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  • Ping Pong de Marcel, comprend qui peut!

    Pour (encore) rester dans la métaphore musicale et Bobbylapointesque chère à l'esthète Helvète Estèbe, j'ai bu et aimé tout dernièrement un vin de Marcel. Pas un Beaujolais, pas un Morgon, mais un de ces vins qui n'a pas dû être beaucoup souffri et qui ne fait pas beaucoup soufrer non plus dans la calebasse.

    Je ne jetterai pas Lapierre à Estèbe, car je l'adore moi aussi, ce Morgon 2004 de Marcel! Mais, mon Marcel à moi, celui dont je veux parler, il s'appelle Richaud. Il est plutôt connu aussi, et officie dans les Côtes du Rhône, à Cairanne.

    Cairanne, ne vois-tu rien venir? Eh! bien, si! justement! Un Cairanne 2004, dans sa version sansLes_tours_015 soufre, découvert à la dernière soirée-dégustation des Jardins de Saint-Vincent, celle dont je n'ai pas encore tapé le compte-rendu, mais ç'est prévu.
    Ce Cairanne de Richaud, il a tout du Marcel de Bobby ! Pourvu d'un vigoureux corps d'athlète, j'aime son heureux caractère, un peu solaire et chaleureux (15°), mais sans lourdeur, doté d'une grande digestibilité, même qu'il faut faire gaffe!
    Le premier nez, fugace, de cette bouteille évoquait curieusement le céleri et l'artichaut! Un bouquet de légumes printaniers qui laisse rapidement la place au dessert, un copieux panier de fruits gourmands!
    Les_tours_016



    " Je dis que l'amour,
    Même sans amour,
    C'est quand même l'amour
    C'omprend qui peut !"

    Olif

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  • Crisis? What crisis? Celle de la viticulture, Bébé!

    Pour rester dans la métaphore musicale, en écho à un message de Xa Xa, qui me fait le plaisir de passer régulièrement par ici, si on parlait un peu de la crise?

    Bonjour,
    pas grand rapport, mais je ne sais pas où le poster.
    Alors comme je passe régulièrement par chez vous...

    à faire circuler dans la blogosphère ?

    http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3230,36-757813,0.html


    Faisons donc circuler, pour que les "smicards de la vigne" ne restent pas dans l'anonymat.

    Payant pas mal de ma personne pour aider la viticulture (ma cave déborde, et je ne renacle pas à consommer, avec modération certes, sauf quand c'est vraiment bon et que j'ai du mal à me retenir!), je conçois néanmoins les enjeux économiques globaux, mais ne suis pas sûr, à mon niveau, de pouvoir faire plus! Est-ce que produire plus en déclassant (pour augmenter les rendements) sera une solution "durable"? J'ai malheureusement bien peur que non, les consommateurs, en cette période de mise à l'index de tout ce qui contient peu ou prou de l'alcool, n'étant pas particulièrement incités à consommer plus!

    A vous lire à ce sujet dans cet espace, si vous le souhaitez!

    Olif
  • Les grenouilles et les mouches

    Ce pourrait être une nouvelle fable d'Olifontaine mais c'est un simple Dégustantané!

    Lassées d'un hiver rigoureux à rallonge, les grenouilles s'impatientaient, pressées qu'elles étaient de montrer leurs cu-isses à tous les passants. Elles cherchèrent, non pas un roi, mais un chef-cuisinier pour les accomoder.
    Clarifions le beurre et la situation! Il s'agit là d'une entorse rituelle et ponctuelle à la diététique. MaisBelvoir_carnaval_sancey_041 la grenouille du Haut-Doubs, à la cuisse fine et goûteuse, ne tolère que le beurre (clarifié), le sel (de Guérande) et le poivre (du moulin). Retournée délicatement dans la poêle, une par une, elle doit être grillée à point, conservée au chaud et consommée illico, avec les doigts de préférence.

