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Dives bouteilles ... - Page 7

  • L'Arlésienne, Mise en plis alsacienne...

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    Dernière rencontre lors de cette Mise arlésienne, Patrick Meyer, de Nothalten, guest de dernière minute, dont la chevelure, exposée au mistral camarguais, peinait à retrouver sa mise en plis initiale. Quel plaisir que de revoir Patrick, alors que je ne m'attendais pas à sa présence ici. Rapide petit tour de ses vins, en même temps qu'un petit cours de pédologie sur la minéralité:

    - Nature 2006: fruité, simple, net, désaltérant.

    -Riesling 2006: nez fruité, sur la poire, bouche minérale, finale ferme et droite. De la minéralité dans un vin de fruit, sans terroir. Etonnant, non? Et pourtant, c'est logique, d'après Patrick. Puisque la minéralité, ce sont les sels minéraux. Et les sels minéraux, ils se trouvent dans les 15 premiers centimètres du sol, lorsque celui-ci est travaillé et préservé. FIltrés par les eaux de ruissellement, c'est ainsi qu'ils apportent leurs caractéristiques aux racines, puis aux raisins. Ben oui, c'est logique, finalement.

    - Riesling Grittermatte 2006: celui-ci, il possède un vrai terroir et sa minéralité n'est pas feinte. Finale salivante et acidulée, droite et nette.

    - Riesling Muenchberg 2005: gras mais tendu, avec une aromatique marquée "hydrocarbures", il s'exprime à la fois en largeur et en longueur.

    - Fanny et Elisabeth 2006: un Pinot gris de concours, au superbe nez de poire William, rond en bouche, massif, puis très long. 14,5% d'alcool et 25 g de résiduel, à peine perceptibles tant l'équilibre est cohérent. Mais ce sera un vin de gastronomie.

    - Sylvaner Zellberg 2005: superbe tension minérale, aromatique très mûre, grande longueur.

    - Sylvaner Zellberg 1998 sous voile: finement oxydatif, sur les épices douces, puissant et long.

    - Crémant brut dégorgé début février 2008:  frais, désaltérant, à la bulle fine, pour se refaire  la bouche et se remettre les cheveux dans le bon sens.

     

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    Olif

    P.S.: un autre compte-rendu récent et une ode aux vins de Patrick Meyer sur Odovin.

  • L'Arlésienne, Mise en condition sudiste...

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    Cap au Sud, comme si on n'y était pas déjà, et découverte d'un domaine qui me tenait à coeur depuis un certain temps, le Clos Fantine, situé à Cabrerolles, près de Faugères. La famille Andrieu, un frère, deux soeurs, à l'écoute de la nature, dans la pratique de la viticulture et de la vinification (proches du bio et du naturel), mais aussi par une approche quasi-artistique et sensitive. Le vin doit exprimer le ressenti du millésime, être en accord avec lui, ce qui explique la variabilité des assemblages dans les deux cuvées de rouge, Tradition et Courtiol, en fonction des cépages qui ont le mieux réussi.

    - Valcabrières 2006: 100% Terret bourret. Nez anisé, fraicheur et minéralité.

    - Tradition 2004, à dominante Carignan: nez légèrement fumé, cassis, fruits rouges; tanins croquants, de la fraicheur.

    - Courtiol 2004, à dominante Grenache: nez net, bien défini, fruité; tanins fins, droits.

    - Courtiol 2002, à dominante Carignan: année "violette", qui a bien réussi au Carignan. Un vin parvenu à maturité, aux tanins soyeux, de la fraicheur par une petite pointe carbonique.

    Confirmation avec la dégustation des 2007 du domaine Terre des Chardons, le régional de l'étape, puisque situé aux portes d'Arles. Après une jolie Clairette de Bellegarde 2006, fraiche et droite, découverte des 2007, en commençant par une nouvelle cuvée pas encore baptisée, au nom de code de "Cornichon masqué". 50% Syrah, 50% Mourvèdre, 100% Terre des Chardons. Olive noire, tapenade, menthol, tout cela laisse la bouche très fraiche et se goûte plutôt bien à ce stade, tout comme Bien Luné, dans un registre similaire, porté par une belle acidité. Marginale 2007, 80% Syrah, est plus structurée, Discret 2007 offre un joli fruit bien dessiné et quelques notes animales.

    Petit tour du côté du Mas d'Agalis, en compagnie de Lionel Maurel, avec un épatant vin de table qui ne peut donner plus que ce qu'il a: Yo no puedo mas 2006, 50% Syrah, 40% Carignan, 10% Mourvèdre. Et Navis 2005, soyeux, sur la gelée de petits fruits noirs acidulés.

    Et puis, un coup de coeur pour la jolie viticultrice de Rasteau, qui monte, qui monte ... : Elodie Balme, qui a fait ses classes chez Marcel Richaud avant de reprendre un petit bout du domaine familial. Elle propose à la dégustation un excellent Vin de Pays 2007, gouleyant, soyeux, élégant et frais, un assemblage Merlot-Grenache à parts égales. Le Côtes du Rhône et le Rasteau 2006 sont dans la même veine, des vins que l'on s'arrache, et dont les petits volumes font qu'ils sont déjà difficiles à trouver. A suivre de très très près!

    ...(à suivre)

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    Olif

     

     

  • L'Arlésienne, Mise en bouche jurassienne...

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    Escapade arlésienne et embarquement à bord du Cargo de Nuit, à l'occasion de la première édition de ce sympathique Off organisé en marge de Vinisud par Caribou et Julie, les deux Miss de la Mise. Dégustation de jour dans un Cargo de Nuit (une salle de concert, pas une boite de nuit, t'as vu C-Drik, j'ai retenu la leçon!) et premières retrouvailles avec l'ami Fanfan "Gavenat", sens dessus-dessous, volontairement mis à l'envers par l'organisation.

    Les bouteilles alignées sur la table, en contrejour dans la lumière bleutée des vitraux du Cargo (une salle de concert, pas une église), la dégustation démarre sur les chapeaux de roue. Les  Chardonnays 2005 se déclinent avec bonheur et dans le respect de leur terroir respectif: fraicheur et vivacité pour Florine, minéralité et notes citronnées pour les Chalasses, plus de gras et une minéralité argileuse pour les Grands Teppes Vieilles Vignes. La cuvée Les Vignes de mon Père 1998, un Savagnin "vieux ouillé" (comprendre ouillé pendant longtemps), possède une longueur phénoménale et une acidité tranchante. Une dimension impressionnante, taillée pour affronter les années. "J'en veux!", élaborée en 2004 avec des cépages d'un autre âge, tient  avec bonheur le choc des ans. Le vin reste frais, droit et tendu, délicieusement gourmand. Fraicheur revigorante également pour L'enfant terrible 2006, Poulsard sans soufre et sans reproche, et rondeur épicée pour le Trousseau Plein Sud 2006, également vinifié sans SO2. La superbe cuvée Z 2006, Pinot Noir zéro soufre toujours, est un vin au nez particulièrement net et droit, d'une grande pureté, et aux tanins fins, ne manquant pas de croquant. Retour vers les blancs, avec un très bel assemblage Chardonnay-Savagnin 50/50, la Cuvée de garde 2002, qui vient rappeler avec bonheur que l'élevage oxydatif possède une certaine grandeur lorsqu'il est bien maitrisé. Le Savagnin Prestige 2003, élevé 4 ans sous voile, présente des notes de noix plus marquées et un caractère plus puissant et affirmé. SulQ 2002 porte bien son nom. On en reste sur le cul! Assemblage de 7 cépages, dont des vieux trucs un peu oubliés, des grains nobles sélectionnés et amoureusement récoltés fin décembre. Robe ambrée, comme un vieux Cognac, arômes envoutants de figue, d'abricot séché, de fruits secs. Long, persistant, porté par une grande acidité  (il y a  du savagnin, mais aussi de l'enfariné!), c'est vraiment  trop bon, impossible à recracher. Le Paille 2002, dans une nouvelle mise, en rajoute une couche dans le gras, l'onctuosité et la quantité de sucre résiduel, sans que cela se perçoive véritablement en bouche, l'équilibre étant superbe! Pour se rincer la bouche, "J'ai soif", épatant Pet'nat' tout fruit, et le grand retour de "Oh!", dans une version finement oxydative, qui préfigure de futurs essais à venir sur la bulle et les Crémants. On va se régaler!

    ... (à suivre)

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    Olif

  • Clavelinage 2008

    Pas de chance, je n'ai goûté que les clavelinés de 2007!

     

  • Hey, mon ami, tu aimes ça, le vin de Haute-Peutate?

    "Hey, mon ami, tu aimes ça, manger des peutates? Des peutates pilées, des peutates frites, des peutates au  cheez whiz..." C'est sur Têtes à Claques TV que ça se passe, et il parait que cela a fait exploser les ventes d'épluche-patates au Québec. On le comprend volontiers en regardant la démo. Pauvres Québecois ne possédant pas encore de Willi Waller two thousand six, condamnés à nettoyer la peluche de robe des champs sous leurs ongles perpétuellement en deuil! Les Têtes à claques débarquent sur la télévision française et on s'en réjouit, même si on ne la regarde pas plus que cela, la télévision.

    Eh bien, nous, en Franche-Comté, on a la Haute-Peutate, où on produit évidemment des "peutates" mais qui s'avère aussi être une pépinière de talents viticoles!

    "Hey, mon ami, tu aimes ça, le vin de Haute-Peutate?" Oui, évidemment, surtout celui du Vignoble Guillaume, par ailleurs pépiniériste à Charcenne. Et quand Xavier Guillaume se déplace dans le Haut-Doubs, à l'invitation des Caves Robbe de Saint-Point, on s'y précipite, même en tenue de ski, sans prendre le temps de se changer.

