À la 3ème édition du Nez dans le vert...
Le nez dans le vert au pays du Jaune, troisième! On en a vu de toutes les couleurs. De la musique, du spectacle de rue, de la distillation de marc dans la cour, des tronches, des vignerons d'ici ou d'ailleurs, des amateurs, des touristes, des cavistes, des sommelieristes, plein de gens. Et puis le retour aux origines, à la Pinte, même si le salon n'était pas parti depuis longtemps. Juste le temps d'une escapade à Gevingey, dans le Sud. Même que ça avait été très bien aussi, mais, bon, les caves de la Pinte, quand même... Météo clémente, quoique un peu fraîche, mais la pluie annoncée n'est pas venue. Ambiance festive et conviviale, ce qui n'exclut pas le sérieux d'une dégustation, surtout quand la foule n'est pas encore au rendez-vous. Ou plutôt qu'elle est déjà partie, en fait.
À la troisième édition du Nez dans le vert, il y avait des tronches. Obligé, c'est d'actualité. Dedans et dehors. Il n'aura pas fallu bien longtemps à Julie et Jérôme, des Gourmands lisent, pour écouler tout leur stock, les Jurassiens ne sont pas bégueules.
Les Tronches avant, et encore, un certain nombre d'exemplaires sont planqués sous la table (Jérôme est encore un peu tendu, l'air de ne pas vouloir le montrer).
Les Tronches après, les exemplaires planqués sous la table ont également disparu (Jérôme est parti boire un coup).
À la troisième édition du Nez dans le Vert, il y avait un alambic. Officiel. Venu pour distiller le marc de la Pinte. Hasard du calendrier? Mystère. Pendant que l'eau de vie de marc coulait au bout du tuyau, le distillateur en a profité pour cuire les saucisses, le lard et les patates dans les cuves de marc. Rarement gouté à une cuisson aussi goûteuse de ce mets vigneron traditionnel.
Le distillateur ambulant connait son affaire, c'est même son métier. Il se déplace dans chaque village, pour qui le souhaite. Chacun apporte son marc et récupère de l'eau de vie en retour. De quoi produire son Macvin pour l'année. Les structures plus importantes qui ne distillent pas elles-mêmes lui confient leur production. Comme la Pinte. Les grosses marmites en cuivre ont chauffé pendant deux jours pleins, peut-être plus, pour délivrer un alcool blanc d'une grande pureté.
À la troisième édition du Nez dans le vert, on n'a pas fait que vendre des livres et distiller de la gnôle. Non, on a pu aussi apprécier un spectable de rue bien déjanté, avec combats, crachage de feu et tout et tout. Des petits jeunes bien sympas qui nous en ont mis plein les mirettes et les oreilles.
Et à la troisième édition du Nez dans le vert, on a dégusté des vins, bien sûr. Tous bios. Des blancs, des rouges, des roses, des jaunes, des verts, des gros verts, même. Presque tous bons. Les blancs, les rouges, les roses, les jaunes, les verts, les gros verts, même, aussi. Je n'ai pas eu le temps d'en goûter tant que cela, finalement, accaparé que je fus par mes obligations livresques. À peine le temps de me faire aguicher par une jolie Pépée aux Bottes rouges qui laissait entrevoir ses charmes au fond de la cave à droite en entrant. Quand elle sera en pleine possession de ses moyens, elle devrait faire des ravages.
Et puis un sans faute au domaine Labet, avec les vins de Julien présentés par Romain tandis que Charline faisait le tour des stands et que Julien faisait le joli cœur avec la plus frenchie de la fine fleur du Québec, mais il n'était pas le seul.
Des vins ultra artistiques, un contenu à la hauteur du contenant, avec en point d'orgue, un savagnin en vendange tardive, Grains Fauves, aux grands airs alsaciens sur une trame toute jurassienne.
À la troisième édition du Nez dans le vert, des tronches en peinture ont retrouvé leur modèle. Non sans une certaine fierté des deux côtés, le temps d'un cliché.
