Si tu t'imagines venir ici pour aligner des chiffres dans des lignes verticales, horizontales ou dans des carrés, tu fais fausse route. Soit tu as lu trop vite, soit tu es un peu dyslexique sur les bords. Le tsundoku concerne plutôt les lettres. Celles qui noircissent les pages de livres que l'on empile et qu'on a tendance à ne jamais lire. Mais pas toujours. Heureusement. Le syndrome de la "pile à lire" rassure généralement celui ou celle qui en est atteint et lui promet des heures de lecture heureuse, quand il ou elle en aura envie, une fois le courage venu et les lunettes de presbyte retrouvées. En cas d'impossibilité, rien de grave, la hauteur de la pile n'est pas limitée.

180°C, on commence à en avoir l'habitude, au vu de l'été caniculaire que l'on vient de passer. Il s'agit de l'édition automnale Spécial vins de la revue "culture food", qui se substitue à feu 12°5. Sans doute déjà pour une histoire de réchauffement climatique. "Quelle chaleur allons-nous connaître?" se demande Fred Vargas, également dans la pile.

Pas plus que 180°C, il faut le souhaiter. Une nouvelle fois, ce numéro Spécial vins ne se "food" pas de notre gueule, avec, chroniqués de façon toujours très esthétisante, bon nombre de domaines et de vigneron.nes que l'on affectionne beaucoup ici, de Jean-Louis Dutraive à Alice et Olivier de Moor en passant par Thomas Pico, Benoit Danjou, prince de l'oxydatif, et Jeff Coutelou, le roi de l'amer. Ah! Jeff! God save the "queenquina"! Il me tarde de bientôt retourner à Puimisson pour y goûter un concentré de gentiane du Haut-Doubs, qui a débuté son histoire avec les "sipiritueux" Coutelou l'année dernière . Work in progress...

Les tribulations œnologiques du Professeur Bucella, ou "Comment parler des vins que l'on n'a pas bus?". Voilà qui fait étrangement écho à la façon de parler des livres que l'on n'a pas lus. Le Professeur est un excellent vulgarisateur, non dénué d'humour. Ce qui n'est pas pour me déplaire. Truffé de questions existentielles qui taraudent beaucoup de monde ("Comment boire de la piquette?" "Peut-on laisser du vin vieillir trop longtemps?" "Peut-on vivre vieux en buvant du vin?"), on espère y lire les (bonnes) réponses.

Le guide des vins des îles de Philippe Rapiteau, sous-titré "Voyages en Méditerranée", ne m'a pas laissé indifférent. Un projet porté de longue date par mon collègue blogueur, avec qui j'ai partagé de nombreuses pipettes chez les vignerons, dont la sienne. Et je suis heureux qu'il ait pu être édité chez Nouriturfu, petite maison d'édition de qualité dont j'ai également l'honneur de faire partie en tant qu'auteur. Plus qu'un guide, il s'agit là d'une invitation au voyage, par mer, air ou terre, pour aller à la rencontre des producteur.es de vins généralement originaux, du fait de leur rareté, de leur singularité et de leur insularité. Peut-être aurait-on aimer y voir, de la part d'un Vendéen, des vins d'Yeu ou de Noirmoutier, même si l'Atlantique n'est pas la Méditerranée.

Vin, le grand bouleversement, d'Yves Leers, journaliste spécialisé dans le domaine environnemental et écologique, est une grande enquête journalistique sur les enjeux climatiques appliqués à la viticulture. On n'est pas loin de la thématique du Fred Vargas et du coup de chaud du 180°C. Entre état des lieux, problématiques à résoudre et solutions à mettre en œuvre pour espérer contrer la prolifération du vin chaud, Yves Leers nous livre un aperçu de ce que l'on risque de boire en 2050. Voilà qui nous laisse la langue bien pendante et desséchée.

 En attendant de mourir complètement déshydratés, buvons heureux du vin nature en piochant encore et toujours dans le Glou Guide 5, dont on a déjà évidemment parlé ici, auto-promo oblige. Après un lancement parisien rituel au Merle Moqueur, le Glou Guide Tour a franchi la frontière à toute allure, grâce à notre nouvelle recrue genevoise. Dédicace à 50 à l'heure à la librairie Payot Rive gauche de Genève, où l'on a frôlé une amende pour excès de vitesse, l'entorse du poignet et la crampe de l'écrivin (en inclusif ou au féminin, ça ne fonctionne pas. Désolé Irène, ce n'est pas faute d'avoir essayé). Il va falloir maintenant faire mieux à la librairie Le Temps d'un livre à Pontarlier. C'est le vendredi 7 octobre à partir de 18 heures que ça se passera. Discussion, dédicace, dégustation et plus, si affinités. En présence de deux grands vignerons jurassiens qui feront goûter leurs cuvées sélectionnées dans ce cinquième opus: Stéphane Tissot et son DD, ainsi que Raphaël Monnier et son Ratapoil. Avec quelques amuse-bouches confectionnés par Ma Cantine Vagabonde et proposés par la Ruch'bio de Pontarlier, partenaire de l'événement. Pour finir en beauté, un after, ouvert à tous, est proposé au bar à vins du Midi Treize. Pour une meilleure organisation, les personnes intéressées peuvent y réserver leurs places au préalable (25€ par personne pour un buffet de solides à volonté, vin en sus). Ça devrait bien se passer...