Veni vidi vici vini circus
Le salon Vinicircus à peine terminé, les messages de remerciement affluent du monde entier, écrits par des participants des larmes plein les yeux et les doigts encore plein de beurre Bordier.
"Putain putain, c'était vachement bien!" Arno
"Ouin!" Isidore, buveur de lolo pur jus
"Du courage, il en faut indéniablement, pour venir ici!" Isabelle Saporta
"Ils ont des chap(iteaux) ronds, vivent les bretons!" Célestine
"Super!" Didier
Vinicircus, le 14ème du nom, a vécu. Vive le prochain, qui ne pourra jamais décevoir, si l'on se réfère à l'énergie qui anime l'armée des 80 bénévoles qui s'affairent pendant une semaine pour en faire le plus beau festival de vins natures de Bretagne et du monde, ratés assumés inclus.
Cliché Harry Annoni- Entre les vignes
Ce grand bazar a fort bien commencé avec la venue, en avant-première, d'Arno, l'humain belge incognito que tout le monde ici a reconnu. Houla lala houla lala houla lala, c'était magnifique.
Les ratés, justement, parlons-en tout de suite pour mieux les évacuer et éviter qu'ils ne se reproduisent pas les éditions futures:
- Célestine, ayant délaissé son chapiteau de psychanalyse ambulante, qui erre désespérément dans les couloirs du gymnase à la recherche de papier toilette pour rédiger ses ordonnances salvatrices.
- les bouses de vaches bien fraîches dans le champ qui sert de parking à côté du gymnase de Guipel, plus faciles à éviter à l'arrivée, de jour, qu'à la sortie, de nuit (je parle essentiellement pour Madame Olif, qui, même avertie, n'en vaut pas deux et n'en loupe pas une!).
- le stand de livres situé bien trop loin du marchand de galettes-saucisses, ce qui aurait pu priver de culture vinique le breton moyen, avide de se gaver de produits locaux avant de boire nature, plutôt que de lire un coup. Du coup, le dimanche, Entre les vignes s'est retrouvé entre les vignerons et Pur jus entre les bouteilles. Quant à moi, j'ai pu gribouiller tranquillement les premières pages de Le chouchen, dix façons de l'accompagner, qui devrait faire un carton ici l'année prochaine, si mon éditrice est partante et si mon stand est placé de façon optimale.
- Isabelle Saporta, qui ne sait pas bien si elle doit enlever ou remettre son manteau pour tailler un costume aux politiques (et pas qu'à Fillon) et à la FNSEA (voir la vidéo ci-dessous). Une intervention musclée et énergique qui aura néanmoins ravi les courageux présents sous le barnum.
- des bébés pas faciles à gérer en fin de journée, et je ne parle pas d'Isidore. Non, les BB, Bretons Bourrés, qui se voudraient plus drôles que les gens dont c'est le métier. Pas simple pour le sympathique duo de jongleurs de quilles/balles/mots tout pourris, "Punch wine, the power of wine", qui a dû remplacer au pied levé un Sébastien Barrier porté pâle suite à l'abus d'on ne sait quelle boisson illicite. Plus maîtrisé de la part d'un Didier en Super forme, qui a dégommé tout ce qui bougeait dans un spectacle d'anthologie, faisant grincer bien des dents plus ou moins cariées par l'abus de caramel au beurre salé.
- une offre de 73 vignerons somme toute assez limitée, qui oblige, poussé par une jolie brise australe, à faire un crochet par Le Puy Notre Dame (49) sur la route du retour, pour finir de remplir le coffre, pique-niquer avec la fine fleur de la nouvelle vague de l'appellation dans la cour de Mélaric et y goûter tellement de jolis vins que cela donne envie d'y revenir spécialement, avant de pousser jusqu'en Bretagne.
Vous l'aurez compris, tout cela n'est que broutilles et billevesées qui ne parviendront nullement à ternir le succès de ce chaleureux quatorzième Vinicircus, qui aura mis un peu de baume au cœur de bien des vignerons, avant qu'ils ne rentrent chez eux prendre la température abominablement frette de leurs vignes, délétère pour la saison, à l'origine du pire gel ayant frappé le vignoble depuis la dernière ère glaciaire de 1991. L'année prochaine, amis vignerons, amenez vos vignes en Bretagne avec vous, elles seront à l'abri du blizzard arctique. Et, surtout, amis bretons ou d'ailleurs, veillez à bien remplir le coffre de votre Jumper lors de la prochaine édition, on ne sait jamais de quoi les lendemains de gueule de bois sont faits!
Commentaires
Heu, comment dire, t'écris ça trop bien