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Les séances de dégustation, côté Jardins! - Page 2

  • La nouvelle vague jurassienne...aux Jardins!

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    "A la Sainte Emma
    Reste dans le Jura
    "

    Eh bien, on ne va pas se faire prier, d'autant que c'est l'occasion de revenir aux Jardins de Saint-Vincent et de retouver toute la clique des joyeux jurassiens fondus de vins. Très certainement alléchés par le menu jurassien au programme, chauvinisme local oblige, car il y avait foule pour cette session de reprise concoctée par un Saint-Vernier très en verve, malgré un brin de fatigue occasionnée par de petits travaux ménagers à son tout nouveau domicile personnel.

    La nouvelle vague jurassienne, pour un peu, on se croirait sur la côte Ouest, à l'affût d'un premier spot d'anthologie. "Surfin' J.U.R.A.", entendrait-on presque chanter dans les rues d'Arbois, par une chaleur presque estivale.  Laissons-nous donc gagner par la moiteur ambiante!

    Une soirée de rentrée, ça se fête, et on attaque d'emblée par une bulle festive. Dégustée à l'aveugle, comme il se doit, ainsi que tous les autres vins de cette très belle soirée.

    Dsc05764 Crémant du Jura Délire des Lyres, Les Chais du vieux Bourg, Ludwig Bindernagel
    Une cuvée 100% Pinot noir à lamousse dense et épaisse. Premier nez lacté, sur les fruits jaunes bien mûrs, évoluant sur des notes briochées. La boucheest riche et vineuse à la bulle marquée. Un Crémant destiné à la table, plutôt bien bâti. Un vrai vin d'architecte, même s'il s'est actuellement reconverti dans laDsc05766 viticulture.

    Arbois Pupillin 2005, Le Rouge-Queue, Philippe Bornard
    Le premier nez est plutôt réduit, levurien, presque praliné. La bouche est longue, puissante et riche, un peu dissociée. Un vin changeant, aux dires de ceux qui l'ont goûté dernièrement. Pas sous son jour le plus favorable ce soir-là, mais un vin qui possède une personnalité indéniable.


    Dsc05767 Arbois 2005, Domaine de la Cybelline
    Nez caramel au lait, façon bonbon Werther. Bouche large mais tendue, finale saline, voire salée, acidité désaltérante, fraîche, malgré une pointe d'amertume finale, due à sa grande richesse de constitution. Labours au cheval et élevage très "nature" pour ce  beau blanc jurassien, assemblage de Savagnin (2/3) et Chardonnay (1/3), en complantation dans la plaine, du côté de Molamboz.

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    Arbois Savagnin Curoulet 2005, Rémi Treuvey
    Nez riche et puissant, ouvert, sur la pomme granny passée au four. La bouche est large mais tendue, droite et fraîche, du fait d'une acidité remarquable. Longue finale qui remonte en puissance, sur des notes d'épices.

    Dsc05771 Arbois 2004, Domaine de la Cybelline
    La robe est plutôt claire, pelure d'oignon. Au nez, bataille de spécialistes: autolyse versus réduction? Plutôt autolyse, avec ces notes fugaces un peu animales, fumées, qui disparaissent à l'agitation assez rapidement pour laisser parler un fruité à l'aromatique rafraîchissante et croquante (agrumes, pomelos), du fait d'une très jolie acidité. La texture en bouche est d'un soyeux tactilement très agréable. Ploussard majoritaire, mais pas exclusif.Dsc05772

    Arbois-Pupillin 2005, Ploussard La Chamade, Philippe Bornard
    La robe est rubis. Le premeir nez, très racinaire et végétal, évoque la gentiane, suivie d'un léger cacao. La bouche est dure et austère, avec des tanins asséchants en finale. Un vin qui se goûte très mal ce soir-là, alors qu'il se présentait beaucoup mieux une quinzaine de jours auparavant. A revoir, car dans l'esprit, c'est plutôt bien pensé.

    Dsc05774 Arbois Trousseau 2005, Corvées, Rémi Treuvey

    La robe est rubis soutenu, assez colorée, brillante. Le nez est très fruité, sur la griotte, l'amande amère. En bouche, du gras et du volume, avec un brin d'austérité qui permet de garder de la tension, et toujours ce très beau fruit en  finale. De fort belles promesses qu'il faudra avoir la patience d'attendre un peu.


    Zura 2004, Les Zinzins du VinDsc05775
    Premier nez acétate et vernis à ongles, traduisant la présence de volatile. La bouche est acide et tendue, longue et puissante. Un peu bancal, zozotant, mais néanmoins séduisant, ce vin 100% nature a été élaboré à l'aide de raisins bien mûrs, pressés et mis dans un fût pendant deux ans sans ouillage. Puis soutiré, comme ça, parce qu'il le fallait.

    Moût de raisins partiellement fermentés passerillés sur la paille 2005, Rémi Treuvey
    Tiré du fût, encore en cours de fermentation, ce vin, qui ne deviendra jamais un véritable vin de paille, a enchanté nos palais par sa fraîcheur et ses arômes de pomme à cidre et de pâte de coing. Sa bouche tonique du fait de la présence d'encore un peu de gaz termine sur une sensation minérale de graphite, type mine de crayon. 50% chardonnay, 50% Ploussard pour un équilibre frais et aérien, gourmand en diable.

    A la Sainte Emma, reste dans le Jura, mais n'omet pas d'avoir une pensée pour la petite Nina. En ouvrant un magnum de Larmandier-Bernier, par exemple! Santé, au bébé, à la maman et à son papa!

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    Olif

     


     

  • Vertiges de prestige aux Jardins!

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    A la Sainte Odile, on met dans le mille! Et on sort les décorations de Noël aux Jardins de Saint-Vincent, pour la der de l'année. Une soirée en comité restreint volontaire, ce qui a nécessité une répetition générale quelques jours avant pour satisfaire le maximum de monde. Du beau monde, en compagnie du GJP* au grand complet, pour une soirée  "No spit", c'eût été dommage!

    Et c'est parti pour le grand frisson, à l'aveugle, comme de bien entendu!

    Jardins_pineau_daunis_007 Bollinger Grande Année 1997
    A première vue, ça bulle! FInement et brièvement. Le nez est intense, riche, vineux, brioché, légèrement grillé, d'une grande élégance. Bouche pleine et chaleureuse, comportant paradoxalement  beaucoup de fraîcheur et juste ce qu'il faut de peps et de vivacité.  Finale minérale, saline (?) et légèrement acidulée. Equilibre superbe entre finesse, richesse et fraîcheur. Un beau et grand Champagne, c'est évident!

    Bienvenue Batard Montrachet 1999, Domaine Ramonet
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    Nez empyreumatique et grillé, frais, discrètement mentholé, celui d'un noble Chardonnay bourguignon de quelques années de bouteille. Fin et élégant, il développe un joli gras en attaque qui enveloppe et arrondit une minéralité affirmée. Longueur et raffinement qui perdurent dans une finale légèrement réglissée. Il ne manque qu'un homard!

    Jardins_pineau_daunis_011 Arbois Chardonnay 1976, Camille Loye
    Le premier nez ne trompe personne! ça embaume le coin! Un vin d'ici, quoi! Bouche ronde et complexe, où l'on retrouve, pêle-mêle, du cacao, de la praline, des épices, des fruits secs, des raisins macérés au marc. Une grande douceur, sans véritable sucrosité, puisque le vin est évidemment sec, une longueur phénoménale, un équilibre en bouche somptueux. Chapeau bas, Monsieur Camille!

    Volnay Taillepieds 1969, Domaine de Montille
    Nez évolué mais encore tonique, animal, kirsché, sous-bois. Marqué par une attaque acide etJardins_pineau_daunis_013 mordante, il s'assagit, s'arrondit, se cacaotise, se domestique à l'aération. Quel tonus et quelle fougue! Si de prime l'acidité dérange et agresse un peu, elle s'harmonise et se fond dans un baroud d'honneur final. Un 69 qui mérite d'être avalé respectueusement, d'autant qu'il semble arrivé au sommet de la côte.

    Gewurtztraminer VT 1989, Victor Hertz

    Aromatique très florale, pétale de rose,  mêlée d'un fruité exotique type litchi. Gew?  Bingo! Bouche légèrement sucrée en attaque, qui vire rapidement sèche pour terminer sur des notes d'amande amère, de benzène. Finale un peu pâteuse. Pas tout à fait  sur la même longueur d'onde que Mr Hertz, finalement! Mais le vin ne démérite pas complètement pour ses 17 ans!

    Jardins_pineau_daunis_014 Inniskillin Vidal Icewine 2003
    De la mangue comme si on venait d'en éplucher une! Et des fruits de la passion, très acidulés. Bouche à l'acidité superlative. C'est du vin fait avec du raisin, ça? Je pencherais presque pour un vin de fruits (pomme ou autre) dont le Seb a le secret. Très fruité, équilibre demi-sec balayé par une grande acidité, il s'agit bien là d'un vin spectaculaire qui force le respect malgré son instabilité.

    Banyuls 1970, Domaine du Mas BlancJardins_pineau_daunis_016
    Robe tuilée, orangée. Nez sur le café, l'orange confite, attaque arrondie par l'alcool puis le vin finit très long et très sec, avec un peu d'amertume façon zan, profonde, méditative. Ils sont où les Corona?

    Merci, Monsieur Saint-Vernier, de nous avoir ainsi exhibé quelques-unes de vos reliques et d'avoir voulu rendre hommage, à travers certaines d'entre elles, à feu Monsieur André Jeunet. On reviendra quand vous voulez!

    Olif

    P.S.: Je ne voudrais dénoncer personne, mais pendant ce temps, certains se sont tapés la Reine, cet excellent Côtes du Jura 2004 d'Alain Labet, qui a servi à enviner les verres et les carafes, voire plus si affinités. La bouteille fut vidée avant la fin de l'office!


    * GJP: Grand Jury Pontissalien, secte d’adorateurs de Bacchus, basée sur les hauts plateaux du Doubs et qui n'a de jury que le nom!

  • Débouchage de Beaujolais, pas forcément nouveaux...mais aux Jardins!

    Beaujol_021

    "A La Sainte Marguerite, ta soif sera guérite!" nous dit en substance Véro, qui calligraphie comme elle respire. Cette année, ça tombait bien, la Sainte Marge, c'était soir de Beaujol! Une habitude solidement ancrée, désormais, chez les apprentis jardiniers de Saint-Vincent. Donc, pas vraiment nouveau, comme rite. Le Beaujolais non plus, cette année. Que du avec de la bouteille! Sauf un pirate pour commencer et quelques corsaires pour terminer. Dans la joie et la bonne humeur! Et toujours à l'aveugle, évidemment!

    Beaujolais nouveau 2006, G. Duboeuf
    Nez d'abord griotte, puis banane quand même. Bouche plutôt ronde et vineuse, un peu brut de cuve. Pas très long, pas très bon, pas franchement mauvais non plus. J'ai senti un petit flottement dans l'assemblée: est-il bon, est-il pas bon? Qu'est-ce que c'est que cette bouteille qu'il nous a amené, l'Olif? J'en avais acheté deux, une pour piéger les jardiniers, l'autre pour boire à la maison avec Mme Olif. Même elle, elle n'a pas pu l'avaler! Suivante!

    Moulin à Vent 2002, Christophe Pacalet
    Beaujol_015Nez sur le noyau, la cerise à l'eau de vie, un peu cuit, animal. La bouche manque de nerf, un peu fluide et souple, la finale est cacaotée et balsamique. Pas désagréable, pour tout dire mais montre les limites de l'aptitude au vieillissement des crus du Beaujolais. A sa décharge, le millésime 2002 fut catastrophique dans cette région.

    Côte de Brouilly 2005, Christophe Pacalet
    Nez un peu balsamique, fruité, floral. Bouche assez tonique, concentrée, avec de la matière et de la fraîcheur par une finale acidulée et croquante.

    Beaujol_017Morgon 2003, Marcel Lapierre, version non filtrée, légèrement sulfitée
    Nez discret, floral, fruité (framboise?). Bouche ronde et harmonieuse, un peu chaleureuse, mais la matière a un très joli grain fin. Finale longuement persistante.

    Morgon 2003, Marcel Lapierre, version sans soufreBeaujol_016
    Premier nez fougueux et sauvage, animal, sur la fraise écrasée; avec du végétal pour le croquant. Une véritable gourmandise fruitée qui marque quelques points supplémentaires par rapport à son frangin. Ce n'est pas la première fois que Stéphane nous fait le coup du même vin dans deux versions, avec ou sans soufre, et on tombe toujours joyeusement dans le panneau. A (bonne) conservation identique, la palme au sans soufre, même si les deux sont très bons! Deux vins pas du tout jumeaux, en tout cas!

