Déviant, le making-of!
C'est à la lecture de Faust food, petit opuscule de 66,6 recettes infernales paru aux Éditions Nouriturfu en 2021, que m'est venu l'idée de me faire l'avocat du diable du vin nature, en l'abordant par son angle le plus sulfureux, celui qui a paradoxalement le moins de soufre. Entre autres. Déviant était né, dans mon esprit dans un premier temps.
Le vin nature par défaut(s), titre original devenu sous-titre, a pris l'option d'aborder le vin nature par l'angle des défauts, tout en admettant comme corollaire le fait que le vin se doit d'être avant tout nature, par défaut. À partir de ce moment-là, l'histoire (du livre) était en marche.
Soit un point A, pour attaque, et un point B, pour finale, auquel cas il eût été mieux venu de l'appeler F. Mais qu'importe. Le plus court chemin, pour siffler son verre de A à B, est sans contestation possible la ligne droite, comme schématisé ci-dessous. Est-ce le meilleur? Nous l'allons voir tout à l'heure.
Soit un point A, toujours pour attaque, et un point G, pour plaisir. Pour se rendre de A à G, la meilleure façon est sans nul doute le chemin des écoliers, sans toutefois chercher à s'égarer derrière un buisson et trop titiller en route. Voir figure ci-dessous.
La déviation, là est la clé. Ne pas chercher la droite ligne à tout prix et comprendre le défaut avant de le tolérer. Le tolérer et, peut-être, finir par l'accepter. D'autant mieux que tous ne sont pas rédhibitoires, chacun et chacune d'entre nous ayant un seuil personnel d'acceptation du défaut. Mais, ne spoilons pas d'entrée de jeu, tout le monde étant libre de gérer ses poils comme bon lui semble.
Après avoir tourné, au bas mot, au moins sept fois mes doigts sur mon clavier, Déviant est finalement sorti d'un jet, sans éviter pour autant les éclaboussures; C'est même ce qui fait son charme. Aidé des remarques et conseils avisés d'une vigneronne de mes amies, histoire de ne pas non plus sortir trop d'énormités techniques. Auquel cas, s'il en reste, je les assumerai bien volontiers, seul évidemment.
Après sa sortie, prévue à la rentrée, le 30 août, Déviant sera entre vos mains, celles de ceux et celles qui le souhaitent. Des mains sans doutes un peu calleuses, rêches ou râpeuses, sales peut-être, voire maquillées à outrance, ou sentant le poisson et pourquoi pas autre chose, va savoir! Mais, je n'ai aucun doute là-dessus, ce sont de bonnes mains, puisque le livre s'y trouve.
Le Déviant tour n'empruntera pas non plus une droite ligne. Initialement délocalisé et prévu en Province, le lancement sera finalement double et également parisien, l'eau de la Seine s'étant avérée moins polluée aux sulfites que prévu. Cela va se passer à Rerenga Wines, 3 rue de la Fidélité dans le Xème arrondissement, le jeudi 5 septembre à 19 heures. Et le lendemain, vendredi 6 septembre, au diable mon bilan carbone, je serai de retour à Pontarlier, en TGV, pour un deuxième lancement au Temps d'un Livre, 10 rue Tissot, pour une rencontre, également à 19 heures, qui devrait être suivie de la dégustation de quelques vins potentiellement à défaut. Seront-ils bons quand même? Je le souhaite de tout mon cœur et je vous donne rendez-vous là-bas pour le savoir!
D'autres rencontres-dédicaces-dégustations prévues cet automne à Besançon, Poligny, Lyon, entre autres, et sans doute ailleurs. Restez connectés et peut-être à bientôt.
Commentaires
à quand une dédicace en Anjou ! la bise mon ami
Bonjour Olivier.
Bravo pour votre livre. Arriver à traiter des vins naturels sans expliquer que ceux-ci sont interdits à la vente, au transport et à la détention est un exploit. De même parler des défauts du vin naturel dans tout un livre, sans expliquer que le Code du vin les interdit et les sanctionne sévèrement est un autre exploit.
Si 75% de ces vins sont déviants, 25 % ne le sont pas (vous avez remarqué mes talents en calcul)... Sincèrement je préfère ceux- là. Peut être le sujet de votre prochain livre ?
"Les vins naturels sans défaut".
Bien cordialement.
Claude Reynaud.
Mais, c'est une excellente idée, Olivier!
Bonjour Claude,
Je vous retourne le compliment. Vous avez vous-même réussi à écrire un livre sur le vin naturel en le connaissant fort mal et en ne l'appréciant que fort moyennement.
Pour ce qui est des vins naturels sans défaut, ils en ont pourtant un gros, c'est celui de pouvoir être appréciés par les amateurs de vins conventionnels. Et ça, c'est un vrai problème...
Bien à vous.
Bon...
C'était plutôt un compliment que je vous faisais.
Apparemment cela vous agace un peu.
Dire que je connais mal le vin naturel et que je ne l'apprécie que moyennement alors que nous en produisons en rouge sur l'exploitation depuis 14 ans (et vous ?), tous les ans et sur toute la cave me semble un peu exagéré. Bien sûr nous vinifions sans sulfites et sans pasteurisation et autres cochonneries.
D'autre part nos vins n'ont pas de défaut. Désolé.
Bonne journée.
Claude.
PS : contrairement à ce que dit votre épouse vous avez de l'humour et de l'esprit. J'ai bien aimé "le vin déviant et l'eau d'Evian"...
Ayant lu votre livre, plutôt critique vis à vis de pas mal d'aspects du vin nature, parfois à raison, parfois moins, j'avais cru déceler une pointe d'ironie dans votre commentaire. Je suis désolé d'avoir surinterprété. Mais je ne suis pas agacé et mon intention n'était ps de vous froisser. Je n'ai pas écrit ce livre pour faire l'apologie du défaut, mais plutôt pour faire un peu de pédagogie à destination du grand public. Et accessoirement, prôner une certaine forme de tolérance, les seuils d'appréciation et de tolérance vis à vis de certains d'entre eux pouvant être différents d'une personne à l'autre. Je ne suis effectivement pas oenologue et serais bien en peine de produire une cuvée de vin sans défaut. Mais puisque je les aime....
Et merci pour le compliment, alors.
Finalement, nous sommes d'accord sur le principal : vous aimez les vins naturels avec des défauts et personnellement je les déteste... :-)
C peut être pas idiot de sortir un livre sur les vins naturels sans défaut...