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Live and let die!

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Véritable outil de société à visée purement économique, la Santé publique passe son temps à chercher les raisons de mourir et à vouloir les éviter au commun des mortels. Là où, de plus en plus, il conviendrait surtout de chercher des raisons de vivre. Voudrait-on finalement nous conduire dans le meilleur des mondes, façon Aldous Huxley, que l'on ne s'y prendrait pas autrement. Fais pas ci, fais pas ça, mouche ton nez, dis bonjour à la dame, ne mange pas trop gras, 5 fruits et légumes par jour, bouge, ne bois jamais un verre de vin à 18 ans si tu ne veux pas mourir à 70, à dada prout prout cadet. La pilule est un peu dure à avaler, et pas uniquement pour les jeunes femmes sans facteur de risque cardio-vasculaire en quête de contraception. L'infantilisation de la société et la déresponsibilisation complète des citoyens sont en marche. Plus besoin de s'occuper de rien, tout est géré pour le mieux par nos dirigeants, avec un tas de complicités dans le monde économique et médical. La garantie de devenir centenaire! OGM, cultures intensives, pesticides, gaz de schiste et anti-dépresseurs assureront notre avenir, bien au chaud dans des cités sous cloche, où l'on n'aura plus rien à craindre de la famine, de la pollution, de la destruction de l'environnement et des méfaits du tabac, de l'alcool, des drogues douces et du mariage pour tous.

 

 

Dernier en date, le rapport du Pr Tûûût*, qui prône à mots à peine couverts une nouvelle ère de prohibition pour sauver tous les addictifs contre leur gré, y compris ceux qui s'ignorent. La grande particularité du médecin de Santé publique, c'est de ne pas s'intéresser à l'individu proprement dit, mais à la globalité et aux statistiques. Ce qui compte, au final, c'est sa mission: diminuer l'impact d'un facteur de risque donné sur une population donnée, dans l'espoir d'améliorer les chiffres de la mortalité et de la morbidité. En excluant toute variable subjective liée aux cas particuliers, évidemment. Supprimer l'alcool pour supprimer l'alcoolisme, la seule véritable pathologie problématique liée à la consommation d'alcool, qui ne concerne qu'une petite partie de la population, est une option bigrement tentante, d'un pur point de vue statistique. Un peu comme si on décidait de supprimer la voiture pour régler définitivement la  question des accidents de la route. Ou abolir le travail pour supprimer les accidents de travail, sauf que là, ce n'est vraiment pas possible, faut quand même pas déconner.  Boire intelligemment, avec plus ou moins de modération, pour le plaisir que cela est susceptible d'entraîner, n'est plus d'actualité et ne l'a sans doute jamais été aux yeux des hygiénistes de tout poil. Et ce, même si l'augmentation de l'incidence de cancers liés à l'alcool est sans doute moins importante que ceux occasionnés par l'utilisation des pesticides ou des désherbants. Boire pour le plaisir, fumer pour le plaisir, manger pour le plaisir, c'est péché. Capital même. L'addiction s'il vous plaît, il faut désormais payer les pots cassés d'une frange marginale de la population, qui, elle, a véritablement besoin d'aide, et pour qui la dépendance n'est malheureusement souvent qu'un refuge à la misère ambiante. L'épidémiologiste, qui pense traiter la cause, ne s'attaque finalement qu'à la conséquence. Et tout ça au mépris de ceux que le vin fait vivre, à commencer probablement par la balance du commerce extérieur.

 

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Touche pas à mon vigneron, c'est une pétition lancée sur Internet, à l'intention de Stéphane Le Foll, qui n'en est pas une mais plutôt ministre de l'Agriculture, dans le but de défendre le vin, les vignerons et leur droit d'expression sur Internet. Une petite signature pour une grande cause, afin de ne pas relèguer le vin à une simple boisson alcoolisée et un vulgaire poison voué aux gémonies, alors qu'il fait partie du patrimoine de l'humanité à plus d'un titre. Et puis, surtout, apprenez le geste qui sauve les vignerons,  grâce à Catherine et Pierre Breton et à Michel Tolmer, aussi un peu..!

