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  • Déjà la fin d'Octobre...

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    Ça y est, les jours raccourcissent, les feuilles tombent, celles des tilleuls, des marroniers ou des impôts. Le dernier week-end du mois, les aiguilles de la pendule avancent et en même temps reculent, comment veux-tu..? La neige fait son apparition, puis s'en va, les chrysanthèmes fleurissent au cimetière, les soirées rallongent, les cheminées s'allument, et, dommage collatéral, les bouteilles se vident au coin du feu, pour qui a un peu de bois à brûler et de vin à siroter. Qui s'en plaindra? Certainement pas les vignerons, même si leur jus passent à la postérité en trépassant dans d'avides gosiers pas toujours bien éduqués. C'est déjà la fin d'Octobre, une gouleyante mondeuse du Bugey, le genre de bonne came dealée par Antoine Gruner, généralement installé à gauche au fond du bistrot, très à gauche. Dealer de vins, une belle profession, de foi, de foie, mais aussi un travail tout ce qu'il y a de plus honnête et engagé, voué à la promotion et à la diffusion d'authentiques vins français et italiens, de part et d'autre des Alpes.

     

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    Octobre, c'est la fin. Du mois et des bouteilles. Plus une seule en cave. Il va falloir refaire le plein, retrouver le dealer ou l'un de ses receleurs, gourmand et/ou lecteur. Des revendeurs tout aussi honnêtes et engagés, qui relaient le gros boulot de découverte du dealer, lorsqu'il se met en chasse. Olivier Lelièvre s'est vite retrouvé dans la besace du chasseur. Vigneron bio du Bugey, il aurait pu se contenter de ne pas bouger, même les oreilles, mais il ne sera pas celui de la fable. Membre de la dynamique association savoyarde Les Pétavins (qui ne se la pètent pas plus que ça, mais qui laissent pousser les ronces dans leurs vignes, parce que c'est bien plus naturel), le domaine de Soleyane se démène pour que son bout de vignes perdu dans l'Ain ne se retrouve pas dans l'autre. Plusieurs cuvées, toutes aussi séduisantes les unes que les autres. Les Coccinelles, assemblage de gamay et mondeuse, Arbane, belle altesse caressante, et Le Lièvre d'automne, joli et élégant chardonnay. Et puis Octobre, cette si gourmande mondeuse qui n'aura pas survécu à la fin du mois éponyme.

     

     

    Olif

     

    P.S.: pendant que Rémy Bousquet débouchonne chez lui, les blogueurs ont pris la pose. "Enfants, voici des bœufs qui passent, cachez vos rouges tabliers." Mais si l'envie vous prend d'en enfiler un, avant de descendre à la cave, une seule adresse: Ça bouchonne à Paris et ça débouchonne chez nous!

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    P.S.2: une fois que le vin est débouchonné, il faut le boire. Raison pour laquelle le salon des Débouchées se tiendra le dimanche 25 novembre. Ça risque de bouchonner du côté de Villeurbanne, avant de débouchonner à Toï Toï le Zinc.

     

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  • Vinocamp caravaneige savoyard...

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    Savoie : vignoble aux sports d’hiver.

    La Savoie, ses montagnes, ses stations, son fromage d’alpage, son vin blanc pour le faire fondre et l’accompagner. Ce vignoble microscopique mais néanmoins historique ne se résume pourtant pas un vin fromager descendant tout schuss dans le gosier du skieur en manque de tartiflette lors de ses vacances d’hiver. Avec ses 143 sommets de plus de 3000 mètres d’altitude, la Savoie ne manque pas de hauteur. Si son vignoble s’étire plutôt dans les cluses et les vallées, il possède toutes les qualités requises à un bon épanouissement de la vigne. Des bords du lac Léman au fond de la vallée de la Tarentaise, la Savoie regorge de terroirs plus ou moins méconnus et de cépages autochtones et authentiques. Surtout lorsqu’ils sont travaillés artisanalement et avec ferveur. Les Allobroges, fier peuple celte, vivant à flanc de montagne, cultivaient déjà la vigne bien avant l’arrivée des Ducs de Savoie et même des Romains. Ces derniers l’ont annexée, domestiquée et exploitée, conférant au cépage originel, Vitis Allobrogica, certaines de ses lettres de noblesse. Il faut de tout pour faire une mondeuse, mais le vénérable ancêtre des cépages allobroges a très certainement donné naissance à ce fleuron actuel de la viticulture savoyarde, ainsi qu’à sa cousine syrah, qui a migré par la suite dans la vallée du Rhône.

