journalistes, cavistes, importateurs, blogueurs, amateurs de vins, apportons notre appui solidaire à Olivier Cousin et dénonçons les persécutions dont il est l’objet"

     

    Olivier Grosjean, 25300 PONTARLIER

    Blogueur, Le Blog d'Olif

     

    P.S.2: pour la signature, ne mettez pas la mienne, mais la vôtre, cela coule de source. Et signalez-vous sur Glougueule.

     

  • Lamery, le Bordeaux autrement

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    "Lamery, Lamery, si c'est un rêve, je le saurai", chantait il y a déjà bien longtemps Joe Dassin sans le savoir. Lamery, ce n'est pourtant pas un rêve et ce n'est pas l'Amérique non plus. Château Lamery, c'est un domaine familial du bordelais situé à Saint-Pierre d'Aurillac, à l'est de Langon, dirigé en biodynamie depuis 2006 par Jacques Broustet, "le sorcier des vignes" si l'on en croit la presse locale. À force de trop bien travailler ses vignes et ses sols et de ne plus trop travailler ses jus en cave (vinifications naturelles, sans additifs ni sulfitage, en dehors d'un méchage préalable des fûts), ses vins se voient refuser l'agrément en appellation Bordeaux, comme cette cuvée Autrement 2009. Je ne sais pas ce qu'il en serait si le vin était autrement, mais, comme ça, il est plutôt très bien et tous ceux qui ne sont pas autrement comme lui feraient bien de s'en inspirer. Le nez est très fruité, bigarreau et cassis, avec une pointe florale sur une touche lactique, la bouche possède des tanins ronds et enrobés, un bel acidulé et de la fraîcheur. Placé de manière non préméditée dans une dégustation éclectique et à l'aveugle de vins "nature", il s'est retrouvé en compagnie des Laurentides 2009 du domaine Gramenon et de Jadis 2008 du domaine Barral. Des Laurentides tout en puissance et en richesse, mais qui commencent à asseoir leur équilibre et une cuvée Jadis 2008 impressionnante de justesse et de précision. Le 2009 de Lamery s'en est plutôt très bien sorti face à ces deux sparring-partners de grande qualité.

    bordeaux,jacques broustet,château lamery,2009,vin de france

     

    Lamery, ce n'est pas un rêve et c'est tout à fait le type de vins que l'on a envie de plébisciter, surtout à Bordeaux où ils ne sont pas légion. Un vin "nature" et "vivant" qui pourra être dégusté au deuxième salon de l'AVN, le 7 novembre prochain, en présence du vigneron.

     

    bordeaux,jacques broustet,château lamery,2009,vin de france

     

     

    Olif

     

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