    Beaujol_018 Brouilly 2004, Georges Descombes
    Premier contact pour moi avec les vins du "Noune". Pas déçu! Nez réservé, mais sous-tendu par de la complexité, fruité et minéral, net, précis, sans bavures. Un vin droit en bouche, puissant et long, déjà séducteur mais qui mérite encore un peu de repos (dans une cave fraîche de préférence!). Une révélation!

    Brouilly 2000, Christophe Pacalet
    Nez déjà évolué, ouvert et épanoui, qui conserve encore du fruit, même enBeaujol_019 bouche. La finale est un peu alcooleuse, et les tanins assèchent un poil. Arrivé à maturité, il n'en est pas moins très plaisant, méritant d'être bu à grandes lampées!

    Avec le mâchon, on a quand même goûté à deux Beaujolais tout beau tout nouveau, le Château Cambon de Marcel Lapierre et le Villages de Georges Descombes; ça gouleye bien, mieux que le Duboeuf. Puis un Bourgueil 1998 de La Chevalerie, sorti de la cuisse à Savagnin. Très beau vin, arrivé dans une phase épanouie. Le seul à ne pas être apparenté à du Beaujolais, nouveau ou ancien, en fait! Mais ne nous privons pas de le clamer haut et fort: vive le Beaujolais, quand il est bon comme ce soir!

    Olif

     

  • Plan B à la Saint Dimitri et aux Jardins!

    Divers_046

    Tellement vivant, le millésime 2006 dans le Jura, qu'il ne s'est pas laissé attraper! Dimitri n'a pas eu droit à son Tutti Frutti mais l'ardoise signée Véro était tellement jolie que le jardinier de Saint-Vincent n'a pas eu le courage de l'effacer! On a donc troqué in extremis la bulle brut de cuve pour une autre bulle, plus travaillée et présentée en bouteille. Une bulle biodynamique, fraîchement capturée par un Saint-Vernier pétillant, tout juste de retour de Champagne. Une Champagne de vignerons, une Champagne de terroirs, une Champagne un peu alternative, avec des producteurs majoritairement situés dans l'Aube ou dans l'Aisne, de vrais vins de Champagne qui savent allumer l'oeil des apprentis jardiniers, venus en nombre faire sauter les bouchons.

    Divers_037 Champagne Jacques Lassaigne, Les Vignes de Montgueux, Blanc de blancs
    Joli nez, acidulé et frais. La bulle est fine, élégante et tonique, qui pétille en attaque, incisive et joyeuse. Belle mise en bouche que cette solera sur deux millésimes (2001 et 2002), à base de pur chardonnay planté sur sol crayeux, qui apporte fraîcheur et minéralité. Une réussite, signée Emmanuel Lassaigne.

    Champagne Jacques Lassaigne, Les Vignes de Montgueux, Millésime 2000
    La robe est légèrement dorée. La bulle, un peu plus grosse, peine à monter à la surface. Le nez est plus vineux, levurien, brioché, à peine boisé. L'attaque est vive et claquante, le milieu de bouche est dense et profond, la finale possède une petite pointe d'amertume. Visiblement destiné à la table, ce Champagne mérite un petit peu de temps pour s'harmoniser.

    L'assemblée est partagée concernant ces deux Champagnes Lassaigne, certains préférant la fraîcheur de la cuvée non millésimée, d'autres appréciant la densité et la vinosité du millésime 2000. Un domaine à suivre de près, en tout cas, qui fait honneur aux producteurs de l'Aube. Le Champagne de l'Aube, on peut boire jusqu'au bout de la nuit!

    Divers_038 Françoise Bedel Brut, Blanc de noirs
    Bulle rare et précieuse, bien ronde, un peu grosse. Nez vineux, riche, bouche large mais tonique, puissante et ample, longue. Un beau Champagne de table, masculin, mais élaboré par une femme de conviction, en biodynamie depuis 1998. Un domaine situé à Crouttes sur Marne, charmant village de l'Aisne. Le Champagne de l'Aisne, on peut en boire tout l'hiver!

    Vouette et Sorbée 2002, Fidèle, Extra-brut
    Mousse crémeuse au service. Robe dorée aux reflets lilacés. Nez riche et puissant, empyreumatique,Divers_039 légèrement miellé, avec une petite note oxydative de pomme blette. Bouche relativement droite, en léger décalage avec le nez parce qu'on l'attendrait plus large. 100% barrique, dont un peu de neuf 100% Pinot noir, non dosé. Elevage de 8 mois. L'école d'Anselme Selosse et une cuvée déjà collector, introuvable et spéculative! Le néo-vigneron, qui a repris le domaine familial, s'appelle Bertrand Gautherot. Il est domicilé à Buxières sur Arces, dans l'Aube ,et cultive du Pinot Noir sur une bande de calcaire du kimmeridgien, comme à Chablis. Du rouge sur une terre à blancs, une bonne école, et un Champagne plutôt marquant! Le Champagne de l'Aube...

    Divers_042 Larmandier-Bernier rosé
    Un rosé de saignée en Champagne, c'est plutôt rare! Tout en raisins 1er cru et non dosé! Extra-brut! La robe est couleur groseille. le nez est d'abord fermé, s'ouvrant à l'aération et affirmant son caractère vineux dans la finale. La bulle soutient discrètement l'ensemble, permettant à l'aromatique de rester bien fraîche.



    ça mousse aux Jardins!
    Vidéo envoyée par olif

    Exquise, Jacques Selosse
    Nez sur la pomme verte ,très fruit, bulle foisonnante, un peu de sucre. Voilà un équilibre sec-demi sec qui privilégie la fraîcheur par son côté aérien. De la dentelle, un vrai petit bonheur!

    Le Champagne de la Marne, on peut en boire jusqu'à l'aube avec un petit tricot en laine, finalement!

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    Olif

  • Quoi de neuf aux Jardins, Docteur?

    Septembre, le mois de l'automne et de la rentrée! Les écoliers ne sont pas les seuls à reprendre le collier. Il y  aussi les jardiniers, ceux de Saint-Vincent, et aussi les vignerons, parce que le raisin n'attendra pas. Tout cela sous l'oeil bienveillant de Saint-Vernier, le grand patron de tout ce petit monde. La dernière oeuvre d'art estivale de Véro trône toujours au mur, trop difficile à balayer d'un coup d'éponge.

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    "A la Saint-Alban, tu sors les pieds devant, à la Saint Matthieu, t'en prends plein les yeux!"

    Allez! petite interro de rentrée, à l'aveugle, évidemment, pour voir si tout le monde a bien suivi l'année dernière!

    Arbois-Pupillin Le rouge queue 2005, Philippe Bornard

    Première bouteille de la soirée, et premier piège, puisqu'il s'agit d'un nouveau venu dans la sphère viticultrice arboisienne.Jardins_012
    Robe légèrement dorée, premier nez un peu réduit, s'ouvrant bien à l'aération, avec des notes d'agrumes, de pomme blette. Grande acidité porteuse et finale sur l'écale de noix fraîche, ce qui lui confère une pointe d'amertume. Un vin pas encore tout à fait en place, ce qui est bien normal vu son jeune âge: de l'alcool, de la puissance, de l'acidité, de la complexité, mais sans véritable liant pour l'instant. Ce sera intéressant de le suivre dans le temps, d'autant qu'il s'agit là du premier millésime de Philippe Bornard, ex-coopérateur de la Fruitière de Pupillin. Donc pas un vin de vigneron débutant! On appréciera également le design de l'étiquette, et la jolie robe orangée de ce "beau renard", une oeuvre signée Véro.

    Jardins_013Arbois 2005, Domaine de La Cybelline
    Le nez est très pur, retenu, un peu beurré, lactique et empyreumatique. La bouche est d'une grande droiture, avec une acidité tranchante. Il s'étiole un peu vite en bouche, affichant un léger déficit de longueur, mais la mise est ultra-récente (10 jours) et l'étiquetage encore sommaire. On le reverra avec plaisir dans quelque temps, surtout que l'attaque est très jolie.

    Jardins_014Savennières Les Genêts 2003, Damien Laureau
    Nez net, droit, d'abord minéral, puis évoquant les fleurs blanches, l'acacia, le miel. Bouche ronde et gourmande, harmonieuse, pulpeuse, avec du gras et des notes miellées rémanentes en finale, sous-tendues par une franche minéralité. Un superbe équilibre dans la puissance. C'est un 2003, c'est un Savennières, et c'est très beau! Déjà goûté sur place en début d'année, je l'avais également bien noté. Ouf!

    Savennières Le Bel ouvrage 2003, Damien Laureau
    Nez complexe, avec des notes de fruits blancs et jaunes, de fleurs blanches, de caramel au lait, et minéral également. Bouche élégante et fine, sur les fruits jaunes, harmonieuse, d'une grande douceur au palais, développant un beau volume et une longueur impressionnante. Un très très beau vin, un bel ouvrage, forcément! Encore un 2003 et encore un Savennières. On croît rêver!

    Roussette de Savoie Marestel 1995, Dupasquier
    Même pas peur de passer derrière les deux Savennières, la Roussette! Nez superbe, d'une grande distinction, sur l'ananas, l'écorce de citron confit, le cédrat, avec une toute petite note type hydrocarbure, apportant une sensation de grande minéralité. Droit, long, magnifique! Noël avant l'heure, aux Jardins! Pas un seul n'a supputé qu'une aussi belle bouteille puisse venir de Savoie. Même le Savoyard de service! Hein, Gilles?

    On enchaîne par les rouges:

    Arbois 2005, Domaine de la Cybelline
    Robe rubis soutenu. Premier nez un peu réduit, animal, épicé. Friand et fringant, ce vin possède pour l'instant une finale légèrement asséchante. 10 jours de mise, laissons lui un peu de temps! 3/4 Poulsard, 1/4 Trousseau, récoltés du côté de Molamboz.

    Collioure 2005 La Pasquole, Bruno Duchêne
    Robe grenat, à peine trouble. Nez tout fruit, bouche sphérique d'une grande gourmandise, avec ce qu'il faut de végétal pour faire croquer le fruit. Les tanins ressortent un peu en finale, mais le vin possède du volume, de l'alcool et de l'acidité (dont peut-être un peu de volatile). Tous ces constituants devraient s'harmoniser dans le temps.

    Cerdon 2005, Alain Renardat-Fache
    Et une petite bulle festive pour terminer! Fine et gaie, digeste et rafraîchissante, sur de jolis arômes de pamplemousse et de grenadine. Un vin de plaisir simple et franc, qu'on devrait boire plus souvent. Tout juste 7° d'alcool, ce n'est pas pêché!

    Jolie sélection de rentrée, qui nous a mis en appétit pour le mâchon qui va suivre. Pendant que l'on dresse la table, le Professeur Alex, ex-vigneron du futur, a officiellement déclaré ouvert le Ban des vendanges dans le Jura. Réfractomètre à l'appui! Que le vin d'Arbois 2006 coule à flots!


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    Vidéo envoyée par olif

    Olif
  • Les vins de l’été aux Jardins

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    Dernière session de la saison aux Jardins de Saint-Vincent, sortirons-nous les pieds devant à la Saint Alban? Sacrément en retard pour le compte-rendu, parce qu’actuellement, vivent les vins d‘hiver, la soif estivale n’ayant duré que le temps d’un caniculaire mois de juillet

    A souligner que le tableau est, comme à l’habitude et jusqu‘à nouvel ordre, enluminé par la gracieuse Véronique, dont le graphisme égale sans problème celui des frères copistes bénédictins, mais son physique est largement plus avenant!

    A la Saint Alban, ouvrons le ban! A l’aveugle, évidemment!

    Sylvaner VV 2005, André Ostertag
    La robe est très pâle. En bouche, fraîcheur et simplicité, qui plaisent aux amateurs de chewing-gum. Un rien amylique, donc, mais très digeste, avec une pointe d’amertume finale.

    Roussette de Savoie 2005, Gilles Berlioz
    Malgré une température de service légèrement trop chaude (la bouteille a quasiment fait le trajet Savoie-Jura dans la journée), le nez est un peu fermé. La bouche est par contre bien balancée, avec de la minéralité et de la richesse, une certaine droiture et une acidité salivante en finale. Un très beau vin d’un rapport Q/P imbattable!

    Coteaux du Vendômois blanc 2005, Domaine de Montrieux
    Nez racinaire, sur la gentiane, le radis noir. Bouche un peu bancale, avec du résiduel, mais gourmande. Pour tout dire, un peu « space », mais pas inintéressant. Certains apprécient!

