De Nyons au Ventoux, on a fait dans la dentelle. Marcher dans la montagne, manger au pif, boire une binouze pour étancher faim et soif, rouler en voiture derrière des "Ventoux-finisher" dans le col de la Madeleine, arpenter les vignes, déguster jusqu'à plus soif, rouler des mécaniques chez les bikers et manquer de rencontrer des célébrités.

La preuve!

Une randonnée qui était dans le viseur dès le départ. Celle des Dentelles de Montmirail, au départ du col du Cayron. Un grand classique, ultra fréquenté, mais un petit peu mal balisé. À la sortie du parking, on s'est déjà perdus dans les vignes! Une fausse route un brin préméditée, peut-être? Itinéraire retrouvé, parcours finalement improvisé, pas trouvé la fameuse chambre du Turc, mais pas de quoi en garder une dent contre lui. La balade est magnifique!

De retour à Gigondas, après une ascension bien gérée, difficile de poser les godasses. Du monde sur le pont, que  beaucoup ont fait. Les lieux à manger affichent complet, il a fallu en parcourir un certain nombre avant d'avoir la chance d'arriver au moment où une table se libérait. De la chance et du nez! Nez! Nouveau-né du complexe L'Oustalet Gigondas, qui regroupe restaurant, cave, chambres et, maintenant, bar à vins.

Une belle adresse, au service agréable et compétent en terrasse. Carte courte, formule bistrot, quelques jolis vins locaux, dont ceux d'Éric Bouletin (Roucas Tomba), au sujet duquel le sommelier est intarissable.

Retour à Nyons, le temps d'une bonne bière. La Grihète, bière artisanale du Sud, brassée in situ, au pays de l'olive. Mange-Soif, la bien nommée. Celle qui fait disparaître la soif en l'avalant d'un coup. Existe en version blonde, brune ou blanche. Encore mieux lorsqu'elle est sirotée en terrasse sous le pont roman de Nyons, en plein soleil.

Le gros morceau du séjour, c'était quand même, encore et toujours, le Géant. Pas question de le gravir cette fois-ci. Il suffisait de rester à ses pieds pour répondre à l'invitation d'Olivier B., le vigneron AJT de Méthamis, qui organisait ses portes entrouvertes, sur invitation préalable. De quoi en profiter pour prendre, non pas une leçon de traitement des vignes, puisqu'il ne le pratique guère, mais un véritable apprentissage du palissage au pied du Ventoux.

Après quelques années de galère, puis le sauvetage, en partie dû à la glouglousphère, Olivier B. aurait bien commencé à lever un peu le pied. Mais voilà que le fiston, qui fait pour l'instant ses premières armes au domaine de la Monardière, envisage de prendre la suite. Alors il signe à nouveau. Pour un temps, ne serait-ce que dans l'idée de lui laisser des vignes en état. Histoire aussi que La Cinquième, qui devrait être élaborée sur le millésime 2014, ne soit pas déjà La Dernière (comme le millésime 2005 du domaine Cascavel).

Cette journée fut donc aussi l'occasion d'une rencontre conviviale et d'une mini-verticale des vins des Amidyves et de Cascavel, le précédent domaine d'Olivier. Une verticale entrecoupée de vins du Jura, de Savoie et de quelques bières d'outre-Quiévrain. On a bien vécu, chez le vigneron fan de Jamait, qui souhaite rester incognito le plus possible.

Seul signe distinctif, outre son profil et son chapeau de paille légendaire: des bagues aux deux mains et une coquetterie du petit doigt, à défaut de l'avoir dans l'œil. Et, bien sûr, la clope souvent au bec ou à la main, le briquet Bic parfois assorti.

L'info avait fuité dans la journée. Renaud était annoncé à Méthamis. Une sortie moto avec ses potes du chapitre 74 des Boozefighters MC, dont le siège social se trouve dans ce coin perdu du Ventoux, sur les bords de la Nesque. Direction fissa le fief des Booze, en deuxième partie de soirée. Renaud toujours debout, mais déjà couché à cette heure. Ce n'est plus dans ses habitudes de traîner dans les bars, on aurait pu s'en douter! La Team Olivier B., coiffée du chapeau de circonstance, n'est pas venue pour rien, malgré le rendez-vous manqué. Et a bu une ou deux bières avant d'aller se coucher.

Un final tout en paille, à défaut d'être en dentelles.