    Toute la gamme à goûter, en commençant par un simple et fruité Sauvignon 2006 et en poursuivant par la gamme crescendo des Chardonnays. 2005 pour l'entrée de gamme et les Vieilles Vignes, 2003 pour la Cuvée réservée. De beaux Chardos, bien faits, avec un petit côté "technologique" qui compense le déficit de minéralité. La cuvée VV, intermédiaire, sera pour moi le meilleur compromis ce jour-là, avec une belle fraîcheur acidulée.

    On se refait la bouche avec un petit rosé sympa, avant de passer aux rouges. Un épatant Gamay de soif 2005 donne le ton. Le Pinot noir, décliné également en trois cuvées crescendo, possède un supplément de classe par rapport aux blancs, culminant dans la cuvée réservée "A mon Père" 2002, que l'on peut attendre sans problème une dizaine d'années. Les Vieilles Vignes 2006 sont impeccables également. Et tout cela en Vin de pays de Franche-Comté, s'il vous plaît!

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    On termine par une résurrection, celle du vin des Archevêques de Besançon, qui avaient pour habitude moyen-âgeuse de prendre leurs quartiers d'été au Château de Gy, en Haute-Peutate. Et bien sûr de siroter un petit verre sur la terrasse, le soir à la fraîche. Ils avaient bon goût, nos prélats! Mais plus de vignoble au XXème siècle, il a fallu replanter! Cette Cuvée des Archevêques 2000 ferait un excellent vin de messe. Et de terrasse, aussi. Du Savagnin élevé 6 ans sous voile dont on ne dédaigne pas la robe, un Vin de Table, millésime 2000, qu'il serait intéressant de tester en comparative dans une dégustation de Jaune, tant il a du fond, et pourrait en imposer, dans un registre oxydatif classique.

    A découvrir sur place, bien sûr, en Haute-Peutate, mais aussi sur la route des pistes et/ou de la plage, suivant la saison, loin des champs de peutates, dans un petit port de pêche du nom de Saint-Point-Lac. Au bord du lac Saint-Point. D'où son nom. Point. Final.

    ROBBE FRERES
    16, Rue Damvauthier
    25160 SAINT POINT LAC
    Tél : 03 81 69 62 13
    Fax :03 81 69 66 47

    Olif

  • Saint-Chinian, au coeur de la légende...

    Saint-Chinian, royaume des schistes et des grès, doit son nom au moine bénédictin Anhan, qui, à défaut d'être bête, n'en était pas moins sain. Sain Anhan, pas encore Saint, aimait les bonnes choses de la vie, celles que les moines avaient à coeur de produire. Après plusieurs canons, il avait tendance à devenir complètement béat et à voir double. Et à se dédoubler. Est-ce la raison pour laquelle il fut béatifié et canonisé, donnant par la suite son nom au monastère Sanch Anhan, qui se transformera en Saint-Chinian avec le temps, tandis que son mystérieux pseudo-frère restera juste bêtement béat? Probablement, oui. Même si l'information reste quand même à prendre au conditionnel, voire avec des pincettes, tant qu'on n'en sera pas formellement certain. Il est à noter que Béat Anhan refit surface au cours du XXème siècle et devint critique de vin (mais pas devin) en modifiant légèrement son patronyme pour conserver un certain anonymat, avant de s'illustrer dans la bio-connerie, ce qui assurera désormais son passage à la postérité.

    Euh ..., si on passait aux choses sérieuses, pour une fois? Juste quelques belles bouteilles de Saint-Chinian rapportées de l’Espace-vins de Saint-Chinian et dégustées récemment:

    Mas de Cynanque, à l'insu de mon Plein Grès:

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    Le Mas de Cynanque, situé entre Saint-Chignan et Assignan, est un nouveau domaine qui commence à régulièrement faire parler de lui. Adeptes des bonnes pratiques viticoles, Violaine et Xavier Franssu proposent plusieurs cuvées, dont ce Plein Grès 2005, un joli vin à la trame très fine et au fruité rempli de fraîcheur. Fraîcheur, le maître-mot pour caractériser cette bouteille

    Avatars et ... Coccigrues, de Yannick Pelletier:

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    Voilà une bouteille coup de coeur, un vin authentique, qui fait référence à Rabelais, mais qui évoque9782858151578g1 aussi Alexis, ce grand auteur de BD trop tôt disparu, formé à l'école de Gotlib, et devenu directeur de conscience du magazine Fluide Glacial. Il publia un album très personnel sous le titre d'Avatars et Cocquecigrues, que je vais m'empresser de relire dès que j'aurai pu remettre la main dessus. Pour en revenir à Coccigrues 2004, ce vin de schistes m'a conduit au bord du schisme, sans pour autant que je devienne maso. D'une netteté évidente, frais et dispos, développant un fruité d'une grande pureté, assorti d'une note fumée. Gratifié d'un 92 dans le Wine Advocate, malgré un style plutôt nature, gourmand et affable. Si Parker et ses sbires se mettent à aimer ce genre de vins, vais-je devoir me remettre aux grands crus classés de Bordeaux?


    Domaisèla, attendez, vous emportez mon coeur!:

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    Ce n'est pas de l'Adamo, mais du Siméoni. Un domaine en culture biologique certifiée, qui produit toute une gamme de vins sincères et francs du collier, dont cette Domaisèla 2006, une demoiselle à la cuisse bien charnue, fruitée, fumée et épicée. 50% syrah, 50% grenache, élevage en cuve inox, du fruit, rien que du fruit. Et du bonheur dans le verre.

    Saint-Chinian, au coeur de la légende! Celle des bons vins.

    Olif

  • 1er Salon de l'AVN - Huîtres, Jambon blanc et Skeveldra

    Troyes le 9 décembre 2007. Premier Salon de l'AVN. Le seul endroit au monde où l'on peut trouver du Jambon chez le poissonnier et boire un petit verre sur place pour accompagner ses huîtres: un Sancerre Skeveldra 2006 de Sébastien Riffault, produit sur silex, droit, net et tranchant comme un éclat. Skeveldra signifie d'ailleurs "éclat" en lituanien, mais également, "où c'qu'il est le drap?" en patois berrichon du XIVème siècle, ce n'est pas Mamina qui dira le contraire. Akméniné (2006 et 2005) toujours impeccable. Et puis, en 2005 également, un joli Sancerre rouge comme un bonnet de Père Noël.

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    Le Père Noël de l'AVN était bien sancerrois ce jour-là, la preuve. Sancerrois, sans ses rennes, mais à défaut, on pouvait juste à côté se tailler une petite tranche de Jambon, blanc ou pressé, en compagnie de Catherine Jambon. Huître et Jambon blanc, un autre accord particulièrement réussi, avant une Tranche pressée 2006 dont il faut souligner l'exceptionnelle qualité de texture, celle d'un gamay fin, frais, et épicé. Et une Roche noire 2005 provenant d'un sol riche en manganèse, tendue, minérale, bien concentrée mais aussi croquante que le sourire de Catherine Jambon est craquant.

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    Y a pas, où il y a l'AVN...

    Olif

  • 1er Salon de l'AVN- Par un beau Matin Calme....

    Première rencontre matinale au Salon troyen de l'AVN et premier coup de coeur. Il s'agissait de commencer calmement le matin et je me suis offert un tour de piste verre vide pour prendre mes marques, repérer les lieux et faire une petite sélection des vignerons à visiter en priorité, devant le foisonnement de l'affiche.

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    Le tour de chauffe n'est même pas fini qu'un nom vous accroche, un regard, un sourire, celui de Véronique Souloy. Le Matin Calme ne m'était pas totalement inconnu depuis cet été et une virée roussillonnaise du côté de Bélesta. Une adresse griffonnée vite fait sur un bout de papier par le sommelier d'un excellent restaurant de Perpignan, La Galinette (qui eût largement mérité un billet, shame on me!), mais pas le temps d'y aller, comme d'habitude, jamais le temps de rien. On ne s'était jamais vu mais on se connaissait par oui-dire, réciproquement. Et on s'est fait la bise. C'était sympa. Vite rejoints par Anthony Guix, nous voilà partis pour un survol de ce fort joli domaine créé en 2006 et qui présente fièrement son premier millésime. 5 ha, majoritairement du carignan centenaire et du grenache noir, des petits rendements, une vinification naturelle par conviction, une recherche du fruit et de la fraîcheur, un credo qui rend d'emblée sympathique cette aventure. Surtout que les vins sont impeccables. 3 cuvées de blanc, mais une seule en dégustation, 3 de rouge. On commence par Green H (80% Grenache Blanc, 15% Muscat petits grains, 5% Maccabeu et Carignan blanc), d'une fraîcheur absolue, minéral et tendu, et on poursuit par les rouges: Mano a mano, Bonica Marieta et Sans temps. Variations autour du Carignan et du grenache, avec plus ou moins un chouia de syrah, en macération carbonique, ce qui apporte une pointe de tonicité et un fruité croquant. Les vignes centenaires de Sans temps  sont encore drues et alertes, donnant un vin large d'épaules, un vrai beau carignan plein et charnu.

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    Un premier essai qui ne demande qu'à être transformé, calmement mais sûrement. Le matin, comme le soir. Un domaine que l'on a su également apprécier, du côté du Grand Lac, et que l'on peut trouver chez le Passeur de vins.

    Olif

  • Grrr...!

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    Grrenouilles, grrrives et Grrrrands crus bourrrguignons! Tel était le programme de cette ultime confrontation 2007 entre carabins et épiciers à l'Auberge des Montagnards de Chaon, chez Walter.

    Table de fête, menu de fête, vins de fête! Chacun a amené une bouteille de sa cave personnelle pour accompagner le menu aux petits oignons composé par Walterrr, le rrroi des Montagnarrrds. De jolies bouteilles, plutôt prestigieuses, dans un millésime que l'on s'attend tous à trouver épanoui. Et le patron s'est attablé avec nous, pour une soirée privée de gala qui nous a vu rouler les "r" comme de vrais bourrrguignons. Grrr...!