    Rouges (à base de pinot noir, gamay, persan ou mondeuse) ou blancs (à base de jacquère, malvoisie, bergeron, gringet, chasselas, chardonnay et altesse), sans parler des cépages inusités, mais heureusement sauvés de l'oubli complet, les vins savoyards ne souffrent pas d’un manque de diversité. Ayse, Ripaille, Chautagne, Seyssel, Frangy, Jongieux, Chignin, Arbin, Abymes, Apremont ou encore Cevins sont autant de lieux qui reflètent les différents visages de la Savoie viticole, qui tient dans son ensemble une forme olympique.

    Les Savoyards réunis ont d’ailleurs tous la flamme pour le fruit de leur vignoble, auquel ils attribuent haut la main la médaille d’or du meilleur vin jamais produit au monde.


    Vinocamp : camp de concentration de geeks amoureux du vin, où l’on parle de vin, d'Internet, de vin et Internet.

     

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    Donner des clés pour aider les vignerons à communiquer et essayer de sortir les vins savoyards du cliché réducteur de "vins de sports d'hiver", c'était l'un des objectifs de ce Vinocamp savoyard organisé par Miss Vicky Wine, Grégoire Japiot et Franck "Tweety wine" Merloz (j'ai cru voir un gominé...), avec le concours de l'Interprofession des vins de Savoie. Le week-end a été plutôt bien choisi (ou mal, c'est selon), puisque la neige a elle aussi été au rendez-vous, rendant les paysages somptueux, mais l'usage des moonboots quasiment indispensable pour les Parisiens, les Champenois se contentant, quant à eux, d'une doudoune fourrée, de gants, d'un bonnet sans pompon et d'une écharpe polaire. Les Savoyards et les Jurassiens étaient en tee-shirt, comme d'habitude. Vins de Savoie et hiver, une image qui colle définitivement à la peau!

     

    Riche de toutes ses particularités, le vignoble savoyard a pourtant des atouts. Les paysages, grandioses, les cépages, bien souvent originaux, quand ils ne sont pas modestes ou oubliés, l'ancienneté et l'Histoire. Les valoriser, en communiquant mieux, sans pour autant dissocier cépage et terroir, voilà l'enjeu. Mettre l'accent sur jacquère, roussette ou mondeuse, plutôt que sur les terroirs ou les crus, voilà qui pourrait peut-être contribuer à simplifier l'image de la Savoie viticole aux yeux du grand public. Tout en maintenant un deuxième niveau de lecture pour continuer à cultiver la spécificité de chaque lieu. Sans oublier ces vieux cépages, donc un certain nombre d'exemplaires sont pieusement conservés au domaine Méjane de Saint-Jean-de-la-Porte, à la double casquette de domaine et pépinière viticoles (comme plusieurs de ses collègues, d'ailleurs, ce qui contribue à faire de la Combe de Savoie la deuxième région française productrice de plants viticoles). À titre d'exemple, le Cacaboué blanc jouit d'un anonymat complet, qui lui permet de devenir caca et tout noir dans l'indifférence générale, quand il n'est pas vendangé.

     

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    Tous ces échanges particulièrement constructifs finissent évidemment par donner soif et déboucher sur un Live Tasting ou chacun peut présenter sa production et permettre de réjouissants travaux pratiques aux Vinocampeurs, à grands coups de mondeuse, altesse ou jacquère.

     

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    Celles du domaine Saint-Germain, par exemple, qui présente également un fort joli persan et une altesse 2006 en jéroboam. La jacquère, ça vieillit bien aussi, la preuve avec le millésime 2004 de Jean-Claude Masson, truculent vigneron d'Apremont, encensé par Jean-Pierre Coffe (période pré Leaderprice) et Robert Parker himself, s'il vous plaît. Rayon vieux cépages, mention particulière au persan de Nicolas Gonin, qui a dû abandonner les armoiries du Dauphiné sur ses étiquettes pour partir à la conquête de New-York. Ainsi qu'à la verdesse (récoltée en surmaturité) et à l'étraire de la dhuy de Thomas Finot, dans le Grésivaudan. Isère power!