    Côtes de Provence Rosé Les Fenouils 2005, Domaine de Jale
    Robe légèrement irisée, très pâle, originale pour un rosé. On croirait un blanc! Nez soufré, amylique, bouche acidulée. Manque de netteté aromatique et de séduction actuellement. A revoir!

    Rosé de Syrah 2005, Aurélien Chatagnier

    Robe groseille, brillante. Premier nez à peine réduit, puis explosion de fruits, avec un peu d’épices. Bouche arrondie et acidulée, un peu bonbon anglais. Sympa, mais termine un peu chaud!

    Coteaux du Vendômois rosé 2005, Pineau d’Aunis, Domaine de Montrieux

    Robe très pâle, lilacée. De la réduction initiale, du gaz, du sucre (un peu!), des épices en finale, la filiation avec le blanc dégusté précédemment est évidente! Tout cela me paraît pour l’instant dissocié, et j’ai du mal à être convaincu, alors que j’aimerais l’être!

    Coteaux du Vendômois rouge 2005, Pineau d’Aunis, Domaine de Montrieux

    Nez expressif, végétal, sur le céleri, le poivre, la racine de gentiane. La bouche est droite, avec des tanins un peu amers en finale. Du croquant, mais une palette aromatique un peu déroutante…

    K5, L’oustal blanc 2005, Vin de Table

    Nez fruité, cassis. Bouche charnue, tannique, avec des petits tanins un peu serrés mais un début de patine. Un vin carré, assez puissant et monolithique, à boire sur son fruit. 100% carignan, produit en Minervois.

    Muscat de Beaumes de Venise 2004, Domaine de la Pigeade
    Robe jaune, mirabelle. Nez muscaté, donnant l’impression de croquer dans du raisin. Bouche gourmande, pleine de fruits. Finale avec une pointe d’amertume et d’alcool. Malgré cela, bel équilibre, tout en finesse et en délicatesse.

    Chardonnay mousseux 1998, Jean-Louis Denois
    Pas très bien goûté ce soir-là! Nez levurien sur les fruits blancs, bulle grossière, longueur moyenne! Personne de ceux qui le découvraient à l’aveugle n’a eu envie de le prendre pour un Champagne! Une déception!

    Boisson rouge, Domaine de Montrieux

    100% Gamay en Pet Nat! C’est rouge, ça bulle, c’est festif, naturel, vif et pétillant! On retrouve la petite note poivrée de céleri déjà présente sur les autres vins du domaine. Mais cette Boisson rouge, c’est un vrai bonheur à avaler! Pas de doute, Emile Hérédia et le domaine de Montrieux méritent qu’on leur laisse une autre chance pour convaincre, les vins ne se goûtaient pas très bien ce jour-là!

    Fin de la session, on passe au casse-croûte et à un petit bonus des plus palpitants: une dégustationDivers_011 de Comté d’âges et de provenances différents. Pas pris de notes, mais l’exercice est passionnant. Analyse des différents terroirs (de plaine, de montagne), appréciation des saveurs, de la texture, éducation du goût! Manquait juste un petit verre de Château Chalon!

    La prochaine saison va bientôt recommencer, il va s’agir de ne pas louper la rentrée!

    Olif

  • Le 18 mai, déguste ce qui te plaît, aux Jardins!

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    Et le 19 mai, tu tapes ton compte-rendu, ce qui t’évitera d’amonceler du retard!

    A la Saint Eric
    Pas de panique
    N’aies pas peur de la trique
    Prends du Viagra générique
    Si tu vas faire du trek
    En altitude bolivique.

    Cette intro un peu tirée par les cheveux en hommage au valeureux trekkeur GJPesque, Le Seb, grand absent de la soirée, car fraîchement parti en Bolivie, à 6000 mètres, avec un groupe de joyeux sportifs de la gent exclusivement masculine, dopés au Viagra pour mieux supporter l’altitude. M’est avis que y’en a qui vont avoir du mal à s’asseoir en rentrant!

    Pendant que, dans la plaine arboisienne, côté Jardins, certains dégustaient ce qui leur faisait envie, ou presque, puisque tout ceci se passait à l’aveugle, évidemment!

    Touraine 2003, Cuvée du Centenaire, Fié gris, Domaine Paul Buisse

    Le fié gris, un genre de sauvignon rose dont la couleur s’apparente à celle des éléphants, afin de ne pas le confondre avec les fraises des bois. Premier nez boisé, lactique, vanillé. Bouche fruitée, simple, mais agréable. Un vin léger et plaisant, qui n’a pas la structure pour supporter tout ce bois, mais il s’agissait là de faire une cuvée d’exception pour le centenaire de la maison. Intéressant mais inabouti!

    Nature 2004, Domaine Julien Meyer

    Evident que j’allais essayer de la placer, celle-là! Nez sur les fruits jaunes, mirabelle entre autres, incitant à porter le verre à ses lèvres. Onctueux en bouche, mais revendiquant sa simplicité, franc, gourmand, même si à le humer, certains en attendraient plus. Pour 5 €, on est quand même largement servi!

    Côtes du Jura La Bardette 2002, Domaine Labet

    Nez minéral argileux, frais et mûr. Structure minérale acérée, sur le fil, évoquant un vin jurassien sur argile, avec sa finale acidulée. Un bébé Bardette qui promet drôlement, à encaver pour les générations futures!

    Le Verre des Poètes 2004, Domaine de Montrieux, Vin de Table

    Robe très colorée. Nez végétal à mort, qui évoque, selon les références, le chou, le poivron, la patate. L’aération lui fait gagner du fruit, des épices, des notes fumées. Bouche simple, mais bien structurée, finale croquante et fraîche. 100% Pineau d’Aunis, une sacrée découverte! Mais pas un vin facile, car déroutant, par son nez surtout. Un domaine qui mérite en tout cas d’être suivi de près!

    Tam Tam 2005, Côtes du Roussillon Villages , Domaine du Bout du monde
    50% Syrah, 30% Carignan, 20% Grenache. Le premier millésime d’Edouard Laffitte, installé à LansacDivers_012 (66), dans les mêmes locaux que Loïc Roure, du Domaine du Possible. Premier nez réduit, foxé, sauvage. Le fruit revient bien à l’aération. La bouche est fraîche et fruitée, les tanins croquants, gorgés de soleil. Un vin somme toute plaisant, une fois franchi l’écueil du nez.

    Hop’la 2005, Côtes du Roussillon Villages, Domaine du Bout du monde

    Robe rubis éclatante ,belle pureté de fruit. Attaque souple, vin presque trop sage, finale chaude et un peu alcooleuse, avec sensation de surcroît finale. Un vin plus consensuel, qui devrait plaire. 70% Carignan 15% Syrah, 15% Grenache.

    Avec le temps… 2005, Côtes du Roussillon Villages , Domaine du Bout du monde
    100% Carignan. Premier nez tout cacao, avec du fruit (groseille) et de la volatile. Fraîcheur en attaque, tanins croquants, on retrouve l’acidité volatile en finale avec des notes balsamiques persistantes dans la rétro. Le plus convaincant pour moi des 3 vins du domaine goûtés ce soir-là, et un bout du monde dans lequel il devrait faire bon se perdre assez rapidement!

    Syrah Bon Cap 2003, South Africa

    Robe grenat, fruit très mûr, avec un petit côté végétal évoluant rapidement dans le verre. Epicé, fumé, grillé, boisé, mais avec une certaine élégance. Un vin qui ne trompe cependant pas son (nouveau) monde, avec une finale un brin trop chaude.

    Château de Léoville-Las cases 1987
    Robe légèrement tuilée, homogène. Nez ouvert, épanoui, de grande classe, rappelant le bois noble, le poivron bien mûr, le Havane, le champignon d’automne, évoquant ostensiblement la rive gauche de la Gironde. Bouche toute en dentelle et pourtant très longue. Un vin racé, de petit millésime, pas encore mort!
    Une exception bordelaise, région largement sous-représentée dans les dégustations des Jardins, mais qui a néanmoins beaucoup séduit par son élégance et son classicisme.

    Olif

  • Les Côtes du Rhône du Septentrion, côté Jardins!

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    Comme le temps passe! La précédente session des Jardins de Saint-Vincent remonte à maintenant un mois et je n’en ai toujours pas fait le compte-rendu! Et comme ça recommence ce soir, pas question de cumuler du retard!

    A la Sainte Odette
    N’oubliez pas de payer vos dettes
    Si vous buvez une petite rincette!
    On est heureux Nationale sept!

    Le Rhône septentrional, là où la syrah est roi, où le viognier est reine (à moins que ce ne soit l’inverse), là où la marsanne et la roussanne ne sont ni roi, ni reine, mais où il y en a quand même.

    On commence par quelques blancs, pour la mise en bouche. A l’aveugle, évidemment!

    Vin de Pays des Collines Rhodaniennes 2004, Domaine Chèze
    Robe claire, nez fruité, légèrement lacté. Un peu court, mais sympa, malgré une pointe d’alcool en finale. 100% Marsanne.

    Condrieu Coteau de Chéry 2004, André Perret
    Robe claire, aromatique fraîche et fruitée qui oriente d’emblée vers le viognier: pêche, abricot. Puissant et gras, il possède néanmoins une belle fraîcheur et de la minéralité en fin de bouche, ce qui lui permet d’éviter l’écueil de la lourdeur.

    P’tit Jo 2004, Domaine de la Roche Buissière
    Incursion éclair plus au Sud, histoire de faire connaissance avec le P’tit Jo, un pur grenache de cuve vinifié très « nature ». Robe grenat clair, légèrement trouble. Une pointe de gaz pour la fraîcheur et accentuer la buvabilité. Vraiment sympa et désaltérant!

    Saint-Joseph 2004, Aurélien ChatagnierPetitjo_004
    Robe sombre, très beau nez, épice et réglisse, très élégant. Bouche puissante, large, mais fraîche, malgré une finale légèrement tannique.

    Saint-Joseph 2004, André Perret

    Une syrah tout en finesse, à la bouche d’une grande droiture. Matière riche, grande longueur, équilibre septentrional frôlant la perfection! Bravo André!

    Côte Rotie 2002, Jamet

    Nez torréfié, puis floral, un peu végétal, épicé. Grain serré, tanins un peu rugueux, acidité fraîche qui revient en finale, avec une petite touche métallique. Un vin très plaisant, qui mérite d’être encore attendu.

    Cornas 2002, Thierry Allemand

    Nez ouvert, floral (pivoine), fruité, épicé. Fraîcheur, finesse et élégance, un vin qui a séduit l’assemblée par son caractère frais, net, précis et sans bavure. On en redemande!

    A noter, dans l’assistance, la présence d’un tout jeune retraité, qui ne nous régalera plus de ses divines charcuteries, mais qui s’est fait un plaisir à manger celles des autres! Petite séquence nostalgie, donc, lors du traditionnel mâchon final, dédié à Maître Jean-Claude, qui nous a sustentés depuis toutes ces années!

    Olif

  • Les Jardins côté nature…

    …la nature côté Jardins! Et ils ne sont jamais si beaux, les jardins, que lorsqu’ils respectent l’environnement! Foin des pesticides, des insecticides, des produits chimiques, et souffrez que l’on ne soufre pas en cave! Le moins possible, en tout cas, et ce sera le dénominateur commun à tous les vins que nous goûterons ce soir-là! A l’aveugle complet, comme de bien entendu!

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    Vouvray sec 2004, domaine Lemaire-Fournier

    Robe claire, arômes de coing, de tilleul, de cire de vieille maison, d’agrumes. Acidité mordante en attaque, stricte, tranchante et salivante, avec une pointe d’amertume finale. Appétant et apéritif, il sait conserver une grande droiture minérale.

    Vall Pompo, Vin de Table, Bruno Duchêne
    Robe dorée aux reflets lilacés. Nez à l’aromatique large, surmaturé, puissant, bouche associant volatile et carbonique, ce qui maintient une certaine fraîcheur malgré l’intensité de l’alcool. Une quailité qui compense un certain nombre de défauts, mais le vin reste pour moi inabouti.

    Les Rouliers, Vin de Table, Henri Bonneau
    Nez réglissé et lacté dans un premier temps, puis fruits rouges, épices et alcool. Des atouts, mais je reste encore sur ma faim!

    La soif du Mal, Côtes du Roussillon 2004, Les Foulards Rouges
    Robe rouge carmin, premier nez sauvagement réduit, foxé, libérant à l’aération de belles notes de fruits rouges. Bouche fraîche, acidulée, agréable à qui saura passer l’écueil du nez!

