Retired...
C'est l'histoire d'un vigneron jurassien qui fait valoir (en partie) ses droits à la retraite. 69 ans, une vie vigneronne bien remplie, des vins réputés sur toute la planète et une barbe qui impose le respect, autant que son pull (malheureusement tombé sur le cliché ci-dessus, qui commence à dater un peu). Un petit moment qu'il songeait à prendre un peu de repos bien mérité, Jacques Puffeney. Réduisant progressivement la voilure, abandonnant des parcelles en fermage, dans l'attente de trouver une solution de reprise familiale. Il a finalement fallu se résoudre à se séparer des 4,25 hectares appartenant en propre au domaine. Un marquis bourguignon venu s'encanailler depuis quelques années dans le Jura voisin gagne le jackpot. Il n'en fallait pas plus pour appuyer sur le symbole. Prompts à la détente, les Américains du Wine Spectator ont flairé le scoop, suite à une indiscrétion, grillant sur le fil les Anglais. Vite repris côté francophone, avec une approche superlative et des gros titres façon buzz. La Bourgogne achète le Jura! Les prix du foncier vont-ils flamber du côté d'Arbois? Les vins de Jacques Puffeney vont-ils devenir une bulle spéculative? Le Duché de Bourgogne va-t-il à nouveau annexer la Comté? Les Chinois vont-ils être de la partie et fusionner administrativement avec le Jura pour s'approprier ce fameux goût de jaune? Les supputations vont bon train et, au petit jeu de celui qui répète, déforme, extrapole et amplifie le plus possible, le vainqueur n'a pas encore été trouvé.
Une vente? Non, une bête location en fermage. Pas de quoi en faire tout un foin. Confirmée par de sérieuses investigations journalistiques bourguignonnes. La vie c'est parfois simple comme un coup de fil. Des vignes qui seront néanmoins rapidement converties en biodynamie pour intégrer les autres parcelles du domaine du Pélican, appartenant à Guillaume d'Angerville. Le "Puf" va continuer de vinifier les vins qu'il a en cave et conseiller un peu son neveu Frédéric, à qui il a cédé une petite parcelle. Et peut-être aussi profiter de la chaise longue qu'on ne manquera pas de lui offrir à l'occasion de son pot de départ.
C'est l'histoire d'un vigneron jurassien qui fait valoir ses droits à la retraite. Une retraite bien méritée qu'on lui souhaite aussi intense et longue que cette cuvée de savagnin 1997 oxydatif et surmaturé.
©Franquin/Gaston Lagaffe
Olif
P.S.: la ronde des salons de Noël n'est pas encore terminée et c'est du côté de Paris qu'il faudra chercher son bonheur le week-end prochain. Buvons nature en Seine, un bien chouette programme!
Commentaires
Bien content d'avoir récemment encavé quelques cartons que je compte bien, bulle ou pas bulle,...me boire!