    Avec quelques grr...essins:
    - Meurrrsault En Lurrraule 2000, Rrrémi Jobard: pour se faire la bouche, un vin de l'ami Rémi, au nez plutôt ouvert, peut-être un peu réduit, et à la jolie bouche minérale.

    Avec une poêlée de grr...enouilles d'automnes, les meilleures, d'après les spécialistes:

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    - Corrrton blanc 2000, Domaine Maillarrrd: nez fin, légèrement grillé, élégant, belle structure en bouche, de la longueur, au poil!

    - Corrrton-Charrrlemagne 1991, Domaine Tollot-Beaut: premier nez "violent", bouche artificielle, avec un petit côté bonbon anglais, acidité présente, mais désintégrée. Un CC cosmique, pulvérisé dans l'espace-temps, qu'il aurait fallu ouvrir sur des batraciens du XXème siècle.

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    Avec des petits ventres et des cuicuisses de grr...ives, à défaut de merles, mais pour le coup, personne ne s'est plaint! Des grrr...ives amoureusement chassées par Nicolas, le petit frère de Walter et dépiautées par toute la famille pour notre plus grand ravissement. Pauvres bêtes!

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    Les vins sont, comme à l'accoutumée, servis à l'aveugle et par paires:

    - Clos des Lambrrrays 2000: pile poil à point, rond, fondu, harmonieux, à la trame très fine et à la grande longueur toute en finesse. Premier rouge goûté, premier rouge bu!

    - Corrrton Rrrenarrrdes 2000, Antonin Rrrodet: puissant, austère, carré, avec un soupçon de minéralité mais de la rusticité dans les tanins. Un costaud au potentiel à peine entamé. A ce stade, on lui préfère évidemment la grâce des Lambrays!

    - Corrrton Brrressandes 2000, Chandon de Brrriailles: un nez frais et acidulé, avec une petite touche végétale, banane séchée. Un grain fin, avec une tension acidulée, mais une légère raideur en bouche. On aimerait qu'il se lâche un peu plus, mais c'est très bon!

    - Bonnes-Marrres 2000, Domaine Dujac: il en a encore beaucoup sous la semelle, ce vin encore fruité, qui pinote allègrement (framboise, petite note terreuse). Plutôt puissant, sans aspérité, il mérite d'être un peu attendu.

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    Avec une tranche de filet de boeuf de la boucherie Grr...esard, à Malbuisson. Un boeuf de 36 mois, amoureusement sélectionné par Pierre Gresard, présent dans l'assemblée. Né à Petit-Villard (39), d'un père charolais et d'une mère croisée charolais-montbéliarde. Evidemment, je parle du boeuf et pas du boucher! Un CV qui arrache une larme avant d'enfourner le premier coup de fourchette! Une larme de remords qui se transforme vite fait en torrent de bonheur, tellement la viande est goûtue et fondante dans la bouche!

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    Tandis que les plus sensibles d'entre nous se mouchent dans leur serviette, les Grands crus continuent de défiler dans les verres:

    - Charrrmes-Chamberrrtin 2000, Vincent Geantet-Pansiot: le premier nez révèle une petite note de pomme blette, trahissant une légère oxydation. La matière est pourtant dense et serrée.

    - Latrrricièrrres-Chamberrrtin 2000, Jean-Louis Trrrapet: la robe est soutenue, mais le nez est d'une jolie fraîcheur fruitée, sur la groseille. Plutôt puissant, il affiche une jeunesse insolente et revigorante.

    - Echezeaux 2000, Rrrobert Arnoux: un grain très fin, soyeux, une petite note fumée et une belle rémanence en bouche. Un séducteur tout en finesse.

    - Clos de Vougeot 2002, Alain Hudelot-Noellat: un intrus, en quelque sorte, puisque du millésime 2002, mais un vin volumineux, à la tension soutenue, peut-être à peine alcooleux en finale. Large d'épaules, il lui manque du coup peut-être un soupçon d'élégance, mais c'est un 2002 qu'il faut savoir attendre patiemment en cave.

    - Chapelle-Chamberrrtin 2000, Jean-Louis Trrrapet: il paraît qu'il faut toujours terminer une dégustation par une Chapelle, va savoir pourquoi! C'est Walter qui le dit, et comme c'est lui qui a déterminé l'ordre de passage...! Apparemment, il ne s'est pas trompé, parce que le vin se livre dense et serré, compact. Un joli grain de vin, très prometteur.

    - Corrrton-Brrressandes 2000, Tollot-Beaut: la bouteille de secours, au cas l'une des précédentes se serait avérée bouchonnée. Point de goûts de liège, mais on a quand même décidé de lui faire sa fête! Encore un beau vin, que l'on peut attendre, puissant, serré, dense, aux jolis tanins très fins. Petite note réglissée, type Zan.

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    Avec le dessert, des prrrofiterrroles, finalement, on n'a rien bu à part un café.

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    Ah! si, j'oubliais! Juste un ou deux magnums de Champagne, histoire de. Et tout le monde s'est quitté en chantant:

    "Halte là, halte là, halte là, les montagnarrrds, les montagnarrrds!

    Halte là, halte là, halte là, les montagnarrrds sont là!"

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    Olif

  • Faire-part: Le Bel Enfant d'Elodie, né en 2005

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    Coup de coeur! Pour le vin, regoûté tout dernièrement, pour le domaine, pour l'appellation, pour laM_bec75b807db6511640284020e63af94b région. Et retour par procuration en Roussillon grâce au Salon des Vins de Besançon le 20 octobre 2007. Un Salon auquel je me suis rendu au son des New pornographers (of the phonographer, aurait dit Brassens), un collectif canadien festif de Vancouver, pas loin de mettre le feu à l'arcade, et carrément jouissif, même que ça part dans tous les coins. Les bouchons n'ont pas tardé à sauter!


    J'ai complètement craqué la semaine dernière sur ce vin et sur le domaine des Vignes d'Elodie, sur les recommandations de Marie-Claude Veillet du domaine Sol-Payré. Saine émulation entre vignerons du Roussillon égarés dans la froidure automnale franc-comtoise!

    Alors impossible de ne pas dire un mot au préalable des merveilleux vins du Domaine Sol-Payré, avec une mention toute particulière pour les 3 cuvées Ater, Imo Pectore et Scelerata, millésime 2004. Il me tarde de regoûter les 2003, achetées l'année dernière, dès que j'aurai fait un peu de ménage dans ma cave et, enfin, remis la main dessus.

    Et puis donc Les Vignes d'Elodie, un rayon de soleil en provenance directe de la haute vallée de l'Agly, visitée il y a fort peu de temps, une nouvelle découverte et un coup de coeur total. Trois cuvées en rouge, Le bel Enfant, Mademoiselle et Madame, d'une parfaite complémentarité impeccablement hiérarchisée. Mention spéciale au Bel Enfant, pour sa fraîcheur et buvabilité (voir plus bas) et à Madame, majoritairement carignan, pour sa profondeur et sa complexité. Les Maury blanc et rouge sont dignes de bien des éloges!

    Le Bel Enfant 2005, Vin de Pays des Côtes Catalanes, Les Vignes d'Elodie (note du 27/10/2007)
    Un bébé mafflu, au corps pourtant élancé et à la fraîcheur intacte, alliant la rondeur et la puissance du grenache à un haut degré de buvabilité. Des notes d'agrumes et de pamplemousse rose émergent parmi les fruits noirs, rendant particulièrement aimables les tanins, qui développent gras et soyeux. Un vin complètement craquant, un bien bel enfant, mes félicitations aux heureux parents!   

    Petit coucou à Alexandre Fouque, de la Tour Penedesses, qui a privilégié un salon parisien, déléguant en province sa sympathique épouse, venue nous faire goûter un excellent Faugères 2006, avant les Raisins de la Colère 2005. Coup de coeur pour une grande Montée des Grès 2004, un grenache noir particulièrement concentré, à la trame fine, serrée et minérale, qui se donne des airs de Petite Sibérie languedocienne. Un vin d'une exceptionnelle densité, bravo!

    Et puis, retrouvailles heureuses avec le Prieuré Font Juvénal, en Cabardès, pour y découvrir un blanc gorgé de fruits et rempli de fraîcheur, le Délice de Garrigue 2005, Vin de Pays des Côtes de Lastours. L'Asphodèle et le Sauvage 2004, appellation Cabardès, délivrent également beaucoup de promesses!

    Encore un Salon placé pour moi sous le signe du Languedoc-Roussillon, mais un tel rayon de soleil, on ne va pas s'en plaindre!

    Olif

  • REVEVIN 2007 : Patrick Baudouin ou l'essence du chenin

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    Retour sur les REVEVIN de l'Ascension 2007 pour un compte-rendu (très) en retard qu'il aurait été dommage de passer sous silence. N'étant pas un adepte du classement horizontal à la Gaston Lagaffe, celui qui se termine au panier, les notes concernant cette dégustation n'ont pas non plus été ensevelies sous des monceaux de paperasse, je les avais juste enfermées dans le coffre de ma banque en Suisse de peur de les égarer et/ou de me les faire piquer par un amateur mal-intentionné. Que Patrick Baudouin veuille bien me pardonner mon incommensurable retard, le compte-rendu n'en sera que meilleur, du moins j'espère qu'il saura retranscrire le moment de pur bonheur qu'a constitué cette dégustation!

    Mais ne délayons plus avant, et en route pour le Layon, en compagnie d'un des vignerons-phares de l'appellation, pour un moment d'anthologie, comme sait nous en réserver habituellement les Rencontres Vendéennes. Le dimanche matin, de façon rituelle, c'est une douceur pour la route. Après Francis Poirel et son Quart de Chaumes, Philippe Delesvaux et Richard Leroy, on ne quitte pas cette fantastique vallée du Layon, propice à l'élaboration des plus grands liquoreux de la planète, voire au-delà, par dessus la voie lactée, pour une découverte en profondeur des vins de Patrick Baudouin.

