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  • La 61ème recette...

    Après deux romans-pochades fleurant bon le terroir (Panique à la fromagerie et Panique dans les vignes du Jura, aux Éditions Cabédita), Jean-Claude Barbeaux n'a pas paniqué et il nous revient en grande forme pour un précieux petit opus relatant 60 recettes pour 60 vins du Jura, publié aux Éditions du Belvédère, une maison d'édition franco-suisse avec vue.

     

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    Un ouvrage doublement précieux, puisque, après un joli texte sur "la multiplication des vins du Jura", remarquable synthèse actualisée en 30 pages sur la viticulture et le vin jurassiens, 17 chefs soigneusement sélectionnés proposent 60 recettes à accorder avec 60 vins du Jura. Des grands chefs étoilés (Jean-Paul Jeunet, Pierre Basso-Moro, Romuald Fassenet,...), le meilleur chocolatier du Cosmos (Édouard Hirsinger), d'excellentes adresses (La Balance, Le Grapiot,...) et de très beaux endroits, moins clinquants mais tout aussi claquants et recommandables (Les Claquets). Un panorama de la gastronomie jurassienne avec des accords somptueux sur des vins de Stéphane Tissot, Fanfan Ganevat, Emmanuel Houillon, L'Octavin, Julien Maréchal, Jean-Claude Crédoz, Catherine Hannoun, Alain Labet, Philippe Bornard, Michel Gahier, La Tournelle, Étienne Thiébaud,... Largement de quoi se sustenter et s'abreuver. Mais pourquoi en faut-il toujours plus? Oui, pourquoi?

     

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    C'est un peu l'équivalent du 13ème coup de minuit, du 8ème mercenaire, du 4ème mousquetaire, du bouillon de 12 heures. Où est-elle donc, cette 61ème recette? Et le 61ème vin, par la même occasion? Tenue aussi cachée et secrète qu'un bonus de CD, tous les lecteurs du Blog d'Olif vont en avoir la primeur et l'exclusivité. Si Jean-Claude Barbeaux avait fait de son ouvrage un roman de terroir, on aurait pu l'appeler "Panique à la cuisine". Parce qu'à la limite, c'est vrai qu'une recette pareille, ça fait peur. Un plat qui a déjà soulevé des haut-le-cœur à bien du monde, mais il fallait le refaire, dans une version épurée, pour le rendre accessible à tous. Huîtres décoquillées, cancoillotte chaude, 2 minutes sous le gril et c'est tout. À la portée du premier ostréicancoillophile venu. Un régal, avec le vin qui va bien. Par exemple, un Arbois Saint-Paul 1987 de Camille Loye, où l'oxydation ménagée avec un grand A, ou un grand O, où tout ce qu'on veut, à partir du moment où c'est grand. Encore juvénile il y a quelques années, il entame désormais sa phase de plénitude, avec de l'enrobage sur sa belle acidité. Miel et épices au firmament, puissance et longueur, pour encore de belles et longues années.

     

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    Ceux qui n'aiment ni les huîtres, ni la cancoillotte, pourront s'arrêter de compter à 60 et aisément se contenter de la lecture du livre de Jean-Claude Barbeaux, disponible dans toutes les bonnes épiceries, les bons restaurants et les bonnes librairies franc-comtoises ou dans n'importe autre endroit où l'on vend des beaux et bons livres, même sur le Web. Un cadeau indispensable pour la nouvelle année, je dirais. Que je souhaite belle et bonne à toutes et à tous par la même occasion.

     

     

    Olif

     

    P.S.: pour une 62ème recette, celle du coq au vin jaune et morilles, on se plongera avec délectation dans le blog illustré de Guillaume Long.

  • Cadet Roussel a trois bouteilles...

    VI
    Cadet Rousselle a trois bouteilles,
    Il en met deux dans deux verres à pieds,
    La troisièm' n'a pas le même goût,
    Et il s'en sert pour boire un coup,
    Ah ! Ah ! Ah ! mais vraiment,
    Cadet Rousselle est bon enfant.


     

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    C'est tendance, l'ambiance vinique est au combat. "Fightingbottles". Bordeaux contre les Chinois, les Africains, les Sud-Coréens. Bordeaux contre le reste du monde et Bordeaux reçoit à chaque fois une claque. Impassible challenger, Mouton-Cadet, pas fatigué de se prendre des vents, a remis le couvert. Dans ce qui pourrait être sa catégorie, oui mais non. Pas grave, pour une fois Bordeaux sortira vainqueur.

     

    À ma gauche, Mouton-Cadet 2009, AOC Bordeaux, déniché pour un peu moins de 10€ dans une supérette SPAR locale. À ma droite, le Cadet de Gombaude 2008, AOC Pomerol, dégotté pour deux fois plus d'euros dans le BIOCOOP du coin. Match forcément inégal, bien que les deux jouent en catégorie cadet: pas la même AOC, pas le même millésime, pas le même prix. Et pas le même mode de viticulture, surtout. Ni la même conception du vin. Pas grave, du moment que le Cadet de Mouton tient son rang d'éternel perdant. Non, ce n'est pas de l'acharnement. Le match n'a pas été truqué, même si le résultat semblait joué d'avance.