    Faisant fi de tout protocole, on laissera volontiers le batracien se dorer la pilule sur le chauffe-plat, piochant au fur et à mesure de ses besoins, en prenant soin de bien sucer les os, puis de les aligner sur le pourtour de son assiette. Il suffira en théorie de diviser par 4 pour connaître le nombre exact d'amphibiens ingurgités par personne, quantité idéalement proche d'un multiple de 12 (le standard unitaire international), sinon c'est que l'un des convives s'est fait gruger!

    Belvoir_carnaval_sancey_034
    Et les mouches, dans tout ça, me direz-vous? Enfermées depuis longtemps dans un clos et depuis quelques années dans la cave, elles ne demandaient qu'à venir renifler la chair des grenouilles impudiquement déculottées.

    Belvoir_carnaval_sancey_032 Beaune 1er Cru  Clos des Mouches 1997, Joseph Drouhin
    Légèrement beurré et enrobé, il possède beaucoup de droiture, de longueur et deBelvoir_carnaval_sancey_033 nervosité pour s'allier à la chair délicate de la cuicuisse.




    Belvoir_carnaval_sancey_044
    Pour varier les plaisirs, à défaut du Grand Cru Grenouilles, un Chablis 1er cru Montée de Tonnerre 1997 du domaine Raveneau fera aussi très bien l'affaire, par sa dimension longuement acidulée. Une très belle bouteille.






    Vous avez dit Coâ?  La question ne se pose évidemment pas, comme dirait Bobby!

    Olif


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  • La Pipette en Rouge et Blanc

    Retour sur un samedi LCL dans le n° 80 du Rouge & le Blanc grâce au sympathique petit coup de projecteur sur la Pipette, et cette dégustation angevine, de la part de Philippe Barret, gérant de la revue et participant émérite à ce week-end aux sports d'hiver angevins!

    On ne dira jamais assez tout le bien qu'il faut penser du Rouge & le Blanc, cette  revue "libre de toute publicité", qui propose 4 fois par an des études approfondies de vignoble, des portraits de vignerons, des dégustations. Le "grand frère" de la Pipette, version papier, qui existe, elle, depuis 1991. Bien avant l'avènement du Web et des blogs, en fait!

     


    Olif

  • Grands Jours de Bourgogne 2006: la Trinquée de Meursault

    C’est le printemps, les températures remontent et les jours rallongent. Nulle part ailleurs ils ne sontGrands_jours pourtant aussi Grands qu’en Bourgogne. Cette manifestation biennale permet de faire le tour des vins de  la région en une petite semaine. A chaque jour son lieu et ses appellations. Le samedi, c’était Meursault, et nous avons eu l’opportunité d’aller y trinquer! L’occasion unique de côtoyer les vignerons venus y présenter des vins en provenance exclusive de la commune de Meursault. Majoritairement du blanc, donc, mais pas seulement puisque figuraient également quelques rouges, en appellation Bourgogne, Meursault, Blagny et Volnay-Santenots.

    En revanche, pas d’unité sur le millésime, même si 2004 était logiquement majoritaire. Des vins tout juste mis en bouteilles chez la plupart, mais qui se goûtaient plutôt bien dans l’ensemble. Retour vers un classicisme de bon aloi, après l’extravagant 2003 qui n’a pas très bien réussi au chardonnay par ici. D’une manière générale, les vins sont minéraux, frais, tendus et acidulés, loin de l’équilibre des 2003.

    Et c’est pourtant avec quelques vins issus de cette année-là, chez Alain Coche-Bizouard, que nous débuterons notre parcours dans la cuverie du Domaine Jacques Prieur, qui hébergeait cette Trinquée de Meursault. Le Meursault Limozin s’en sort le mieux, avec un nez légèrement grillé, du gras et de la longueur pour un équilibre plutôt satisfaisant. Il suffit de comparer le Charmes 2003 avec le 2004 , ce que nous avons pu faire, pour se rendre compte du rôle du millésime. Acidulé et mordant, finement grillé, ce Charmes 2004 a tout le temps de s’assagir, tout comme ces jolies Gouttes d’Or 2004, à la finale bien salivante.