    - Anjou blanc sec, Le Cornillard 2004 :
    Robe jaune clair, nez minéral, légèrement fumé. Bouche possédant de la richesse en attaque, bien mûre, mais d'une grande minéralité, droite et longue.

    - Anjou blanc sec, En Glanées 2004 :
    Encore un vin minéral, laissant pourtant bien s'exprimer le fruit. Bouche ronde et riche, avec sensation de sucre résiduel, plutôt due à la richesse, mais sans lourdeur, donnant la sensation d'un équilibre plutôt aérien.

    - Coteaux-du-Layon Les Bruandières 2003 :
    Encore un vin riche, millésime oblige. Notes miellées, à peine minérales, plutôt élégantes. Bouche assez massive, mais la fraîcheur est néanmoins préservée.

    - Coteaux-du-Layon Maria Juby 2003 :
    11° et 190 g de SR. Nez caramélisé, un peu abricot. Un vin riche et concentré qui parvient à garder une certaine tension en bouche, avec de la fraîcheur.

    - Coteaux-du-Layon Grains Nobles 1999 :
    11° et 140 g de SR. Robe dorée, nez riche et confit, légèrement salin, avec une petite note de fruits secs. L'acidité domine, équilibre parfaitement le vin, malgré sa texture très onctueuse. Superbe!

    - Coteaux-du- Layon Maria Juby 1996 :
    Superbe nez d'orange confite et d'abricot. Bouche sublime, d'une perfection rare, tout en subtilité. Un ange passe...

    - Coteaux-du-Layon Après Minuit 1995 :
    Robe ambrée, nez sur la pâte de coing et l'orange confite. Soutenue par une acidité droite et rectiligne, une matière majestueuse se développe en bouche, d'une persistance aromatique exceptionnelle. Finale sur la mine de crayon pour un vin hors normes, avec 350 g de SR et 8° d'alcool.

    Dur de monter plus haut, et pourtant! Une horizontale du grandissime millésime 1997 nous attend!

    - Coteaux-du-Layon Les Bruandières Novembre 1997 :
    Robe dorée, nez minéral et un peu confit, trame assez fine, élégante, avec de la minéralité et de la fraîcheur.

    - Coteaux-du-Layon Maria Juby Grains Nobles 1997 :
    Robe dorée, nez confit, un peu sur la réserve. Bouche d'une grande douceur, onctueuse, acidulée, persistante, avec une petite salinité finale. La sagesse commande de l'attendre patiemment tant le potentiel est grand!

    - Coteaux-du-Layon Après Minuit 1997 :
    8° et 350 g de SR. Robe ambrée, bouche large et riche opulente, minérale et saline, sans l'once d'une lourdeur. Une expérience gustative rare et unique!

    - Les Sens du Chenin 1997 :
    La robe est presque brune. Nez d'agrumes, de figues, de fruits secs. Est-ce encore du vin, Pas sûr! 690g de SR, 0,9° d'alcool! Du sucre à l'état pur, au bon goût de chenin, porté par une acidité magistrale qui laisse la bouche propre et nette. De l'extrait de raisin, l'essence même du chenin, d'où son nom, forcément!

    Après ce tour de force, il ne nous restait plus qu'à humer le marc issu de ce fabuleux moût de 1997 (sans le goûter, malheureusement, pour ne pas risquer de provoquer le gendarme) et finir par sucer des cailloux, de la pierre de vin pour mieux se rendre compte que la minéralité du chenin, ce n'est pas qu'une vue de l'esprit!

    Mesdames et Messieurs, l'essence du chenin, sous vos applaudissements!

    Olif

    P.S.: la même dégustation vue par La Pipette, c'est ici!

  • Evangélisation jurassienne in situ

    Nouvelle confrontation carabins-épiciers à l'Auberge des Montagnards, chez l'ami Walter, à Chaon, au bord du lac Saint-Point. Pas de chichis, à la bonne franquette, même qu'il a ouvert son auberge juste pour nous, Walter, après être allé pêché une ou deux truites et tirer un ou deux chevreuils.
    Le vin local ne faisant que très peu partie de la pharmacopée de nos amis épiciers, j'ai obtenu carte blanche pour un petit tour d'horizon du Jura alternatif, alliant qualité et diversité, et en passe lui-même de devenir un grand classique. Point d'arômes oxydatifs ce soir-là, ces notes d'épices et de noix verte susceptibles d'enivrer le "vulgum pecus" du coin, fût-il pharmacien, mais de laisser également de marbre par incompréhension totale le premier imbécile venu, fût-il dégustateur. Que de l'ouillé! Savagnin, puis chardonnay, et, après une poignée de rouges, quelques petits vins doux pour le plaisir!

    Les vins sont goûtés à l'aveugle, sauf en ce qui concerne le maître du jeu, votre serviteur, par séries de 2 ou 3. Ils sont servis en même temps que les plats, mais généralement goûtés avant les mets pour mieux les apprécier.

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    Arbois Savagnin Curoulet 2005, Rémi Treuvey: fruité, riche, rond et gourmand, ses arômes primaires de pomme sont plutôt séducteurs. D'une grande netteté, avec une superbe acidité, il se déguste tout en longueur pour clore sur une finale très croquante.****

    Arbois-Pupillin 2002 Les Terrasses, Jean-Michel Petit: nez riche et puissant, fruité, fumé, argileux. Tendu et minéral en bouche, avec une longueur phénoménale et une acidité rectiligne et tranchante. Si ça, ce n'est pas un savagnin de terroir...! Tout simplement superbe!*****

    Côtes du Jura 2001 Fleur de savagnin, Alain Labet: la robe est dorée, le nez mûr et riche, vieille cire, miel, partant sur le versant oxydatif sans sombrer pour autant dans la noix. Oxydation versus richesse et puissance, le débat est ouvert! Malgré sa grande acidité, il ne convainc pas totalement du fait d'une bouche un peu dissociée et une finale terminant sur l'amertume. Très honorable pour le millésime, il pâtit surtout d'avoir été servi après Les Terrasses 2002.***

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    Arbois 2005 La Mailloche, Stéphane Tissot: décidément, elle est vraiment superbe, cette Mailloche 2005, avec son nez minéral fumé, intense, développant par derrière des notes de pralin. La trame en bouche est précise, ciselée, définie à la perfection. Elle mérite un peu de repos en cave, mais elle goûte déjà merveilleusement! *****

    Arbois 2002, Les Corvées sous Curon, Domaine de la Tournelle: nez de fruits jaunes, avec une pointe de réglisse. Du gras et de la matière, pour un vin droit et enveloppé au bel équilibre. La finale acidulée s'allie à merveille avec le filet de truite déglacé au vin jaune.****

    Côtes du Jura 2000 Les Grands Teppes, Jean-François Ganevat: le nez est anisé, fenouil et menthol. La bouche est large, presque trop lisse, un peu caramélisée, avant de développer une jolie tension finale. Un vin qui fait moins l'unanimité que les deux précédents, mais qui en impose pourtant!****

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    Avec un ragoût de chevreuil, on passe aux rouges, qui sont tous carafés au préalable, hormis les deux ancêtres qui suivent.

    Arbois 1990 Cuvée des Docteurs, Lucien Aviet: un ploussard de 17 ans, à la robe légèrement orangée, délivrant de petits arômes de framboise et d'écorce d'orange, et à la bouche gracile, diaphane, tout en finesse. Un moment de grâce infini, l'éloge de la finesse!****

    Arbois 1990 Pinot noir Fût neuf, Jacques Puffeney: une bouteille bonus, apportée par Georges, qui trouve tout à fait sa place ici, comme par magie! La robe est encore très colorée, d'une jeunesse insolente. Enrobé par du gras, les tanins se fondent harmonieusement. Un vin encore tout à fait droit dans ses bottes, qui a parfaitement digéré son élevage qui se voulait ambitieux.****

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    Arbois 2005, Cuvée Marc, Jean-Marc Brignot: la robe est sombre, le nez est fougueux, balsamique et cacaoté, ne faisant pas l'unanimité. Explosif, pour le moins, volatile, un peu, sur le versant acétate. Riche, gras et concentré, un vin à la fois déroutant et surprenant. Surtout lorsque l'on sait qu'il est constitué à 95% par du ploussard! Il aurait certainement mérité un carafage plus long, à défaut d'un vieillissement en cave plus important.***(*)

    Arbois 2003 Les Grands Vergers, Michel Gahier: un trousseau à la texture dense et serrée, présentant une petite touche végétale. Complètement refermé et pas très expressif à ce stade. Il va falloir impérativement attendre les bouteilles qui restent!***(*)

    Côtes du Jura En Barberon 2003, Stéphane Tissot: robe sombre et opaque, nez métallique, un peu dur, avec une déclinaison arôme Maggi. La bouche est relativement sphérique, un peu végétale, mais enrobée, avec du gras, malgré des tanins encore un peu durs. Finale accrocheuse, sans mâche ni astringence. A attendre encore un long moment, évidemment!***(*)

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    Pour fêter dignement un cinquantenaire, on ne dira pas de qui, ni l'âge exact (euh...! comment c'est déjà fait?), il fallait bien un gâteau d'anniversaire et quelques bouteilles pour l'accompagner!

    L'école buissonnière (2004), Vin de table, La maison de Rose: un vin tout en délicatesse, sur les agrumes et les fruits exotiques, avec un équilibre demi-sec, tendu et acidulé, quasiment aérien. Sacré savagnin, va!****

    Arbois La Cuvée des Amoureuses 2003, Michel Gahier: après le pur savagnin VT, un "paille" pur chardonnay, qui embaume des arômes de fruits secs, de figues, de raisins de Corinthe et de vieux Marc. J'aime beaucoup son équilibre sucre-acidité-richesse, qui laisse passer une petite pointe d'alcool type Marc d'Arbois en finale.****

    Audace 2004, Stéphane Tissot: un moût 100% ploussard élevé sur la paille mais qui ne devrait y laisser personne. Nez original de pamplemousse rose, très frais. Belle bouche avec du gras et de l'acidité, sans sucrosité trop marquée, évoluant sur de petites notes de fruits à noyaux. Un vin qui appelle le chocolat!****

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    Relativement peu de difficultés pour convertir la coalition pharmacologique Doubs-Haut Doubs, si ce n'est ce petit leitmotiv, à la fois encourageant et décourageant: " Ah! bon, tu es sûr que c'est du Jura?"