     

    Les vins sont dégustés à l'aveugle et soumis au verdict d'un panel de dégustateurs qui aime plutôt bien siffler des canons qui se boivent, surtout en mangeant. Verdict: GG mérite largement un surclassement en catégorie junior. Du Pomerol de soif, qui glisse comme une paire de skis de fond bien fartés sur une neige de rêve, des tanins fondus sur une fine note vanillée qui lui va bien. GG Junior, qu'il fallait l'appeler, le Cadet de Gombaude, pour être sûr de ne pas le confondre avec le Mouton-Cadet des soucis des Rotschild, qui finit court et amer après une attaque sucrée racoleuse. Pas de quoi en faire un méchoui, l'honneur bordelais est sauf. La preuve par le niveau.

     

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    La troisième bouteille n'est pas un cadet, mais un Pinot blanc 2004 de Gérard et Bruno Schueller. Parce qu'il fallait un blanc à l'apéritif. Celui-ci est doré, dans un registre plutôt oxydatif. Ah! Ah! Ah! Mais vraiment, Cadet Roussel est bon enfant.

     

    Olif

     

     

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    P.S.: Cadet Roussel(le), né à Orgelet dans le Jura, s'écrit indifféremment avec une ou deux ailes. Et se chante pareil.

  • Fucking merlot!

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    C'est Ivo Ferreira qui me l'a fait remarquer le premier: "Scoop, Olif aime le merlot!" Non, tu rigoles? Sa cuvée L'enchanteur 2010 m'a pourtant enchanté à plusieurs reprises, au domaine sur fût tout d'abord, puis en bouteille à Buvons Nature, petit salon parisien où l'on boit justement nature, même que c'est drôlement bon. Bon et grunge, puisque l'on pouvait aussi apprécier l'Enchanteur au Grunge Tasting, l'autre petit salon off où il fallait venir comme on était, sinon, ce n'était même pas la peine d'y penser. Au Grunge tasting, on pouvait également croiser le bergeracois Mathias Marquet, dont le pinard s'est révélé plutôt akhbar sous le trait de Charb, de Charlie-Hebdo, en visite avec son pote Luz, qui fuck autant S@rkozy que la chanson française. Moins provocante, mais tout aussi intrigante, l'étiquette de ce Cabwerant! Je me suis un peu creusé les méninges pour savoir ce que ça pouvait signifier. Je me suis égaré, je n'ai pas (encore?) trouvé. Je suis parti sur du cabwer(net fr)ant, tout faux! J'ai pisté un cabot errant. Rien à voir? Après, on s'en fout un peu, tellement c'est juteux et c'est bon. Mais pourquoi ce W, là, juste au milieu du mot? Oui, pourquoi? Ce qui m'a en fait le plus gêné, c'est que le Cabwerant s'est avéré être du jus de merlot. Fucking merlot! Aimerais-je vraiment le merlot, finalement? Du groslot, je ne dirais pas, mais merde alors..! Du merlot! Un Pétrus killer en puissance. Pas trop difficile, je sais. Peut-être que, dans mon inconscient, cette aversion pour le cépage me vient d'une époque désormais révolue pour moi, où une bouteille de ce Pétrus, présumé roi des vins, m'est restée en travers de la gorge? Va savoir! Fucking merlot! Et dire que, maintenant, certains vont croire que j'y suis devenu totalement accro..!

    Avant tout, je suis fan du Cabwerant. Et de L'enchanteur. Merde alors! Je sens que je vais me réimprégner de Sideways, moi...

     

     

     

    Olif

     

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    P.S.: L'enchanteur 2010 et Le Cabwerant 2010 sont disponibles sur Vinivert. Et certainement ailleurs aussi. Il fallait que ce soit dit.

  • Dutraive de Noël

    Il y a bien longtemps de cela que je n'ai pas ouvert une bouteille de Beaujolais. Deux ou trois jours, je ne me souviens plus. C'est long. Il faut savoir déposer les armes en cette période de Noël, véritable guerre des tranchées gastronomiques. Trêve écourtée, mais on ne va pas se battre pour autant. C'est la première fois qu'une bouteille du domaine de la Grand'Cour a fleuri à ma table. Un échantillon de vin passé sous le manteau depuis la Suisse voisine, garante de neutralité. Juste retour des choses. Jean-Louis Dutraive est un vigneron dont les bons échos n'arrêtent pas de retentir à mes oreilles, qu'ils viennent des bords du Grand Lac de Genève ou du pied de la Madone. Je n'allais pas passer plus longtemps à côté de cette bouteille sans y jeter une narine et une papille. Poivre et épices viennent surligner un joli fruit diablement gourmand qui glisse tout seul en bouche. Chapelle des Bois, pour beaucoup la Mecque du ski de fond dans le Haut-Doubs, désormais la Mecque du Fleurie au fond de la Grand'Cour pour d'autres.

     

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    Fleurie 2009 "Chapelle des Bois", Domaine de la Grand'Cour, Jean-Louis Dutraive

     

    Olif

     

     

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    P.S.: si vous n'avez pas encore cuisiné votre foie gras pour Noël, Jack Bauer vous sauvera la mise en 24 heures chrono. Dieu soit loué!

     

    P.S.2: petit cadeau de Noël avant l'heure, le programme de REVEVIN 2012 vient tout juste d'atterrir sous le sapin. De quoi se mettre en jambes avant la grande Ascension de Saint-Jean de Monts...

