L'amour est dans le Brey
Branle-bas de combat dans le landerneau jurassien! Mimi, Fifi et glouglou ont débarqué à la montagne, sans moonboots ni doudounes matelassées. Juste une halte dans le vignoble, entre Poligny, Pupillin et Arbois. L'occasion pour Michel "lâche pas son pen" Tolmer, pourtant en pleine préparation physique, de contracter un dédicace-elbow du poignet droit. Pas banal!
Entre deux séances de signatures, Mimi, Fifi et Glouglou ont quand même bu un coup et mangé un morceau. Récit d'une virée tout schuss au pays du ploussard.
Jura, terra incognita pour Michel Tolmer jusqu'à présent. Un comble, tant ses héros de papier et dégustateurs de combat lichetronnent et commentent les vins de Fanfan Ganevat ou Pierre Overnoy. Il fallait réparer cette lacune. La librairie polinoise l'a fait. En 3 services. Dans ses locaux de Poligny, au Sonovino de Pupillin et aux Claquets d'Arbois. La foule jurassienne en délire a enfin pu acclamer les trois héros et leur créateur et repartir avec un précieux exemplaire augmenté d'une enluminure supplémentaire à la gloire de l'heureux récipiendaire de l'ouvrage. Pour une première, il fallait qu'elle soit belle. Le programme alternatif concocté pour la circonstance avait tout d'une virée œnogastrotouristique 5*.
Lorsque je les ai rejoints en cours de route au bistrot des Claquets, Mimi, Fifi et Glouglou affichaient encore une forme olympique et y avaient juste fini d'écluser leur stock de livres en même temps qu'un ou deux verres d'Arbois. Le temps d'un petit salé aux lentilles d'anthologie, d'un "murmure pour la jeunesse du poulsard" d'Emmanuel Lançon, d'un Clousot et d'une Follasses 2015 de Michel Gahier, il était déjà temps de s'enfoncer dans les profondeurs des caves arboisiennes de la Tournelle, en cueillant Evelyne et Pascal Clairet à leur retour de vacances toscanes.
La Tournelle, domaine, cave et bistrot éphémère estival. Pour un pur moment de bonheur au bord de la Cuisance. En attendant godet et le retour de l'été, le passage en revue des 2015 et 2014 en fût a ravi nos trois lascars en goguette. Surtout lorsqu'il s'est agi de goûter au Cul du Brey.
Flashback. En 2003, premier millésime de l'Uva Arbosiana. Du poulsard, le plant d'Arbois, en macération semi-carbonique, une autre approche du cépage permettant de limiter au minimum l'apport de SO2, de le rendre juteux et plaisant à boire. Parce qu'avant ça, démarcher les revendeurs parisiens, une bouteille de poulsard sous le bras, relevait de la gageure. Il a coulé un peu de poulsard sous les ponts depuis. L'Uva a laissé Arbosiana sur le bord de la route. La vinification est parfaitement au point. Le 2003 est même toujours debout.
Clap de fin (ou presque) avec un dernier morceau de comté, un petit verre de jaune 2007 de la Tournelle (sublime!) et un carré de chocolat Hirsinger pour la route. Mimi, Fifi et Glouglou vont devoir revenir dans le Jura. L'été, de préférence. Histoire de boire un verre au bord de la Cuisance au Bistrot de la Tournelle...