    Oui, oui, pas de pirate, c'était convenu dès le départ! Et puis, après hésitation, quelques étoiles, juste pour hiérarchiser le plaisir. Au dessus de ***, c'est tout bon, avec du potentiel entre parenthèses, ***** c'est top! Pour moi, en tout cas! Et pour nos amis épiciers aussi, il me semble, de véritables petits Saint-Thomas!

    Olif

  • Le Layon, cap à l'Est, is back! Une petite douceur angevine au coeur de l'automne jurassien!

    Un jardin d'automne angevin au coeur du Jura, c'est le pari lancé par Philippe Rapiteau, du Blog de la Pipette. Une rencontre gorgée de sucre qui s'annonce passionnante et qui devrait ravir tous les passionnés du Jura ou d'ailleurs.
     

    Jardins

    Grâce à l'amicale participation de Stéphane Planche, des Jardins de St Vincent, ce rendez-vous de passionnés se déroulera à la Closerie Les Capucines, à Arbois donc, le samedi 24 novembre 2007, à partir de 10h.

    Demandez le programme!

    10h : Val de Layon et d'Aubance 2004

    Cette première séance est entièrement consacrée au millésime 2004, pour des vins issus des appellations Coteaux du Layon, Coteaux de l'Aubance, Bonnezeaux et Quarts de Chaume. Un tour d'horizon, d'au moins, vingt liquoreux, à priori encore disponibles dans la région.

    12h : Buffet jurassien, etc...

    Pour permettre aux participants de découvrir Arbois, une petite visite de la ville est prévue en début d'après-midi. Histoire de saluer la mémoire de Louis Pasteur et, peut-être, de découvrir sa maison.

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    16h : Coteaux et merveilles!

    Une dégustation "pur plaisir"!... Seront proposées des cuvées qui montreront ce dont l'Anjou, version chenin "Grains nobles" est capable!... Quelques millésimes anciens seront également présents. Une sélection pour laquelle les vignerons angevins ont carte blanche. Il s'agira là de flacons qui sont estimés représentatifs des domaines, par les producteurs eux-mêmes. Attention! Sensations fortes garanties!...

    Voici la liste des domaines et vignerons ayant confirmé qu'ils apporteraient leur contribution à cette manifestation : Domaine des Baumard, Château Pierre Bise de Claude Papin, Domaine Ogereau, Domaine Jo Pithon, Château Soucherie, Domaine des Forges de Stéphane Branchereau, Domaine de la Bergerie d'Yves Guégniard, Richard Leroy, Domaine Patrick Baudouin, Mark Angeli, Philippe Delesvaux, Domaine des Sablonnettes de Joël Ménard, Domaine de Juchepie, Domaine de Bablut, Domaine du Roy René, Domaine Les Griottes, La Grange aux Belles, Château de Fesles, Domaine Les Grandes Vignes, Château de Suronde, Domaine des Petits Quarts, Château de Bellerive, Domaine Richou et Domaine de Montgilet. Ils sont tous là!... Un immense merci à eux, pour leur confiance.

    Comment participer?

    C'est très simple! Pour vous inscrire, vous devez éditer le Bulletin de participation, le compléter et l'envoyer à l'adresse indiquée, accompagné de votre règlement. Prenez garde! Seulement vingt personnes pourront y prendre part. Les inscriptions seront admises jusqu'au 17 novembre 2007, dans la limite des places disponibles.


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    Tous les renseignements sur le Blog de la Pipette!



    Olif

  • "Là-haut sur la montagne, l'était un bordelais..."

    Récit d’une joute amicale entre montagnons, à l’assaut d’un monument : le millésime 1990 à Bordeaux.  Chacun a apporté une bouteille dans son petit cabas, de façon plus ou moins concertée pour éviter les doublons. Certains connaissent la majorité des vins, d’autres aucun. Mais ce n’est pas grave, on est surtout là pour passer un bon moment ensemble.

    Le lieu : l’Auberge des Montagnards, à Chaon, chez l’ami Walter, qui a remballé son gibier et ses grenouilles, mais qui nous a préparé un faux-filet de bœuf forestier pour l’occasion et qui s’est occupé du service des vins (ordre de passage, carafage).

    Les protagonistes :  le GJP*, dans sa formation XXL, affronte, dans un semi-aveugle pas trop bien orchestré, il faut le reconnaître (on essaiera de mieux faire la prochaine fois), une coalition pharmacologique Doubs-Haut Doubs. Carabins contre épiciers, Bordeaux 90 n’a qu’à bien se tenir !

    Les vins, dans l’ordre du service :

    -    G de Guiraud 2006, Bordeaux blanc sec*** : fruits exotiques, pamplemousses, agrumes, ce petit cocktail de fruits frais est bien agréable pour se faire la bouche.

    -    Hermitage blanc Chevalier de Stérimberg 1990, Jaboulet *** : deuxième mise en bouche, plus sérieuse. Nez empyreumatique, évolué, sur le moka. Bouche large, puissante, un peu lâche, sur le versant oxydatif, avec beaucoup d’alcool en finale. Un peu déroutant, probablement en amorce de son déclin, car un léger déséquilibre se fait sentir.

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    -    Château Troplong-Mondot 1990, Saint-Emilion****** : robe grenat, sombre, sans l’ombre d’une trace d’évolution. Le nez est ouvert, fin, élégant et complexe : bois noble, griotte, une pointe de vanille bourbon. La bouche est superbe, d’une jeunesse incroyable, calibrée à la perfection. Les tanins sont fins, tout en dentelles, élégants et racés. Un véritable déshabillé de soie ! La grande classe pour un vin d’exception !

    -    Château Sociando-Mallet 1990, Haut-Médoc***** : nez secondaire complexe, alliant du fruit à une petite touche de poivron bien mûr et des notes de boîte à cigares. La bouche est encore tonique, possède du peps, même si les tanins sont déjà bien fondus. Peut-être à peine de rusticité dans le grain du vin, ce qui ne lui donne pas la même prestance que Troplong-Mondot. Ce n’est pas un véritable défaut, plutôt une différence de style et d’expression. Son naturel a tout pour séduire !

    -    Château Giscours 1990, Margaux*** : robe sombre, nez empyreumatique sur le moka, grillé, un peu alcooleux. Bouche déséquilibrée sur l’alcool, se décharnant progressivement. Le déséquilibre s’accentue… Probablement une bouteille qu’il aurait fallu boire depuis quelque temps.

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    -    Château Trotanoy 1990, Pomerol*** : nez complexe et ouvert, poivron mûr, moka, un soupçon de végétal. L’attaque est ronde et pleine, mais le vin tourne un peu court, sur l’alcool. Finale possédant un peu d’amertume. Là encore, un vin qui semble un peu dépassé. La matière s’étiole, l’alcool reste…

    -    Château Duhart-Milon 1990, Pauillac**** : nez mûr et à point, sur des notes de havane et de bois noble. Un soupçon d’alcool, qui contribue à la rondeur, mais l’équilibre est préservé car la matière a encore de la ressource.

    -    Château Lynch-Bages 1990***** : un superbe vin pour terminer, aux tanins soyeux, polis, agréablement fondus, qui possèdent la race des plus grands. A son apogée, et pour quelque temps encore. Superbe !

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    S’il fallait se hasarder à un petit tiercé à l’issue de cette réunion, Troplong Mondot l’emporte haut la main, suivi par Lynch-Bages, puis Sociando-Mallet. Il n’y a pas photo à l’arrivée. Trois grands vins que l’on peut être heureux d’avoir encore en cave. Ce qui est loin d’être le cas pour les autres, et surtout Giscours et Trotanoy, qui nous ont paru bien fatigués. Pas de conclusions hâtives, le vin ,c’est tellement subjectif, mais nous sommes tous prêts à refaire la même dans 10 ans. Enfin ,surtout avec TM, SM et LB !

    Olif

    * GJP: Grand Jury Pontissalien, secte d’adorateurs de Bacchus, basée sur les hauts plateaux du Doubs et qui n'a de jury que le nom!

  • REVEVIN 2007 : Roero, uno piccolo fratello per Barolo

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    Bienvenue à Saint-Jean de Piémont ! Le jumelage italo-vendéen était dans l’air depuis un moment et bien voilà, c’est fait ! Tout le monde au nebbiolo, ce cépage mythique italien, à l’origine des grands Barolo et Barbaresco ! Histoire de pimenter le sujet, on s’intéressera de plus près au Roero, une région moins connue, située au Nord-Ouest d’Alba, qui produit des vins intéressants, beaucoup plus abordables que leurs prestigieux voisins. Alba, dont on connait surtout la truffe, blanche, comme son nom l’indique, et l’avoine. Alba l’avoine, qui n’hésitait pas à hululer, avant de monter au ciel en hélico : « Je ne suis pas un Roero ! ». Cela  a fait beaucoup de bruit dans le désert et dans les années 1986, mais cela nous éloigne un peu du sujet initial, désolé !

    Retour sur cette "piccolo fratello", un véritable saut dans l’inconnu, avec des noms de vins pas faciles à prononcer ni à retenir. Place à la dégustation, tous des vins issus du millésime 2004 et de l’appellation Roero, sauf précision contraire.

    TALIANO Michele - Roero 2004 - Roche Dra Bossora
    **
    Robe grenat clair, tirant sur le rubis, brillante. Nez sur les fruits mûrs, avec un léger boisé torréfié. Bouche relativement souple, avec acidité et fraîcheur mais tanins asséchants en finale. Une matière un peu fluette, finalement !