  • La parole de Pierre

    Cette parole-là, elle se lit, elle s'écoute, elle se boit. Fruit de 14 entretiens avec Pierre Overnoy, réalisés par Michel Campy, cette parole est devenue un livre et ce livre est une bible sans soufre ajouté. Avec la complicité de Roger Gibey, Bernard Amiens, Michel Converset et Emmanuel Houillon, cette transmission écrite d'un récit oral raconte le parcours d'une figure hors norme du vignoble jurassien. Homme d'une grande modestie, vigneron exemplaire, "vieux garçon" comme il aime à le souligner d'un regard malicieux, Pierre Overnoy a pourtant eu de multiples enfants spirituels, s'inspirant de son approche du vin et de la vigne. Lui-même disciple de Jules Chauvet, ami avec le grand dégustateur Jacques Néauport, co-fondateur du "groupe des vins naturels" avec les vignerons du Beaujolais, Marcel Lapierre en tête, "le Pierre", comme on dit dans le Jura, aura plus fait pour le rayonnement du vignoble jurassien et de la vinification sans soufre que Cadet pour le renom du Mouton dans l'Empire du Milieu. Petite digression hors sujet qui prouve, ô combien, que cette approche compétitive du vin est bien le mouton-cadet de nos soucis. Revenons donc à nos autres moutons, bien plus intéressants. Pouf pouf, comme disait Pierre Desproges que j'aime toujours autant citer dans le texte parce que, quand même, ça en jette et ça ne mange pas de pain. La façon du pain, que Pierre Overnoy maîtrise d'ailleurs à merveille et auquel il aime à se consacrer davantage depuis qu'il a pris sa retraite du côté d'en Chaux d'eaux, que l'on peut prononcer également En Chaudot, voire l'écrire comme ça.

     

    pierre overnoy,arbois-pupillin

     

    Ce bouquin, c'est une bible, parce qu'il retrace toute la vie et toute l'histoire de Pierre Overnoy. Son enfance à Pupillin, sa famille, son apprentissage, ses amis, ses maîtres, ses disciples, avant de se plonger sur des considérations plus pointues sur la vigne, les pratiques culturales et les méthodes de vinification. Une véritable somme, en fait, dans laquel chacun pourra piocher ce qui l'intéresse. Et faire plus intime connaissance avec l'homme, derrière le vin. Leçon de choses, leçon de vie, leçon de vin, leçon de Jura, la parole de Pierre, c'est tout ça à la fois. Et, promis, on ne pratique pas non plus le culte de la personnalité. Mais s'il n'y avait qu'un seul vigneron marquant à rencontrer dans sa vie, ce serait celui-là. Parsemée d'anecdotes sur le vin et la vie rurale jurassienne, truffée de petites phrases comme il les affectionne (sur la dégustation, les mouches, les roues du tracteur, entre autres, mais celles-ci ne sont pas dans le livre), La parole de Pierre est à mettre sous tous les yeux et entre toutes les oreilles.

    Elle peut même s'écouter sous le sapin. Mais avant, évidemment, il faut la commander sur MétaJura. Ça risque quand même d'être un peu juste pour une réception avant Noël.

     

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    Olif

  • Grain-Grain, le petit raisin Gnan-Gnan de l'Avin

    C'est décembre, c'est l'Avin, c'est la fête du le vin à mettre sous le sapin. Notre Mère ŒNoël préférée nous ouvre à nouveau les portes de son Calendrier de l'Avin pour qu'on les remplisse par de jolies bouteilles qu'il ne faudra pas se priver de boire en accompagnement des mets divers et variés du Réveillon ou du jour de Noël. C'est décembre, c'est l'Avin, c'est l'heure des contes et des belles histoires à raconter aux enfants avant qu'ils aillent se coucher. C'est décembre, c'est l'Avin, c'est l'heure des belles bouteilles à siroter devant la cheminée au cours des longues soirées d'hiver, avant d'aller se coucher, tant qu'il est encore possible de se lever de son fauteuil.

     

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    Conte de l'Avin

    Les raisins de la famille Gnan-Gnan n'ont pas toujours été gâtés par la nature. Leurs parents les vignes furent fréquemment victimes de mauvais traitements et prises pour des mères lapines par des méchants maîtres, qui les ont longtemps contraintes à donner naissance à de multiples rejetons palots et chétifs, vite expédiés dans d'immenses et sordides cuves, pour y finir rapidement leurs jours. Vint ensuite le temps du sacrifice de ces vieilles plantes incapables de produire suffisamment. Arrachées sans pitié, certaines furent sauvées in extremis et recueillies par de bons vignerons. Cajolées et choyées, elles ne se firent pas prier pour enfanter de bons petits raisins, bichonnés ensuite dans de bonnes vieilles barriques.

     

    ... La suite c'est sur Œnos...

     

    Olif

  • Grain-Grain, le petit raisin gnan-gnan

    C'est décembre, c'est l'Avin, c'est la fête du le vin à mettre sous le sapin. Notre Mère ŒNoël préférée nous ouvre à nouveau les portes de son Calendrier de l'Avin pour qu'on les remplisse par de jolies bouteilles qu'il ne faudra pas se priver de boire en accompagnement des mets divers et variés du Réveillon ou du jour de Noël. C'est décembre, c'est l'Avin, c'est l'heure des contes et des belles histoires à raconter aux enfants avant qu'ils aillent se coucher. C'est décembre, c'est l'Avin, c'est l'heure des belles bouteilles à siroter devant la cheminée au cours des longues soirées d'hiver, avant d'aller se coucher, tant qu'il est encore possible de se lever de son fauteuil.