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    Après le Live Tasting, une fois la soif étanchée, place à la méditation et au rancio. Le magot, ce fut justement El mago, une solera de grenache de 1928, forcément sortie de la manche de Marlène Angelloz, représentante du très officiel Fan-club mondial du grenache, avant un magnum de Côtes du Jura Cuvée Florine 2009, pour la soif, sifflée en moins de temps qu'il n'en a fallu pour l'ouvrir.

     

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    Une aussi longue et belle soirée méritait bien la nuit la plus longue de l'année, changement d'heure oblige. En pleine forme le lendemain, pour rencontrer les Pétavins au caveau des Augustins de Saint-Pierre d'Albigny. L'association des Pétavins (du nom d'une ronce qui jonche naturellement le sol dans les vignes, quand on respecte l'écosystème) regroupe une poignée de vignerons savoyards engagés dans l'agriculture biologique et qui ont envie de la promouvoir pour valoriser leur travail.

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    Une bande de joyeux drilles et de fondus savoyards au diapason de leurs vins: Michel Grisard, qui s'essaye avec bonheur à la production d'altesse jaune, pour ne pas gâcher des fonds de tonneaux non embouteillés (3 millésimes d'affilée des années 90, laissés en vidange depuis une vingtaine d'année), Raphaël Saint-Germain, Louis Magnin, Adrien Berlioz et Gilles "oh! les filles, oh! les filles!" Berlioz. Manquaient à l'appel sur la photo Frédéric et David Giachino, Olivier Lelièvre, du Bugey voisin et dont la mondeuse Octobre fait sensation, ainsi que Jacques Maillet. Pour clore la dégustation d'une bonne partie de leurs vins, les diots, cuits dans le marc de raisin à l'alambic, ont été servis à la louche. De quoi rassasier une horde de vinocampeurs affamés de produits savoyards authentiques et de qualité. Avant un traditionnel verre de Génépi, évidemment, pour digérer et pour la route...

     

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    Olif

  • VDV#50: cinquante 50

     

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    Les Vendredis du vin en chiffre, c'est 67 mois d'existence, 1492 participants différents (pas la peine de vérifier, j'ai dit ça complètement au pif), 458899 bouteilles dégustées (je les ai toutes comptées une par une), et ceci en partie grâce à l'arrivée des Brusseleirs. Les chiffres, c'est aussi l'affaire de Laurent Baraou. À l'origine de cette manifestation internautique, en compagnie de Liza Roskam, de Vinorati,  il a ouvert le bal avec moins de 12, il enchaine un pas de danse avec un coup de 50, à l'occasion de son cinquantenaire à lui tout seul et de la 50ème des VDV.

     

    50 cl ou rien, voilà qui est un peu fort de café, surtout pour les 50 Brusseleirs, qui ne sauraient se contenter d'1cl par personne, là où un magnum suffit à peine à étancher leur soif inextinguible de tout ce qui est liquide, fermenté, à bulle, à mousse, ou même pas. Ils ont d'ailleurs fait savoir leur mécontentement au Président en sélectionnant un grand nombre de flacons, comme à leur habitude, mais des grands contenants de 150cl sur lesquels ils ont fort discrètement et astucieusement barré le chiffre 1.