    MONCHIERO et CARBONE - Roero 2004 - Srü ***
    Robe rubis, tirant à peine sur l’orangé. Nez ouvert, encore un peu marqué par l ‘élevage, fruits cuits, sans lourdeur. Epanoui ,assez lâche en bouche, tanins fondus, finale un peu chaude. Pas mal !

    Cascina Val del Prete - Roero 2004****
    Robe grenat. Très beau nez assez complexe, subtilement équilibré entre le fruit, l’alcool et l’élevage. Les tanins sont fondus, soyeux. La fraîcheur s’exprime au travers de notes de fraises écrasées.

    ALMONDO Giovanni - Roero 204 - Bric Valdiana
    **
    Robe grenat, nez floral dans un premeir temps, puis sur les fruits cuits. Bouche tannique, asséchante en finale.

    CORREGGIA Matteo - Roero 2004***
    Robe rubis claire, nez sur le sirop de fraise avec une touche végétale (géranium ? Il paraît que c’est typique de l’appellation !). Bouche souple, plutôt agréable, mais  relativement simple. Assez facile à boire néanmoins, le géranium ne se révélant pas être un véritable défaut.

    Cascina CHICCO - Roero 2004 – Montespianto***(*)
    Robe sombre, nez assez puissant, sur l’alcool, devenant progressivement plus frais, sur du fruit acidulé. Beaucoup de volume en bouche, de la rondeur et un équilibre affirmé, dans un registre concentré. Un peu compact, mais bien fait.

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    NEGRO Angelo et figli - Roero 2004 – Prachiosso****
    Robe sombre, nez agréable, sur des petits fruits noirs un peu compotés. Bouche concentrée, aux tanins veloutés, avec volume et longueur. Finale à peine tannique pour un vin à attendre, mais délivrant de belles promesses.

    MALABAILA di Canale - Roero 2004 – Castelletto (non noté)
    Nez peu engageant, limite déviant (iode, coquille d’huître). Attaque souple avec en bouche, une note liégeuse discrète mais dérangeante, interprétée diversement. Pour moi, une bouteille défectueuse.

    MORRA Stefanino - Roero Superiore 2004**(*)
    Passage dans la catégorie « superiore ». La robe est grenat, brillante. Nez marqué sur le dissolvant, le benzène et l’amande amère. Un vin chaud, équilibré sur l’alcool, avec sensation de sucrosité. Finale tannique un peu asséchante, avec de l’amertume. Une grande richesse pour un vin qui n’a pas encore trouvé sont point d’équilibre. Y parviendra t’il ?

    COSTA Stefanino - Roero Superiore 2004***
    Nez sur l’eau de vie de prune, un soupçon végétal. Très doux et soyeux en attaque, sur la rondeur de l’alcool, avec de l’amertume finale.

    GONELLA - Roero Superiore 2004 – Visagno**
    Robe grenat tirant sur l’ora    ngé. Nez déséquilibré sur l’alcool, façon eau de vie de fruits. Bouche tannique, finale asséchante. Un vin très alcooleux.

    SERAFINO Enrico - Roero Superiore 2004***
    Nez sur le fruit, le réglisse. Bouche à la structure imposante, puissante, tannique, l’alcool est là, mais mieux enrobé par la matière .

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    MARSAGLIA - Barbera d'Alba 2004  (2003?) – Castellinaldo**(**)
    Nez très boisé, torréfié. Bouche arrondie, avec des tanins non agressifs et une plutôt jolie matière, totalement masqué par un élevage outrancier. Donnons-lui du temps !

    NEGRO Angelo e figli - Barbera d'Alba 2004 - Bric Bertu***(*)
    Robe noire, nez sur la liqueur de fruits noirs. Attaque souple, malgré une grosse matière. Belle acidité et grande longueur.

    SERAFINO Enrico - Barolo 2001**
    Robe légèrement brunie, nez sur le moka, le pruneau. Malgré une longueur confortable, un vin qui donne l’impression d’être un peu cuit, évolué, décharné, avec une finale sèche et fuyante.

    Tenimenti CA'BIANCA - Barolo 2002
    ****
    Là également, des signes d’évolution sur la robe et le nez. La bouche est harmonieuse et fondue, avec de la puissance. La finale est à peine chaude mais l’équilibre est globalement satisfaisant.

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    Une dégustation intéressante à plus d’un titre, pour moi une véritable découverte, avec dans l’ensemble des vins jouant dans un registre costaud, marqué par l’alcool (pas de degré en dessous de 14 !). Les Roero tirent plutôt bien leur épingle du jeu car ils parviennent à préserver de la fraîcheur, ce qui est un véritable atout. Les cuvées superiore, plus « ambitieuses », me font un peu l’effet d’un rouleau compresseur alcoolisé, y compris en Barbera d’Alba, Barolo et Barbaresco, des appellations réputées plus prestigieuses, et dont l’évolution apparemment rapide en bouteille me parait un peu inquiétante. E pericoloso sporgesi, comme on dit dans le train!

    Olif

  • REVEVIN 2007 : Off gourmand

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    Grande première pour ces Rencontres vendéennes, un apéritif dînatoire, préliminaire à la dégustation soupatoire.

    Autour d’une petite horloge de pâtes persillées, les organisateurs ont sélectionné un certain nombre de cuvées moelleuses ou liquoreuses, qu’il fallait goûter et tester avec les différents fromages. Exercice quasi impossible à réaliser de façon exhaustive, surtout si l’on souhaitait ne pas se prendre trop la tête et prendre le temps de discuter avec son voisin de tablée. Pour pimenter la chose, deux cuvées sèches et oxydatives se sont retrouvées mêlées au casting de manière improbable, dans l’espoir de quelque pâte sèche pressurée, mais en vain.
    Tout cela bien entendu à l’aveugle, sauf les fromages.

    En préambule, la petite horloge fromagère préparée pas Pascal Beillevert était composée, à midi d’un Gorgonzola, à 2 heures d’une Fourme d’Ambert, à 4 heures d’un Stilton, à 6 heures d’un Bleu de Gex, à 8 heures d’un Bleu du Bocage et à 10 heures d’un Roquefort.

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    Le Roc des Anges, Macabeu passerillé 2005, Marjorie Gallet***
    Robe jaune claire, nez fin, salin . En bouche, sensation sucrée-salée, sur un équilibre demi-sec porté par une belle acidité. Belle longueur pour un vin agréable, tout en finesse.

    Coteaux de l’Aubance 2002 Les 3 demoiselles, domaine Richoud***
    Nez d’abord iodé, évoluant sur le coing, avec une pointe saline. Bouche grasse, onctueuse et riche, laissant poindre la minéralité. Pas mal !

    Bonnezeaux 2002, Domaine des Grandes Vignes****
    Le nez fait très « chenin », alliance du fruit et du minéral. Belle et longue acidité en bouche pour un vin empreint d’une certaine pureté et de beaucoup d’élégance.

    Coteaux du Layon 2001, Château de Fesles**(*)
    La robe dore légèrement. Le nez révèle une pointe iodée. La liqueur est riche, avec un certain degré d’onctuosité mais de l’amertume en finale. Un peu dissocié à ce stade, manquant d’harmonie.

    Coteaux du Layon 2001, Les Noëls de Montbenault, Richard Leroy****
    Robe jaune dorée, nez citronné et confit avec une touche minérale. Riche, sans être pâteux, du fait d’une grande acidité. Une liqueur imposante. Un très beau vin.

    Johannisberg flétri 2000, Gérald Besse, Valais*****
    Robe dorée. Nez sur l’olive verte, l’écorce de citron confit, le cédrat. Bouche riche et grasse, soutenue par une acidité remarquable. Un superbe équilibre qui m’évoque irrésistiblement le Valais. Bingo ! Je pensais à une marsanne, c’est un johannis ! Mais c’est en tout cas un excellent vin !

    L’Alternative 1998, Domaine Julien Meyer, Alsace****
    Robe ambrée. Nez caramélisé, sur un versant nettement oxydatif. Bouche possédant un équilibre affirmé, goûtant très sec, sans aucune sucrosité. Déroutant au milieu de ces liquoreux, mais il ne s’en laisse néanmoins pas conter ! Un assemblage de Sylvaner et de pinot gris élevé sans ouillage, à la manière d’un vin jaune, à des années lumière des canons de l’Alsace traditionnelle.

    Anjou 1997, Domaine de Juchepie, La Quintessence*****
    Robe dorée foncée, brunissant même légèrement. Le nez est frais, sur des notes mentholées. La bouche n’est pas trop riche, droite et nette, bien définie, bâtie sur un équilibre frais et aérien. J’aime beaucoup.

    Coteaux du Layon SGN 1997, Philippe Delesvaux*****
    Un vin riche et onctueux, gras, confit et minéral, parfaitement équilibré. Une très grande bouteille, l’une des plus belle de cette dégustation.

    Soleil de Chine, Thierry Michon, Fiefs vendéens
    Un vin non notable et non appréciable en ce qui me concerne. Problème de bouteille ?

    Arbois vin jaune 1999, Michel Gahier*****
    Goûter un Jaune aux Rencontres vendéennes devient un événement rituel . Le faire derrière des liquoreux est un peu moins classique. Eh! bien, ça passe ! Fin, puissant et parfaitement équilibré, un grand vin jaune dans un millésime qui devrait devenir historique.

    Passito de Pantalleria
    1990, Mueggen,Tenuta di Castiglione
    *****
    Je n’avais relevé ni l’origine exacte, ni le nom du producteur, mais on me l'a soufflé fort opportunément. Un petit bijou qui traînait dans une cave vendéenne et qui vient tout juste de refaire surface. Le temps de s’imprégner d’arômes de pruneau, de café, de zeste d’orange, tout en gardant une fraîcheur incomparable en bouche. Une oasis sicilienne au cœur de l’avenue de la forêt montoise ! Superbe !