     

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    Conte de l'Avin.

    Les raisins de la famille Gnan-Gnan n'ont pas toujours été gâtés par la nature. Leurs parents les vignes furent fréquemment victimes de mauvais traitements et prises pour des mères lapines par des méchants maîtres, qui les ont longtemps contraintes à donner naissance à de multiples rejetons palots et chétifs, vite expédiés dans d'immenses et sordides cuves, pour y finir rapidement leurs jours. Vint ensuite le temps du sacrifice de ces vieilles plantes incapables de produire suffisamment. Arrachées sans pitié, certaines furent sauvées in extremis et recueillies par de bons vignerons. Cajolées et choyées, elles ne se firent pas prier pour enfanter de bons petits raisins, bichonnés ensuite dans de bonnes vieilles barriques.

    Écoutez donc l'histoire de Grain-Grain, le gentil raisin Gnan-Gnan vendangé en 2001, qui fut installé avec ses frères et sœurs dans un demi-muid confortable, stocké au grenier. Pressé, souriant, béat et heureux, il attendit. Confiant. Patiemment. Longtemps. De plus en plus au large dans son costard en vieux chêne. "Y'a quelqu'un?" osa-t-il murmurer au bout de quelques années. Personne. Pas de réponse. L'aurait-on oublié? Pas de panique, il continua à attendre. L'exposition au grand air commençait à lui titiller les narines, jusqu'en 2007, année où d'autres de ses cousins Gnan-Gnan sont venus le rejoindre. Il leur fit bien volontiers une petite place. Le calme revint progressivement, le joyeux tumulte occasionné par les nouveaux arrivants cessa, l'air vint à nouveau caresser les tanins de Grain-Grain. L'aurait-on à nouveau laissé tomber? Deux années passèrent encore, dans l'obscurité du grenier.

    Et puis, le vigneron se serait-il soudainement souvenu? Le 1/2 muid a finalement été en partie vidé. Le sang de Grain-Grain, le petit Gnan-Gnan, fut aspiré dans le tourbillon de la bonde, pour laisser la place dans son vieux tonneau à d'autres de ses congénères, beaucoup plus jeunes. Ô solera mio... Ce bon jus de Gnan-Gnan, marié en grandes pompes avec une jeune Syrah consentante, pour le meilleur et certainement pas pour le pire, trouva de manière indéfectible sa voie. Ils furent heureux et eurent plein de petites bouteilles.

     

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    L'Oublié, de Jeff Coutelou, vin "oublié" dans un 1/2 muid pendant de nombreuses années, ouillé une fois par an. Une solera de carignan, dominante de 2001 et 2007, assemblé avec une barrique de syrah 2009, qui a des airs de VDN mais ce n'en est pas un. Parce qu'il n'est pas muté et qu'il est parfaitement sec. Son nez oxydatif, typé rancio, ouvre de belles perspectives d'accord pour Noël, de l'apéritif à la bûche aux marrons ou au chocolat. Oublier de le boire pourrait être nuisible à la santé.

     

    Olif

  • En attendant Joachim...

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    Le 15 décembre 2011, dans la Combe de Rotalier, en attendant le passage de la tempête Joachim, personne ne vous entendra crier. Gros coup de vent annoncé, neige en moyenne montagne, faudrait pourtant pas trop tarder à rentrer, avant que les routes de montagne ne deviennent impraticables. Advienne que pourra! Difficile de faire court, quand il s'agit de déguster en compagnie de Fanfan Ganevat. Pas la peine de mettre un pied dans la Combe si t'es pressé. Parce qu'il est dur de ne pas goûter à tout, ou presque. Quand la pipette commence à chauffer dans les mains de Fanfan, elle ne s'arrête plus. D'autant plus que le millésime 2011 s'annonce "de toute beauté". Qualité, comme d'habitude, et quantité, enfin un peu plus que d'habitude. Mais des vins qui ne seront pas forcément plus faciles à trouver, tant la demande est ici pressante. Pour preuve, l'allocation à destination de la Belgique a été considérablement réduite. Le marché chinois se serait-il déjà positionné?

     

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    Podverdeke! Évidemment que c'est une zwanze, une fois! Je ne voudrais pas me fâcher avec mes amis Belges. La vraie commande est là, et c'est un complément, je sais que certains ont déjà été servis.

     

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    Mais, après l'inspection des bordereaux d'expédition, le plus important restait à faire. Goûter à un ou deux vins, en commençant par le poupin 2011, toujours dans son couffin. Rien que du fruit pour se faire la bouche. Pas la peine d'essayer de nous rouler dans l'enfariné, Fanfan, il est clair qu'il n'y a pas que du chardonnay dans cette cuvée. Mais aussi quelques grains de ce vieux cépage honni, dont il reste quelques pieds de ci de là, et dont l'immense mérite est d'apporter de l'acidité et de la fraîcheur là où il en faut.