    Cairanne 2004, Domaine Richaud, Cuvée sans soufre
    Robe brillante, presque violacée. Nez un peu chocolaté, fruité, puissant, rond. Tanins murs et patinés? Un vin riche en tout, y compris en alcool, mais c’est bon, et l’équilibre fait que ça passe plutôt bien! Grenache, Syrah, Mourvèdre, Counoise, le tout sans soufre!

    Cairanne 2004, Domaine Richaud
    Oh! Le gros piège! Mais une expérience passionnante! Robe violacée, nez sur l’olive noire, la tapenade. Sa structure paraît un peu plus linéaire que le précédent, moins enrobée, moins corpulente, mais la fraîcheur est bien là! Le même que le précédent, légèrement sulfité à la mise! Petite différence d’appréciation à l’aveugle, en faveur du précédent, mais finalement pas aussi marquée, car beaucoup de points communs! Je suis quand même reparti avec un carton de 6 sans soufre!

    Vouvray moelleux 2003, La Réveillerie, Domaine Lemaire-Fournier
    Fruité et aérien, un équilibre bâti sur la fraîcheur, avec de jolies notes de coing et de miel.

    L’heure du petit mâchon est arrivé. Si Maître Jean-Claude est bien présent dans l’assistance, il est en train de remiser pâtés et saucissons d’âne au vestiaire, l’heure de la retraite ayant pour lui sonné. Son successeur devrait travailler dans le même esprit, même si pour l’heure, nous serons régalés par le concurrent d’en face! Un mâchon qui a vu apparaître un super cadeau Bonux, servi à l’aveugle également, et qui vaut bien un petit commentaire succinct, le stylo ayant déjà été posé depuis un moment!

    Cornas 2001 sans soufre, Thierry Allemand

    Un vin à la trame serrée, d’une grande précision et d’une élégance folle. Poivrée et racée, Il s’agit là d’une magnifique définition de la Syrah, une version sans soufre que l’on peut attendre encore longuement en cave, fraîche de préférence!

    Tout le monde en étant resté bouche bée, il n’y avait plus qu’à saluer!

    Peace and love!

    Olif

  • A la Jurassienne … et aux Jardins!

    Soirée de reprise aux Jardins de Saint-Vincent, et un thème plutôt ardu, à déconseiller aux âmes sensibles et aux allergiques à l’oxydation (il paraît que ça existe !), aussi ménagée soit-elle ! Les vins oxydatifs, de France et de Navarre, se sont dévoilés pour nous, et pour notre plus grand plaisir, chez Stéphane « Saint-Vernier » PLANCHE. Avec en guest star de la soirée, Julien Labet, qui nous réservera forcément quelques surprises!

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    La traditionnelle ardoise de l’entrée avait ce soir-là des airs de chef d’œuvre calligraphique ! Les moines enlumineurs auraient-ils fait étape dans la cité de Pasteur? Que nenni! Une touche féminine, plutôt, cela se sent!

     

    Les vins sont bien entendus dégustés à l’aveugle, comme à l’accoutumée!

     

    Vouvray 2002, Domaine Lemaire-Fournier

    Une version spéciale, remise en pièces et laissée en vidange 14 mois. La robe est d’un bel éclat, brillante à l’œil. Son nez fruité très mûr, laisse la place à acidité et fraîcheur en bouche, avec une pointe discrète de gaz. Un vin plutôt tendu, de longueur moyenne, à l’oxydation très discrète, idéal pour débuter une désensibilisation.

     

    Le Jambon blanc 2000, Vin de Table, Philippe Jambon

    Après la mise en bouche, un bon gros sandwich, mais sans pain ! La robe est franchement dorée, légèrement trouble, limite véritable oxydation. Limite madérisation, le nez n’en est pas moins agréable, un peu levurien, virant à l’encaustique. La bouche est large et puissante, mais possède vraisemblablement une acidité énorme pour porter aussi loin ce colosse. On la retrouve d’ailleurs dans la finale. Un Chardonnay du Beaujolais qui ne fait pas dans la dentelle, mais au style affirmé et à l’équilibre revendiqué. Un vin qui a fait deux ans de voile !

     

    Côtes du Jura La Bardette 1989, Domaine Labet
    Le nez est très empyreumatique, sur le moka, le café torréfié, la brioche chaude, laissant présager une bouche riche, et pourtant, je lui trouve une attaque plutôt tendue, stricte et minérale. Très élégante et aérienne, cette Bardette est restée 3 ans sous voile. Et pourtant, elle se rapproche presque de l’aromatique des vieux Champagnes ou Bourgognes blancs ! Très certainement marquée par son terroir, emblématique des cuvées parcellaires dorénavant ouillées du domaine Labet.

    Côtes du Jura 1982, domaine Labet
    Une cuvée générique du domaine, vraisemblablement issue du terroir de La Chapelle. Le nez est très finement torréfié, fin et élégant, moins prononcé que celui de la Bardette. Un vin pourtant assez puissant, complexe et profond, épanoui, chaleureux en finale. 3 ans de voile également, dans un millésime à acidité assez haute.

    Trousseau 1999, J. Puffeney
    Oh ! le gros piège ! Un vin blanc à la robe plutôt dorée et au nez de morilles, de curry, de noix, de marc et d’épices. La bouche est sèche, mûre, puissante, un peu alcooleuse, avec une sensation de légère sucrosité finale, miellée. Bâti sur la puissance plus que sur la finesse, tout le monde part évidemment sur un Jaune arboisien ! Et voilà que c’était un rouge ! Pressuré en blanc, mais quand même ! Laissé en barriques sous voile, il y est d’ailleurs toujours et n’est pas forcément destiné à la commercialisation ! Une expérience surprenante !

    La Mémoire du Temps, Domaine de la Tour Vieille
    Sous une belle robe bien dorée se livre un nez très « rancio », raisins secs, amis avec une note acétate, colle Scotch prononcée. Très sec, puissant, riche en alcool, la Mémoire du Temps me rappelle L’Air du Temps de Christophe Abbet le Valaisan ! Grenache gris et blanc élevé sous voile pendant 3 ans et demi.

    Château Rousset-Peyraguey 1997
    Un domaine bio-dynamique de Sauternes, situé sur la commune de Preignac, qui pratique une philosophie du vin plutôt « nature ». Elevages longs en vieilles barriques, qui donnent un vin bâti sur la puissance, avec un taux d’alcool en général lus élevé que celui de ses pairs (14,5°, 15° contre 12 ou 12,5° pour la majorité des Sauternes), et une tendance plutôt oxydative. Au nez, le botrytis est pourtant bien là, au milieu de notes de café, de fruits secs,  d’écorce d’orange confite. Un corps possédant une belle acidité, un bon équilibre, même si la finale est à peine en dedans, je trouve, manquant de longueur, et peut-être à peine alcooleuse. Un très beau vin néanmoins !

    Rancio, Domaine des hautes Collines de la Côte d’Azur
    La robe est brun acajou. Le nez, particulièrement agréable, décline des notes fines de rancio (comme son nom l’indique !), de fruits secs, de vanille bourbon. Parfaitement équilibré, entre sucrosité, acidité et fraîcheur, la finale se pavane sur des notes de rancio de toute beauté ! Une véritable surprise pour un vin que l’on situait volontiers à l’aveugle du côté de Rivesaltes ou banyuls ! Etonnant, non?

    Poil de Lièvre, Vin de Table, Mas Foulaquier

    Un autre vin étonnant, sans concertation préalable avec Le Seb, ayant apporté la bouteille précédente. Son nez original de fruits rouges, de noyau, de cerise, de noyau de cerise, un poil animal (lièvre ?), sa bouche ronde et chaleureuse, du fait de son taux élevé d’alcool, en font un vin extrêmement sympathique. Syrah et grenache, récoltés en surmaturité, plus ou moins botrytisés et/ou passerillés, élevés sans ouillage pendant 14 mois. Un vin du Languedoc que le Roussillon ne renierait pas !

    En guise de conclusion à cette sympathique et chaleureuse soirée, je ne dirai qu’un mot : « Vive les vins oxydatifs ! ». Comment, ça fait quatre ?

    Olif














  • Les vins de fêtes … aux Jardins!

                                                 "Pour vous souhaiter une bonne fin d’année!"
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    Soirée costard-cravate aux Jardins de Saint-Vincent, en ce jeudi 15 décembre 2005, pour clore en apothéose une année bien remplie. Le Jardinier en chef, sur son 31, a troqué son tablier pour un chouette costume, mais continue d’arroser ses convives avec une sélection de vins festifs pour tous les goûts, de tous les styles, de toutes les couleurs, dégustés à l‘aveugle, évidemment.

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    - Champagne brut Blancs de blancs, Jacques Selosse
    Nez élégant et racé, légèrement miellé, sur les fruits blancs, un peu brioché, vineux et exotique, évoquant une grande maturité des raisins. La bulle est fine, serrée, tonique. 100% chardonnay, élevage en fût, le tout pour une grande distinction et un Brut sans année sortant des sentiers battus.

    - Côtes du Jura 2000 Les Varrons, Alain Labet
    Premier nez caramel au lait, pas désagréable, puis fruits blancs, d’une grande maturité. En bouche, la structure est ample, large, mais lisse, presque fluide, pour finir sur de l’amertume. Un côté solaire un peu déroutant car il m’a évoqué un grenache gris du Sud! Problème de bouteille (bien que le vin ne soit intrinsèquement pas mauvais!)? Car au domaine, on estimait qu’il se goûtait plutôt très bien en ce moment! Et l'impression de ce soir-là est plutôt mitigée!

    - Riesling Grand Cru Muenchberg 2001, André Ostertag
    Un nez très mûr, confit, acidulé, contrebalancé par des notes minérales confinant au terpénique et apportant de la droiture. Si l’attaque est plutôt acidulée, la finale termine en douceur (une saupoudrée de SR). Entre les deux, une grande ligne droite, à quatre voies, qui commence à légèrement s’enrober. Un très beau vin!

    Chorey les Beaune 2003, domaine Tollot-Beaut
    La robe est rubis soutenu, groseille à maquereau bien mûre. Le nez est très fruité, presque compoté, légèrement boisé, mais très fin, empyreumatique, toasté, grillé. La bouche est ronde et gourmande, charnue, très plaisante. Un 2003 non dépourvu de fraîcheur, ayant gardé son côté Pinot.

    - Château Musar 1972, Vin du Liban
    Passé en carafe, Musar nous dévoile une robe de toute beauté, brique, mais soutenue, avec desDsc02649 reflets pruneau.

    Le nez est un festival de notes tertiaires épanouies, dans un registre truffe, sous-bois, cacao. Totalement fondu, mais loin d’être décharné, il rappelle un vieux Pinot ou un vieux Trousseau solaire. Tout en finesse et en dentelles, pour ne pas dire en costard-cravate, comme son conscrit de ce soir-là!

    - Carignan mousseux 2000, Méthode traditionnelle, Jean-Luc Denois
    Couleur rose groseille, nez carbonique, à l’aromatique un peu perturbée (le vin n’a pas été carafé). L’aération lui fait du bien. La bouche est puissante et vineuse, la bulle manquant d’un peu de finesse. Le sucre résiduel n’est pas trop perçu, finalement. Une curiosité.

    - Cerdon 2005, Alain Renardat-Fache
    Un vin en cours d’élaboration, prélevé au domaine par Manu Houillon, non dégorgé, en pleine prise de mousse. Très peu alcoolisé (6°), il a la couleur du diabolo-grenadine, et le goût aussi un peu. Très fermentaire, sur la fraise et la framboise, ses arômes apparaissent derrière un flot d’écume mousseuse. 80% Ploussard, 20% Gamay.

    - Gewwurtztraminer GC 2000 Vendanges tardives, Rolly-Gassmann
    Une aromatique de gewurtz caractéristique, mais tout en retenue: litchi, pétale de rose. Confit et minéral en même temps, son équilibre demi-sec digère facilement les 50 g de SR, qui ne ressortent pour ainsi dire que dans la finale. A des lieues de la caricature, presque une épure!

    Fin de la séance de travail et de la dégustation officielle. Maître Jean-Claude sort de sa manche quelques cartons de victuailles, avec une petite surprise dans le dernier, de petits toasts de foie gras au vin jaune. Pour accompagner tout cela, quelques vins du Domaine des Griottes, à Saint-Lambert de Lattay: Moussaillon, un Pet Nat 100% Chenin sans sucre, à la fraîcheur mordante et vivifiante, un moins convaincant mais néanmoins intéressant Bonnet d’ânes, du chenin cumulant tous les défauts (oxydation, volatile, et j’en passe), de quoi faire hérisser le poil des partisans de l'œnologiquement correct, et une P’tite gâterie, un Gamay costaud et rustique, mais friand et sympathique.

