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Le temps d'un livre sur le vin

Ouh! la belle vitrine! Ça donne envie de prendre le temps d'un livre et c'est même le nom de la librairie. Le Temps d'un Livre, à Pontarlier, Haut-Doubs, massif du Jura, Franche-Comté, France, à la frontière suisse. Mais on devrait réussir sans aucun problème à trouver tous ces beaux ouvrages, et d'autres encore, ailleurs. Dans toute bonne librairie qui se respecte, en fait.

Et pour cent-soixante-sept virgule cinq degrés de plus...

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C'est la plus-value la plus cotée de la rentrée littéraire vinique. 12°5C a pris un coup de chaud pour se transformer en 180°C Spécial vins et améliorer sa visibilité au sein du magazine foodista haut de gamme. 167,5° de plus, mais aussi une bonne dizaine de pages et un euro supplémentaires. Le contenu, lui, est toujours aussi touffu, avec de beaux vignerons et de belles vigneronnes, de belles plumes, de superbes photos et quelques jolis dessins de Michel Tolmer. Au menu de cette nouvelle mouture, une sélection aiguisée de domaines savoyards au sommet, une fieffée AOP océanique décryptée, des portraits de femme, frères et famille de quilles (Céline Oulié, les Frères Soulier, Château Le Puy), une incursion dans le monde merveilleux de la distillation et bien au-delà, chez Laurent Cazottes, le roi de l'eau-de-vie. Et Rayas. Tout ça méritait bien de patienter jusqu'aux vendanges.

180°C Spécial vins, "des raisins et des hommes" (et des femmes aussi, un peu), en librairie

 

Donne-moi Tanin et prends la mienne...

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C'est un des derniers venus dans l'univers de la presse du vin et, ma foi, sans être aussi bien léché que le précédent, on n'y caresse pas le pinard dans le sens du bois. Sous la houlette de Gabriella Vizzanova, quelques plumes, certaines sur le retour, mais pas des moindres. Antoine Gerbelle, Vincent Pousson, Pierre Guigui, Stéphane Méjanès, Laurent Bazin, Yves Beck... Une accroche un peu people sur certains sujets (Pierre Richard, Begbeider), une trame qui pourrait paraître classique pour un périodique sur le vin, mais néanmoins un peu inhabituelle et originale. Comme ce dossier Bordeaux vs Bourgogne, par la bande, qui sert de fil rouge (et blanc) à ce numéro, en mettant l'accent sur des vignerons ou négociants qualitatifs, alternatifs, moins médiatisés, et des plats emblématiques revisités par des chefs bien dans l'air du temps (Fred Ménager à la Ruchotte, pour la Bourgogne, et Vivien Durand, chef à Lormont). Dispensable catalogue de FAV en ligne, mais jolis portraits d'Élian Da Ros et Laure Colombo, entre une interview-fleuve de notre Fanfan Ganevat national, qui livre quelques infos sur le futur du domaine. Que du bonheur!

Tanin#2, le vin passé en revue, chez les marchands de journaux

 

Manifeste pour un féminisme inclusif côté vin

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Celui-ci, nonobstant* son format et son prix, c'est sans aucun doute le plus gros morceau de la rentrée! Et celui avec lequel il va falloir prendre le plus de pincettes, le sujet étant éminemment sensible. Disons-le tout de suite, c'est autant, voire plus, un livre sur le féminisme qu'un livre sur le vin. En fait, c'est manifestement un ouvrage sur le féminisme appliqué au monde du vin, milieu qui est loin d'être à la traîne en matière de sexisme et d'exclusion de tout genre. Encore sous la domination de vieux mâles blancs atteints d'éléphantiasis scrotal écrivant fréquemment dans une revue équivalente à deux bouteilles de 75 cl**, le monde du vin peinerait-il à ouvrir la voie/voix à la gent féminine? Je ne dirais pas cela, tant les vigneronnes/cavistes/sommelières/journalistes spécialisées commencent à être légionnes. Mais souffrent-elles de leur condition féminine pour parvenir à s'imposer dans ce milieu ouvertement très masculin? C'est un peu le postulat de ce manifeste écrit sérieusement, études et enquêtes à l'appui, par Sandrine Goeyvaerts, célèbre caviste liégeoise sans chantilly, journaliste et ex-blogueuse auréolée du titre "d'homme du vin"** en 2014 par la fameuse Revue du Vin de France, toujours à la pointe de l'humour sexiste et déplacé, à moins qu'il ne s'agisse de son concurrent à 1,5l. Quatre-vingts pages et quelque, donc, pour cibler les principales problématiques dont peuvent souffrir les femmes quand il s'agit de produire/boire/parler vin, incluant les éventuelles entorses à leur intégrité physique ou morale. Et un appel à l'intégration de tous et toutes, surtout toutes, y compris en mixité choisie. Halte au jargon**** œnologique excluant parce que trop compliqué, même si je m'oppose formellement à la radiation du langage du mot "caudalie", sous prétexte qu'il équivaut à une seconde, alors que ce n'est pas du tout la même chose*****.

Tout ça pour dire que ce petit manifeste est, au final, totalement salutaire. Que tout juste dix balles et à peine trois mille six cents caudalies pour le lire ne te feront perdre ni ton temps, ni ton argent. Et peut-être, il faut l'espérer, te feront réviser un peu tes préjugés inconscients (ou non) sur l'univers du vin, que tu sois un homme, une femme, cis, trans ou LGBT.

Manifeste pour un vin inclusif, par Sandrine Goeyvaerts, Éditions Nouriturfu

 

* le genre de mot qui me fait ma journée quand je peux l'utiliser à bon escient.

** En Magnum, sinon rien!

*** Peut-on rêver de plus beau compliment à l'intention d'une activiste féministe? La question mérite d'être posée.

**** En matière de jargon exclusif, il faut bien admettre aussi que le féminisme militant se pose là aussi. Tu peux être cis, boire comme quatre et n'être finalement qu'un à table.

***** J'ai essayé de remplacer le mot "seconde" par "caudalie" dans un certain nombre d'expressions, désolé, ça ne fonctionne pas. "Donne-moi une caudalie et j'arrive!" "En 1939 débuta la caudalie guerre mondiale." Une caudalie, c'est ce qu'il te reste du goût du vin en bouche quand tu as fini ton verre. La caudalie s'exprime effectivement en seconde. Si tu arrives à compter jusqu'à 12, c'est que c'était un vin jaune. Il fallait bien un mot spécifique pour exprimer ça!

 

 

P.S.: et on n'oubliera pas le guide le plus stupéfiant et gouleyant guide de la rentrée, qui donne soif, même aux douaniers, le Glou Guide #4, paru aux Éditions Cambourakis

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Commentaires

  • Il est en forme Olif.....! Voilà de quoi occuper quelques prochaines soirées d'hiver.

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