     

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    Depuis qu'il est devenu héros de papier, dans la bande dessinée d'Étienne Davodeau, Fanfan donne dans le phylactère. Il fait aussi des bulles, à l'occasion, mais celles-ci se boivent, quand elles ne vous explosent pas à la figure. Quant aux autres blancs 2011 ils sont déjà quasiment tous au propre et au clair, ce qui n'est pas habituel à cette saison. Grusse en Billat, Chalasses, Grands Teppes goutent déjà bien, chacun dans leur style. L'effet terroir est désormais imparable, y compris sur En Billat, qui ne possède pas le même passé biodynamique que les deux terroirs vedettes de Chalasses et Grands Teppes.

     

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    2011, grand millésime en perspective, en rouge notamment, avec un jus de trousseau somptueux, couleur groseille. Petit degré, grande buvabilité, caractère épicé et tanins juteux. À se demander s'il ne faudrait pas le mettre en bouteilles dès maintenant... Le pinot noir Julien Chalasses goûte curieusement comme un beau grenache, tandis que le fût de En Billat pinote joliment. L'assemblage des deux devrait faire fureur, à la mise.

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    2011 supérieur à 2010? J'en ai bien peur. Pourtant, la barre a été placée haut. Éloquent tour de caves, avec des vins qui se présentent sous un jour très séducteur, même à la tombée de la nuit. Les Chalasses remportent la palme, avec des VV 1949 radieuses et des Marnes bleues qui transcendent le savagnin. De très grandes bouteilles en perspective pour l'année prochaine. Ce n'est certainement pas Schiste, le braque de Weimar un peu fou, qui dira le contraire. Hein, Roger?

     

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    Et puis, cet exceptionnel et ultra-confidentiel Jaune 2003, qui vient d'être soutiré et qui devrait être mis en clavelin prochainement. Un nez oxydatif exponentiel au dessus de la cuve et une bouche nette, ronde et fruitée, du concentré de sotolon qui éclipse totalement l'éthanal. Et enfin ces deux petites douceurs extraordinaires dont il vaut mieux ne pas parler, tant il y en aura peu. Équilibres de fou pour des vins passerillés, avec une acidité phénoménale qui laisse glisser fraichement mais voluptueusement la grande concentration et la richesse en sucre.

     

    Il fallait rentrer avant la tempête, mais Joachim a pris son temps. Nous aussi, du coup, on n'allait pas passer en coup de vent. Autour d'un casse-croûte improvisé mais bien garni, Chalasses et Grands Teppes 2009 se sont invités à table, rapidement suivis par les rouges 2010, Julien un cran au-dessus des autres, très certainement. Et puis, avec le dessert, un verre de Kriek Lambic Cantillon, c'est bien que les échanges jurassico-belges fonctionnent dans les deux sens. Bon, cette fois, il faut vraiment y aller. Bye la Combe, on y reviendra avec plaisir quand les jours seront plus calmes et plus longs.

     

     

    Olif

  • Du blogging et d'autres choses encore plus superflues (ou pas)...

     

    • Modeste et Pompon

    Tout le monde a déjà pu le constater depuis quelques jours tout en bas de la colonne de droite du blog, le Blog d'Olif a laissé sa place de n°1 dans le classement Ebuzzing des meilleurs blogs vins. J'ai déjà dit le peu d'intérêt que je portais à ce classement, à partir du moment où je ne suis pas number one, évidemment. Fausse modestie, quand tu nous tiens... Le Vindicateur n'en pense pas moins, et il l'a dit aussi, à sa façon. Mauvais joueur, Wikio, le roi de la pomme de terre, lui a cassé l'effet de son titre en devenant Ebuzzing dans le même temps. Je suis néanmoins heureux que cette première place soit désormais occupée (de façon transitoire, vraisemblablement, faudrait voir à pas nous refaire le coup de Bourgogne Live) par la pétillante Miss Glouglou, que l'on commence à voir trainer un peu partout où il y a à boire et à manger. Laissons désormais les petits télégraphistes et/ou les pseudo bon vivants gesticuler dans tous les sens pour décrocher le pompon, il est des trônes bien plus fondamentaux pour s'asseoir au quotidien.

     

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    Les tourbières de Frasne (25) Cliché Olif

     

    • Game over

    Bloguer, ce n'est pas comme un jeu vidéo. Tout pour l'audimat et l'ascension dans les classements d'influence, voilà qui en dit long sur les motivations de certains blogueurs. Laissons ces simples d'esprit y croire. Il y a d'autres boutons bien plus excitants à titiller que celui de l'outil statistique de sa plateforme.

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    Pourquoi blogue-t-on, finalement? C'est l'éternelle question, qui n'a pas toujours de réponse. Mix a recensé toutes les astuces pour essayer de percer dans cette nouvelle jungle, à la manière d'un vulgaire comédon après applications répétées d'Equaton. Ce n'est pas toujours joli joli à mettre en application, mais ça peut fonctionner, quand on a vraiment les crocs.

     

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    • Vinum et circenses

     

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    La 6ème édition du Wine Blog Trophy est lancée depuis début décembre, de manière très pro, ce qui n'a pas toujours été le cas par le passé. De l'eau a coulé sous les ponts de la Maine et de la Loire depuis ce mois de février 2007, année où le Blog d'Olif a été récompensé à la surprise générale, lors de la première édition. Désormais, le WBT (pour les intimes) est un simple jeu-concours, où il s'agit de publier un beau billet sur son blog, même en sommeil depuis des lustres, même pas encore ouvert au prélable, pour gagner un beau cadeau sponsorisé. O tempora, O mores! Mais félicitations anticipées au vainqueur.