    Passage au Domaine J. Matrot pour y retrouver Thierry Matrot, qui nous tend les bras, pour retrouver des vins dans un style droit et tendu (comme ses bras), que j’affectionne particulièrement. D’abord un joli Meursault 2004, bouché à vis pour le marché américain, puis un remarquable Charmes 2004, très prometteur, possédant déjà toute la longueur et la minéralité requises, puis un Charmes 2001, un soupçon grillé, avec un peu de gras qui vient étoffer une remarquable trame acide, pleine de droiture. En rouge, le Blagny La pièce sous le Bois 2004 possède une pureté de fruit remarquable, déjà toute en rondeur. Un style que j’affectionne particulièrement, dans les deux couleurs.

    Gentiment chambrés pendant toute la dégustation par le voisin, François Mikulski, nous n’avons qu’un pas de côté à faire pour le mettre à l’épreuve. Et là aussi, que du tout bon, à commencer par un Meursault 2004, assemblage de différentes parcelles, dont 20% de jeunes vignes de Charmes, totalement décoiffant malgré une mise toute récente. Le Meursault Poruzots-Dessus 2004 est également magnifique, gras, long et séducteur, tout comme le Genevrières, plus acidulé, droit et minéral. La aussi, une petite incursion dans le rouge laisse une excellente impression avec ce Volnay Santenots du Milieu 2004 de toute beauté, déjà complexe (fruits rouges, cuir, réglisse) et rempli de minéralité.

    La petite halte au Domaine Jean Monnier, à une encablure de là, n’en sera malheureusement que plus anecdotique. Nous y goûterons un Meursault La Barre 2004 ultra boisé et un peu court, un Clos du Cromin beaucoup plus présentable, fruité, frais et acidulé, et un Charmes 2004 tout juste correct.

    Un climat qui donne envie de se replonger dans le domaine murisaltien fétiche du GJP, chez Rémi Jobard. Après de très beaux villages (Sous la Velle, frais et acidulé, En Luraule, plus gras et persistant, Chevalières, goûté un peu vite et dont j’ai perdu le souvenir, désolé, mais il était loin d'être mauvais!), place aux Premiers Crus (Poruzots-Dessus, légèrement grillé, minéral, acidulé, très beau mais un tout petit cran en dessous de celui de François Mikulski, un Genevrières ample et magnifique, un Charmes déjà beurré, gras, très bien structuré), du nanan pour nos papilles!

    L’heure tourne! Le GJP, soutenant un train de sénateur et prenant le temps de bien discuter avec l’homme ou la femme derrière son tonneau, réalise qu’il doit presser un peu le pas et faire un tri ultra sélectif  pour découvrir les vins de quelques autres vignerons qu’il affectionne. Direction le cuvier n° 3, pour une incursion dans la fin de l’alphabet, chez Roulot d’abord, pour y redécouvrir des vins déjà goûtés lors de la Paulée de Meursault 2004. Exit la phase difficile d’alors (une réduction marquée), et des vins mis en bouteilles récemment et affichant déjà toutes leurs qualités, du Bourgogne 2004, un vin plaisir, rond et fruité, au très bon Vireuils 2004, en passant par le Tessons 2004, encore à peine réduit, et le superbe Perrières 2004, à se génuflexer!

    Pour rester dans l’esprit Paulée 2004, nous poursuivons par Pierre Morey, qui propose les vins de son domaine et de son négoce, mais qui a été victime de son succès, puisque à court de certains échantillons. Après un Meursault 2004 rafraîchissant, sur des notes de tilleul-citron, on passe à un plutôt large Bouchères 2004 du négoce Morey-Blanc, tout comme ce Volnay-Santenots 2004, qui possède beaucoup de matière, du peps et de la longueur.

