Si, toi aussi, tu aimes boire du vin dépouillé d'une grande partie des artifices apportés par l'œnologie moderne au service de l'industrialisation du vin, joins-toi au cortège et manifeste pour le vin naturel.

Antonin Iommi-Amunategui a de la suite dans les idées et les idées bien en place. Pour lui, aucun vin n'est innocent, surtout pas le vin naturel. En voulant faire gober à ses lecteurs la pilule de son petit livre rouge, il plaide manifestement pour une réglementation et un cadre précis, seules méthodes aptes à la reconnaissance officielle du vin naturel. Pour ce faire, il invite quelques ténors de la chose à s'exprimer et donner leur avis. Pierre Overnoy, Jacques Néauport, Thierry Puzelat, Alice Feiring... Mais pas Henry Marionnet. Va comprendre, Charles (ou Michel)! À leurs côtés, le modeste avis d'un blogueur régional, RP de sa région, vient faire le contrepoids, sans démériter, il me semble (mais suis-je réellement objectif?).

Naturel, nature, libre, vivant, nu, finalement, peu importe le qualificatif que l'on emploie, tous veulent dire la même chose et tout le monde, amateur comme détracteur, sait ce que le vocable choisi signifie, une fois le nez et la bouche mis au-dessus d'un verre de vin naturel. Alors, faut-il réglementer ou légiférer pour le faire réellement exister, alors qu'il existe déjà, au grand dam des négationnistes?

On en a un peu vinicausé l'autre jour (ça fait déjà un bail, en fait!) à ViniCircus, avec Thierry Puzelat, Olivier B., Vincent Wallard et Aurélien Petit. Chacun a fait part de son avis, en toute franchise, mais on n'a rien décidé de concret. C'est heureux, personne ne nous avait mandaté.

Finalement, en donnant la parole à toutes ces personnalités du vin nature, l'opuscule d'Antonin soulève plus de questions qu'il n'apporte de réponses. Mais il y a largement matière à réflexion et la ferme intention de donner, avec conviction, une place fondamentale au vin naturel dans cette société productiviste et consumériste. Celle du retour vers un monde plus équitable et plus juste, valorisant une production artisanale à échelle humaine, dans le respect de l'environnement.

En attendant la manifestation, suivie de la révolution vinique éventuelle, on peut lire ce Manifeste, qui sera officiellement en vente courant août, mais dont on peut se procurer l'un des 666 exemplaires déjà édités, en avant-première sur le site des Éditions de l'Épure.