     

    • Mont d'Or et circenses

     

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    Puisqu'on est dans le domaine du jeu, restons-y et soyons chauvin. Il s'agit d'un concours réservé aux blogueuses culinaires, qu'elles soient blondes comme sur la photo, ou pas, mannequins comme sur la photo, ou pas, qu'elles aient un beau tablier blanc comme sur la photo, ou pas. Et les blogueurs culinaires avec moustache, ou pas, peuvent aussi participer. C'est Mamina, qui, sur mon conseil que j'espère avisé, a relayé la première l'info dans la blogomiam. L'idée, c'est évidemment de créer une recette à base de Mont d'Or, mais il ne reste plus beaucoup de temps pour le faire. Faut se dépêcher. Si jamais c'est trop juste pour cuisiner et bloguer dans la foulée, vous n'aurez qu'à manger votre Mont d'Or avec deux ou trois patates. Ça ne vaut pas un déjeuner chez Marc Faivre, mais c'est bon quand même.

     

     

    Olif

     

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    P.S.: lundi 12, à L'Hédoniste, 14 rue Léopold Bellan, ça va grunger. Faudra pas manquer ça, les Parisiens! Des organisateurs sympas (et rebelles), des vignerons rebelles (et sympas), un lieu sympa (et rebelle pour l'occasion), et la participation exceptionnelle de Kurt Cobain pour la bande-son.

     

    P.S.2: pour ceux qui sont trop jeunes, ou ceux qui ne s'en souviennent plus, en cadeau, la pub Equaton, avec un Bruno Carette qui n'avait pas encore arrêté, et encore en pleine forme. Nul et culte!

     

     

  • Saint-Glou in Brussels 2011

    Fraichement canonisé à Bruxelles, Glou, Saint-Patron des buveurs, méritait bien qu'on lui souhaite sa fête. Officiellement absent du calendrier, Glou devrait désormais être fêté avec tous les autres Saints, début novembre. Sans aucun lien avec la fête des morts, évidemment. Ivres ou pas. Retour indispensable sur ce week-end bruxellois où les cadavres n'ont pas porté de costard, mais se sont ramassés à la pelle.

     

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    Le Manneken-Pis...,

     

    Lorsqu'il a proposé à la cantonnade facebookienne et/ou bloguesque de venir tâter du vin "nature" à Bruxelles, désormais reconnue comme un haut lieu de bistrologie et de pinardologie naturiste, Patrick Böttcher, monomaniaquement Alsace à ses heures perdues, mais authentiquement bruxellois malgré son accent suisse allemand une fois, a essuyé quelques discrets "Non, peut-être". Il y a fort à parier que l'année prochaine, tous les individus concernés vont se fendre d'un "Oui, j'en ai bien peur".

     

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    ...le glouglouteur aussi.

     

    À peine arrivés, tout juste le temps de s'installer à l'Hôtel Pantone, conceptuel, design, mais extrêmement confortable, c'est possible, j'en ai bien peur. Départ quasi immédiat pour un petit rafraichissement derrière la nuque, Chez Max, Coiffeur pour hommes. L'ancien Bistrot de la Poste a fait peau neuve et renaît de ses cendres sous influence gainsbourienne. Madame Olif aurait bien bu une petite bière, elle s'est tapée une Courge Vernie 2010 et de fines tranches de jambon. Et puis un ou deux autres blancs, histoire d'être en forme pour le repas du soir. Le grand air belge donne soif, d'autant plus que les températures sont plutôt clémentes pour la saison. Mais la Cantillon, ce sera pour plus tard.

     

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    Chez Max, Coiffeur pour Hommes (anciennement  «Le Bistrot de la Poste »)
    Chaussée de Waterloo,  550A
    1050 Ixelles (Bruxelles )
    Tél. : 02 344 42 32

    Web : http://www.chezmaxrestaurant.be/


    Les Brigittines, aux Marches de la Chapelle, nous attendaient de pied ferme. C'est Dirk Miny, le chef volubile, qui nous a servi à la louche un fabuleux consommé de gibier avec de vraies girolles dedans, avant une exquise pièce de bœuf en croûte de sel et quelques frites, une fois.

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    L'Alsace, patrie vinique de Dirk, a été à la fête, avant même que des Alsaciens bon teint ne nous rejoignent le lendemain. Un superbe Klevener 2008 de Jean-Pierre Rietsch, avant un Pinot noir 2006 de Patrick Meyer, plus controversé, mais néanmoins aisément éclusé en double exemplaire avant la fin du plat principal. L'heure de la bière avait sonné, tel un serpent à sornettes venant distiller son venin. "Wijn na Bier, Plezier, Bier na Wijn, Venijn." préviennent les Belges méfiants. "Hein?" disent les Français en commandant un fût de Cantillon, tout en salivant déjà à la pensée de la journée du lendemain.

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    Les Brigittines « Aux Marches de la Chapelle »
    Place de la Chapelle, 5
    1000 Bruxelles
    Tél : 02/512.68.91 - 02/512.69.57
    Web :  http://www.lesbrigittines.com/


    La brasserie Cantillon, c'était le clou du programme. Surtout effectuée en compagnie de Jean Van Roy en personne. Dernière brasserie bruxelloise intra-muros, elle cultive la levure indigène et la bière artisanale comme peu savent le faire. Une lambic "nature", à l'instar du vin du même tonneau, qui sert parfois aussi au vieillissement de la bière.