À la troisième édition du Nez dans le vert, il s'est ingurgité près de 2792 saucisses et 657 kilos de pomme de terre. Bio, cela va de soi. D'après la Police, ces chiffres sont largement exagérés, évidemment, mais c'est compter sans les marmites clandestines qui ont fleuri le dimanche soir dans les différents afters organisés à droite et à gauche.
À la troisième édition du Nez dans le vert, le dimanche midi, le bœuf mijoté à la bonne trentaine de poulsards et ploussards différents (deux bouteilles de chaque vigneron), servi en personne par Thierry Moyne de la Balance, ne comportait pas une seule once de cheval. Un régal dans lequel il fut malheureusement impossible de reconnaître distinctement l'apport de chacun, de distinguer les poulsards du Sud-Revermont des ploussards de Pupillin, au grand dam des plus terroiristes des amateurs.
À la troisième édition du Nez dans le vert, Anne Ganevat a retrouvé la casquette de son Fanfan de frère, égarée depuis au moins deux ans. Elle lui va si bien que, finalement, elle risque de la garder. Pour arroser ces retrouvailles, un magnum de savagnin ouillé 98 des Grands Teppes a été sacrifié. Du savagnin vert à la vigne mais certainement pas dans la bouteille. Une longueur exceptionnelle, à la mesure du délai mis à retrouver la casquette.
Cliché Brett Jones
À la troisième édition du Nez dans le vert, on a parlé patois jurassien avec traduction simultanée dans la langue de Shakespeare. Il s'en est fallu d'un cheveu que l'on assiste à une battle de books. Des tronches de vin versus du Jura wine, le projet que monte Wink Lorch en auto-édition et auquel tous les amoureux du Jura, quelles que soient leurs connaissances en anglais, sont invités à souscrire, s'ils le souhaitent. Merci pour elle.
À la troisième édition du Nez dans le vert, l'apprentissage de la lecture s'est faite avec un ouvrage adapté, directement dans la cour de récréation. Nul doute qu'avec de telles bases, la réussite scolaire soit au rendez-vous.
À la troisième édition du Nez dans le vert, les Pétavins savoyards sont venus en voisins et en mission, pour l'instant tenue secrète. En minibus, plutôt que par la voie des airs. À l'exception notable de ... est-ce un solex? Est-ce une vespa? ... Non, c'est... Super Savoyard! Dans son collant moulé à la louche et sa cape en poil de marmotte, il tweet a Jura's wine à une vitesse supersonique, même à contrejour.
À la troisième édition du Nez dans le vert, avant le deuxième bœuf vigneron, musical celui-là (avec des dreads, un béret authentique du BCA, mais toujours pas une once de queue de cheval), quelques personnalités triées sur le volet ont été intronisés par Stéphane Tissot dans l'ordre de la Confrèrie des Jaunes au goulot. Une bonne rasade directement au clavelin, suivi d'un shampoing au savagnin (allo, non mais allo, quoi! t'es amateur de vin du Jura et t'as pas eu de shampoing à la Vasée?).
À la troisième édition du Nez dans le vert, tout a fini par des chansons. Allez, musique les gars! Et vivement la quatrième.
Olif
P.S.: le "Tronches de vin on tour" se poursuit à l'Ouest, le week-end prochain. La Pipette aux quatre vins et aux deux salons sera d'abord le 6 avril à VertiVinies, le salon organisé à Vertou par Vertivin, avant de pousser jusqu'à Nantes en kart pour dédicacer aux Anges Vins. Tous les renseignements sur le blog de la Pipette.
Commentaires
Superbes moments en effet, et quel jolie plateau de Vignerons ! Un régal que ces deux journées ! Et on a eu le droit à quelques collectors de dessous les tables, "de toute beauté "comme dirais l'autre ;) Les Jurassiens savent recevoir !
De belles découvertes en effet mais trop de caviste à mon goût le dimanche et c est dommage...
Oui, je suis bien d'accord aussi. Surtout que j'en connais certains qui sont insupportables quand ils ont un verre à la main... Mais c'est des copains! :-)
Je trouve que c'est très bien qu'ils aient pris le temps de déguster sur les deux jours. Et puis, les pros présents le dimanche ne devaient pas représenter beaucoup plus de 10% du total des entrées, à mon avis.