    Point de confettis ni de cotillons pour cette fin d’année aux Jardins, mais quelques rencontres programmées, dans le vignoble et dans un futur proche, permettent de rendre moins cruelle la clôture de la saison. The Show must go on! On ne se privera pas d’ouvrir moult flacons d’ici la reprise, prévue en février. Toujours le grand esprit de sacrifice du GJP…!

    Olif

  • Devinez le thème…aux Jardins!

    Jeudi 17 novembre 2005. Soirée à thème aux Jardins de Saint-Vincent, comme tous les mois. Pas la foule des grands jours, mais l’ambiance est toujours aussi sympathique. Il faut dire que le thème du mois est…à deviner! Mais quel peut-il bien être, en ce troisième jeudi de novembre? Est-ce pour cette raison que le tableau noir est resté désespérément vierge?

                                    Soire_thme_aux_jardins_1

    Beaujolais Nouveau Pierre-Marie Chermette, Vissoux, Les Griottes 2005
    La robe est plutôt colorée, éclatante, comme c’est le cas sur beaucoup de 2005. Le fruité est archétypique, gamay, Beaujolais aussi, avec des notes de griotte, obligé! Concentré, rond, charnu et sincère.

    Touraine Primeur 2005, GAEC Mérieau, Saint Julien de Chédon
    Nez un peu plus complexe, avec du fruit, de la châtaigne, un côté balsamique lié à la présence probable de volatile. La finale est accrocheuse, avec des petits tanins croquants, et une sensation végétale. Plutôt séduisant.

    Beaujolais Nouveau Jean Foillard 2005
    Une nouveauté chez Jean Foillard, qui à ma connaissance ne proposait pas de vin nouveau antérieurement. Le nez est expressif, un peu sauvage et végétal, mentholé, sur la rhubarbe. La bouche possède une acidité bien marquée, de la fraîcheur, et surtout une grande droiture. Un très bon fond qui mérite peut-être une petite garde de quelques mois pour harmonisation.

    Beaujolais Nouveau Château Cambon 2005
    Une cuvée vinifiée par Marcel Lapierre qui est l’un des 3 propriétaires du cru. La robe est très claire, rubis, virant légèrement sur la pelure d’oignon, et offre le spectacle d’un ballet de voltigeurs à l’agitation du verre. Le nez est tout fruit, du raisin à croquer, avec une petite pointe de gaz qui lui donne une grande « schloucabilité », un néologisme employé par certaine personne de l’assemblée et que l’on pourrait traduire par « slurpabilité » ou encore « buvabilité ». C’est un vin de grand plaisir immédiat dont le côté nature ne peut que me séduire.

    Beaujolais Nouveau Pierre-Marie Chermette, Vissoux, Vieilles Vignes 2005
    Le nez est élégant, presque fermé, dévoilant quelques petites notes de fruits rouges. La trame est serrée, dense. Il possède de l’allonge et de la consistance, mais presque trop pour un vin primeur. Un peu fermé et pas encore épanoui, il est à attendre, presque un comble pour un vin nouveau.

    Gamay teinturier d’Arbois 2005

    Quelques pieds de ce vieux cépage ancestral jurassien traînent encore de ci de là! La robe est burlat, d’un éclat soutenu. Au nez comme en bouche, c’est du brutal! Pas un vin de femme! L’acidité est impressionnante, enveloppée dans une matière non dépourvue de gras. De la longueur, mais surtout une astringence finale assez marquée. Un vin rustique, non destiné à la commercialisation, intéressant à goûter, à l’image du vigneron qui nous l’a gentiment fait découvrir: bourré de défauts, mais on l’aime bien quand même!

    Après cet intermède, place à Maître Jean-Claude et à la restauration, qui sera pour l’occasion totalement à l’unisson de la soirée: un copieux « Lyonnais », saucisson à cuire, cervelas pistaché et poitrine accompagnés de pommes de terre. Un plat nécessairement destiné à être servi avec un Beaujolais! Ou comment faire de cet événement ultramédiatisé et un peu surfait (la sortie du Beaujolais Nouveau) un vrai bonheur, authentique et sincère.

    Olif

  • Vins jaunes, allons nous réussir à lever un coin du voile…aux Jardins?


    Le vin jaune en son jardin, celui de Saint-Vincent, transformé en couvent pour l‘occasion! Une soirée entière consacrée à l’or jurassien, c’est Noël avant l’heure! Rentrer dans les ordres avec Saint-Vernier, fouiner sous les voiles, humer, goûter, échanger, sentir, cracher, avaler, autant de choses que le païen le plus affirmé ne rechigne pas à faire en ce saint lieu, du moment qu’il sait qu’il va approcher le divin nectar!

    Une soirée nouvelle formule, sous forme d’exercice. Les vins sont dégustés à l’aveugle, en deux séries de 4 vins, et les participants sont invités à faire part de leurs impressions sur une feuille pré-remplie, dans le seul but d’approcher la typicité du jaune et, schématiquement, de répondre à la question suivante: « Est-ce que ce vin correspond à l’idée que vous vous faites d’un Vin jaune? »

    Chiche?

    C’est parti! Les vins sont commentés dans l’ordre de la dégustation, l’anonymat ayant été levé à la fin de chaque série.

    Vin Jaune L’Etoile 1996, Domaine de Montbourgeau
    La robe est jaune dorée, brillante, peut-être un peu pâle pour certains. Le nez est très fin, sur les épices douces, la noix sèche, puis la morille en finale. L’attaque ne bouche est très douce, voluptueuse et caressante, avec une acidité progressivement montante. L’équilibre est harmonieux, en dentelles, et me semble caractéristique d’un magnifique jaune, parfaitement typique. Je n’ai pas reconnu cet Etoile goûté il y a pourtant peu de temps, mais il s’agit là pour moi d’un très beau vin.

    Château Chalon 1996, Domaine Macle
    La robe est jaune brillante, bien dorée. Le nez est déjà très empyreumatique, démarrant sur du moka puis évoluant vers des nuances pétrolées. Il développe en attaque amplitude et gras, allie puissance et minéralité, sans être dépourvu de finesse. S’il donne curieusement l’impression de tourner court, ce n’est que pour mieux faire volte face et revenir dans une finale interminable. Un vin à l’évolution déjà marquée, que j’ai situé à Château Chalon, au domaine Macle, plus précisément, Laurent Macle se trouvant à mes côtés, mais je l’imaginais en 1986! En fait, cette bouteille anormalement évoluée présentait bel et bien un défaut, Laurent en ayant débouché une deuxième par la suite, inquiet de la tournure prise par le premier.
    Un vin objectivement très bon, mais au vieillissement accéléré (bouteille couleuse).

    Vin Jaune Arbois 1996, Domaine J. Puffeney
    La robe est or doré, celle d’un « vrai» jaune pour beaucoup de personnes dans l’assemblée. Le nez claque, très éthanal, sur la noix très prononcée, avec de l’éther, du vernis à ongles, très certainement une acidité volatile marquée. La bouche est stricte, limite austère, et possède une grande acidité, particulièrement salivante en finale. Le miel et les épices arrivent quasiment dans le fond du verre pour enrichir la palette aromatique. Identifié Arbois par moi, avec quasi-certitude, de par son côté puissant et massif.

    Vin Jaune Arbois 1996, Lucien Aviet, Caveau de Bacchus
    La robe est bien dorée. Le registre olfactif puise dans les fruits secs (noisette, raisin sec). L’acidité est également marquée, salivante, mais plus progressive que sur le précédent, jusque dans une finale non dépourvue de finesse. Globalement jugé fermé, il s’agit vraisemblablement là d’un beau jaune en devenir.

    Fin de la première série. Le piège, c’est que tous les vins étaient de 1996. La jeunesse de ces vins a été évoquée par beaucoup, mais avec un penchant plus marqué pour 1997, voire 1998. Difficile d’identifier les terroirs! Mais plus facilement le style (la finesse des Château Chalon du domaine Macle, la puissance des vins du « Puf » et de Bacchus, la classe de ceux de Montbourgeau!)! Il va encore falloir travailler pour se perfectionner! Déguster, encore et encore! Un vrai sacerdoce!

    Entracte!

    Dans le rôle de la pom-pom girl de la mi-temps, Le Seb nous sort de sa manche un vin-mystère, à la robe trouble, dorée, avec des reflets lilacés. Le nez, un peu étheré, avec de la volatile, ne tient pas le choc derrière les Jaunes. La bouche, un peu dysharmonieuse, manque de gnac et évolue même sur des notes de pomme blette évoquant l’oxydation. Il s’agit d’un Pineau d’Aunis sous voile Les Chiens 1998 d’Eric Calcutt. Pas très bien goûté ce soir-là, contrairement à une fois précédente, mais il faut dire qu’en matière d’oxydatif sous voile, question référence, le Jura se pose quand même là!

    Fin de l’entracte!

    Château Chalon 1986, Domaine Macle
    La robe est bien dorée. Le nez, d’abord sur le moka et des notes empyreumatiques, laisse transpirer ensuite la minéralité en prenant des arômes terpéniques, qui signent quasiment son origine. La bouche est d’une grande douceur, sur les fruits secs et le miel. Tout en finesse, patiné, il possède une longueur remarquable et un équilibre des plus harmonieux. Un grand Château Chalon à maturité!

    Vin Jaune L’Etoile 1986, Domaine de Montbourgeau
    La robe est presque ambrée, évoquant le miel de sapin. Le premier nez n’est pas net du tout, diversement apprécié, sur la croûte de fromage et la moisissure. La bouche manque vraiment de fond et paraît déséquilibrée. Pour moi, il s’agit clairement d’un problème de bouteille! D’ailleurs, celle-ci était légèrement couleuse!

    Vin Jaune Arbois 1986, Lucien Aviet, Caveau de Bacchus

    La robe est jaune dorée. Le premier nez appelle le Comté en l’évoquant irrésistiblement. L’attaque est plutôt suave, avec des notes miellées, du miel liquide qui recouvre des fruits secs. L’acidité est encore très marquée et fait apparaître une petite pointe métallique salivante en finale, et une sensation d’amertume. Pas totalement convaincant à ce stade, mais pourtant tout semble là pour en faire un beau vin.

    Vin Jaune Arbois 1986, Domaine J. Puffeney
    Sa robe jaune dorée se marierait plutôt bien à celle d’un vieux Comté. Tout comme le vin de Bacchus, des arômes de croûtes de Comté se manifestent de prime, avant de laisser apparaître des notes de noisette. La bouche est fondue, minérale et équilibrée. Un vin complexe et fin, élégant, l’archétype d’un grand jaune qui entre dans sa phase de maturité.

    Une deuxième série piège! Ce « fourbe » de Saint-Vernier nous a servi les mêmes, avec 10 ans de plus! Vainqueurs haut la main dans la catégorie Vétérans, le Château Chalon du domaine Macle, toujours aussi fin, et l’Arbois du domaine Puffeney, dont on pourrait dire que le temps l’affine. On a l'impression que les deux styles finissent par se rejoindre.

    Une soirée extrêmement enrichissante, mais où seulement un tout petit coin du voile a pu être exploré! De façon très pudique! L'idée que je me fais d'un Jaune commence à être moins floue mais je sens qu’il va falloir remettre ça pour y voir encore plus clair!

    Olif

  • Blind-test de rentrée aux Jardins, histoire de tout remettre en place!

    Date: le 26/09/2005 à 22:57

    Piaffant d’impatience, le cartable en bandoulière, le GJP a ciré ses nouvelles chaussures, sorti son petit calepin, taillé ses crayons, oublié son appareil photo, fait le plein de son tout nouveau camion BMW (un investissement en prévision des futures sorties hivernales ou languedociennes hors des sentiers battus), cherché ses chaussettes, non parce qu’il faisait déjà froid, mais pour masquer quelque bouteille mystère, tout ça pour jouer aux jardiniers et gagner la douceur arboisienne, histoire de ne pas manquer la rentrée 2005 aux Jardins de Saint-Vincent et la reprise des séances de dégustation concoctées par Stéphane Planche.

    Quelques redoublants sont déjà attablés, mais bon nombre d’élèves, pourtant assidus habituellement, se sont fait porter pâle, période de vendange oblige.

    On attaque sans plus tarder, une soirée à 100%!

    Maria Bonita 2004, Les Foulards Rouges
    100% Pet Nat. La robe est encore trouble (c’est voulu!), le nez, toujours primaire, se met en place par rapport à la précédente dégustation de ce vin, courant août, avec moins de réduction. Les sucres sont tous mangés, la bulle est vive et festive. Sec et nature, 50% Macabeu, 50% Muscat. Une vraie curiosité apéritive!