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    Une visite fort instructive, agrémentée de considérations sur l'artisanat, l'industrie et le bio, côté bière, suivie d'une série de travaux pratiques gustatifs qui ne laissent planer aucun doute sur le style de gueuze qu'il vaut mieux boire. On comprend mieux pourquoi la visite de la brasserie Cantillon est un véritable pélerinage pour bon nombre de touristes en goguette à Bruxelles.

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    Brasserie Cantillon
    Rue Gheude, 56
    1070 Anderlecht  (Bruxelles)
    Tél : +32 2 521 49 28

    Web  : http://www.cantillon.be/

     

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    Après avoir couru la gueuze toute la matinée, il nous restait du pain sur la plancha. Transformé l'espace d'un instant en patio privatif, l'espace vins de Basin & Marot fut une table de premier choix. Antipasti, salade et viande grillée, un menu open qui a permis l'ouverture de quelques quilles, pour se sustenter avant le repas du soir.

     

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    Basin & Marot Wines
    Rue du Page, 90 A
    1050 Ixelles (Bruxelles)
    Tél : +32 2 347 64 66

    Web :
    http://basin-marot.be


     

    Sans rentrer dans le détail, car ce fut éclectique, ce fut bon et nous ne manquâmes de rien. Sauf peut-être d'un peu de soufre, ce qui nous conduisit, en guise de promenade digestive, jusqu'au bistrot à Bout de Soufre, pour un apéritif de reconstitution avant le repas du soir.

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    Format bistrot de poche et bons vins nature, nous restâmes toujours autant à bout de soufre, pas l'once d'une céphalée à l'horizon.

     

    A Bout de Soufre
    11, Rue Tasson Snel
    1060 Saint-Gilles (Bruxelles)
    Tél : +32 2 537 27 00
    Fax : +32 498 599 000
    Web : www.aboutdesoufre.com

     

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    Il valait mieux, avant de franchir la porte du Coin des Artistes, où la cuisine de Jean-Yves en bouche un gros, de coin. Terrine de boudin au foie gras, avant sublime cassoulet maison comme on ne sait pas faire beaucoup ailleurs, y compris dans le Sud-Ouest. Et si certains ne sont pas d'accord, c'est bien volontiers que l'on ira vérifier. Le cassoulet de Jean-Yves n'a rien d'un péteux, d'ailleurs. Les quelques vents parvenus jusque là, sans offusquer les artistes, étaient en provenance du Jura.

     

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    Le Coin des Artistes
    5 Rue du Couloir
    1050 Ixelles (Bruxelles)
    Tél : +32 2 647.34.52
    Web :
    www.lecoindesartistes.be


    Après ce cassoulet d'anthologie, accompagné de moult jéroboam et magnums, suivi d'un repos digestif nocturne bien mérité, commença la partie la plus physique du week-end. Se mouvoir, à pied, jusqu'au cœur de la vieille ville de Bruxelles, depuis Saint-Gilles. Pente favorable, ravitaillements en nombre suffisant. Une petite soupe à l'oignon à La Clef d'or, place du Jeu de balle, sur un air d'accordéon, puis une petite bière, faut pas déconner non plus quand même, avant une autre bière apéritive à la Fleur en papier doré, une des plus vieilles brasseries bruxelloises, restée dans son jus XIXème siècle, mais attention, ce n'est pas un musée, là-bas, on consomme.

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    Détour par la Grand Place et amical salut au Grand Homme qui fait pipi debout, coucou à sa petite sœur espiègle, Jeanneke, et ultime bière apéritive au Délirium Café, avant d'échouer place Sainte-Catherine, avec la Mer du Nord pour dernier terrain vague.

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    Écoutons donc craquer sous la dent les sublimes beignets de crevette et les bulots sauce pimentée, et laissons gambader les Gras Moutons de Marc Ollivier sur le trottoir qui nous a servi de salle de restaurant pour un déjeuner exceptionnel malgré le tout petit chemin de pluie pour unique bonsoir qui est venu nous rafraîchir en fin de repas.

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    Sans compter qu'à l'apéritif, nous avons eu le bonheur de tremper nos lèvres dans un verre de Zwanze 2011. La Zwanze, c'est un humour typiquement bruxellois, fait de gouaille et de dérision. C'est aussi une cuvée spéciale et limitée de Cantillon créée pour le fun par Jean Van Roy et destinée à être consommée dans le monde entier le même jour, celui du Zwanze Day, afin d'éviter une spéculation idiote sur une bière de pur plaisir, dont le principal défaut est d'être produite en quantités très limitées. La cuvée 2011 est aromatisée au "Pinot d'Aunis" d'Olivier Lemasson et dessoiffe avec gourmandise. Ce dimanche 30 octobre 2011 fut notre jour de Zwanze, grâce à la générosité de Jean Van Roy et celle de Patrick. Cantillon power, for ever!