    Banuls 1982, Vial-Magnères, Al Tragou****

    Une robe acajou pour un vin qui développe un sublime rancio en bouche. Une appréciation plutôt succincte pour un vin qui aurait mérité plus d’attention, mais l’assemblée commençait à se dissiper.

    Château Suduiraut 1982, Sauternes***
    Un Sauternes pour terminer, parce qu’il en fallait bien un ! Evolué, à la robe dorée, il développe joliment son botrytis et son côté rôti caractéristique en s’appuyant sur des notes légèrement mentholées.  A point, il ne manque pas de fraîcheur, sans toutefois parvenir à éclipser les petites merveilles dégustées au préalable. De la faute à un certain académisme, dirons-nous, pour ne pas sombrer dans l’anti-bordelisme primaire ! Il y manque peut-être juste une étincelle euphorisante !

    Et c’est peu dire que tout cela nous a mis en appétit. Place aux produits de la mer et du marais !

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    Olif

  • REVEVIN 2007 : Le Cèdre, etc.

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    Un intitulé gainsbourien, pour cette première dégustation officielle des quatrièmes REncontres VEndéennes autour du VIN, qui place d’emblée la barre très haut, les organisateurs n’ayant reculé devant aucun sacrifice. Beaucoup de Cèdre, encore plus de Cahors, et deux intrus, du très grand Sud-Ouest, une vaste région mondiale qui s’étend de Marmande à Buenos-Aires. Largement de quoi se colorer les dents et les gencives aux tanins du Côt et l’occasion pour certains d’imiter la poule en montrant du doigt les bouteilles et la bouche de leurs congénères : « Côt ? Cot cot cot cot cot ! ». Désolé !
    Le Côt ou Malbec, cépage-roi de l’appellation cadurcienne, méritait bien une approche vendéenne. L’air marin sied bien aux vins et au teint, d’une manière générale. La terrasse du Chai Carlina, véritable arène de ces REVEVIN, vibre encore de la puissance de ces vins d’homme, que les dames n’ont pas hésité à recracher, tout comme les autres participants! Le spectacle peut commencer. Les costumes sont de Philippe « Donald Cardwell » Rapiteau et les décors de Philippe « Roger Hart » Gallard. Les vins sont dégustés à l’aveugle selon un ordre pré-établi, sur les conseils de Pascal Verhaeghe, vigneron au Cèdre. La notation en * n’a pour seul but que de hiérarchiser les vins d’après le ressenti de cette dégustation, histoire de s’y retrouver un peu plus facilement. C’est du relatif ajusté, histoire aussi d’introduire à la fois le doute chez le lecteur et une petite pointe d’absolu. On pourra se rendre compte que si l’absolu n’a absolument rien d’absolu (comment pourrait-il en être autrement ?), le relatif est relativement relatif. Dont acte !

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    Vuelo del Condor 2004, Argentine***
    Robe grenat soutenu, nez frais végétal et herbacé. Bouche de demi-corps, aux tanins souples, avec du croquant et un soupçon d’amertume finale. Un vin plutôt plaisant, qui convenait parfaitement pour la mise en bouche.

    Château du Cèdre 2004 Prestige, Cahors**(*)
    Robe grenat soutenu, boisé marqué au nez, vanillé, presque caricatural. Tanins raides et corsés, un vin dur et austère à la finale asséchante. Il lui faut forcément du temps !

    Le Cèdre 2003, Cahors***(*)
    Le grenat s’assombrit. Au nez, le bois se fait discret, même s’il est présent, mais ne masque pas les arômes de fruits noirs, façon gelée. Les tanins sont veloutés et le vin finalement plutôt flatteur. Mais il y a de l’acidité, de la densité. La finale est à peine dure, sur les tanins, avec de la mâche.

    Le Cèdre 2004, Cahors***
    Nez discret, réservé, à peine boisé. De demi-corps, avec des tanins fondus, son acidité apporte de la fraîcheur et de la longueur, mais mérite de s’étoffer avec le temps.

    Le Cèdre 2002, Cahors****
    Robe presque noire. Nez élégant, fin, avec de la fraîcheur, malgré la maturité. La bouche reste fraîche, avec une belle acidité, des tanins fins, droits et élégants.

    Le Cèdre 2001, Cahors****(*)
    Robe presque noire. Nez ouvert, assez agréable, épicé et fumé. La bouche est tendue, minérale, fraîche et mature, alliant puissance et finesse.

    Le Cèdre 2000, Cahors*****
    La robe est noire. Le nez révèle tout son fruit. La bouche est ronde, aux tanins agréables, avec de la longueur et un bel équilibre de vin à parfaite maturité. Excellent !

    Le Cèdre 1999, Cahors***(*)
    Nez torréfié, sur le moka, mais évoque irrésistiblement pour certains le maquereau au vin blanc fraîchement sorti de sa boîte. Grosse matière, que je trouve encore relativement peu expressive, malgré l’arrondissement des tanins.

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    Le Cèdre 1998, Cahors*****
    Un nez à point, que je trouve très typé Cahors, légèrement floral (mais qui évoque le géranium pour certains !). La bouche est bien structurée, harmonieuse, arrondie, avec une finale légèrement métallique. J’aime !

    GC 2000, Cahors***(*)
    Le nez est un peu alcooleux. L’attaque est ronde (l’alcool ?), la matière est impressionnante, presque too much, longue finale sur des tanins un peu asséchants. Un gros calibre, trop riche pour moi.

    GC 2003, Cahors*****
    Très beau nez de fruits noirs et de gelée de mûre. Matière superlative, avec des tanins veloutés, suaves et soyeux. La finale est un peu chaude, du fait de la grande concentration, mais cet équilibre dans la puissance ne manque pas de longueur et de séduction.

    GC 2004, Cahors****
    Au nez, cette fois, on part sur le cassis. La bouche est concentrée, garde de la fraîcheur, malgré la fermeté métallique des tanins en finale.

    Château du Cèdre 2004 Prestige, Cahors***
    The big piège ! Derrière le GC et Le Cèdre, ce Prestige 2004, servi une deuxième fois à l’aveugle, se goûte sur le végétal frais et le fruit croquant. La bouche, moyennement corsée, est droite et agréable. Personne ne l’a reconnu, évidemment ! Exit le boisé caricatural, les papilles ayant été saturées à grands coups de Cèdre et de GC ! La dégustation est un art bien difficile, et très relatif. Ou alors nous sommes vraiment de mauvais dégustateurs, je ne vous le fais pas dire !

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    Château Lacapelle Cabanac XL 2004, Cahors**(*)
    Nez de fruits mûrs, avec un côté végétal racinaire, des notes de fumée et de brûlé. Bouche corsée, aux tanins serrés et à l’amertume tannique finale.

    Clos Baquey 2002, Elian Da Ros, Cotes du Marmandais****
    Nez expressif, sur un fruité balsamique plutôt frais. Bouche friande, charnue, chocolatée, avec du croquant en finale.

    Domaine Cosse-Maisonneuve, Le Sid 2001, Cahors**
    Nez paradoxalement artificiel, sur la banane séchée, plutôt végétal. Tanins souples et fondus, acidulés, finale légèrement asséchante. Pour tout dire, je le voyais comme un autre piège, extra cadurcien. Une déception, parce que c’est un domaine que j’aime bien et une cuvée que j’ai en cave. Même si, encore une fois, tout est relatif, et que, l’ayant regoûté par la suite, je ne serai pas aussi sévère que je viens de l’être, loin de là ! Un vin à revoir, dans un autre contexte.

    Château Lamartine, Expression 2000, Cahors****
    Fruité et floral au nez, harmonieux, rond et équilibré en bouche, même si la finale est un poil alcooleuse, rafraîchie par une petite note balsamique. Une jolie réussite.

    Clos Triguedina, Prince Probus 1998, Cahors**
    Nez très torréfié, bouche végétale sur l’artichaut. Acidulé, avec une finale asséchante, je ne l’ai pas bien goûté, contrairement à une dégustation récente. A revoir également, d’autant que j’en ai encore plusieurs exemplaires en cave.

    Le Cèdre blanc 2005, Vin de Pays du Lot
    100% viognier. Robe jaune clair, nez fruité primaire, fermentaire, bouche simple et croquante, pour le plaisir de se rafraîchir un peu l’haleine et se nettoyer l'émail après tous ces tanins.

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    Au final, une dégustation passionnante mais éprouvante pour les papilles. Les vins les mieux goûtés ce jour-là: Le Cèdre 2000, Le Cèdre 1998 et GC 2003, juste devant Le Cèdre 2001 qui devrait faire une bouteille superbe d'ici quelques années. Deux déceptions: le Sid 2001 et Prince Probus 1998, mais deux vins à revoir absolument dans un autre contexte car déjà beaucoup mieux goûtés que cela. Du Cahors en perspective sur la table un jour prochain...

    Olif

  • Garden-Party surnaturelle à Molamboz

    Surnaturel


    Premier salon de vins véritablement surnaturel, il faisait bon y flâner dans un esprit détendu, voire se vautrer dans l’herbe tendre, ce qui ne fatiguait quand même pas trop non plus, y goûter deux ou trois vins, quelques huîtres de pleine mer, puis un des meilleurs chocolats du cosmos, et enfin se désaltérer avec une bière « franche ». Molamboz (Jura, France, Europe, Monde, Cosmos), un Salon qui tenait de la Garden-Party, idéal pour une fin avril estivale, et qui n’a manqué, toute connotation politique mise à part, aucune de ces promesses. Si ce n’est l’absence des vignerons de Bételgeuse, qui ont déclaré forfait (je précise que les organisateurs ne s’étaient nullement engagés sur leur présence !), et qui ont été remplacés au pied levé par un Pauillaco-genevois, ayant obtenu l’asile matrimonial au bord du Grand lac, à des lieues, voire à peine plus, de l’estuaire de la Gironde, et une ravissante Julie venue depuis les Costières, entre Nîmes et Arles, irradier le Jura de son sourire et de la qualité de ses vins. Deux vraies belles découvertes à ne pas manquer, ce que je n’ai pas manqué de ne pas faire !