    Cours Toujours 2004, Domaine du Possible
    100% Macabeu. La robe est claire, presque limpide, à peine troublée par un léger trouble. Le nez évoque un peu l’autolyse des levures, plus que la réduction, même si la différence est subtile et pas toujours palpable, Valérie, en fine cuisinière, y trouve du bouillon de pot-au-feu. La bouche est ample, lisse et large, fraîche, dégageant un sentiment de pureté. Pas un vin facile d’approche, mais j’adore! Bravo à Loïc Roure, vigneron par amour des vins nature!

    Sauvignon 2001, Château de Suronde, Vin de Table
    100% Sauvignon, c'est dit dans l'intitulé! La robe est dorée, tranchant avec celle du vin précédent. Visiblement, la maturité est là! Le nez est confit, miellé, riche, avec des notes d’orange amère. La structure en bouche est d’une grande rectitude enrobée, avec du gras et de la puissance. Une droite ligne inaltérable, pour un vin absolument magnifique. Je mets quiconque au défi d’évoquer le sauvignon à l’aveugle! Une osmose entre un vigneron et son terroir pour un vin forcément atypique, qui ne passe jamais le stade de l’agrément, et à la limite, c’est tant mieux!

    Coume Aco 2004, Domaine du Possible, Côtes du Roussillon
    100% Syrah. La robe est colorée, le nez empyreumatique, avec des notes toastées, brûlées, chocolatées. Un peu de volatile, probablement, voire de réduction, qui préserve la bouche, puissante, ronde, avec retour des notes empyreumatiques dans la finale, à la jolie mâche accrocheuse. Certains lui reprochent un manque de fondu et d’harmonie, un côté dissocié. Laissons-lui un peu de temps pour mieux se mettre en place!

    La Rozetta 2004, Maxime Magnon
    100% Carignan. La robe est burlat, colorée, un peu plus que la précédente. Le premier nez est franchement réduit, animal, mais libère son fruit à l’aération. L’attaque est franche, portée par une acidité salivante, qui s’atténue, mais continue de porter le vin dans la longueur. Le fruit revient bien en finale. Un potentiel certain, pour un vin qui demande du temps, une expression plutôt sauvage du Carignan!

    L‘Anglore 2004, Cuvée des Traverses, Vin de Table
    100% assemblage, mais je ne connais pas les proportions! Eric Pfifferling ayant quasiment renoncé à toute demande d’agrément, hormis pour son Tavel, toutes ses cuvées sont actuellement répertoriées en Vin de Table. Cette cuvée des Traverses, au nez chocolaté, animal et balsamique fait craindre un excès de volatile. A l’aération, cela se dompte plutôt bien, surtout que la bouche est extrêmement friande, ronde et séduisante, avec une finale craquante et croustillante. J’ai évoqué Jadis de Barral, il y a une parenté certaine, le souci d’une grande digestibilité et d’une bonne buvabilité. Une bouteille que l’on siffle par mégarde, sans s’en rendre compte!

    Bourgogne 2003, B. Dugat-Py
    100% Pinot Noir. La robe est rubis soutenu. Le nez, un peu grillé, pinote en diable, même en ce millésime atypique. Fruité gourmand, fluidité et simplicité en bouche, de la rondeur, soulignée par la discrète ligne boisée. Un vin évident, qui tranche d’avec les précédents, et du coup ne fait pas l’unanimité, mais un style affirmé.

    Zéro de Conduite, Les Foulards Rouges, Vin de Table
    100% Muscat. Un vin piège, du Muscat botrytisé, au nez oriental de litchi et de pétale de rose qui évoque dans un premier temps le Gewurtztraminer. La bouche est plutôt bien équilibrée pour le fort taux de résiduel (170 g), acidulée et riche en même temps. Détonnant!

    C’est la récré, et l’heure du goûter! Maître Jean-Claude a préparé un petit mâchon, comme à son habitude, que l’on appréciera en découvrant deux cuvées supplémentaires du domaine du Peyra, du vin de table des Côtes d’Auvergne, 100% nature, parfaitement à l’aise sur la charcuterie. Ayant troqué, à cette heure déjà tardive, mon stylo contre une rondelle de saucisson, je ne serai pas en mesure de faire part de notes plus précises, mais à charge de revanche!

    Olif

  • On dirait le Sud...aux Jardins !

    Date: le 17/04/2004 à 13:17

    Un petit air de musique qui trotte dans la tête et qui reflète bien l'état d'esprit de cette 3ème séance de dégustation de l'année aux Jardins de Saint-Vincent chez Stéphane “Saint-Vernier" Planche. A la recherche d'un Sud chaleureux, ensoleillé, convivial, au travers de la dégustation de 7 vins en provenance du Grand Sud, avec quelques invités-surprises de dernière minute. J'avais initialement compris que la dégustation se restreignait à une approche du Languedoc, et de fait, la question s'est bien posée. Où commence le Sud? Pour certains, c'est à partir de Poligny, qui est bel et bien au sud d'Arbois! Un peu extrémiste quand même! On peut raisonnablement fixer comme limite au clivage Nord-Sud le 45ème parallèle même si ce clivage reflète surtout un état d'esprit. Certains vins du Nord, très solaires, peuvent révéler un esprit sudiste et inversement.

    Allez ! foin des tergiversations, en route pour le Sud ! Tous les vins sont bien sûr goûtés à l'aveugle complet. Les petites fiches synthétiques d'Angélique nous sont d'une grande utilité pour nous y retrouver. Que ferions nous sans elle?

    Côtes de Provence 2002 blanc, domaine Richeaume

    Un millésime sinistré dans le sud de la vallée du Rhône, dilué sous des tonnes d'eau. Aussi cette bouteille est une excellente surprise, parfaite pour une mise en bouche. La robe est claire, légèrement trouble. Le vin, quasiment champagnisé à l'ouverture, ne laisse percevoir qu'une toute petite pointe de gaz lors de la dégustation une heure après et une fine touche boisée malgré un élevage 100% bois neuf. Etonnant !
    Léger, friand et gourmand, il joue magnifiquement sur la fraîcheur malgré une perception alcooleuse en finale. Assemblage clairette et rolle.

    Vin de Pays des Côtes Catalanes, Cuvée VV 2001, domaine Gauby

    La robe est claire et brillante. Nez sur le miel, la cire d'abeille, finement oxydatif. En bouche, une minéralité exceptionnelle s'exprime au travers de notes fumées. Grande longueur, rétro sur des notes d'amande, superbe équilibre. Un très beau vin que je qualifierais volontiers de nordiste dans son esprit. A l'aveugle, je ne savais vraiment pas où le situer ! 40% macabeu, 25% grenache, 15% chardonnay, grenache gris et carignan blanc.

    Coteau d'Aix en Provence 2001, Château Revelette

    Un vin rouge, cette fois, avec un nez mûr, fruité, réglissé et épicé, doté d'une grande acidité, qui procure une grosse sensation de mâche, et des tanins qui retapissent la bouche. Un vin simple, pour ne pas dire rustique, relativement croquant, destiné aux barbecues de l'été. Grenache, syrah, cabernet sauvignon.

    Saint-Chinian Le Laouzil 2002, Thierry Navarre

    Belle robe burlat. Nez fruité mûr (fraise), un peu animal, musqué, viandé. Rondeur, chaleur et gros volume en bouche avec de la minéralité en rétro-olfaction et de l'alcool. Un costaud « à grosses épaules » qui mérite d'être servi légèrement frais pour permettre à l'alcool de mieux s'intégrer. Grenache, carignan, syrah.

    Cabardes Vent d'Est 2000, domaine Cabrol

    D'abord animal, le nez évolue rapidement sur les fruits mûrs, limite blets. Belle structure patinée, fondue, épicée, avec pour moi une sensation métallique en milieu de bouche et en finale. L'impression de sucer de la limaille de fer !

    Vin de Pays des Côtes de Brian, Rendez-vous du Soleil 2000, Clos du Gravillas

    La robe est sombre, dense. Le nez est rafraîchissant (mentholé ? médicamenteux ?), viandé et fruité en même temps, giboyeux. La structure est serrée, fine, révélant par petites touches une grosse et belle matière. Du velours que cette belle cuvée de carignan!

    Rasteau 2001, domaine Gourt de Mautens

    Robe opaque. Au nez, de la réduction fruitée associée à des notes empyreumatiques de moka. L'attaque est franche avec des tanins bien enveloppés et une amertume finale très prononcée. L'ensemble est majestueux, encore dissocié de par sa finale, mais on sent un gros potentiel. Pour l'instant, c'est quand même un vin d'hommes (dixit les dégustatrices présentes !). 65% grenache + plein d'autres trucs!

    Le Tout en bulles, domaine de Gramenon

    Pour le fun et pour les dames ! Robe légèrement trouble avec un feu d'artifice de belles bulles. Au nez, tout le monde a attrapé la nostalgie des pommes au four mitonnées par sa Maman quand il était petit ! Avec un chouïa de banane. « De la limonade », pour le plaisir de retrouver son âme d'enfant.

    Jurançon 2002, Clos Uroulat, Charles Hours

    Cap à l'Ouest pour un beau vin moelleux, au nez un peu lactique mais acidulé, sur l'abricot sec. L'équilibre est bien celui d'un moelleux avec une grande acidité et une belle fraîcheur.

    Encore une belle sélection effectuée par le tandem des Jardins de Saint-Vincent. Le mâchon qui a suivi fut l'occasion d'apprécier quelques bonus réjouissants, comme cette grande et infinie Sagesse 2002 du domaine Gramenon (avec les raisins de la Mémé entre autres, puisqu'il n'y en a pas eu de produite dans ce millésime) et un vin du Sud...d'Arbois apporté par Emmanuel Houillon, son détonnant Ploussard 2003 qui ne devrait pas tarder à  être mis en bouteilles. Un vrai vin solaire !

    Olif

  • Le Jura côté Jardins!

    Date: le 22/08/2003 à 15:34

    Petite virée en Arbois, hier, en compagnie du Seb, direction Les Jardins de Saint-Vincent pour une rencontre avec Stéphane « Saint-Vernier » Planche et une dégustation de quelques jolis flacons de Jura dont certains aiguisaient ma curiosité depuis quelque temps.

    Stéphane est un vrai passionné, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire, volubile et intarissable lorsqu'il s'agit de vins, et, tout en commençant à s'humecter les papilles, nous brassons une multitude de sujets dans l'air du temps, notamment la conception et la notion de terroir, sujet sur lequel je ne reviendrai pas ici, de peur de m'étendre ! grinning smiley

    - Arbois Poulsard 2000, J. Puffeney : pour une mise en bouche, on aurait pu tomber plus mal! Ce joli vin de poulsard, à la belle robe tirant sur la brique, est confituré et épicé à souhait, doté en plus d'une belle fraîcheur. Un vrai beau poulsard, frais et gouleyant!

    - Arbois Trousseau 2000, cuvée des Géologues, L. Aviet : la robe un peu plus soutenue que le précédent, le nez est très expressif, fruité et légèrement caramélisé, avec une pointe de réglisse. La structure acide est un peu trop marquée à mon goût, rendant le vin un peu maigre en milieu de bouche, mais, à sa décharge, la bouteille était ouverte depuis plusieurs jours et a pu pâtir d'une aération trop prolongée. Un vin néanmoins frais et pas désagréable.

    - Arbois 88, C. Loye, cuvée du Luron : assemblage 50% trousseau, 50% poulsard.La robe est très brillante, éclatante, d'un rouge rubis peu soutenu, que d'aucuns pourraient trouver diluée, ce qui n'est évidemment pas le cas. Le fruité est magnifique (petits fruits rouges), la structure très élégante. Une grande fraîcheur et un équilibre tout en finesse. Un vin surprenant, d'une jeunesse phénoménale.

    - L'Etoile VV 99, Ph. Vandelle : un chardonnay élevé sous voile mis en bouteilles à 2 ans. Une puissance et une longueur remarquables, dans un registre oxydatif (noix, surtout) avec une belle acidité qui contribue à garder de la fraîcheur malgré un côté gras et miellé qui commence à apparaître. Un vin qui s'impose immédiatement par ses arômes, qui vous sautent à la figure, avec un côté un peu agressif, une véritable "claque" ou un "coup de poing" , c'est comme on veut, mais qui se dompte progressivement.