     

    Il est paradoxalement curieux de constater que les vignerons français font rarement les choses à moitié. Ils font des demies, certes, mais une demi-bouteille, c'est 37,5cl, un contenant généralement réservé à la restauration, sauf cas particulier. Mais, même pour un repas frugal et peu arrosé, il faut reconnaître qu'à deux convives, c'est clairement insuffisant, à moins d'avoir invité le Président de l'ANPAA à déjeuner. 50cl, c'est généralement un format plutôt réservé aux vins "bizarres", aux oxydatifs du troisième type, aux curiosités pleines de vilains défauts ou, alors, aux vins liquoreux, des gourmandises sucrées que l'on est censés consommer avec gourmandise et modération, non pas en raison du taux d'alcool, mais plutôt de la quantité de sucre de certains de ces vins, capable de plonger en coma acido-cétosique n'importe quel humain en bonne santé, même pas diabétique au préalable. 50 cl, finalement, ce n'est jamais que la moitié d'un litron, 100 bons centilitres, la véritable mesure que l'on n'aurait jamais dû abandonner pour quantifier le pinard. Les Helvètes, fort pragmatiques, ne rechignent pas à utiliser ce format entre-deux, qui rend le prix du flacon plus doux, même si, rapporté au déci (pour décilitre, évidemment, mesure traditionnelle du verre de vin commandé au comptoir helvète), le coût est certainement plus élevé. Il faut croire que, là-bas, la manipulation des chiffres et des nombres (notamment sur les billets de banque) y est un sport national. Beaucoup de vins y sont donc conditionnés en 50 cl (ou 500 ml, ou encore 0,50 l), qu'ils soient rouges, blancs, moelleux, liquoreux, oxydatifs, ou pas.

     

     

    Ce ne sont donc pas moins de 50 flacons de 50 cl que j'offre ainsi à Laurent Baraou, pour beaucoup venant de Suisse voisine, dont plusieurs cartons de 6 pour arriver à bon compte. L'essentiel reste de participer et aussi de faire la nique aux Brusseleirs... Parmi eux, du blanc (Petite Arvine 2004 et 2007 de Romain Papilloud (impeccablement salines), Arvine 2004 de Christophe Abbet, Marsanne Grain d'Or 2007 de Marie-Thérèse Chappaz,...), du rouge (Cornalin de Vétroz 2004 et 2007 de Romain Papilloud, juste à point, Côte Rotie 2006 Élégance de Jamet, forcément élégante, ...), de l'oxydatif (Évidence et Fleur de Damoiselle de Claude Courtois (une grosse, très grosse bouteille, que ce 99, malgré la petitesse de son format), Savagnin ouillé 2003 de Pierre Overnoy, L'air du Temps 2001 de Christophe Abbet, Poil de Lièvre de Mas Foulaquier, Fine gueule de loup du Loup Blanc, Hyper Bole 2002 du domaine René Rieux (clin d'œil au Président Lolo), ...), du liquoreux (Volupté 2004 de Romain Papilloud, Malvoisie de Gérald Besse, Maria Juby 2003 de Patrick Baudouin, Tokaji du Château Deresla, Barréjats 2001 en Sauternes, un vieux grenache noir de la Tour Penedesses, ...) et aussi du bizarre. Comme ce Suyquiême 2004 de Fanfan Ganevat, une sélection de grains nobles de vieux cépages jurassiens, vendangés en décembre 2004. Équilibre demi-sec (après probable nouveau départ en fermentation en bouteille, comme en témoigne le soulèvement du bouchon, la coulure de la cire et la légère baisse de niveau), avec une pointe de gaz persistant, des arômes de fruits secs sur une base acidulée et, au final, un vin très fin, gracile, sur le fil, judicieusement conditionné en bouteille de 50 cl.

     

    Olif

     

     

     

     

     

     

  • Money time

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    Argent trop cher, comme clamait le groupe Téléphone dans les années 80, avant que la ligne ne soit définitivement coupée entre Jean-Louis Aubert et Corine Marienneau, au grand dam de Louis Bertignac et Richard Kolinka. Mais il paraitrait qu'ils risquent fort de revenir sur scène, un jour ou l'autre mais sans Corine à la basse, ce qui n'aurait néanmoins pas de prix, comme ce Riesling Grand cru, qui a su patienter le temps nécessaire en cave. L'argent n'a pas d'odeur, mais ce Frick, oui. Mûr et à point, délicieusement dur comme de la pierre et pas myopathe pour un sou. Un riesling sur sol sec, aride et calcaire, dans un état de conservation épatant et d'une jeunesse qui semble inaltérable. Vive la capsule de bière?

    Le Frick ne fait pas le bonheur, mais ça y aide grandement, comme disait l'autre...