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    Noordzee - Mer du Nord
    Rue Ste Catherine 45
    1000 Bruxelles
    Tél: +32.2.513.11.92
    Fax: +32.2.502.73.04

    Web :
    www.vishandelnoordzee.be

     

    Et après ça, vous reprendrez bien une petite bière? Non, peut-être. "Beer is the answer", Jean Moeder en est convaincu. On était venus pour boire de la bière belge, on a bu de la Cantillon, évidemment, mais aussi de la bière italienne. Et on a parlé de bière suisse, française, européenne, franc-comtoise même. Moeder Lambic, Fontainas ou Saint-Gilles, le meilleur bar à bières de Bruxelles? J'en ai bien peur, même si on ne les a pas tous testés.

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    Vive la bière artisanale et authentique, servie à la pression pour un très grand nombre, grâce à un concept très innovant (chambre froide placée sous le bar, pour raccourcir le plus possible la distance entre les fûts et le gosier).

     

    Moeder Lambic Fontainas
    8 place Fontainas
    1000 Bruxelles
    Tél: +32 2 503 60 68
    Web : www.moederlambic.eu

     

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    Et les frites, dans tout ça? Direction Friture René, alors. Pour une bonne gamelle de moules, à la Cantillon, évidemment, double slash même. Un peu de difficulté à parquer la voiture devant cette ancienne et bonne adresse de friture de rue qui s'est transformée petit à petit en vrai restaurant. Les moules étaient parfaitement bien parquées devant la sauce marole, par contre. Un véritable choc culinaire que la saveur de cette moule crue et charnue trempée dans une sauce vinaigre-moutarde à réveiller les papilles les plus endormies. Avec ces moules parquées, suivies de moules à la Cantillon, frites premier choix, le tout arrosé de quelques belles quilles (du Beaujolais, notamment) et, pour finir, d'une Cantillon, la Saint-Glou s'est terminée en apothéose. Point de thé pour cloturer, mais cela eût été possible, car Nico, le "fils de la maison" s'est pris de passion pour ce breuvage et a élaboré une carte qui devrait laisser rêveur l'amateur, tant la sélection est pointue.

     

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    Friture René
    Place de la Résistance, 14
    1070 Anderlecht (Bruxelles)
    Tél : +32 2 523 28 76

    Web : http://www.eating.be/fr/resto/show/friture-rene

     

    Un immense merci à Patrick "monomaniaquement Alsace" Böttcher, Jean-François Basin-Marot et toute l'équipe des Vendredis du vin Brusseleirs pour leur accueil chaleureux et cette exceptionnelle visite guidée bruxelloise à la gloire de Saint-Glou, patron des buveurs. Glou ne connaissant pas de frontière, il y a fort à parier que sa prochaine canonisation se déroule dans le Jura, du 1er au 4 novembre 2012. Nul doute qu'on en reparle un jour ou l'autre. En serez-vous?

     

    1. Oui, j'en ai bien peur.
    2. Non, peut-être.
    3. Ne sait pas encore.

     

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    Olif

     

     

    P.S.: mieux vaut tard que jamais, et je ne doute pas que la simple lecture de ce billet va tirer des larmes aux participants de cette première Saint-Glou.

     

     

  • Le Village

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    Gilles Ballorin présente

    Le Village

     

    "Une petite communauté vit dans la terrifiante certitude qu'aucun bon vin ne peut être produit avec les raisins provenant des vignes de la Côte, à l'écart du village. Cette croyance populaire est si convaincante que personne n'ose goûter à un vin vendangé au-delà des dernières maisons, et encore moins s'éloigner des terroirs et des climats réputés ... Le jeune Gilles Ballorin, un garçon entêté, est cependant bien décidé à aller voir ce qui se cache par-delà les limites de Nuits-Saint-Georges, et son audace menace de changer à jamais l'avenir de tous..."

     

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    Ne pas se fier à la bande-annonce, il ne s'agit ni d'un film d'horreur, ni d'un mélo larmoyant. Au contraire, les 2010 de Gilles Ballorin, dégustés la semaine dernière à l'occasion de son opération "Liquidation totale", donnent plutôt dans la superproduction fantastique et jouissive. Palme d'or pour ce Village aérien et libéré, à la buvabilité extrême qui lui sied particulièrement bien. Le Nuits-Saint-Georges Belle Croix et, plus encore, Les Damodes 2010, feront de grandes bouteilles pour un peu plus tard, même si on peut déjà se faire largement plaisir car ils sont loin d'être inabordables. Quand la Côte de Nuits donne le meilleur d'elle-même. Faudrait surtout pas que ça s'arrête là, cette histoire...

     

     

     

     

     

    Dans le Village, perdu sur la Côte, la Nuits, personne ne vous entendra déguster...

     

    Olif

     

    P.S.: petit aperçu de la critique, dithyrambique:

     

    Libération: ça, c'est du vin!*****

    Télérama: un vrai vin d'auteur!*****

    Studio: quand super production rime avec ... euh... superproduction.**********

    Les Inrocks: on en boirait!******

    Picsou Magazine: Ballorin coin coin!***

    B&D: désolé, mais pas reçu de place gratuite (non noté)

     

    P.S.2: histoire de ne pas se fatiguer les papilles inutilement en tastingeant tous les week-ends, les gens raisonnables se réserveront pour deux petits salons parisiens épatants le week-end prochain: Buvons Nature, à l'Espace Beaujon, et Vignerons en Seine, sur la péniche Mélody.

    bourgogne,côtes de nuits,gilles ballorin,2010

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