    - Arbois La Fauquette 99, M. Gahier : chardonnay oxydatif également, parce que le terroir permet naturellement l'évolution sous voile et qu'il ne sert à rien de lutter contre, le vin s'oxydera quand même! La noix saute moins au nez que le précédent et le vin possède un soupçon de finesse, de race et de classe supplémentaires. Il se livre progressivement, pendant longtemps, et la finale est immense, avec un retour de la noix dans les caudalies. Beaucoup d'opulence dans ce vin que je verrais bien vieillir un peu comme les vins de Camille Loye. Très beau!

    - Arbois Vin Jaune 95, M. Gahier : le deuxième millésime de jaune seulement pour Michel Gahier, insuffisamment satisfait de sa production antérieure. Le nez est immense, intense et complexe, se révélant petit à petit: noix, épices, amande, miel, curry... L'attaque est franche sur une base acide, avec du gras qui se développe et s'amplifie jusque dans la finale, interminable. Un vin qui imprègne et que l'on transpire par tous les pores de sa peau! Grandiose!

    Olif

  • Cigales, cyprès et garrigues, côté Jardins!

    Date: le 26/06/2005 à 11:47

    Portes ouvertes aux Jardins de Saint-Vincent, chez Stéphane « Saint-Vernier » Planche, en ce jeudi 16 juin 2005! Porte ouverte sur la rue de la Liberté, en plein cœur d’Arbois, car la chaleur estivale est au rendez-vous, ce qui a pour effet de laisser remonter du Grand Sud des senteurs de garrigue et de cyprès, sur fond de chant de cigales, grâce aux vins de la nouvelle génération de « furieux » du Sud de la France. Des nouveaux vignerons, mais aussi des plus anciens, aux noms plus connus, tous produisant des vins dans un esprit de total respect de la nature et de l’environnement.

    Une porte ouverte mais d’accès limité, selon le principe qui prévaut ici, 20 personnes, 20 heures, 20 €! Même si le maître de céans verrait d'un bon oeil une soirée à 50 personnes, 50 heures et 50 € ! Mais bon, 50 heures, ça nous mènerait un peu tard dans la nuit!

    Nous saluerons la participation "en coulisses" de Madame Brignot, qui est venu apporter une petite touche féminine callygraphique au tableau noir de l'entrée. Les filles, ça écrit quand même mieux que les garçons, d'une manière générale!




    Ce soir-là, quelques "furieux" du Jura se trouvant dans l'assistance, il y avait pas mal de choses à goûter, alors on attaque tout de suite!


    -Domaine du Grand Jacquet, L'amelier 2004, VDP du Vaucluse 
    Robe couleur Malabar. Nez très amylique, chewing gum, bonbon anglais. De la fraîcheur, avec un petit côté perlant. Rigolo!

    -La Begou, vin de table, Maxime Magnon
    Carafé longuement car fermé à l'ouverture(!), et présentant des notes de réduction qui se sont estompées au moment de la dégustation, car le nez est net, assez pur. La texture est lisse et large, riche et puissante, avec une sensation chaleureuse, et en même temps une grande douceur (6 à 7 g de SR).

    -Blanc 2003, Didier Barral
    80% Terret blanc, 20 % Viognier. Robe jaune, à peine trouble. Nez puissant, alcooleux, complexe, gras et riche en bouche, mais non dépourvu de minéralité, il est aussi un peu oxydatif en même temps. Longue finale qui n'en finit pas de revenir. Un équilibre costaud, où l'alcool se perçoit sans être totalement dominant. Une expérience gustative qui a ses adeptes, particulièrement intense en 2003. Je crois que 2004 sera un peu plus «raisonnable»!

    -Vin de Table Ribeyrenc 2004, Thierry Navarre
    Un cépage oublié du Languedoc, l'Aspiran, ou Ribeyrenc, remis au goût du jour par Thierry Navarre, qui est un des derniers à en posséder. La robe est rubis très clair, presque groseille. A peine animal, foxé au premier nez, il délivre par la suite un bien joli fruité, avec un toucher de bouche très soyeux derrière une attaque franche, minérale, presque métallique. La finale est acidulée et fraîche, un peu abrupte, mais revenant bien sur le raisin. Un vin carré et original!

    -Rose rouge 2002, Domaine de Peyre Rose
    La robe est rubis, à reflets carmin, plutôt soutenue pour un vin rosé. Un soupçon de réduction transitoire laisse la place à des notes de fraise écrasée, de griottes, de petits fruits à noyaux. Bien charpenté, avec beaucoup d'allonge. Un grand séducteur en phase fruité flamboyante!

    -Corbières La Démarrante 2004, Maxime Magnon
    60% Carignan, 40% Cinsault. Robe burlat soutenu. Nez très fruit, un peu chocolat et torréfaction, mature et frais, gourmand, avec des tanins qui accrochent, et probablement un peu de volatile. Pour démarrer la gamme de Maxime Magnon, dans la bonne humeur!

    -La Luna 2004, Vin de table, Bruno Duchêne
    Un micro-domaine situé à Collioure, travaillant très proche de la nature. Cette cuvée La Luna, élaborée avec 100% de Grenache, s'offre sous une robe plutôt colorée. Le nez est puissant, chaleureux, alcooleux, mais également un peu végétal. La bouche est concentrée, à la rusticité tannique loin d'être désagréable. Finale légèrement piquante, marquée par une pointe de volatile.

    -La Rozetta 2004, Maxime Magnon
    Une cuvée 100% Carignan à la robe colorée et brillante. Le premier nez est un peu animal, fourrure, puis évolue sur la poudre de cacao. La bouche, soyeuse en attaque, part un peu dans tous les sens, avec une acidité marquée en finale, manquant encore un peu de liant. La fraîcheur qui se dégage permet d'entrevoir l'avenir radieusement, une fois que tous les éléments se seront mis en place.

    -Domaine Roche Buissière 2003, Vin de Pays des Coteaux des Baronnies
    La robe est très colorée. Légèrement réduit à l’ouverture, le nez imprègne ensuite de son fruité épicé, légèrement animal, croquant et frais. Simple et franc!

    -Sauvage de Kokopeli 2003, Bruno Duchêne
    Retour vers les blancs, même si la robe est encore à peine trouble. Le nez est intense et complexe, sur la mirabelle, la pomme, le miel, laissant présager d’une grande douceur en bouche. Que nenni! La bouche est sèche, stricte, droite et longue. Un style surmaturé sec, toujours aussi déroutant, plutôt réussi! Grenache gris et blanc + macabeu, élevé sous voile pendant 2 ans!

    -Mas Valensole, grenache passerillé élevé sous voile

    Encore un truc décapant, signé Le Seb, produit dans un coin perdu du Gard. Robe acajou clair, superbe nez très fin, dans un registre fruits secs, café, moka. Bouche douce, caressante, évoluant par petites touches successives révélant l’alcool présent dans le vin, sans pour autant apporter de la lourdeur.

    -Vin de Paille 2003, Domaine de la Tournelle
    Invité surprise de dernière minute, on ne pouvait refuser un petit verre de Paille apporté par Pascal Clairet. Il s’agit d’une cuvée ouillée, celle déjà goûtée sur fût au domaine en juin 2003. Un équilibre inhabituel pour un Paille, privilégiant la fraîcheur, malgré la grande richesse constitutionnelle du millésime (raisins cueillis début août, pressés début octobre!).

    Place au mâchon, concocté par un autre traiteur arboisien, Maître Jean-Claude profitant d’un repos bien mérité. L’occasion de déboucher quelques flacons de vins de soif, et de profiter de quelques bonus apportés par Jean-Marc Brignot, de passage dans la rue et qui ne s’est pas fait beaucoup prier pour se joindre à nous, n’hésitant pas à aller chercher quelques flacons de sa production chez lui, dont un fort joli Trousseau 2004, cuvée du Puceau, le vin qu’il ne fera qu’une seule fois dans sa vie, puisque le voilà maintenant dépucelé du Trousseau!
    Et, lors d’un petit « after » avec les moins pressés des participants, son Foudre d’escampette, pétillant naturel à base de chardonnay, derrière lequel il n’était pas possible de boire autre chose, si ce n’est un Brut de Selosse. Plus, cela aurait été trop, et notre sobre chauffeur nous a enjoints à monter dans sa carriole, direction le Haut-Doubs.

    La Der de l’année scolaire, qui s’est terminée en beauté, vivement la rentrée prochaine!

    Olif

  • Le Beaujolais, tout sauf nouveau...et aux Jardins!

     

    Date: le 21/11/2003 à 16:51

    Nouvelle soirée de dégustation festive aux Jardins de Saint-Vincent, chez Stéphane « Saint-Vernier » Planche et voilà -ti-pas que cela coà¯ncidait avec la sortie du Beaujolais nouveau ! L'occasion était trop belle pour ne pas faire un petit tour d'horizon de la production de cette région mésestimée à  tort, qui, d'un côté, profite des retombées d'une opération commerciale pendant une période plutôt brève, et qui, de l'autre, pâtit des conséquences de ce coup médiatique en terme de reconnaissance qualitative. Il y a pourtant des choses intéressantes en Beaujolais ! La preuve !

    - Beaujolais blanc 2002, domaine des Terres dorées, JP Brun

    La cuvée de base, qui ne connaît pas le bois, élevée 10 mois en cuves sur lies. Nez sur les fruits frais, les agrumes, la rhubarbe rose, avec des notes de légère surmaturité et des souvenirs de son élevage sur lies (son côté lactique !). Un peu court, sympa, mais pas impérissable !

    - Côtes de Brouilly 2002, Domaine des Terres Dorées, JP Brun

    Nez réduit, viandé, masquant un peu le fruit, mais ces notes de réduction disparaissent un peu à  l'aération pour laisser la place à es notes lactiques (lait de coco). Manque un peu d'ampleur et divise les dégustateurs. A sa décharge, 2002 est un millésime vraiment difficile en Beaujolais.

    - Morgon 2002, Marcel Lapierre

    Nez végétal, eucalyptol, un peu pharmaceutique et iodé, que pour tout dire, je n'aime pas trop. Vin acidulé et frais, qui tapisse et enveloppe bien le palais, qui divise un peu les dégustateurs. Il s'agit d'une cuvée légèrement sulfitée à  la mise.

    -Morgon 2002, Marcel Lapierre

    Le même, non soufré. Les notes végétales et iodées sont toujours là , mais moins présentes. La bouche est ample, charnue, vive et de bonne tenue. Le côté légèrement végétal (fenouil ?) me gêne toujours un peu, mais moins que sur le précédent vin. Il existe une troisième mise, avec sulfitage et légère filtration. Trois facettes d'un même vin qui pâtissent très certainement de la faiblesse du millésime 2002.

    - Morgon 2001, Côte de Py, Jean Foillard

    Petits fruits rouges croquants au nez, un vin épanoui, rond et charnu, presque sensuel. Beaucoup d'élégance, un vin qu'on a envie de boire ! Rétro acidulée et fraîche sur le cassis.
    Deuxième rencontre avec ce vin friand et gourmand, je craque complètement. Le millésime y est peut-être pour quelque chose par rapport au précédent.

    - Moulin-à -Vent 2000, Clos du Tremblay

    Robe rubis soutenu, nez fruité, caramel au beurre salé de Noirmoutier (ce sont ceux que je mange en ce moment!), compote de rhubarbe. Structure équilibrée, se patinant avec le temps, une sensation de plénitude. Très beau, il entre dans sa phase de maturité.

    -Labeur d'Octobre, Domaine des Terres Dorées, JP Brun

    C'est une véritable déception ! J'avais fait de ce chardonnay botrytisé mon coup de coeur de l'année dernière. Comme il est déclassé en vin de table, il n'est pas millésimé et celui-ci est loin d'être une réussite. Manque de gras et de confit, déstructuré, végétal et acide. On ne pouvait pas rester là -dessus ! Stéphane est descendu chercher une bouteille de derrière les fagots, sélectionnée par Dionis.

    - Strohwein 1997, Neusiedlersee, Georg Lunzer, Osterreich

    Il s'agit d'un vin de paille autrichien qui embaume le litchi. Riche en glycérol et en sucre mais frais et acidulé. Assemblage de plusieurs cépages dont du gewurtztraminer que nous avons évoqué sur les notes intenses de litchi. Très bon même si on est loin des vins de paille du Jura (non, je ne suis pas chauvin!:)).

    Pour accompagner le petit mâchon qui a suivi, on a fait une entorse au titre de la soirée et on a quand même ouvert quelques flacons de Beaujolais nouveau du Château de Cambon (je ne suis pas sûr du nom !), vinifié par Marcel Lapierre. Plutôt sympa, car fruité et pas trop lactique.

    La Bourgogne l'après-midi (compte-rendu à  suivre !), le Beaujolais en Arbois le soir, il est temps de regagner les verts pâturages du Haut-Doubs, les papilles totalement gavées !