     

    Délicieux prélude à une soirée Alsace et gibier au menu demain soir, hop là!

     

     

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    Olif

     

  • The Blairfood witch project

     

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    Aujourd'hui, on n'a plus le droit d'avoir faim, ni d'avoir froid. Ni d'avoir soif non plus, d'ailleurs. Ça tombe bien, il fait soif!

     

     

    Un beau grenache aérien, produit du côté de Valréas par Maxime-François Laurent, du domaine Gramenon. Parfait avec des petites tartines de tapenade maison...

     

    N'importe quoi, comme dirait Mme Olif. Mais cette fois, c'est pour la bonne cause. Dans un an, 18 millions d'Européens ne feront pas semblant. Soutenez The Airfood project et ... votez Coluche!

     

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    Olif

     

    P.S.: Olif est habillé par Rémy "Ça débouchonne chez nous..." Bousquet, et faudrait voir à lâcher la grappe aux Restos du Cœur et autres associations d'entraide solidaire.

     

    P.S.2: le tableau de Coluche, là, juste derrière moi, a été peint en trois coups de cuiller à pot par un artiste local plus ou moins SDF, qui fait des prouesses à la bombe à taguer.

     

    P.S.3: c'est à l'appel du Taulier que j'ai décidé de soutenir The Airfood project, afin de montrer que la Bloglouglou, ce n'est pas que du vent!

     

    P.S.4: un petit sketch de Coluche, ça n'a jamais fait de mal à personne, ni aux clochards, ni aux analphabètes!

     

     

     

     

  • Faim de terroir!

    Terroir: gros mot, avec plus ou moins de choses dedans. Le monde entier nous l'envie, mais personne n'a encore réussi à se mettre d'accord sur ce que c'était exactement.

     

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    Dans les mains, deux types de sols argileux jurassiens, distants de quelques mètres l'un de l'autre. Trias contre lias, qui donneront naissance à des vins différents ...

     

    Une définition qui ne sort ni du Littré, ni de la cuisse de Jupiter, ni même du cerveau d'un sbire malengroin soit-disant amoureux de presque tous les plaisirs de la vie. Certes, le terroir, ça ne se mange pas, mais la terre, par contre, ça se palpe, ça se goûte et ça se hume. Et le climat, au sens bourguignon du terme (un lieu géographique, une exposition, un sol (un endroit quoi!, que l'on peut caractériser par un certain nombre de critères, distincts de ceux de la parcelle voisine), ça se ressent et ça se vit, autrement qu'en pointant son groin au-dessus d'un verre Inao. Pour ça, il faut savoir enfiler une paire de bottes, arpenter les rangées de vignes ou escalader les coteaux. Et tailler un brin de causette avec le bipède parfois bourru qui les cultive, lui-même également chaussé de ses bottes en chameau ou en tout autre animal avec plus ou moins de bosses. Avec un peu de chance et un bon microscope, on pourra même rencontrer, au détour d'un couloir, des levures, ces  micro-organismes qui veulent du bien au bon raisin, pour peu qu'on leur laisse faire leur travail correctement, sans les asphyxier à grands coups de viticulture délétère. Un choc frontal levurien, c'est justement ce qui est arrivé à Lilian Bauchet l'autre jour, alors qu'il fouinait dans les allées de la cave de son Château des Bachelards et qu'il est tombé sur un bon gros paquet de levures qui s'agitait dans ses cuves. De source sûre, il a appris dans le même temps que le goût d'un vin, c'était à 40% le terroir et à 60% les levures. Tuer la levure, c'est tuer le terroir, un peu. Alors, oui, faim de levures indigènes, faim de terroir, soif de vins qui ont d'la gueule, élevés en ciment, en amphore, en cuve béton ou en barrique (pas trop neuve de préférence). De belles tronches de vin qui devraient bientôt avoir leur guide, qui justement n'en est pas un. Tout au plus quelques pistes à suivre, à l'intention de l'amateur curieux susceptible d'être intéressé par ces tranches de vignes, à la découverte d'artisans-vignerons parfois forts en gueule, et de leurs vins, qui n'en manquent pas non plus.