    Dsc05767On commence par les autochtones, pour ne pas froisser les susceptibilités et entretenir le chauvinisme, et on se met en bouche avec les vins du Domaine de la Cybelline, en compagnie de Benoît Royer. L’Arbois rouge 2005 possède une jolie matière bien concentrée, un cran au-dessus du 2004 goûté dernièrement aux Jardins de Saint-Vincent. Le blanc 2005 est égal à lui-même, friand et croquant, un très joli assemblage de chardonnay et savagnin en complantation.

    Imgp3126 On s’attarde ensuite en compagnie de Jean-Marc Brignot, le Gentil Organisateur, qui n’a pas hésité un seul instant à transformer sa propriété en Club Med surnaturel pour recevoir ses invités et le grand public potentiel. Le Pet Nat 2005 est un Fin Limé, assemblage de chardonnay et de ploussard pour une couleur légèrement orangée, une véritable invitation au voyage festif. La bulle est gourmande et ravit le palais. Les Arbois rouges 2005 PP (ploussard-pinot ou ploussot-pinard?) et Marc (ploussard et trousseau) sont très concentrés, la prime à Marc en ce moment. Soliste 2004, une vendange tardive de Savagnin, qui a pris le voile pendant un an dans une cuve, poursuit son bonhomme de chemin et acquiert progressivement un peu de gras et de rondeur sans perdre son côté croquant, mûr et sec.

    Demi tour évident et facile en direction  de la souriante Julie, la curiosité piquée par cette Terre des Chardons, un domaine sudiste situé entre Arles et Nîmes, au cœur de l’appellation Costières. Quatre cuvées goûtées et un sans faute total, forcément le  grand coup de cœur de cette journée. Fraîcheur, élégance, et équilibre sont les mammelles de ces Chardons, tant dans le blanc 100% Clairette, superbe, que dans les rouges majoritairement Syrah qui ont suivi, Bien luné et Marginal. Des vins fruités et floraux, détendus, épanouis, à la grande digestibilité, qui m’ont évoqué les Côtes du Rhône du domaine Gramenon par leur caractère enjoué. Julie en a rougi de plaisir !

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    Jolies déclinaisons de gamay auvergnat chez Stéphane Majeune, du domaine du Peyra. On passe du Crépuscule aux Vieilles Vignes en jetant des Caillasses dans les Puys. Il y a de la fraîcheur et de la gourmandise dans toutes ces cuvées aux noms imagés et au caractère franc et fruité.

    Et puis on se réserve une dernière découverte pour la fin. Et pas des moindres! Paul-Henri Soler est un jovial helvète sans accent, puisque ses origines sont girondines. Il travaille encore à mi-temps à la Cité des vins de Genève mais s’est lancé à corps perdu dans l’aventure vigneronne. Formation bordelaise mais débarrassée des scories de l’élevage. Pour une expression 100% nature de son vin qui ne pourra qu’évoluer bénéfiquement dans le temps, lorsqu’il constituera petit à petit son propre domaine (pour l’instant, ce sont des achats hyper sélectionnés de raisins sur pieds). Trois vins proposés à la dégustation, trois baffes bacchiques, comme dirait l’ami Estèbe qui fut un moment au centre de la conversation et dont lesImgp3129 oreilles ont peut-être sifflé, je le prie de bien vouloir m'excuser de ce potentiel désagrément. D’abord En attendant, un Chasselas, à l’équilibre un peu inhabituel, développant d’agréables notes de poire caramélisée, large et soyeux, le carbonique étant peu marqué, puis un Gamay rond et fruité, à la finale croquante, de quoi calmer une Soif du Pays ! Il y a bien une raison à l’amputation du coin gauche de l’étiquette, mais je ne suis pas certain d’avoir retenu toutes les explications (un rien embrouillées) de Paul-Henri. Et enfin, un Vin du Dimanche, à base de gamaret récolté bien mûr, puis passerillé sur claies, l'humidité genevoise ne permettant pas de le faire sur souches. Cela donne un vin riche et puissant, parfaitement sec, sur des notes de noyau, d’amande amère et de banane séchée, dont le style pourrait rappeler celui de l’Amarone italien. Franchement bon et original, une vraie curiosité ! Finalement, Pierre-Henry est un véritable équilibriste, un funambule du vin avec un petit vélo dans la tête, celui qui figure sur ses très jolies étiquettes.

    Il y aurait eu encore beaucoup d’autres découvertes à faire lors de cette Garden-Party de Molamboz, tous les vignerons présentés étant dignes d'intérêt, mais le temps à manqué ! Les portes devaient fermer le samedi à 19 heures pour réouvrir le lendemain matin, il n'était pas loin de 21 heures lorsque j’ai quitté, à regret, la  nouvelle capitale des vins surnaturels. Avec quelques flacons, évidemment, mais aussi une bourriche d’huîtres de pleine mer de Xavier Grall à Blainville-sur-mer, et 3 bouteilles de bière « La Franche » pour étancher la soif sur la route du retour. Complètement surnaturel !

    Olif

  • Le gigot de 7 heures 12 qui se la pète Graves!

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    Réalisé par la Mater Familia pour le traditionnel week-end de Pâques, selon une recette tenue secrète mais largement inspirée du grand Curnonsky, ce gigot a pris son temps pour arriver finalement avec 12 petites minutes de retard sur l'horaire initialement prévu. Une Pâque estivale, qui a également contraint les aulx à parodier Zebda et tomber la chemise dans la cocotte luthée, mais qui nous a proposé un plat fier de ses origines, prêt à se hausser du col et bien décidé à se la péter Graves!

    Après un blanc apéritif un brin décevant, un rouge majeur (21 ans) bien décidé à ne pas s'en laisser conter.


    Domaine de Chevalier blanc 1995

    Nez sur les agrumes, vif et acidulé. Bouche droite, un peu austère, encore très jeune, peinant à développer de la complexité et du gras, ce que l’on serait en droit d’attendre d’un Pessac-Léognan de cet âge. Une pointe de verdeur en finale complète un tableau pas complètement réjouissant.

    Château Pape-Clément 1986
    Une des premières bouteilles ayant constitué ma cave bordelaise, achetée à vil prix en GD, fin des 80’s. Il en reste encore une relique, qui attendra désormais quelques années l’ultime sacrifice. La robe de cet exemplaire est encore jeune, tout juste brunie sur les bords. Le nez est complexe, mêlant de délicats arômes de sous-bois à des notes de boite à cigares et de pomelos ( ?). La bouche est tendue et tonique, avec une sensation minérale qui amène une pointe de dureté en son milieu. Personnellement, cela ne me dérange pas, au contraire, tant elle est synonyme de jeunesse et de vigueur. La finale ne faiblit pas, permettant de rester sur une excellente impression globale, celle d’un vin de Graves abouti, fin et racé.

     

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    Olif

  • Apéro Bordeaux, les talents de la Supériorité

    Du Bordeaux à l'apéro? Quelle drôle d'idée mais pourquoi pas? C'est la raison pour laquelle j'ai accepté la sollicitation du blog Apéro Bordeaux  et décidé de participer à cette dégustation de 3 vins récompensés par le Talent des Bordeaux Supérieurs. Les échantillons ont été adressés par la Maison des vins de Bordeaux et Bordeaux Supérieurs.

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    Les vins sont servis à l'aveugle avant une frog-party, mais je suis finalement le seul à jouer le jeu de l'apéro au Bordeaux, alors allons-y!

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    Pendant l'Apéro Bordeaux, les grenouilles sont ligotées par les cuisses!

    Les vins sont servis un par un, à l'aveugle, avec des légumes croquants, des gougères au Comté et quelques biscuits apéritifs inavouables. Ils seront regoûtés à la fin du repas, non à l'aveugle, avec un jambon de pays et une petite sélection de fromages comtois, les grenouilles, juste poêlées au beurre clarifié avec sel et poivre, n'ayant pas résisté à l'appel du blanc, contrairement au fromage, désolé pour les puristes!

    Vin n°1
    Premier nez vanillé, sans excès, mais dominant des notes de fruits noirs et de cassis. Bouche demi-corps, aux tanins relativement souples, déjà fondus, fins et élégants, au toucher plutôt agréable. Longueur satisfaisante, avec une finale gentiment croquante. Un vin séducteur, plutôt plaisant, dans un style que je qualifierais néanmoins de facile, et finalement un peu trop lisse pour moi. Le boisé est trop marqué à mon goût.
    Château Lamothe-Vincent 2004

    Vin n°2
    Robe opaque, nez réservé et plutôt fermé, mais le fruit finit par percer légèrement à l'aération. Bouche aux tanins fermes, un peu rugueux, à l'origine d'une pointe d'amertume finale. Si l'on s'en tient au compte-rendu analytique stricto sensu, on pourrait croire ce vin nettement moins plaisant que le précédent, or il n'en est rien! J'aime sa rusticité, sa personnalité plus affirmée, son côté moins facile et son tempérament plus corsé. Ce sera finalement mon préféré des 3!
    Domaine des Chapelles 2004

    Vin n°3
    Nez discret développant quelques notes fruitées. Bouche bien dessinée mais peu expressive à ce stade. Longueur correcte pour un vin qui l'est également, mais qui laisse un peu sur sa faim actuellement. Un potentiel vraisemblablement intéressant!
    Château La Verrière 2004

    Verdict olifien: Les Chapelles, Lamothe, La Verrière. Proche du classement officiel, ce qui n'a pas fini de me surprendre!

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    Un Apéro Bordeaux, ça fatigue! A moins que ce ne soit l'abus de grenouilles?

    Olif