    Burp!(Pardon!)

    Olif

  • Sucre ou sec, cépage ou terroir, que se passe t’il en Alsace…et aux Jardins?

    Date: le 13/05/2005 à 23:09

    Petite thématique Alsace organisée par Stéphane Planche aux Jardins de Saint-Vernier-Vincent, la résultante d’une petite virée intensive d’à peine deux jours et pas moins de 7 domaines visités. Avec dans ses bagages, quelques trésors!

     

     

    Une assemblée un peu moins dense que d’habitude! Serait-ce à dire que les Jurassiens ne plébiscitent pas l’Alsace? Que nenni! Malgré quelques défections, le public resserré n’a pas boudé son plaisir! Les vins sont dégustés à l’aveugle, comme il se doit!

    On attaque par une petite mise en bouche sympathique!

    Senteurs des Vignes 2004, Albert Mann
    La robe est jaune pâle, limpide, à reflets verts. Le nez très variétal, primaire, n’en est pas moins très agréable: citronnelle, châtaigne, fruits blancs, mâtinés d’exotisme. Plutôt amylique, mai croquant, avec de la rondeur, juste ce qu’il faut de sucrosité résiduelle pour ne pas gommer la vivacité.
    Un vin de plaisir à petit prix, pour l’apéritif estival!

    Klevener d‘Heiligenstein 2000, Cuvée particulière, Jean Heywang
    On ne tarde pas à changer de registre et à passer à plus sérieux! Nez très mûr, intense, soupe d’agrumes, avec un petit côté miellé, ciré.La bouche est puissante, grasse, mais avec de la vivacité, et des amers finaux sur une petite touche citronnée et une note d’amande. Atypique, beaucoup, oxydatif, probablement un peu, j’adore, évidemment! C’est bon comme un vin du Jura, dis! Une certaine parenté, puisqu’il s’agit en fait de Savagnin rose!

    Riesling Rot-Murlé 2002, P. Frick
    Une petite déclinaison en deux versions, à décapsuler comme une Kro!

    La première, sans soufre, possède un nez miellé et lacté, une attaque incisive, puis de la rondeur, du gras, à peine de résiduel, et un peu de gaz, aussi, très peu, ce qui lui donne un petit air de cidre de pomme. Un Alsace extra-terrestre, mais passionnant, même s’il déconcerte les puristes!

    Le deuxième, servi juste derrière, offre un nez un peu moins riche, dans un registre un peu lacté également, mais beaucoup plus minéral. La bouche est droite, rectiligne, moins enrobée et plus stricte, mais non dépourvue de longueur.

    Il s’agit pourtant bien du même vin, le deuxième ayant dû recevoir un peu de soufre à la mise pour cause d’accident technique de dernière minute, alors que ce n’était pas prévu initialement. Une expérience passionnante en forme d’interrogation: lequel est mieux que l’autre? La séduisante atypie du premier ou bien la droiture du second? Il y a de la place pour les deux, cela est certain!

    Le Verre est dans le Fruit 2000, Domaine Schueller
    Ma bouteille semi-mystérieuse! Un nez très minéral de prime, puis verveine, tilleul, très légèrement acidulé. En bouche, la droiture minérale très aiguisée s’impose, de manière très pure, où l’on ne retrouve que de très légères notes terpéniques. Un Rieling qui rieslingue à peine, on croit rêver! La raison de son non-agrément en Grand Cru Pfersigberg? Une très belle bouteille, en tout cas!

    Langhe Bianco, Riesling  2001, G. D. Vaira
    Une bouteille doublement mystérieuse, apportée par l’un des participants comme vin pirate. Un Riesling du Piémont, de vignes sur greffées avec des plants de Jean-Michel Deiss. Un Riesling d’école, très terpénique, légèrement acidulé, avec un peu de résiduel. Si l’attaque est incisive, il s’ensuit de la rondeur, suivie d’un petit creux en milieu de bouche, avant une rétro satisfaisante, même si la perception résiduelle refait surface! Un vin très au Sud de l’Alsace, non dépourvu d’intérêt!

    L‘insolite 2000, P. Frick
    Il s’agit d’un Pinot noir vinifié en blanc, que, sauf erreur de ma part, nous avons goûté dernièrement aux LPViades. La robe est ambrée, et le nez se présente comme celui d’un surmaturé sec, sur les fruits secs, l’écorce d’orange amère confite. Un petit côté Tokaji, avec de l’acidité et une présence alcoolisée en finale, faisant un peu Cognac! Détonnant! Pour un lièvre à la Royale?

    Pinot Gris A 360P 2000, André Ostertag
    Nez sur le botrytis, l’ananas, les agrumes. Olfactivement une VT! Et pourtant, en bouche, l’acidité et la vivacité s’imposent dans un sentiment de puissance contenue. Grande longueur sur une finale poivrée et épicée. Un magnifique Pinot Gris à l’immense potentiel!

    Gewurtztraminer SGN 1994 Cuvée Anne-Marie, Rolly Gassmann
    La robe est jaune citronnée. Le nez, très aromatiquement fruité, exhale d’abord l’ananas, les fruits exotiques, avant de s’orienter sur la pétale de rose et un léger litchi. Un Gewurtz, à n’en pas douter, qui semble encore très jeune malgré les ans. Il vient tout juste d’être commercialisé, d’ailleurs! La bouche est élégante, vive et onctueuse. Seule la finale donne une légère impression pâteuse, avec un peu d’amertume. A n’en pas douter, une belle bouteille potentielle, peut-être encore un peu jeune!

    Mais oui, que se passe t’il donc en Alsace? Bien des choses, visiblement! Un élément de réponse aux Jardins de Saint-Vincent, avec cette belle diversité qui nécessite néanmoins un apprentissage préalable.

    Olif


  • Soirée « Nature et Découverte » aux Jardins!

    Date: le 17/04/2005 à 17:27

    Sans Pataugas, ni lampe frontale, ni sac à dos! Juste quelques vins élaborés dans le plus pur respect du raisin. Un thème de dernière minute, n’ayant pas laissé à notre ami Saint-Vernier le temps de préparer son ardoise, il a fallu improviser pour la photo-souvenir désormais traditionnelle!

     

     

    On rentre de plein pied dans le thème avec deux vins identifiables immédiatement par leur couleur, pour qui a déjà croisé un jour leur route.

    Limo-Brinio 2004
    Le Pétillant rosé naturel de Jean-Marc Brignot, à base de Ploussard (80%) et Melon (20%), qui nécessitera un dégorgement avant commercialisation. La robe est actuellement toujours pastel orangée, trouble. Le vin, pas encore totalement harmonisé, présente un peu de réduction, puis des arômes fermentaires évoquant le cidre fermier et termine sur une légère amertume. Une phase peut-être un peu moins séductrice que lors de notre précédente rencontre, il y a deux mois, mais le produit n’est toujours pas fini.

    Foudre d‘Escampette 2004, Jean-Marc Brignot
    Encore un pétillant naturel en perspective, toujours inachevé pour l’instant, à base de chardonnay uniquement. Granny Smith, raisin frais, banane. Très frais, malgré ses 70 g de sucre résiduel, une perle discrète commence à poindre, qui va évoluer vers une prise de mousse naturelle.

    Muscadet de Sèvre-et-Maine 2000, Landron
    Un vin élégant et raffiné, que personne n’a osé situer à l‘aveugle dans cette appellation! Maturité, minéralité, rectitude et linéarité, avec une finale sur de beaux amers, font de ce vin un modèle de pureté aromatique. LE Muscadet! Superbe!

    Anjou La Roche 2002, Domaine des Griottes
    Nez très mûr, sur l’ananas rôti et caramélisé, faisant discuter un côté oxydatif versus grande maturité. La structure est ample et large, puissante, avec une finale vive qui ramène un peu d’acidité sur des notes miellées. Un style radicalement opposé au précédent, mais tout aussi beau! Deux vins complémentaires!

    Les Mortiers, Domaine du Briseau
    On passe au rouge, avec ce vin à la robe rubis légèrement trouble, donnant le sentiment d’une légère évolution. Le nez est par contre d’une grande pureté de fruit, sur les petits fruits rouges (groseille, cerise, framboise), les épices, la violette avec un côté légèrement acidulé. Très friand, avec des tanins lisses, il se boit avec délectation. Du fruit enfermé dans la bouteille! Issu du Pineau d’Aunis, c’est une production de Christian Chaussard et Nathalie Gaubicher, vignerons aux Nérons, dans la Sarthe.

    Arbois-Pupillin 1997, Pierre Overnoy
    Une bouteille apportée par Manu Houillon. Le premier nez est très réduit, fromager, et gêne un peu les âmes sensibles! Il gagne pourtant son fruit à la force du poignet. La bouche est large, patinée, lisse et caressante, avec des tanins soyeux.
    « Un vin qui a du mal à vieillir », dira Manu Houillon. Et c’est vrai qu’il ne fait pas son âge, ce Ploussard, peut-être même qu’il ne le fera pas avant longtemps! Pour Manu, ces arômes pouvant paraître désagréables au prime abord, sont la conséquence de l’autolyse des levures et ne sont pas liées à une banale réduction. Et c’est ce qui explique très certainement le fait que le temps ne semble pas avoir d’emprise sur le vin pour l’instant. Personnellement, j’adore!

    La Mémé 2000, Domaine Gramenon
    La robe est rubis soutenu. Le nez est déjà un peu secondaire, cacaoté légèrement, mais exprimant encore bien les fruits des bois, la griotte. En bouche, une tension minérale donne de la structure au vin, avec un petit côté acéré, vif. On trouve alors une petite note parasite, diversement appréciée, liège, terre, racine de gentiane, qui laisse supposer un léger défaut et empêche d’être totalement conquis. Les tanins finaux sont accrocheurs, avec une pointe d’alcool trop marquée.
    Un vin quand même bien séduisant, malgré ses petites imperfections, probablement bouteille dépendante!

    Humagne rouge 2000, S. Maye
    Une bouteille-mystère apportée par l’un des participants. La robe est burlat, le nez est intense, animal et végétal, un peu chargé en alcool. La bouche est sphérique, avec un volume consistant. La rétro porte encore bien le fruit et fait ressortir une pointe d’alcool. A aucun moment je n’ai évoqué une humagne, un cépage qui semble pourtant assez caractéristique à identifier! Un vin plutôt bien bâti, et pas encore au bout de sa route! L’effet millésime?

    L‘Oriental 2002, Domaine de la Rectorie
    Un nez qui m’évoque le grenache, sur la cerise et le kirsch. La bouche est large, puissante, chaude en alcool, mais veloutée. Pas de réel déséquilibre, malgré cet alcool marqué, mais un vin costaud! Il s’agit d’un « Banyuls non muté », donc commercialisé en Vin de Table, qui a trouvé spontanément son équilibre autour de 15°. Une bouteille originale et étonnante, et une découverte signée Le Seb.

    Faugères Jadis 2001, Domaine Barral
    Premier nez sauvage et bestial, animal, avec de la volatile, mais une grande fougue séductrice. Une grande digestibilité malgré la puissance de l’alcool, et des tanins accrocheurs en finale. Une forte personnalité! J’adore!

    La Folie 2002, Domaine de Puydeval
    Un domaine situé dans l’Aude et un viticulteur, Jeff Carel, qui commence à faire parler de lui. Du chenin égaré en Limouxois, qui a bien réussi à piéger son monde!
    Nez miellé, botrytis, minéral avec un petit côté mine de crayon. La bouche est fraîche mais la finale est un peu dysharmonieuse, déliquescente, avec un côté sucré qui ressort et vient légèrement l’alourdir. Equilibre imparfait, mais vin tout à fait correct. Un vin-étonnant, pour tout dire!

    Cuvée Caroline 2000, Domaine des Griottes
    Sa robe ambrée et son nez sur les fruits secs, l’abricot et la figue séchée évoquent irrésistiblement un Vin de Paille jurassien. Sa minéralité, également, sur des notes de mine de crayon. Mais pas son côté pharmaceutique, camphré, étheré, qui est un peu moins agréable. En bouche, il y a un bel équilibre sur l’acidité, sans lourdeur aucune. Et pourtant, il persiste environ 300 g de résiduel! Il s’agit d’une version collector produite à environ une centaine de bouteilles, un botrytis total sur un chenin d’Anjou, rafle incluse. Et une vinification sans soufre, de surcroît. Un premier essai plutôt intéressant, même si imparfait, qui devrait en appeler d’autres.

    Fin de la randonnée en pleine nature, et casse-croûte récupérateur concocté par Maître Jean-Claude, le charcutier-traiteur attitré des Jardins. Des balades comme cela, on en redemande!

    Olif