 

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Si le vin de France a de sérieuses vélléités à foutre le camp, le Vin de France n'a pas non plus de sérieuses raisons de se rejouir. Repli parfois stratégique, pour ne pas avoir à supporter le poids administratif de l'appellation protégée, l'ancien statut de vin de table est soumis à une sérieuse remontée de bretelles de la part de fonctionnaires de la DCGRF, dont le sens de l'humour est généralement interdit, quand il n'est pas giratoire. Exit les jeux de mots, à-peu-près, fantaisies, détournements. Le vin de France est une chose trop sérieuse pour être confiée aux vignerons. Rien ne doit permettre l'identification de la région de production, et surtout pas l'évocation du nom, pour ne pas faire de tort à l'AOP. Même les mentions sur sa composition, légales et obligatoires sur tous les autres produits alimentaires, sont mal vues. Un brin paradoxal, à l'heure ou, pour la défense du consommateur, il serait plus judicieux de révéler ce qu'il y a vraiment dans le vin de tous les jours, outre une certaine quantité d'alcool, ce que personne n'est en mesure de nier.

 

touche pas à mon vigneron,vin de france,santé publique,

 

Et si le coupable à la barre, finalement, ce n'était que le plaisir? Celui de jouer, boire, manger, baiser. Mener une vie d'ascèse devrait permettre de gagner moins vite le Père Lachaise. Une vie plus longue à cotiser, à chômer, à se faire piétiner par les dirigeants, les puissants et les nantis. Une vie censée coûter moins cher à la société et, sans doute, au final, lui rapporter plus..?

 

Olif 

 

 

* censuré! 

 

 

 

 


Commentaires

  • Vivre réduit l'espérance de vie...
    Signé.

  • Autre pays mais memes problemes.
    Signe aussi.

  • Je partage a 300% votre analyse et vous soutiens dans vos actes. A quand de vraies propositions pour l'éducation au goût, la culture du vin, l'intérêt pour les bonnes et belles choses... Encore trop de vins pas net et de pseudo élaborateurs... Je suis pour la transparence des métiers et des savoir faire! La viticulture française aurait bien besoin d'un parler franc massif où un chat serait un chat! Je viens de créer l'Atelier du goût... des. Champagnes car c'est la région où je vis. je suis œnologue... C'est digne d'une évangélisation mais c'est concret, ça plait car cela répond a de vrais besoin du grand public d'en savoir plus et de sortir des sentiers battus. À bientôt

  • Eh ben, on l'a attendu longtemps ce billet, mais le voilà. Content de voir que tu rejoins les très maigres rangs de ceux qui luttent contre les abstinents.
    Certes, tu confonds encore "hygiénistes" et "prohibitionnistes" (Bettane aussi, comme quoi…), mais l'effort est là, qu'il faut saluer. La réflexion viendra après l'action, comme souvent.
    Malgré tout et les approximations, bravo.

  • Un commentaire plutôt positif du bon vivant sur mon blog..! Pas étonnant que le temps soit détraqué!
    Je ne confonds pas hygiéniste et prohibitionniste, l'un découle de l'autre. La santé publique fait dans l'hygiénisme, en constatant les dégâts occasionnés par telle ou telle substance, et prône leur éviction dans l'intérêt public, le politique applique ces mesures et tombe dans le prohibitionnisme...

  • Pour la santé publique il faudrait mieux taxer les pollueurs

  • Il est des lieux surprenant pour rencontrer des passionnés amateurs de la république du bon vivant. Je me comprends.
    Un article haut en couleur exprimant les réalités d'un pays où on n'a pas de pétrole mais certain ont heureusement plus que des idées pour maintenir la culture fondamentale de notre pays que l'on trouve aux 4 coins de la planète...trop peu. Demandons l'avis chez Trevallon quant aux appellations. Avant que certain cherchent du pétrole, tentez le pied de nez au castellet pour gouter à l'authenticité des produits parfois oubliés et mal-traités comme l'andouillette de Callians. Autre question...pourquoi a Tokyo les gens veulent manger français et pourquoi moi petit français je me fais souvent plus plaisir à déguster des plats français à Tokyo qu'en métropole? Peut-être que la qualité du produit et le "peu travaillé" sont les clefs de la réussite. La Tokyo Tavern est à visiter...

  • Je vais signer cette pétition sur le champs!
    Merci pour ton article!

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