    Direction le cuvier 1, chez les B de l'alphabet, et il y a du monde à voir sous cette lettre à Meursault! Quasiment un chapiteau complet! Nous ne ferons que 3 domaines, à commencer par le Domaine Michel Bouzereau, dont le GJP apprécie beaucoup les vins. Jean-Baptiste Bouzereau affiche un grand sourire non contrefait. Sa mine enjouée reflèterait-elle la qualité de ses vins en 2004? A n’en pas douter! Des Grands Charrons aux Perrières, en passant par Limozin, Tessons, Genevrières et Charmes, nous déclinerons toute une gamme progressivement croissante et d’un très haut niveau. Un domaine incontournable!

    Tandis que nous nous extasions sur son Genevrières, Jean-Baptiste nous vante celui du domaine Bouzereau-Gruère, particulièrement réussi, à ce qu’il paraît! Ne faisant ni une, ni deuze, nous nous rendons au stand de ce domaine mais nous ne serons pas aussi conquis, ni par le Charmes, un peu alcooleux, ni par le Genevrières, riche, mais avec des amers marqués.

    A deux tonneaux de là, une virtuelle connaissance du Web présentait les vins du domaine bel-familial. Allez! Foin des rancoeurs passées, je n’ai pas pour habitude d’avoir la rancune tenace! Et puis, si le Domaine Buisson-Charles reste médiatiquement discret, ses vins ont acquit une réputation plutôt flatteuse sur le Net. Sympathiquement mis en bouche par un Meursault VV 2004, rond, fruité et séducteur, nous poursuivons par un très beau Charmes 2004, qui a toutefois été un peu éclipsé par celui d’Alix de Montille, venue nous rejoindre autour du tonneau pour déguster. François B., sortant tout juste d'une projection télévisuelle canalaire mondovinesque, peine encore à s’en remettre!  Retour au vin avec une magnifique Goutte d’Or 2004, d’une longueur exceptionnelle, puis un Meursault Cras dans un style totalement différent, large et puissant, un peu chaleureux en finale. Et puis, pour terminer, un Volnay-Santenots 2004 épatant, si ce n’est plus, à la matière épicée et concentrée, un brin solaire, long et complexe. Mon seul regret, ne pas en avoir gardé un peu dans le verre pour la route, car il s’est agi du dernier vin dégusté l’après-midi. On eût pu plus mal finir!

    Deux heures trente de dégustation, sans prétention à l’exhaustivité, et, au final, une sélection plutôt judicieuse.

    S’il fallait ne retenir que 3 domaines de cette sympathique Trinquée, parmi ceux que nous avons rencontrés, je pense qu’il s’agirait du Domaine Roulot, un léger cran au dessus des autres, ce qui ne constitue pas à proprement parler une surprise, de François Mikulski, du Domaine Michel Bouzereau, du Domaine J. Matrot et de Rémi Jobard, dont les vins me plaisent de plus en plus et qui réussit un remarquable tir groupé en 2004. J’ai bien peur que ça fasse 5, mais tant pis, cela aurait pu être encore pire!

    Côté vins, les 3 blancs que j’aurais envie de mettre en avant risquent fort d’être 5 également, voire plus, dont un rouge! Le Meursault-villages de François Mikulski, son Poruzots-Dessus, le Perrièresdu Domaine M. Bouzereau, le Goutte d’ Or et le Santenots du Domaine Buisson-Charles, m’ont particulièrement enthousiasmé.

    J’ai personnellement beaucoup apprécié le style acidulé, parfois acéré, de ces Meursault 2004, le retour vers des équilibres minéraux qui me conviennent plutôt bien.

    La Trinquée à peine terminée, place à la Banée! Tout juste le temps de se changer!

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    Olif, pour le GJP