Quand Mamina essaie de nous pigeonner…
…c’est un peu fort de cacao ! Anticipation et prémices de senteurs d’automne, pour le dernier menu en date de Mamina, puisqu’il va falloir chausser ses bottes, sortir son Laguiole ou son Opinel, enfiler sa cartouchière et empoigner son fusil de chasse pour faire ses courses en prévision du menu de ce jeudi. Pas de problème, la chasse est officiellement ouverte depuis ce week-end, les températures sont de saison, voire moins, car on a essuyé notre première gelée matinale dans le Haut-Doubs la semaine dernière. De quoi tempérer un peu les ardeurs! La saison des cèpes bat néanmoins son plein et celle des pigeons dure toute l’année, la crédulité des gens n’ayant pas de limites.
Cette fois-ci, Mamina nous a donc dégainé de sa gibecière une TATIN AUX CEPES en entrée ("tatatin", comme dirait le chanteur énervé et repenti, Renaud, adulé pendant sa jeunesse et la mienne, embourgeoisé et empâté par la suite, enfin surtout lui, de mon point de vue forcément subjectif) et un PIGEON CACAOTE ET SES POIVRONS en plat principal. Pour un tel menu, j’ai hésité ! Flagorner Monsieur Mamina, qui n’en perd pas une pour ouvrir ses grands Bourgognes rouges ou bien faire mienne la devise du TGJP, une «secte» d’adorateurs de Châteauneuf du Pape, pour qui « il n’y a de grand vin que de grenache ». Finalement, j’ai opté pour un formule personnelle intermédiaire, un assemblage de syrah-grenache, à un prix qui reste tout à fait abordable, même s’il est préférable que le vin choisi ait quelques années de cave, pour développer des notes cacaotées aptes à sublimer l’accord avec le pigeon. Je vous propose donc pour cette fois un Côtes du Rhône Gaïa 2003 du domaine de la Roche Buissière, dans le Vaucluse. Un domaine en bio certifié, sis à Faucon, ce qui n’était absolument pas prémédité, mais un faux bio-con et un vrai bon vin, riche et concentré, qui laisse la part belle à la syrah au nez et en attaque, avec des notes fruitées et florales, évoquant la tapenade et l'olive noire à l'aération, juste soulignées par une petite touche fumée. La finale se fait sur des tanins croquants, dans un registre balsamique, très légèrement cacaoté.
Pile-poil ce que je cherchais pour accompagner le menu de Mamina, l'exterminator de la place Saint-Marc! De quoi faire bien des heureux, pour seulement 12€35 sur le site des bouchons bios. Pour preuve, le commentaire avisé de Madame Olif, rentrant fort tard de sa soirée de travail, après que j'aie moi-même mangé et fait manger les enfants: "Il n'y en a plus du vin de ce midi? Il était bon!" Ben non, il n'y en avait plus, j'avions tout bu!
Avec le dessert, un CANNOLI A MA FACON (enfin, pas la mienne, celle de Mamina!), d’inspiration sicilienne, on pourra toujours s’essayer à un Passito de Pantalleria qui ne manquerait pas de Bouquet, si l’on en a envie et/ou les moyens. Juste pour rester dans l'ambiance italienne...
Olif