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    Tiens, en parlant de château (mais pas celui des Bachelords), voilà que les Wine Industries américaines veulent s'emparer de la dénomination "Castle" (en anglais dans le texte, mais en français sur les étiquettes) pour fourguer plus facilement leur merde à boire aux Européens peu regardants sur la qualité, mais facilement impressionnés par un nom qui en jette. Les Bourguignons seraient également dépouillés de l'usage restrictif de leurs lieux clos. Une concurrence totalement déloyale, quand on connait la signification viticole de ces deux termes, dont la mention sur une étiquette se mérite, sur des éléments précisément définis dans un cahier des charges censé être strict. À Pomerol, la famille Laval-Techer, avec son Château Gombaude-Guillot et son Clos Plince, n'a pas fini de trinquer. Une double peine parfaitement injuste, mais, surtout, un sentiment d'inégalité vis à vis de tous ceux qui se donnent la peine de faire vivre un lieu en le respectant, tandis que d'autres accapareraient ce privilège sans le moindre effort, dans la seule optique d'un profit facile. Ceux qui estiment qu'ils s'agit là d'une simple broutille (les mêmes qui s'agenouillent, fesses en l'air, pour acclamer les financiers de tout poil, aux yeux bridés ou pas, qui s'achètent à grands coups de millions un domaine bien plus gros et bien plus cher que celui du concurrent) arguent que les meilleurs châteaux ne daignent même plus s'appeler "château" pour vendre. Pétrus, Cheval-Blanc, Lafite n'ont nul besoin d'accoler une bicoque, aussi prestigieuse soit-elle, à leur nom, tout comme ils ne communiqueraient pas sur l'agriculture biologique, comme n'importe quel paysan ou roturier, si, par bonheur ou dans un seul souci de prestige, ils se convertissaient officiellement au bon sens. D'autres pensent que les châteaux américains, dysneylandais ou espagnols tiennent la dragée haute aux masures bordelaises, question architecture, et que les conneries brimantes à la française, ça commence à suffire. On les suivrait bien volontiers sur le terrain de l'insignifiance du marketing chatelain (qui, parmi les amateurs, a encore vraiment envie d'acheter du Château Bordeaux?), mais de là à cautionner, par soit-disant esprit d'ouverture, un tel nivellement par le bas au profit d'une industrie pinardière cocacolière..!

     

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    Le Clos du Moucheron, à Calce. Un véritable clos qui n'a même pas besoin d'être revendiqué. L'amateur avisé sait en déceler toute la classe, rien qu'en mettant son nez sur un vin de Jean-Philippe Padié...


    Alors oui, au final, le vin doit plaire à celui qui le boit. Et s'il ne plait pas, il n'y a qu'à le remettre dans la bouteille. Mais, il n'est pas si surréaliste que ça de voir plus loin que le bout de son verre. Savoir comment le vin a été élaboré, qui l'a vinifié, dans quel contenant, par quelle méthode, dans quel château ou quel clos, ne peut qu'aider à sa compréhension. Le jour où les amateurs de vin, a fortiori ceux qui s'estiment dégustateurs, y compris les professionnels, arrêteront de se regarder le nombril et de ne raisonner qu'en fonction de de leur ego surdimensionné ou de leurs goûts bien souvent calqués sur l'avis de critiques qui se considèrent comme les seuls qualifiés à émettre un avis autorisé, ... euh ..., eh! bien, ... ce jour-là est loin d'être arrivé, en fait!

     

    Olif

     

    P.S.: le 11 novembre, à Latour (pas le château qui ne tient pas plus que cela à porter le nom de sa bicoque, mais celui de France), tout le monde est invité à venir signer l'armistice autour d'un verre, en évitant soigneusement les dépôts de gerbe en fin de journée. Tous les vignerons du village, avec quelques amis triés sur le volet, invitent à célébrer ce beau terroir du Haut-Fenouillèdes à grands coups de dégustation, d'exposition et de déambulation artistique. Qu'on se le dise!

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    P.S.2: les Tronches de vin ont pris un certain retard dans leur élaboration, pour des raisons de force majeure. Il va falloir patienter un brin avant de pouvoir les admirer au grand jour!